Frédéric Dard - La rate au court-bouillon

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Je ne pouvais pas imaginer qu'un jour je verrais un spectacle pareil ! BERURIER évoluant parmi l'élite mondiale, cohabitant avec tout ce que la terre a pu produire comme rois, reines, présidents, milliardaires, sommités artistiques…
Je vous jure qu'il faut avoir vu ça au moins une fois dans son existence ! Et si tout ce gratin (dont nous étions) n'avait pas été à deux doigts de l'anéantissement atomique, j'aurais ri, mais ri, à m'en mettre la rate au court-bouillon !

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San-Antonio

La rate au court-bouillon

Pour Michèle et pour Yves Allegret cette croisière au royaume du farfelu.

Affectueusement,

S.-A.

CHAPITRE PREMIER

Moi, vous me connaissez… J’adore les femmes qui ont une grande bouche, c’est tellement plus confortable !

Mordez comme le Barbu fait bien les choses : j’en tiens justement une dans mes bras. Parce qu’alors, pour ce qui est du four à bred, miss Gloria Victis en possède un qui flanquerait le vertige à un spéléologue ; surtout quand elle bâille.

À part ça, la personne que je vous cause est dans les normes. On peut peut-être déplorer son absence de poitrine, mais ce serait vraiment du chipotage de mufle. Les frangines, c’est comme la priorité à droite, ça se respecte. Elles ont beau avoir un chouïa de moustache et les cannes comme des rayons de vélo, faut tout de même leur laisser leur fauteuil-club dans l’autobus, non ? Ou alors la galanterie françouaise ressemblerait bien vite à la photo équestre de M. Johnson (pas çui qui fait des moteurs, çui qui fait des ratés). Quand le respect de la gonzesse s’effiloche dans une nation, la débâcle est pas loin, mes fils. Faites douze nœuds à votre mouchoir pour ne pas l’oublier.

Je vous causais donc que miss Gloria Victis est une dadame intéressante, grande, mince, joyeuse, avec des cheveux blonds de lin, une peau ocrée et un sac en croco. Elle a en outre les yeux verts, ce qui est bien pratique lorsqu’on veut passer pour un albinos auprès d’un daltonien. Et maintenant, que je vous la finisse d’un trait de plume, comme dirait le père Dumas père, Gloria n’est ni plus ni moins que la fille unique de Vic Victis, le roi des perles de culture sous cellophane. Une pauvresse qui doit peser dans les dix milliards de dollars en francs anciens. Mais, comme me l’a dit justement mon camarade Marcel Bluwal un jour que nous buvions de l’alcool à la terrasse de Novalaise-Plage : « Il ne faut jamais se foutre de la gueule des riches car on ne sait pas ce qu’on peut devenir. »

Cette miss Victis, je l’ai rencontrée avant-hier à un cocktail au Palm Beach. Elle cherchait du feu, j’avais un briquet. Nous étions faits pour nous entendre. Je ne m’y connais pas tellement en fourrure animale, pourtant je peux vous dire que son étole de zibeline aurait suffi à couvrir le déficit du budget. Quant à ses bijoux, fallait mettre des verres fumés pour les mater sans risquer un décollement de la rétine. On a sympathisé. C’est pas que je sois sensible au pognozof. Le désintéressement personnifié, San-A., vous le savez… Mais ça me bottait de voir comment vivait une nana sur le compte en banque de laquelle le soleil ne se couche jamais. J’espérais lui voir accomplir des trucs marrants : acheter la tour Eiffel ou la Joconde, par exemple ; ou bien louer le Palais de la Défense pour y élever des éléphants blancs. Mais non : elle se contentait de mener la vie de palace et quand nous allions écluser une boutanche de champ’, c’était le gars mézigue qui la douillait avec une maigrelette solde de poulaga.

Tandis qu’on gambille, abdomen contre abdomen, la môme me bonnit son point de vue sur la France.

Elle trouve qu’on est un patelin de chipoteurs. Ça a commencé à la douane, cette impression, lorsque les gapians ont renaudé à propos des pare-chocs de sa Cad’ qui sont en platine. Elle a eu beau leur expliquer qu’elle avait choisi ce système de protection parce qu’il est plus efficace, ils tiquaient si fort, messieurs les douaniers, qu’elle a dû bigophoner à son consulat pour qu’il écrase le coup. Elle dit qu’un pays où l’on ne peut plus se permettre des pare-chocs en platine est un pays décadent.

Peut-être qu’elle a raison, Gloria, après tout. Elle aime pas non plus la manière dont les serveurs de restaurant vous répondent que si la béarnaise est tournée vous n’avez qu’à vous la cloquer dans la culotte. Ça heurte ses convictions religieuses. C’est tout le puritanisme protestant, cette gosse. Et puis y a aussi des tas d’autres choses qui la déçoivent : les maisons de banlieue, si médiocres, les agents de police, si mal fagotés qu’on dirait toujours qu’ils viennent de passer la nuit dans une poubelle ; les chauffeurs de taxi râleurs ; la blanquette de veau qu’on ne sert pas chez nous avec de la confiture de groseille ; le coq au vin qui ne se consomme pas arrosé de menthe ; le Louvre qu’on a blanchi ; Notre-Dame qui est noircie, etc. Bref, il est temps que je me dépense pour essayer de faire remonter le standing français dans l’esprit de miss Victis.

J’applique la technique d’urgence ; œil de velours, voix stomacale, main vadrouilleuse. Ma dextre farfouille dans son décolleté arrière comme celle d’un masseur. Elle a les omoplates un peu pointues, entre parenthèses ! Faudrait pas qu’elle s’avise de coucher sur un matelas pneumatique, car il risquerait d’y avoir du dégonflage.

Je lui ai dit que j’étais flic d’élite et elle m’a répondu qu’un flic français, à côté d’un flic américain, c’était le calendrier des postes à côté d’un Modigliani. Comme vous le voyez, miss Chochotte a son franc-parler. Aussi, ce soir, j’ai décidé de lui faire comprendre la différence qu’il y a au plumard entre un flic français et un flic d’Outre-Atlantique.

Nous sommes dans une boîte, sur la Côte d’Azur. L’orchestre joue sous les palmiers. La piste en plein air est éclairée par des photophores. On voit, à nos pieds, la Méditerranée qui scintille sous la lune. Moi qui connais l’Amérique, je peux vous dire que je n’y ai jamais trouvé un paysage pareil. Je demande à ma souris d’en convenir et elle en convient.

L’orchestre joue « C’est le printemps qui veut ça », un hymne à l’acné juvénile. Ça vous glisse dans le réservoir à sensations des titillements paradisiaques. Ce machin-là, croyez-moi, ça ne se danse pas, ça se masse.

— Comme vous êtes fort ! s’extasie à juste raison ma petite bêcheuse.

— Et encore, souligné-je, aujourd’hui je n’ai pas pris mon huile de foie de morue.

Des senteurs safranesques et marines se marient dans nos narines palpitantes. C’est l’heure frissonnante.

— Où sommes-nous, ici ? se pâme la Gloria.

— Quelque part entre Cannes et Saint-Raphaël, ma beauté !

Et j’ajoute :

— C’est bon d’être quelque part, non ? Je mourais d’envie de vous mettre la main quelque part…

Le beau morceau symphonique s’arrête, les couples restent collés un bout de moment, le temps de réaliser que la zizique fait relâche, puis se rabattent vers leurs tables.

— Si on allait faire une promenade le long du littoral ? suggéré-je, en garçon dont les connaissances géographiques sont aussi vastes que la Sibérie.

— Si vous voulez !

Moi, je la trouve drôlement soumise, à c’t’heure, cette petite capricieuse. C’est ça qui est réconfortant, les gars. La plus forcenée des enquiquineuses a toujours son moment d’abandon. Les femmes les plus fortes deviennent de faibles femmes lorsqu’arrive l’heure exquise qui les grise.

Je douille le mauvais champagne et je la chope par un aileron pour filer. Ma chignole décapotable est dans le parkinge de la boîte, surveillé par un petit ouistiti pâlichon dont la casquette blanche et dorée lui tombe jusque sur l’arête du naze. Il a droit à ses cent balles de gratification et, moyennant cette coquette subvention, il ouvre la porte de ma guinde à Gloria.

Je prends la route du bord de mer. La Méditerranée est féerique sous la lune. Plus bath encore que sur les calendriers, c’est vous dire ! Elle miroite à perte de vue. Je virgulerais bien un Racine à un mandolinier pour qu’il nous souligne d’un petit solo la langueur de cet instant.

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