Frédéric Dard - Du bois dont on fait les pipes

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Du bois dont on fait les pipes: краткое содержание, описание и аннотация

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Si ma Félicie ne s'était pas mise à chialer devant son poste de télé, rien ne serait arrivé.
Mais moi, les larmes de m'man, je ne peux pas supporter.
Faut que j'agisse.
Seulement quand tu agis comme un con, tu fais des conneries, non ?
Note qu'avec moi, pour ce qui est des conneries, je ne te laisse jamais en manque.

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Le vieux polype radine, bésiclé à l’ancienne : lunettes ovales, verres bleutés, monture d’acier. Ma brave guenille peut ainsi prendre connaissance de mes nom, prénoms, âge et profession, ainsi que de mon numéro matricule.

Satisfaite, elle abaisse le pont-levis pour me permettre l’accès au château fort.

L’endroit est plein de vétusté et de relents, comme toujours. C’est quand il a disparu que le présent pue le plus, ce qui est le lot de tous les cadavres.

— Pourquoi la police ? me demande la vieille dame.

Je fais un geste évasif.

— J’ai hésité à entrer dans les P.T.T., mais j’ai toujours été fragile des poignets et pour le compostage des lettres, ça ne pardonne pas.

Mon humour de garçon de bains passe loin au-dessus de son chignon. La plaisanterie n’a jamais été le style de la maison.

— Non, je parlais de votre visite ici ?

— Eh bien, il se trouve que j’aurais besoin du témoignage de Mlle Courjus en ce qui concerne un client des Garages de Lutèce.

— Mais Éliane n’y travaille plus.

— L’affaire qui m’amène remonte à deux ans.

— C’est que… Mlle Courjus travaille à l’étranger pour une maison d’import-export, comme ils disent.

Je ne lui demande pas qui sont ces « ils », me doutant qu’elle use de ce pronom personnel extrêmement impersonnel pour évoquer toute forme de vie étrangère à cet appartement cossu et rabougri.

J’imagine tout de suite Pointe-à-Pitre, San-Francisco, Abidjan (cette ville arménienne où il fait si chaud l’hiver et si brûlant l’été).

— Je pourrais avoir son adresse ?

— Fritalhuil-sur-Mer, en Belgique.

Elle ajoute, la voix gourmande, avec déjà une larme épaisse comme de la vaseline au bord de la paupière :

— Le climat lui fait un bien inouï. Son asthme va beaucoup mieux…

— Il y a longtemps qu’elle s’est fixée là-bas ?

— Dix-huit mois.

— Pourquoi a-t-elle quitté la société des Garages de Lutèce ?

— Elle ne l’a pas quittée, c’est eux : compression de personnel. On vit des temps difficiles.

— Et Mlle Courjus a retrouvé facilement un emploi ?

— Immédiatement ; c’est une jeune fille de valeur.

— Vous n’auriez pas une photo d’elle ? risqué-je.

La duègne est chavirée par ma question.

— Une photo d’Éliane ! Mais qu’en feriez-vous ?

— C’est uniquement pour la regarder, rassurez-vous ; j’aime avoir une idée des gens auxquels j’ai affaire.

Elle hésite, me regarde à travers ses lunettes bleutées qui lui font des yeux au beurre noir et qu’elle n’a toujours pas ôtées.

Ma mine que je présume avenante la rassure. Elle m’intime de la suivre au salon. Une grande photo qui ne date pas d’hier matin occupe une place privilégiée au-dessus d’une commode tombeau. On y voit trois personnages : papa, maman, fifille. Je ne m’attarde pas sur les kroumes, mais m’abîme dans la contemplation de la demoiselle. Personnage raide, regard indéfinissable, mi-sévère, mi-apeuré. Maintien réservé. La vieille fille dans toute sa matité. Un je-ne-sais-quoi de compassé qui sert de refuge. Personnage refoulé, à coup sûr. Une joliesse inexploitée, un refus de s’accomplir normalement. Mam’selle Courjus a trottiné à côté de ses pompes, entre des parents antédiluviens. Elle sait se tenir à table, peler une pêche, fermer sa gueule, sourire discrètement. Toute la vie de la famille Courjus est étalée sur ce mur.

Sur le cliché, elle paraît aborder la trentaine au trot attelé.

— Très belle photo, dis-je ; il y a combien de temps qu’on l’a prise ?

La duègne n’hésite pas.

— Quinze ans. Le docteur Courjus est décédé le mois suivant.

— Un grand spécialiste des voies urinaires, n’est-ce pas ?

— Non : des maladies vénériennes.

Je n’en espérais pas tant.

Je reviens à ma contemplation d’Éliane, lui emplâtre la frimousse de quinze bougies supplémentaires afin de la reconstituer telle qu’elle est présentement.

— Elle a le téléphone ?

— Bien sûr.

— Vous pouvez me donner le numéro ?

La voilà partie à farfouiller dans des paperasses sur un bureau d’acajou. Une pendule détraquée égrène trois coups, comme une connasse, alors que midi approche.

Je cherche les yeux de miss Courjus. Pourquoi elle ? Qu’est-ce qui me braque tout à coup sur ce personnage surgi dans une conversation tuméfiée ? Le gros zig rose à blouse bleue du garage m’a dit « en avoir référé à la direction »… Discipliné, cécolle. L’employé modèle, zélé. Pas d’initiative fâcheuse. Dès lors, au moment du rapt de Julien Maurer, la police a-t-elle su que le fou accusé du crime garait sa tire dans un des établissements gérés par le beau-père de l’enfant ? Tu veux que je te réponde en deux mots ? Ja-mais. Il s’agit d’une de ces lacunes énormes comme il s’en glisse dans les enquêtes les plus serrées. Comment a réagi Mlle Courjus ? A-t-elle informé à son tour ses supérieurs ? Si oui, lesquels ? Je pourrais aller au siège et demander des explications, mais quelque chose me dit qu’il ne faut pas soulever le couvercle de la marmite pour l’instant.

— Voilà le numéro complet ; depuis la France pour la Belgique vous faites…

— Je sais, je sais, merci.

On se regarde. Je suis frappé par son très grand âge. Elle est vraiment plus que vieille, cette dame. Elle a dû élever le papa ou la maman d’Éliane et, qui sait, peut-être l’une de ses grands-mères. Encore active, toute sa tronche.

— Mlle Courjus ne vient plus à Paris ?

— Oh ! si, souvent. Tenez, elle y était hier. Elle vient, elle règle les choses de la maison, puis elle repart.

— Merci, madame, pardon de vous avoir dérangée.

— Il n’y a rien à lui dire ? Elle m’appelle presque tous les jours, vous savez, c’est une bonne petite.

— Non, je l’appellerai moi-même.

Je me retire sur la pointe des pieds, emportant sur le creux de l’âme les bribes d’une indéfinissable mélancolie.

Marie-Marie, stationnée en double file devant l’immeuble, est aux prises avec un gardien de l’happé irascible qui lui aboie des trucs inaudibles parfumés au vin rouge.

Mon intervention opportune met fin à l’altercation, mais la Musaraigne reste très surexcitée.

— Pourquoi l’autorité engendre-t-elle l’exaction ? me demande-t-elle. Pourquoi tout individu muni d’un pouvoir en use-t-il avec brutalité ?

Pas envie de philosopher sur la voie publique, l’Antonio.

— Parce qu’il est interdit de stationner en double file, miss, et qu’un tel délit devrait être puni de mort, bougonné-je (où sont les bougonné-je d’antan ?).

— Il faut que tu appelles le Vieux, de toute urgence, coupe-t-elle. Il n’a pas l’air gai et m’a demandé de quel droit je répondais, moi, une vulgaire pékine, à bord d’un véhicule de la police.

Je broutaille le gnoufaseur de coordination.

— Le Vieux, please ! lancé-je laconiquement au préposé.

— Vous pouvez déjà baisser le son si vous ne voulez pas qu’il vous lézarde les tympans, ricane mon terlocuteur. Depuis Caruso on n’avait plus entendu une voix pareille !

— O. K ! Envoyez le taureau !

Ce qui me débouche dans les trompes ferait passer la trompette d’Armstrong pour le chuintement d’un robinet mal fermé.

Un Niagara de vociférations ! Un torrent d’imprécations ! Un typhon d’interjections débitées à la cadence d’une mitrailleuse. Le flot impétueux de sa rogne se rue contre les vannes de la bienséance, les éventrant, disloquant, aussi sûrement qu’un bélier manié par seize bûcherons en état de marche éventre et disloque la porte de chiottes d’une H.L.M. de banlieue.

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