Frédéric Dard - Du bois dont on fait les pipes

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Du bois dont on fait les pipes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1982, ISBN: 1982, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Иронический детектив, Шпионский детектив, Полицейский детектив, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Du bois dont on fait les pipes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Du bois dont on fait les pipes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Si ma Félicie ne s'était pas mise à chialer devant son poste de télé, rien ne serait arrivé.
Mais moi, les larmes de m'man, je ne peux pas supporter.
Faut que j'agisse.
Seulement quand tu agis comme un con, tu fais des conneries, non ?
Note qu'avec moi, pour ce qui est des conneries, je ne te laisse jamais en manque.

Du bois dont on fait les pipes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Du bois dont on fait les pipes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Un ami, maman. Il s’appelle Bruno. Il va rester quelques jours ici.

Bruno s’incline, cérémonieux. C’est l’assassin bon chic bon genre. Il attend que m’man lui présente la main. Elle le fait, d’un geste automatique.

— Voulez-vous vous restaurer ? demande-t-elle après avoir vivement récupéré sa dextre glacée d’effroi.

Nous remercions. Par contre, on prendrait bien un bon café, n’est-ce pas, Bruno ? Il ne faisait pas chaud au pied de ce massif de buis, pendant qu’on attendait l’arrivée des pompelards.

Félicie dit qu’elle va en préparer.

Je recommande à Formide de se reposer, je reviens tout de suite, le temps d’aller lui chercher des fringues à moi car il ne va pas pouvoir rester en pyjama de l’asile jusqu’à la saint-glinglin.

Il se laisse choir dans un fauteuil et branche le poste de radio. Il trouve une station où l’on mouline de la musique de routiers.

Dans la froidure du jardin, je prends ma vieille par l’épaule.

— Dure épreuve, pas vrai, m’man ?

— C’est terrible. Quand je pense qu’Antoine est à deux pas de ce monstre.

— Ne t’inquiète pas, on va le neutraliser, tout est prêt.

— C’est-à-dire ?

— Tu vas flanquer dans le café le contenu d’une ampoule que je vais te remettre, ça le fera roupiller pendant douze heures ; demain, Mathias viendra s’installer à son chevet avec tout ce qu’il faut pour faire parler un homme, même un type qui roule sur la jante…

— Tu crois qu’il révélera où il a caché cet enfant ?

— Il le faudra bien.

Elle frissonne.

— A le voir, on…

— Oui, je sais : on lui confierait une classe de neige dans un chalet de montagne.

* * *

Le costard est trop grand pour lui, mais en retroussant le bas du futal et les manches et en reculant le boutonnage, il pourra le porter sans trop ressembler à un épouvantail. D’ailleurs quelle importance ? Il est probable qu’il n’ira jamais se promener en ville car, sitôt que nous lui aurons arraché son secret, nous le reconduirons à l’asile.

Il paraît détendu.

— Vous ne buvez pas de café ? s’étonne-t-il en éclusant le sien.

— Tout compte fait, je préfère un verre de cognac, je n’ai pas envie de gâcher un aussi beau sommeil.

— Vous comptez rester longtemps ici ? demande Bruno Formide en allant et venant dans la pièce, sa tasse à la main.

— Quelques jours, histoire de laisser pourrir les recherches. Ce qu’il y a de bon dans l’actualité, c’est qu’elle ne dure pas. Il y aura bien, dans les quarante-huit heures, quelque nouvelle guerre, ou un attentat à grand spectacle qui reléguera notre évasion dans les oubliettes.

Il rit.

— D’ailleurs, deux fous qui font le mur ne constituent plus un scoop, à l’époque actuelle, renchérit mon compagnon.

Il dépose sa tasse vide sur la soucoupe, réprime mal un bâillement.

— Eh bien, je crois qu’il n’y aura pas besoin de me bercer, fait-il. Merci pour cette opération rudement menée, mon cher, ainsi que pour votre hospitalité.

Je prends congé de lui, mais avant de gagner mon lit, j’attends qu’il se soit endormi en le guignant par la fenêtre. Il se couche, éteint la lumière.

Je reste un long moment en faction près de sa porte. On a beau être un flic de choc, ce n’est pas tellement bandant d’héberger un tueur d’enfants.

Cette irremplaçable odeur de café et de croissants chauds constituant l’un des mille petits bonheurs prodigués par Félicie vient me titiller le pif jusque dans ma salle de bains. Je cesse d’interpréter le grand air de La Traviata, si cher à mon ami Jean-Pierre Mocky, me torchonne la frisure poitrinale et passe un sublime peignoir de bain, orange comme toute la nation batave.

Je descends nu-pieds dans la salle à manger où m’man achève d’aligner une théorie de pots de confitures de sa fabrication. De la marmelade d’orange, type britiche, à la gelée de groseilles, en passant par la reine-claude et la cerise entière, Félicie remporte la médaille d’or dans cette discipline. Quand elle me propose sa batterie de marmelades, compotes et toutim, je me sens devenir gourmand comme un curé d’avant-guerre. Je pioche avec impudence dans tous les pots, histoire de me composer une palette enchanteresse. Maman me regarde déguster, ravie. Elle finit toujours par s’exclamer : « Seigneur, j’oubliais ! »

Et vite trotte-menute dans sa réserve pour y débusquer une merveille bien cachée : confiture de marrons ou de fraise-rhubarbe destinée aux grandes occasions. Or, chacun de mes repas à la maison représente pour ma brave femme de mère une « grande occasion ».

Comme j’achève de tartiner un croissant avec du beurre paysan, la porte s’ouvre et Marie-Marie surgit, toute fraîche dans un petit imper genre toile cirée de chez Courrèges.

Son visage s’illumine quand elle m’aperçoit. J’aurais pu écrire s’éclaire, mais c’eût été insuffisant.

— Que vois-je ! s’écrie-t-elle : Superman est à la maison ! Mais c’est jour de gala !

Elle vient faire miauler deux bises sur mes joues rasées à neuf.

— Eh ben dis donc, il y a au moins deux mille ans qu’on ne s’est vus, dit la jolie Musaraigne en ôtant son imper.

— Un peu plus, soupiré-je. Mais tu n’as pas perdu ton temps, ma vache, ce que tu es bellissima ! La Maison Dunlopillo a travaillé ferme sur ton avant-scène, t’as de ces loloches maintenant en comparaison desquelles celles d’Ursula Andress ressemblent à deux boutons de fièvre.

Elle a l’œil plus calme, la jolie. Les premiers symptômes de la maturité, tu comprends ? Une manière perplexe de me regarder à travers sa joie. Le verre dépoli de l’expérience ; c’est fatidique.

— Si tu as toujours l’intention de m’épouser, il va falloir que tu te décides, déclare-t-elle d’un ton pénétré, ça commence à se bousculer autour de moi.

— Tu es amoureuse ?

— Depuis l’enfance, et du même grand connard, mais la situasse devient doucement inconfortable.

Une petite musiquette grinçante me mouline l’arrière-âme.

— Bref, si je ne me décide pas, tu feras bientôt un transfert sur un autre grand connard, plus jeune mais moins spirituel, non ?

— Je n’ai pas inventé la vie, répond Marie-Marie.

— Tu prends un caoua avec moi, en attendant ?

— Volontiers.

M’man est déjà parée pour la manœuvre avec une tasse de rab et un petit pot de crème, car la môme en met toujours dans le café.

On se dit quelques trucs passe-partout : et comment va tonton Béru, tante Berthe, les études, ta Renault 5, la déconnade habituelle entre gens éduqués.

En concluse, je demande à la jeune vierge ce qui me vaut le grand bonheur de sa visite matinale.

— Je viens chercher Antoine parce qu’on est mercredi et que j’ai proposé à ta maman de lui faire faire un petit coup de Paris by day : tour Eiffel, musée Grévin, crêpes bretonnes… Si tu veux te joindre à nous, je fais également le circuit pour les adultes.

— Navré, soupiré-je, mais moi, j’ai école.

La déception voile un peu sa frimousse. Je me mets à l’imaginer dans cette maison, Marie-Marie, résidente à part entière. Souvent j’ai décidé de risquer la grosse aventure et de la driver au pas de gymnastique jusqu’à la mairie de son arrondissement, toujours mon projet a pris la tangente. Liberté, liberté chéri i i e, combats z’avec tes défenseurs ! Du moment que c’est dit dans la Marseillaise , tu peux l’admettre, non ? Et pourtant je l’aime, cette gamine devenue belle comme un printemps réussi. Si je ne la marie pas, bientôt, elle en convient elle-même, un matou va me la sucrer toute crue. Elle se maria et eut de nombreux enfants dont la plupart ne seront pas de moi ! C’est ça, la chiasserie de l’existence : ce perpétuel choix. On devrait pouvoir mettre ceux qu’on aime en hibernation afin de les dégivrer quand on a le temps de s’occuper d’eux.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Du bois dont on fait les pipes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Du bois dont on fait les pipes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Du bois dont on fait les pipes»

Обсуждение, отзывы о книге «Du bois dont on fait les pipes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x