Frédéric Dard - Y a bon, San-Antonio

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Y a bon, San-Antonio: краткое содержание, описание и аннотация

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Je m'agenouille et je palpe la terre battue. Un contact terrifiant me court-circuite les centres nerveux. Je viens de rencontrer une main. Elle est froide. Je dompte ma répulsion et je palpe encore. Après la main vient le poignet, puis l'avant-bras, puis le bras, l'épaule… Un cadavre ! Il y a un cadavre dans la cave à vin.

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Une grille clôt le tout. Elle est entrouverte et je n’ai même pas besoin de la pousser pour entrer. Aucune lumière ne filtre ; excepté le chuchotement diurétique de l’eau, le silence est total.

Je remonte l’allée et gravis le perron. Une sonnette fait de l’œil à mon index qui répond à ses avances. J’entends un drrring de bon ton dans la demeure endormie. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, ça m’étonnerait car vous avez autant d’esprit d’observation qu’une boîte de thon à l’huile, mais le standing d’une maison s’exprime d’abord par la voix de sa sonnette. La sonnette d’ouvrier est tonitruante, joyeuse et incongrue. La sonnette de petit bourgeois dévot est aigrelette, furtive. La sonnette de grand industriel est ample, riche, cuivrée. La sonnette de noble est un heurtoir. La sonnette d’artiste est une cloche. La sonnette de l’intellectuel ressemble à celle d’un téléphone intérieur. Son bruit est un frisson.

Si je m’en réfère à la sonorité de sa sonnette, M. Sufler est un homme arrivé. Dans quel état ? C’est ce que j’ai hâte de découvrir.

Comme le silence et l’obscurité continuent de régner, je resonne, mais je n’obtiens pas plus de résultat. Vous connaissez, les gars, mon attirance pour les maisons fermées (sans parler des maisons closes) ? Quand je rends visite à quelqu’un, surtout à ces heures induses, je ne poireaute jamais devant une porte. À moi, Sésame ! Trois petits tours et l’huis s’efface pour me laisser passer. J’entre dans un vaste hall où une armure damasquinée monte la garde. Le gantelet droit est en avant, comme pour tenir une hallebarde. Mais la hallebarde n’est plus à sa place habituelle.

Le fer est enfoncé dans la poitrine d’un type, jusqu’au trognon. Je vous jure que ça fait une sale impression. Ça pue drôlement dans le secteur. M’est avis que le zig pour qui ça a hallebardé est clamsé depuis un bout de moment.

Je veux pas vous donner de détails trop véristes, mais il ressemble plus à un camembert dans la force de l’âge qu’à Brigitte Bardot. Tout en regrettant de ne pas disposer d’une pince à linge, je m’approche du défunt.

Au passage, j’aperçois un commutateur et je m’empresse de l’actionner. Le plein-feu ne réussit pas à mon hôte. Même au Grand Guignol on n’a jamais vu ça ! L’homme mort pouvait avoir quarante ans. Une calvitie s’amorçait déjà, on peut dire qu’il a été sauvé par le gong. Il porte un complet clair en tissu léger. Il est ganté de pécari. Deux valises de cuir se trouvent à ses côtés. Vous imaginez le tableautin, les gars ? Ce gars archi-mort, avec une hallebarde piquée toute droite dans le buffet, allongé sur les carreaux noirs et blancs d’un hall entre deux valises ?

Des étiquettes de voyages sont fixées aux poignées des valoches. Je lis : Hans Sufler — Hôtel Albert 1 er — Élisabethville-Congo.

Le plus duraille reste à faire. J’applique mon mouchoir de batiste sur mon naze afin d’être tranquille avec l’odeur (tranquille comme Baptiste) et je m’agenouille au bord du défunt. J’insinue ma paluche droite à l’intérieur de sa veste pour palper sa poche. Un portefeuille s’y trouve, que je retire prestement, comme on retire les marrons du feu. Ceci fait, je gagne une pièce proche pour inventorier ma trouvaille. La pièce en question est un salon. Les meubles ressemblent à des fantômes car on les a pourvus de housses.

Je m’approche d’une table afin de vider le portefeuille. J’y trouve : des papiers au nom de Hans Sufler, sujet autrichien naturalisé français. Né à Innsbruck en 1920 ; un billet d’Air-France pour l’avion Paris-Élisabethville à la date du 11, vingt billets de cent dollars ; huit de mille francs belges, sept de dix mille francs français et une lettre de réservation de l’Hôtel Albert 1 er.

Je colle le tout dans ma poche-revolver et je retourne dans le hall afin d’explorer les valises. Elles sont bourrées de complets et de linge de corps. Rien d’intéressant. Je réfléchis un moment. Ce type-là partait pour le Congo. Il descendait l’escalier et s’apprêtait à filer avec ses valoches lorsque quelqu’un qui se tenait planqué derrière l’escalier avec la hallebarde lui a enfoncé d’une terrible détente l’arme dans la poitrine. Croyez-moi ou allez vous faire bronzer le dossart chez plumeau, mais quand on prend ce genre de coutelas dans les côtes premières on n’a plus besoin d’huile de foie de morue. Sufler a été embroché comme un mouton. La pointe de l’arme ressort dans son dos.

Je me livre à une exploration rapide mais cependant rationnelle de la demeure. Toutes les pièces sentent le moisi. Toutes sont poussiéreuses. Partout des housses grises coiffent les meubles. On se croirait dans quelque château de la Belle au Bois Pionçant.

Pourtant, sous les combles, je découvre une chambre de bonne qui possède un petit aspect habité. Cette impression est fournie par le lit défait et par une bouteille d’eau minérale posée sur le marbre de la vieille table of night. Visiblement, quelqu’un a séjourné là voici relativement peu de temps. Comme tout cela est bizarre !

Je quitte cette fantasmagorique maison après avoir tout éteint et je relourde soigneusement la porte.

À l’entrée de la villa Dupont, se trouve un poste de gardien. Je tabasse la fenêtre dudit jusqu’à ce que j’obtienne un monsieur mal réveillé. Il est courtois et sympathique, ce qui est d’autant plus méritoire à ces heures.

Je lui dis et lui prouve qui je suis, puis je lui demande s’il a entendu parler d’un certain M. Hans Sufler.

Le gardien hoche la tête d’une façon qu’on peut sans hésiter qualifier de négative. Ce que voyant, je contourne le problème à pas de loup.

— Pouvez-vous me dire qui habite au 86, cher monsieur ?

— M. Brasseton, me répond-il ; Jean Brasseton. Dire qu’il y habite, non, mais la maison est à lui, quoi.

— Où demeure ce monsieur ?

— Au Congo, À Élisabethville, je crois. Il dirige une usine là-bas. Ça fait quatre ans qu’il n’est pas venu en France.

— Personne ne s’occupe de la maison ?

— Personne. De temps en temps quelqu’un y séjourne une nuit ou deux ; des amis de M. Brasseton qui viennent du Congo et qui descendent ici. Entre parenthèses, ils seraient beaucoup mieux à l’hôtel que dans cette grande baraque bouclée. D’ailleurs c’est ce qu’ils doivent se dire car ils déguerpissent vivement.

— Il arrive du courrier pour M. Brasseton ?

— Jamais rien, sinon les quittances d’abonnement pour le gaz, le téléphone, l’eau… Je les paie, je fais ma liste et M. Brasseton m’envoie un chèque, en arrondissant la somme.

— Merci, fais-je, ce sera tout pour le moment.

— Rien de cassé ? demande le gardien.

— Rien, réponds-je.

Et c’est vrai. Rien n’est cassé dans toute cette scabreuse affaire : pas même le manche de la hallebarde.

Inutile de m’éterniser davantage. Je mets le cap sur le troquet où des agapes nocturnes sont en train de clore les festivités Pinuchardes.

J’atterris au moment où Béru entonne la Petite Amélie. L’ambiance n’est pas macabre. Il y a là tout le cheptel de la Grande Cabane : Pinuche, Béru, Mathias, Vaillant, Dupied, Lanternaud, Pénajouir et leurs dames. On m’annonce que le Vieux a daigné faire une apparition, manière d’honorer Pinaud. Il a bu une coupe de champ, croqué un petit four, serré des mains, prononcé quelques paroles tricolores et s’est esbigné. Levant les yeux vers les étages des Établissements Laplume, j’aperçois de la lumière chez le boss. Je prétexte un coup de bignou à donner et je m’évacue tandis que Béru, de sa voix généreuse, clame les promesses que lui fit la petite Amélie et explique l’usage qu’il en eût fait si une fâcheuse épilation n’avait ruiné ses espoirs et privé les parquets de son appartement d’un tapis qui eût été le bienvenu.

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