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Frédéric Dard: Remouille-moi la compresse

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard: Remouille-moi la compresse» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1983, ISBN: 2-265-02488-0, издательство: Éditions Fleuve Noir, категория: Иронический детектив / Шпионский детектив / Полицейский детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Dard Remouille-moi la compresse

Remouille-moi la compresse: краткое содержание, описание и аннотация

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Il avait une jambe dans le vide, l'autre sur une peau de banane et la gueule en compote. Il me demande de prendre ce qu'il y avait dans la poche de son blouson et de le porter à sa mère. Il venait de descendre deux flics. Qu'aurais-tu fait à ma place ? Moi, tu me connais ? J'ai pris la petite boîte. Et alors, il s'en est suivi un de ces pataquès, mon pauvre vieux ! Non, franchement, je ne veux pas avoir l'air de rouscailler, mais des coups fourrés pareils, crois-moi, on peut s'en passer. De quoi devenir chèvre, mon pote ! Mais n'en profite pas pour jouer au bouc ! On a beau être commotionné, c'est pas le genre de la boutique !

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— Je chprenant heu bafort cournard ou bien liste de en heu décision, se justifie le ministre.

— Certes, je comprends votre point de vue, déclare le président, toutefois, compte tenu des…

Sa voix n’est plus qu’un chuchotement, pareil à celui qu’il émet quand il use du téléphone rouge pour demander à son prédécesseur de lui rappeler le numéro du marchand de vins de l’Elysée.

M’est avis qu’il pourrait y avoir sous peu de nouveaux changements à la tête de notre célèbre maison où les poulets ne sont pas élevés en batterie mais où ils en dressent.

Effectivement, le cortège opère une volte et le chef suprême de l’Hexagone, comme dit la presse, se remporte dans ses pénates sur un sec :

— Au revoir, messieurs !

Béru se prend la tête à deux mains.

— Y a comme un défaut, non ? lamente-t-il.

— J’ai toujours pensé que tu finirais dans le commerce des moules, admets-je implicitement.

Il s’abstient de protester contre mon tutoiement.

Homme d’une grande énergie, il s’ébroue.

— A Vienne qui puera, dit-il, j’ai ma conscience pour moi.

Puis il interpelle Poilala et lui désigne la secrétaire plus évanouie que le cheval de Mme Sagan.

— Chope-moi cette saloperie par la tignasse et fous-me-la dans les chiches, plus qu’elle n’encombre le plancher !

Après quoi, calmement, comme les saint-cyriens de 1914 enfilaient leurs gants blancs avant l’attaque, Bérurier enfile son pantalon.

Mathias travaille dans la cruelle lumière d’un projecteur qui transforme sa chevelure rousse en feu de broussailles. C’est plein de flacons et d’éprouvettes autour de lui. Le Rouquemoute décortique une photographie du général Massu trouvée dans le slip du marchand de nougats assassin des Batignolles.

Son visage fluorescent augmente d’intensité quand il m’aperçoit.

— Heureux de vous voir, commissaire, je me morfonds un peu depuis quelque temps.

— Panne de boulot ?

— Non, d’ambiance. J’ai l’impression que le monde devient gris comme un flash-back cinématographique, lorsque le réalisateur entend renforcer la notion de passé.

L’image me frappe.

— Sans doute vieillissons-nous, Rouillé ?

— On pourrait vieillir en couleurs, dit-il. Mais on trempe dans la morosité et la crainte… Savez-vous ce que je viens de me faire faire, commissaire ?

— Une petite fellation coquine ?

— Non, commissaire : une vasectomie. J’ai pris cette décision qui me rend stérile, estimant qu’il est désormais criminel de procréer.

— Combien as-tu d’enfants, Rouquin ?

— Seize.

— Tu peux te le permettre, mon grand. Tu auras rempli ton contrat, bravo ! Mme Mathias n’est point trop déçue ?

— Je suis parvenu à la convaincre, mais ça n’a pas été sans mal ; vous connaissez ses sentiments religieux ?

« Désormais, poursuit l’Incendié, je me tournerai vers le passé et me contenterai d’élever ceux qui sont là, au lieu d’en préparer de nouveaux. Il faut, à notre époque, savoir limiter ses entreprises. »

Il a un long soupir de pneu tranché par un tesson de bouteille (mon tesson, nos voleurs, comme je dis puis).

— Besoin de moi, patron ?

Je dépose parmi ses dégueulasseries la petite boîte prélevée dans la poche de l’assassin.

— Un truc bizarre, mon lapin russe, vise un peu !

Mathias ouvre la boîte. Sur un lit d’ouate repose un doigt de cire. L’Incandescent me défrime avec étonnement.

— C’est quoi, ce doigt ? demande-t-il.

— Un héritage, fils. Un gars sur le point de canner m’a supplié de le remettre à sa mère.

— Vous l’avez dit, c’est plutôt bizarre.

— Je suppose qu’il contient quelque chose de particulier, émets-je.

— Probablement, il s’agit du moulage d’un annulaire de femme.

— Je te laisse l’objet, arrache-lui son secret, comme on dit dans les romans moins bien agencés que les miens. Dès que tu auras du nouveau, préviens-moi. Si je suis absent, laisse-moi une note sur mon burlingue.

On échange encore deux ou trois considérations sur la vérolerie humaine, le temps et les perspectives de la prochaine réévaluation du franc [2] Me rappelle plus s’il s’agit du franc français ou du franc suisse. .

Et je le quitte pour passer à l’Identité.

Pranduront, le préposé en vigueur, est une vieille pédale à l’anus noirci sous le harnois. Il traîne une belle gueule exténuée, pâle, avec des tifs argentés et un regard qui, déjà, se désintéresse des braguettes.

— Salut, ma belle, l’agressé-je bassement, tu as reçu le dossier relatif au truand de la rue de Rivoli ?

— Je l’ai reçu, mais ce type n’est pas fiché chez moi, marmonne Pranduront.

Je tique.

— Tu es sûr ?

— Certain. Nous ne possédons ni ses empreintes ni son portrait.

J’en reste comme deux ronds de tu sais quoi ? Flan ! (Vanille de préférence.)

Non fiché, cela veut dire qu’il ne s’agit pas d’un professionnel. Ce type a bricolé un hold-up en se servant d’une arme particulièrement terrible ; il n’a pas hésité à flinguer les flics, il s’est taillé par les toits comme un vrai gangster de films noirs, et pourtant il est inconnu au bataillon du crime.

— Je veux sa frime dans les journaux de demain, avertis-je, et en bonne place.

— Entendu, répond Mimosette, je m’en occupe.

— Tu as une bonne série de photos ?

— J’ai ce qu’on m’a remis, rétorque le malgracieux. Tenez, en voilà une où il paraît vivant, pour un peu on le sucerait.

J’empoche le cliché et me fais la paire.

La routine. Mais quel métier passionnant ! On pose des lignes de fond et on attend que ça morde. Et toujours un poisson finit par goûter à l’appât.

Un quart de plombe plus tard, me voici à l’institut médico-légal (que Bérurier nomme l’institut médigalomané). Le docteur en chef est absent, mais je me rabats sur Mohamed Bistour, son assistant marocain. Un gars sensas, futé, efficace, avec un beau sourire de pêcheur de perles.

— Salut, doc. A-t-on commencé l’autopsie du petit voltigeur de la rue de Richelieu ? m’enquiers-je.

— J’ai pratiqué un premier examen, me dit Bistour ; je viens juste de me laver les mains.

— Des choses à m’apprendre ?

— Age : environ vingt-sept ans ; corps : de coloration claire dans l’ensemble ; taille : un mètre soixante-quatorze ; constitution : parfaite ; signes particuliers : cicatrice d’appendicectomie et plaque de psoriasis au coude droit ; denture : en excellent état, si ce n’est deux canines remplacées, à la suite probablement d’un accident au maxillaire supérieur ; mains et pieds : soignés. L’homme a été atteint de trois balles. L’une a traversé le poumon gauche de part en part, l’autre lui a simplement entaillé le cou, la troisième s’est logée dans le temporal, au niveau de l’oreille droite, causant une blessure qui n’était pas de nature à léser le cerveau. J’ajoute que l’extrémité de ses dix doigts est cisaillée comme par la lame ébréchée d’un couteau. Pour couronner le tout, si je puis dire, il faut mentionner l’enfoncement du crâne et une série de fractures consécutives à sa chute.

— Ses fringues sont encore ici ?

— Je les ai placées dans un sac de plastique pour les faire porter au labo.

— J’aimerais y jeter un œil.

Bistour m’entraîne dans une pièce qui fouette la mort et les produits chimiques pas joyces. Sur une sorte de table de boucher, se trouve un sac-poubelle rebondi, scellé et portant une étiquette administrative. Mohamed fait sauter les scellés et vide le sac de ses nippes. Ces vêtements tachés de sang me serrent le cœur. Il y a quelques heures, ils recouvraient une vie d’homme. Et les voici devenus flasques et privés de signification. J’entreprends de les fouiller minutieusement, malgré ma répugnance. Dans la poche ventrale du jean, je déniche deux billets de cinéma (La Pagode) , périmés. Dans une poche du blouson, je récupère un petit morceau de nappe de restaurant en papier, sur lequel on a écrit cette pensée : C’est un luxe d’être différent .

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