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Frédéric Dard: Princesse Patte-en-l’air

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard: Princesse Patte-en-l’air» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1990, ISBN: 2-265-04325-7, издательство: Éditions Fleuve Noir, категория: Иронический детектив / Шпионский детектив / Полицейский детектив / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Frédéric Dard Princesse Patte-en-l’air

Princesse Patte-en-l’air: краткое содержание, описание и аннотация

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J'ai encore jamais tringlé dans la famille royale britannique, mais je suis convaincu que tu ne peux pas y trouver une princesse aussi habile tireuse, aussi survoltée du réchaud que celle de ce book ! Et pourtant, des chaudes de la craquette, y en a eu, y en a, et y en aura encore aux alentours de Buckinguam Palace ! Des terribles, malgré leurs chailles qui traînent par terre ! Des qu'ont la coquille Saint-Jacques large comme l'entrée de Westminster Abbaye, avec plein de capitaines de horse-guards batifolant du bonnet à poils entre leurs jambons ! Mais la mienne de princesse, pour ce qui est de l'entonnoir à chibres, elle est médaille d'or. Plus forcenée de l'arrière-boutique tu meurs ! Du reste, telle qu'elle est, tu meurs aussi ! Parce que cette princesse-là, elle collectionne les coups de braque, mais pas les amants ! Style Marguerite de Bourgogne en sa tour de Nesle, si tu vois le genre ? Cela dit, faut que je t'avoue une chose : c'est pas une vraie princesse. Et que je t'avoue encore une deuxième chose : c'est pas une vraie princesse, mais c'est une vraie salope ! Est-ce que je me fais bien comprendre ?

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Je rafle la bande qu’ils viennent de mouliner, ainsi que le Nagra dans lequel elle se trouvait.

— Je te ramènerai ce matériel plus tard, Rouillé. Tu veux bien me faire tirer une photo de Daniel Fluvio repiquée sur sa carte d’identité ?

Léger sourire entendu du Prix Cognac. Il saisit une enveloppe de papier kraft sur une étagère placée devant lui et me la tend :

— Servez-vous, commissaire !

Depuis qu’il est nommé dirluche du labo, il ne me dit plus « monsieur le commissaire », mais m’appelle « commissaire » tout court, comme si le fait qu’il soit devenu un « monsieur » me retirait, à moi, cette qualité. La vie est tout en nuances…

Je trouve une douzaine de clichés encore frais, agrandis en 13 × 18. L’image a perdu de sa netteté, mais reste extrêmement présente, néanmoins. J’en enfouille un exemplaire et lui rends l’enveloppe.

— Un qualificatif me vient à ton propos, Rouquin : émérite ! Tu es un flic émérite.

TRADUCTRICE

Un rouleau de printemps, des légumes cuits, un poulet aux amandes. Le tout arrosé de thé au jasmin. Je clape avec des baguettes. Ça paraît duraille à ceux qui ne s’en sont jamais servi, mais il n’y a rien de plus fastoche.

Une serveuse vêtue d’une tunique dorée, fendue haut sur les deux côtés, s’empresse, silencieuse, avec son sourire ripolin pour masque chinois.

À cette heure insolite, je suis seul dans ce petit restaurant du treizième. De temps à autre, le cuistot surgit de son antre qu’il vaut mieux ne pas visiter lorsqu’on est client. Il cueille une cigarette qui se consume dans un cendrier posé sur la desserte, en tire une goulée, la remet en place et disparaît. Il s’asphyxie par à-coups. C’est l’inverse des plongeurs qui remontent pour respirer une goulée d’air ; lui, il vient s’administrer une goulée de poison (chinois).

Le patron est un type d’âge indéfini, grassouillet, coiffé à la démocrate-chrétien d’avant le gaullisme et vêtu d’une chemisette à manches courtes. Il étudie des paperasses à sa caisse d’un air soucieux. À un certain moment, comme on dit, puis quand on est en manque de vocabulaire, il relève la tête et me regarde. Je lui fais signe de venir à ma table. Daredare, il radine.

— Oui, monsieur ?

Je lui désigne mon magnéto posé sur la table.

— J’aimerais vous faire entendre quelque chose.

J’enclenche. Ça baragouine. Véhémence du départ d’une voix féminine, réponse timorée (me semble-t-il) de l’interlocuteur.

— Vous comprenez cette langue ? demandé-je.

— Non, monsieur.

— Vous avez une idée de ce qu’elle est ?

Il écoute encore.

— Peut-être du malais.

— Vous connaissez un Malais dans le quartier chinois ?

— Un instant, je vous prie.

Il se rend à la cuistance et se met à jacter avec le chef à la cigarette épisodique. Il revient en arborant toujours sa mine triste, le front emperlé de sueur, because le piano qui en crache.

— Au bout de la rue, il y a une pédicure malaise ; au-dessus d’un épicier oriental.

— Merci de votre amabilité.

Il me désigne le chauffe-plat où l’on a déposé mes mets.

— C’est bon ?

— Exquis. Je reviendrai.

En réalité, le rouleau de printemps a un goût de chou et le poulet aux amandes un goût de chien.

— Vous accepterez un verre d’alcool de riz ?

— Avec plaisir.

L’alcool de riz, quant à lui, a un goût de merde.

Un écriteau indique « Entrez sans sonner ». En français et en idéogrammes.

Obéissant, je tourne le loquet d’une porte branlante et déboule dans un local étrange venu d’ailleurs. Ça pue les pires essences extrême-orientales, c’est sombre, bas de plafard, à peine meublé, décoré d’une quantité incroyable de charogneries de bazar (de bas arts) chinois. Lanterne multicolore au plafond, poupées, bouddha, la lyre ! Le cauchemar.

Au milieu de la petite pièce sont deux personnes de sexe féminin. L’une est assise sur un siège tarabiscoté, et confie ses pieds nus à la seconde, laquelle se tient accroupie, le postérieur à peine soutenu par le plus minuscule tabouret dont j’ai jamais fait la connaissance. C’est bien simple : Chazot s’assoit dessus, y a plus de tabouret ! Dans une boîte de bois posée sur le plancher, se trouvent des instruments para-chirurgicaux déchromés, douteux, voire carrément inquiétants.

La pédicure s’active tout en jactant car il n’existe personne de plus bavard qu’une pédicure. Elle a une tronche de sorcière, avec de longs cheveux noirs et huileux mal tenus par un bandeau de couleur, un faux diamant dans les ailes de son nez. (Certaines connasses chez nous croient se donner une personnalité en se faisant saccager le tarbouif, que ma pomme, sincèrement, ça me fout la gerbe de les voir ainsi défigurées. Bien sûr, maintenant que les mecs portent des boucles d’oreilles, elles veulent surenchérir, les pauvrasses. Bientôt, se feront baguer la chatte ou fixer des embouts d’argent aux loloches ; la plume dans le cul, on en rigole, mais je prévois que c’est pour bientôt, et les tatouages cabalistiques au front, le trouduc serti d’argent.)

Moi, de la voir instrumenter du scalpel chinois, du crochet tranchant, et d’une chiée d’autres outils barbares, je sens dégouliner d’aigres sueurs dans ma raie médiane. Je préférerais être cul-de-jatte que de laisser cette grognasse s’expliquer sur mes arpions.

Elle me salue d’entrée et me dit de m’asseoir. Je trouve un pouf et m’en colmate la voie royale. La patiente est une Annamite aux pinceaux « défigurés » par les rhumatismes, dirait Bérurier. Un instant intimidées par ma venue, les deux commères ne tardent pas à remettre leur converse sur orbite. J’attends la fin de la délicate opération. Voilà l’Annamite qui saigne d’un paturon. L’autre cautérise en appliquant sur la blessure une éponge qui trempait dans un seau de plastique empli d’un liquide effrayant, cholérique, miasmeux, et qui malodore pis que latrines.

Enfin, la cliente remet ses targettes, paie et joue cassos.

— À vous ! me fait la pédicure.

Je prends place en face d’elle. Elle fouette tellement que je déplore de n’avoir pas un masque de gaze protecteur. Sûr qu’on doit dérouiller la peste jaune, dans ce boui-boui atroce ; la malaria, le typhus, des amibes à n’en plus finir. Tu défèques verdâtre après ce genre de visite ; il te vient des boutons, des plaques bizarres, des fissures, fistules, croûtes sanieuses et éparses.

Elle me cramponne un mocassin et me l’ôte.

— Non, non ! fais-je vivement.

La dame se fige, interloquée.

— Je viens pour un renseignement, corrigé-je. Vous êtes malaise, paraît-il ? demandé-je en surmontant mal le mien.

Elle assentimente.

— Bravo ! poursuis-je, je vous félicite. Tenez !

Je lui atrique un talbin de deux cents points pour la récompenser d’être malaise, toute peine méritant salaire.

Elle le biche parce qu’un bifton qu’on vous tend, n’importe les circonstances, si tu ne le griffes pas d’urgence, c’est que t’es con ou manchot.

— Écoutez ça, chère petite madame ! lui supplié-je, vous m’en donnerez des nouvelles.

Et je rémoule du Nagra. La jactance retentit, plein tube.

— Vous comprenez ce qui se dit, n’est-ce pas ?

Elle écoute et opine.

— Bouddha soit loué ! Vous pouvez me traduire au fur et à mesure ?

Elle paraît toute siphonnée. C’est le mot « traduire » qui la perplexe, probable. Son vocabulaire français n’est que professionnel et ne s’applique qu’aux arpions, cors, œils-de-perdrix, durillons. Et puis cette expression : « au fur et à mesure ». Si t’es pas de langue française à l’origine, va te faire mettre ! Tu sais l’en quoi ça consiste, le « fur et la mesure », ta pomme, si t’es albanais, belge au auvergnat ?

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