Paul Feval - Les Contes de nos pères

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M. de Graives lui répondit par un gémissement de profond désespoir. Il se laissa tomber sur son siége, et demeura plongé dans l’abattement le plus complet.

Par bonheur, il n’y resta pas longtemps. Quelques secondes après, les royalistes jetaient la porte en dedans, et Mme de Thélouars était dans les bras de son mari, remerciant Dieu, élevant avec transport son enfant sauvé jusqu’à la bouche d’Armand, et se demandant si douze heures d’angoisses n’étaient pas assez payées par cet instant d’inexprimable joie.

Quant à M. le marquis de Graives, il ne perdit pas tout de suite sa mauvaise humeur, et fit à ses fils, qui lui volaient son martyre, un accueil assez froid. Néanmoins, lorsqu’on lui eut rendu son cornet acoustique, et qu’on lui eut fait comprendre comment Janet Legoff l’avait empêché d’accomplir son funèbre dessein, il jeta un regard attendri vers un coin du grand salon de Graives où M. de Thélouars tenait sa femme pressée contre son cœur.

– C’eût été dommage ! murmura-t-il ; et, après tout, le dépôt est sauvé… Qu’on m’amène ce jeune drôle !

Janet arriva, le rouge au front et le chapeau de paille à la main.

– Tu aimes donc bien ta maîtresse ? lui dit M. de Graives d’un ton sévère.

– Ça, c’est la vérité, monsieur le marquis.

– Et si j’avais été, par hasard, entre ton pistolet et la lampe ?

– Dame ! monsieur le marquis.

– Qu’aurais-tu fait ?

– M’est avis que je vous aurais dit : Rangez-vous !

– Je suis sourd, je n’aurais pas entendu.

– C’est tout de même vrai, murmura Janet.

– Eh bien, demanda encore M. de Graives, qu’aurais-tu fait ?

– Dame ! monsieur le marquis, la pauvre jeune dame était là, par terre ; et le petit monsieur pleurait…

– Enfin, qu’aurais-tu fait ?

Janet Legoff releva tout à coup son regard, et dit d’une voix basse, mais ferme :

– Sauf votre respect, monsieur le marquis, m’est avis que je vous aurais tué.

Les bonnes gens de Cournon disent, aux veillées, que le vieux seigneur sourit, et qu’il fit don au Petit Gars d’une belle paire de pistolets.

Toujours est-il que ce fut là le premier exploit de Janet Legoff. Plus tard, il fit mieux encore. Son nom, qui devint célèbre dans les grandes landes de l’Ille-et-Vilaine, et dans les forêts du pays de Rieux, reviendra sans doute plus d’une fois sous notre plume, car il y a maints drames romanesques ou terribles dans la vie guerrière du Petit Gars, telle que la racontent les bonnes gens de la paroisse de Cournon, en rôtissant leurs châtaignes sous la cendre.

LE VAL-AUX-FÉES

De Pontréan à Guichen, il y a une lieue de Bretagne, c’est-à-dire un myriamètre et davantage. Le paysage est beau tout le long de la route : à droite, dans la direction de Maure, s’étendent, à perte de vue, d’immenses forêts d’ajoncs que parsèment de vastes clairières, où le sol, rocheux et complétement brûlé, ne peut pas même nourrir la stérile végétation des landes. À gauche, c’est un pêle-mêle de petites collines, groupées tumultueusement et séparées par de microscopiques vallées, où le pommier trapu élève à peine sa tête ronde et verte au-dessus de l’or ondoyant des moissons. Çà et là, une loge couverte en chaume s’accroupit à portée d’un monceau de décombres qui fut jadis un vaillant château. Ce qui reste du manoir domine encore la chaumière : on dirait que le loyal paysan de Bretagne n’a point osé mettre sa girouette vassale au-dessus du rez-de-chaussée dont les dalles poudreuses gardent peut-être l’empreinte du pied de fer des chevaliers. Quelquefois, entre deux collines, on aperçoit la Vilaine qui montre timidement un lambeau de son mince ruban de satin. Un poëte de l’empire se pâmerait d’aise à voir cette modeste naïade qui a quelque chose d’académique dans ses contours ; il songerait au proverbial Méandre, et ferait à coup sûr plusieurs milliers d’alexandrins, dont Dieu nous préserve ! À l’horizon, les collines grandissent et se font montagnes ; les lointains se teignent d’azur, tandis que le premier plan éblouit l’œil de ses jaunes reflets. Au sommet de quelque côte abrupte, dont le tapis de bruyère se déchire çà et là pour laisser passer la dent noire et pointue du rocher, se dresse un magnifique château, entouré de futaies gigantesques, et mirant la campanille de son beffroi dans les eaux claires du lac qui dort au fond de la vallée.

Tout cela est d’un charmant aspect ; – mais, sur l’heure de midi, par une ardente journée d’août, tout cela est bien triste. La Vilaine est à sec, le lac croupit, les moissons coupées découvrent la poussière grisâtre du sillon ; la lande torréfiée exhale de chaudes et fades vapeurs ; l’horizon est en feu ; la route brûle, et le ciel pèse sur le crâne des voyageurs comme pesait le plomb maudit des cachots de Venise sur la tête des captifs de Saint-Marc.

Or, c’était par une matinée d’août de l’année 183…, et vers l’heure de midi, que je cheminais, le front bas et les pieds meurtris, sur la route de Pontréan à Guichen.

Après deux heures de marche, j’entendis derrière moi le bruit sourd d’un sabot de cheval frappant, à l’amble, la poudre épaisse de la route. C’était un Guichenais qui revenait de Rennes sur un bidet phthisique. Le bidet soufflait déplorablement, mais le rustre chantait et narguait le soleil sous son vaste chapeau de paille.

– Combien y a-t-il encore d’ici Guichen ? lui demandai-je au moment où il passait devant moi.

– Toujours tout droit… faut pas mentir ! me répondit-il en soulevant son grand chapeau.

La réponse ne me parut point parfaitement catégorique, et je repris :

– Avons-nous bien encore une lieue ?

– Une lieue ! répéta le Guichenais d’un ton goguenard.

– Une demi-lieue ?

– Ma fâ dame nenni, notre monsieur.

– Combien donc ?

– Faut pas mentir !

Ce disant, le Guichenais souleva de nouveau son grand chapeau, et remit à l’amble son bidet poitrinaire. Je dus m’avouer que cette réponse évasive, dont abuse avec un sarcastique plaisir le paysan d’Ille-et-Vilaine, contient un précepte profondément recommandable, et je continuai ma route en tâchant de me convaincre que c’était là une excellente plaisanterie.

Au premier détour de la route, je retrouvai mon Guichenais agenouillé auprès de son bidet, lequel gisait à terre et agonisait.

C’est toujours ainsi au champ d’honneur que meurent les coursiers de Guichen ; il n’y a pas d’exemple qu’une seule de ces héroïques bêtes ait rendu le dernier soupir sur la litière. – Le Guichenais se lamentait fort, et répétait sur tous les tons :

– Je suis ruiné, aussi vrai que je m’appelle Joson Férou !

Et il tâchait de relever son cheval, qui remuait convulsivement ses quatre pattes, et s’éteignait dans un suprême accès de toux. Quand le bidet fut mort, le Guichenais joignit ses mains, courba la tête, et prononça avec accablement :

– Faut pas mentir !

Ce dicton n’a point son pareil dans le monde. Il pourrait au besoin remplacer les vingt mille mots du vocabulaire et leurs diverses combinaisons.

La douleur du pauvre diable me toucha, et, oubliant ma rancune, je mis la main au gousset, d’où je tirai une pièce de six livres. Je la présentai à Joson Férou.

Il prit la pièce et la pesa. Puis il ôta son large chapeau dont il tourna les bords entre ses doigts avec embarras.

– Not’ monsieur, dit-il, merci tout de même, ça, c’est la vérité ; mais la bête ne valait que quatre livres dix sous… Ma fâ dame oui.

Ceci me fit augurer que cent écus de rente devaient représenter à Guichen une écrasante opulence. – Il va sans dire que mon Guichenais me donna tous les renseignements que je voulus. Il gagnait trente sous à la mort de son bidet, ce qui compensait bien un peu les angoisses de la séparation. Nous fîmes route ensemble.

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