Janet Evanovich - Deux fois n’est pas coutume

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Deux fois n’est pas coutume: краткое содержание, описание и аннотация

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Stéphanie Plum est chasseuse de prime. Sa spécialité : ramener les libérés sous caution récalcitrants au tribunal. Un job sans grande surprise, sauf quand il s'agit de mettre la main sur Kenny Mancuso. Un vrai coriace trempé dans une affaire de trafic d'armes, qui passe son temps à découper des cadavres et à envoyer les morceaux à Stéphanie. Sans compter les quarante cercueils disparus d'une entreprise de pompes funèbres. Un vrai casse-tête. Évidemment, tout irait mieux si Morelli, flic et pot de colle, n'était pas toujours pendu à ses basques. Heureusement, Stéphanie à une grand-mère qui s'y connaît en flingues et en salons funéraires.

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— Les cercueils de Stiva ont disparu, lui dis-je. Le hangar est vide.

— C’est impossible ! Personne ne peut partir avec tout un hangar de cercueils ! Ça ferait beaucoup. Il était plein à craquer ! Il y a bien des camions qui arrivent et repartent toute la journée, mais s’ils avaient chargé des cercueils, je l’aurais vu !

— Le hangar numéro 16 est derrière, dis-je. On ne le voit pas d’ici. Et peut-être ne les ont-ils pas pris tous le même jour.

— Comment seraient-ils entrés ? fit-elle. Le verrou a été forcé ?

J’ignorais comment ils avaient pu accéder au hangar. La serrure n’avait pas été forcée, et Spiro était sûr et certain que la clef avait toujours été en sa possession. Évidemment, il pouvait mentir.

— J’aimerais voir la liste de vos autres clients, dis-je. Et cela serait très utile si vous vous souveniez de camions que vous auriez pu voir à proximité du hangar de Spiro. Des camions assez gros pour transporter des cercueils.

— Il est assuré, dit-elle. C’est obligatoire pour tous nos clients.

— Il ne peut toucher d’indemnité sans porter plainte auprès des services de police, et pour l’heure, Mr. Stiva ne tient pas à faire de remous.

— Pour tout vous dire, je ne tiens pas spécialement non plus à ce que cela se sache. Je ne voudrais pas que les gens s’imaginent que nos hangars ne sont pas sûrs.

Elle tapota sur le clavier de son ordinateur et imprima la liste de ses clients.

— Ce sont ceux qui sont dans nos registres en ce moment. Lorsque quelqu’un résilie son contrat, on ne garde son dossier sur informatique que pendant trois mois.

Morelli et moi épluchâmes la liste, mais sans reconnaître aucun nom.

— Vous leur demandez leur pièce d’identité ? s’enquit Morelli.

— Le permis de conduire, dit-elle. Et une photomaton pour la compagnie d’assurances.

Je pliai la liste, la mis dans mon sac et donnai ma carte à Roberta avec pour instruction de me téléphoner s’il y avait du nouveau. Après réflexion, je lui demandai d’utiliser ses passes et de vérifier le contenu de tous les hangars au cas peu probable où les cercueils seraient toujours sur le site.

De retour à la Jeep, Morelli et moi relûmes la liste et traçâmes un gros zéro sur la feuille.

Roberta sortit à pas pressés de son bureau, clefs en main et téléphone portable en poche.

— La chasse aux cercueils est ouverte, dit Morelli, la regardant tourner au bout de la première rangée de hangars.

Il s’affala sur son siège.

— Il y a quelque chose que je ne pige pas, dit-il. Pourquoi irait-on voler des cercueils ? C’est encombrant, c’est lourd, et les possibilités de revente sont pratiquement inexistantes. Je suis sûr qu’il y a toutes sortes de choses stockées ici qui doivent être bien plus faciles à refourguer. Pourquoi des cercueils ?

— Peut-être que le voleur en avait besoin. C’est peut-être un croque-mort malchanceux. Comme Mosel. Depuis que Stiva a ouvert ses nouveaux locaux, Mosel est sur une mauvaise pente. Peut-être qu’il savait que Spiro avait une réserve de cercueils ici, qu’il est venu sur la pointe des pieds par une nuit sans lune et qu’il les a subtilisés.

Morelli me regarda comme si j’étais la créature de Roswell.

— Mais c’est possible, lui dis-je. On a vu des choses plus bizarres que ça. Je pense qu’on devrait faire la tournée des salons funéraires et voir si certains corps sont exposés dans un des cercueils de Spiro.

— Oh, c’est pas vrai !

Je rajustai mon sac à mon épaule.

— Il y avait un certain Sandeman chez Stiva l’autre soir. Tu le connais ?

— Je l’ai arrêté pour recel il y a deux ans. Au cours d’une descente.

— Ranger m’a dit que ce Sandeman travaillait au garage et qu’il aurait été présent le jour où on a tiré dans le genou de Moogey. Je me demandais si tu l’avais interrogé.

— Non. Pas encore. C’est Scully qui s’était chargé de l’enquête ce jour-là. Sandeman a fait une déposition, mais n’a rien appris d’intéressant. Le coup de feu a été tiré dans le bureau pendant qu’il était en train de réparer une voiture dans le garage à ce moment-là. Il avait un pistolet pneumatique qui tournait et il n’a rien entendu.

— Je pensais aller le trouver pour voir s’il avait une idée sur Kenny.

— Ne te frotte pas à ce Sandeman. C’est un abruti de première. Mauvais caractère. Mauvais numéro.

Morelli sortit ses clefs de voiture de sa poche.

— Un mécanicien formidable, dit-il.

— Je serai prudente.

Morelli me gratifia d’un regard de non-confiance absolue.

— Tu es sûre que tu ne veux pas que je t’accompagne ? Je suis doué pour broyer les pouces.

— Ce n’est pas vraiment ma méthode, mais merci quand même.

Sa Fairlaine était garée juste à côté de ma Jeep.

— Très jolie, la danseuse hawaïenne sur ta plage arrière, lui dis-je.

— C’est une idée de Costanza. Ça permet de cacher l’antenne.

Je regardai de plus près et, effectivement, je vis l’extrémité de l’antenne dépasser de la tête de la poupée. Je lançai un regard en coin à Morelli.

— Tu ne vas pas me suivre, dis ?

— Seulement si tu me le demandes gentiment.

— Jamais de la vie.

Morelli n’avait pas l’air convaincu.

Je traversai la ville et tournai sur la gauche dans Hamilton Avenue. Sept rues plus tard, je me garai prudemment sur une des places de parking qui flanquaient le garage. En début de matinée et de soirée, les pompes à essence fonctionnaient plein pot. À cette heure, c’était le calme plat. La porte du bureau était ouverte, mais sans personne à l’intérieur. Au fond, les rideaux de fer des ateliers de réparation étaient relevés. Une voiture était sur un pont dans le troisième atelier.

Sandeman, à côté, vérifiait la pression d’un pneu. Il portait un débardeur Harley d’un noir fané qui s’arrêtait cinq centimètres au-dessus d’un jean taille basse maculé de graisse. Ses bras et ses jambes étaient recouverts de tatouages représentant des serpents, gueule ouverte, langue fourchue jaillissant d’entre les crochets. Niché entre les reptiles se trouvait un cœur dans lequel on pouvait lire : « Jean, pour la vie. » La veinarde. Je me dis que, pour compléter le tableau, ce Sandeman devait forcément avoir deux rangées de dents pourries et quelques cicatrices purulentes au visage.

Il se redressa quand il me vit et s’essuya les mains sur son jean.

— Ouais ?

— Vous êtes Perry Sandeman ?

— Gagné.

— Je suis Stéphanie Plum, dis-je, passant outre la poignée de main traditionnelle. Je travaille pour l’agence qui a payé la caution de Kenny Mancuso. J’essaie de le retrouver.

— J’l’ai pas vu, dit Sandeman.

— J’ai cru comprendre que Moogey et lui étaient amis.

— I’paraît.

— Kenny venait souvent au garage ?

— Pas que je sache.

— Moogey vous parlait de Kenny ?

— Pas vraiment.

Est-ce que je perdais mon temps ? Plutôt.

— Vous étiez présent le jour où Moogey s’est fait tirer dessus, lui dis-je. Vous croyez que le coup de feu était accidentel ?

— J’étais au garage. J’suis au courant de rien. Fin du quiz. J’ai du boulot.

Je lui donnai ma carte en lui demandant de me contacter s’il repensait à quelque chose qui pourrait m’être utile.

Il la déchira en mille morceaux qu’il laissa tomber par terre.

N’importe quelle femme intelligente aurait fait une sortie empreinte de dignité, mais dans le New Jersey, la dignité occupe toujours une piètre deuxième place derrière le plaisir de rentrer dans le lard de quelqu’un.

Je redressai le menton, mis les mains sur les hanches.

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