Janet Evanovich - Deux fois n’est pas coutume

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Deux fois n’est pas coutume: краткое содержание, описание и аннотация

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Stéphanie Plum est chasseuse de prime. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancuso. Un vrai coriace trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les quarante cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres. Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie à une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

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Mary Lou ricana.

La vendeuse était tout sourire.

— Vous l’auriez rattrapé si vous aviez essayé des tennis, me dit-elle.

En toute honnêteté, je ne sais pas trop ce que j’aurais fait si je l’avais rattrapé. Il avait un couteau. Moi, je n’avais que des chaussures sexy.

— J’appelle mon avocat, dit Joyce Barnhardt, se relevant. Tu m’as agressée ! Je vais te faire un de ces procès que tu ne t’en relèveras pas !

— C’était un accident, lui dis-je. Je poursuivais Kenny et tu t’es mise en travers de mon chemin.

— Ceci est le rayon cosmétiques, hurla Joyce. On n’a pas besoin d’une folle en liberté qui poursuit des gens dans les rayons d’un grand magasin !

— Je ne suis pas une folle en liberté. Je suis une femme qui fait son travail.

— Tu n’es pas folle, tu es barge ! Complètement barge ! Comme ta grand-mère !

— Au moins, moi, je ne suis pas une salope.

Les yeux de Joyce s’arrondirent comme des balles de golf.

— Tu penses à qui quand tu parles de salope ?

— À toi.

Je me penchai en avant, furibarde dans mes chaussures violettes.

— C’est toi que je traite de salope, répétai-je.

— Si moi, je suis une salope, alors toi, t’es une pute !

— Tu es une menteuse et une hypocrite.

— Puuuuuute !

— Radasse.

— Bon, ces chaussures, intervint Mary Lou, qu’est-ce que tu fais ? Tu les prends ?

Une fois chez moi, je n’étais plus très sûre d’avoir eu raison de les acheter. Je coinçai la boîte sous mon bras, le temps que j’ouvre ma porte. C’est vrai, elles étaient sublimes, ces chaussures, mais elles étaient violettes. Qu’est-ce que j’allais en faire ? J’allais devoir m’acheter une robe assortie. Et côté maquillage ? On ne pouvait pas se farder n’importe comment quand on portait une robe violette. J’allais devoir acheter un autre rouge à lèvres et un autre eye-liner.

J’appuyai sur l’interrupteur et refermai la porte. Je laissai choir mon sac et la boîte de chaussures sur le comptoir de la cuisine et fis volte-face en poussant un cri quand la sonnerie du téléphone retentit. Trop d’agitation en un seul jour, me dis-je. J’étais à bout de nerfs.

— Alors, et maintenant ? me dit mon interlocuteur. T’as la trouille maintenant ? Ça t’a fait réfléchir ?

Mon cœur cessa de battre.

— Kenny ?

— T’as eu mon message ?

— Quel message ?

— Celui que je t’ai laissé dans ta poche. C’est pour toi et ton nouveau pote, Spiro.

— Tu es où ?

Un cliquetis à mon oreille m’avertit que la communication était coupée.

Merde !

Je plongeai la main dans la poche de mon blouson et commençai à en sortir le contenu… un Kleenex usagé, un bâton de rouge, une pièce de monnaie, un emballage de Snickers, un doigt.

— Aarrrgh !

Je laissai tout tomber par terre et m’enfuis de la pièce.

— Merde, zut, merde !

Je me précipitai dans la salle de bains, coinçai ma tête dans la cuvette des toilettes pour vomir. Quelques minutes plus tard, je décidai que je n’y arriverais pas (ce qui était dommage finalement car c’eût été une bonne chose d’éjecter le sundae au chocolat chaud que j’avais mangé avec Mary Lou).

Je me lavai les mains à grand renfort de savon et d’eau bouillante, puis retournai à petits pas à la cuisine. Le doigt gisait au beau milieu de la pièce, l’air très embaumé. Je décrochai le téléphone d’un geste sec, restant le plus loin possible du doigt, et composai le numéro de Morelli.

— Viens tout de suite, lui dis-je.

— Quelque chose ne va pas ?

— VIENS TOUT DE SUITE !

Dix minutes plus tard, les portes de l’ascenseur coulissaient et Morelli en sortit.

— Ha, fit-il, je crains que le fait que tu m’attendes dans le couloir ne soit pas bon signe.

Il lança un coup d’œil à la porte de mon appartement.

— Tu n’as pas de macchabée là-dedans, hein ?

— Une pièce détachée.

— Tu peux préciser ?

— Il y a le doigt d’un mort sur le sol de ma cuisine.

— Et ce doigt est rattaché à quelque chose ? Comme à une main, un bras ?

— Non, c’est juste un doigt. Je crois pouvoir dire qu’il appartenait à George MacKey.

— Tu l’as reconnu ?

— Non. Mais je sais que George en a un en moins. Je t’explique : Mrs. MacKey nous parlait de George et nous disait qu’il avait tenu à être enterré avec la bague de sa confrérie, alors ma grand-mère a voulu la regarder de plus près et en faisant ça a cassé l’auriculaire de George. Il se trouve que le doigt était en cire. Ce matin, Kenny a réussi à s’introduire chez Stiva sans être vu, a laissé un mot à Spiro et a tranché le petit doigt de George. Et tout à l’heure, pendant que je faisais des courses avec Mary Lou, Kenny a surgi au rayon chaussures et m’a menacée. C’est à ce moment-là qu’il a dû glisser le doigt dans ma poche.

— Tu as bu ?

Je lui décochai un regard ne-sois-pas-bête et lui désignai ma cuisine.

Morelli me passa devant puis s’immobilisa, poings sur les hanches, le regard rivé par terre.

— Tu as raison, dit-il. C’est bien un doigt.

— J’étais à peine rentrée que le téléphone a sonné. C’était lui. Il voulait me dire qu’il m’avait laissé un message dans la poche de mon blouson.

— Et c’était ça, le message en question ?

— Exactement.

— Comment est-il arrivé par terre ?

— Il m’a… échappé des mains pendant que je courais vomir dans ma salle de bains.

Morelli prit une serviette en papier et s’en servit pour ramasser le doigt. Je lui tendis un petit sac en plastique dans lequel il jeta le tout. Il le ferma hermétiquement et le glissa dans la poche de son blouson. Il s’appuya contre le comptoir de la cuisine, bras croisés sur la poitrine.

— Commençons par le commencement, dit-il.

Je lui fis le récit circonstancié de ma journée, en passant toutefois sous silence ma prise de bec avec Joyce Barnhardt. Je lui parlai du mot anonyme que j’avais reçu, de la lettre K bombée sur le mur de ma chambre, du tournevis dans mon pneu, et de ma conviction que tout cela était signé Kenny.

Il garda le silence quand j’en eus terminé. Au bout de quelques secondes, il me demanda si finalement j’avais acheté les chaussures.

— Oui.

— On peut les voir ?

Je les lui montrai.

— Très sexy, dit-il. Elles m’excitent rien qu’à les regarder.

Je m’empressai de les remettre dans leur boîte.

— Tu as une idée de ce dont Kenny voulait parler quand il disait que Spiro avait quelque chose à lui ? demandai-je.

— Non. Et toi ?

— Non.

— Tu me le dirais sinon ?

— Ça se peut.

Morelli ouvrit le réfrigérateur et passa les clayettes en revue.

— Tu n’as plus de bière ?

— J’ai dû choisir entre boire, manger ou me chausser.

— Tu as fait le bon choix.

— Je parie que tout ça a un rapport avec les armes volées. Je suis sûre que Spiro était dans le coup, et que c’est pour ça que Moogey s’est fait tuer. Peut-être qu’il avait découvert que Spiro et Kenny faisaient un trafic d’armes militaires. Ou peut-être que tous les trois étaient complices et que Moogey a eu le trac.

— Tu devrais gagner la confiance de Spiro, me dit Morelli. Aller au cinéma avec lui, le laisser te prendre par la main…

— Oh, beurk ! Quelle horreur !

— Ne va pas jusqu’à lui montrer tes godasses, il pourrait péter les plombs. Je pense que tu devrais les réserver à mon intention. En mettant un truc aguichant. Et un porte-jarretelles. Elles sont faites pour aller avec un porte-jarretelles, ces pompes !

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