Theophile Gautier - La comédie de la mort

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Faust

J’ai plongé dans la mer sous le dôme des ondes;
Les grands poissons jetaient leurs ondes vagabondes
Jusques au fond des eaux;
Léviathan fouettait l’abîme de sa queue,
Les Syrènes peignaient leur chevelure bleue
Sur les bancs de coraux.
La seiche horrible à voir, le polype difforme,
Tendaient leurs mille bras, le caïman énorme
Roulait ses gros yeux verts;
Mais je suis remonté, car je manquais d’haleine;
C’est un manteau bien lourd pour une épaule humaine
Que le manteau des mers!
Je n’ai pu de mon puits tirer que de l’eau claire;
Le Sphinx interrogé continue à se taire;
Si chauve et si cassé,
Hélas! j’en suis encore à peut-être, et que sais-je?
Et les fleurs de mon front ont fait comme une neige
Aux lieux où j’ai passé.
Malheureux que je suis d’avoir sans défiance
Mordu les pommes d’or de l’arbre de science!
La science est la mort.
Ni l’upa de Java, ni l’euphorbe d’Afrique,
Ni le mancenilier au sommeil magnétique.
N’ont un poison plus fort.
Je ne crois plus à rien. J’allais, de lassitude,
Quand vous êtes venus, renoncer à l’étude
Et briser mes fourneaux.
Je ne sens plus en moi palpiter une fibre,
Et comme un balancier seulement mon coeur vibre
A mouvements égaux.
Le néant! Voilà donc ce que l’on trouve au terme!
Comme une tombe, un mort, ma cellule renferme
Un cadavre vivant.
C’est pour arriver là que j’ai pris tant de peine,
Et que j’ai sans profit, comme on fait d’une graine,
Semé mon âme au vent.
Un seul baiser, ô douce et blanche Marguerite,
Pris sur ta bouche en fleur, si fraîche et si petite,
Vaut mieux que tout cela.
Ne cherchez pas un mot qui n’est pas dans le livre;
Pour savoir comme on vit n’oubliez pas de vivre.
Aimez, car tout est là!

VI

La spirale sans fin dans le vide s’enfonce;
Tout autour, n’attendant qu’une fausse réponse
Pour vous pomper le sang,
Sur leurs grands piédestaux semés d’hiéroglyphes,
Des Sphinx aux seins pointus, aux doigts armés de griffes,
Roulent leur oeil luisant.
En passant devant eux, à chaque pas l’on cogne
Des os demi rongés, des restes de charogne,
Des crânes sonnant creux.
On voit de chaque trou sortir des jambes raides,
Des apparitions monstrueusement laides
Fendent l’air ténébreux.
C’est ici que l’énigme est encor sans Oedipe,
Et qu’on attend toujours le rayon qui dissipe
L’antique obscurité.
C’est ici que la mort propose son problème,
Et que le voyageur, devant sa face blême
Recule épouvanté.
Ah que de nobles coeurs et que d’âmes choisies,
Vainement, à travers toutes les poésies,
Toutes les passions,
Ont poursuivi le mot de la page fatale
Dont les os gisent là sans pierre sépulcrale
Et sans inscriptions!
Combien, don Juans obscurs, ont leurs listes remplies
Et qui cherchent encor! Que de lèvres pâlies
Sous les plus doux baisers,
Et qui n’ont jamais pu se joindre à leur chimère!
Que de désirs au ciel sont remontés de terre
Toujours inapaisés!
Il est des écoliers qui voudraient tout connaître,
Et qui ne trouvent pas pour valet et pour maître
De Méphistophélès.
Dans les greniers, il est des Faust sans Marguerite
Dont l’enfer ne veut pas et que Dieu déshérite;
Tous ceux-là, plaignez-les!
Car ils souffrent un mal, hélas! inguérissable;
Ils mêlent une larme à chaque grain de sable
Que le temps laisse choir.
Leur coeur, comme un orfraie au fond d’une ruine,
Râle piteusement dans leur maigre poitrine
L’hymne du désespoir.
Leur vie est comme un bois à la fin de l’automne,
Chaque souffle qui passe arrache à leur couronne
Quelque reste de vert.
Et leurs rêves en pleurs s’en vont fendant les nues,
Silencieux, pareils à des files de grues
Quand approche l’hiver.
Leurs tourments ne sont point redits par le poète;
Martyrs de la pensée, ils n’ont pas sur leur tête
L’auréole qui luit;
Par les chemins du monde ils marchent sans cortége,
Et sur le sol glacé tombent comme la neige
Qui descend dans la nuit.
Comme je m’en allais, ruminant ma pensée,
Triste, sans dire mot, sous la voûte glacée,
Par le sentier étroit;
S’arrêtant tout à coup, ma compagne blafarde
Me dit en étendant sa main frêle: Regarde
Du côté de mon doigt.
C’était un cavalier avec un grand panache,
De longs cheveux bouclés, une noire moustache
Et des éperons d’or;
Il avait le manteau, la rapière et la fraise,
Ainsi qu’un raffiné du temps de Louis treize,
Et semblait jeune encor.
Mais en regardant bien, je vis que sa perruque
Sous ses faux cheveux bruns laissait près de sa nuque
Passer des cheveux blancs;
Son front, pareil au front de la mer soucieuse,
Se ridait à longs plis; sa joue était si creuse
Que l’on comptait ses dents.
Malgré le fard épais dont elle était plâtrée,
Comme un marbre couvert d’une gaze pourprée
Sa pâleur transperçait;
A travers le carmin qui colorait sa lèvre,
Sous son rire d’emprunt on voyait que la fièvre
Chaque nuit le baisait.
Ses yeux sans mouvement semblaient des yeux de verre
Ils n’avaient rien des yeux d’un enfant de la terre,
Ni larmes ni regard.
Diamant enchâssé dans sa morne prunelle
Brillait d’un éclat fixe, une froide étincelle.
C’était bien un vieillard!
Comme l’arche d’un pont son dos faisait la voûte,
Ses pieds endoloris, tout gonflés par la goutte.
Chancelaient sous son poids.
Ses mains pâles tremblaient; ainsi tremblent les vagues,
Sous les baisers du Nord, et laissaient fuir leurs bagues
Trop larges pour ses doigts.
Tout ce luxe, ce fard sur cette face creuse,
Formait une alliance étrange et monstrueuse.
C’était plus triste à voir
Et plus laid, qu’un cercueil chez des filles de joie,
Qu’un squelette paré d’une robe de soie,
Qu’une vieille au miroir.
Confiant à la nuit son amoureuse plainte,
Il attendait devant une fenêtre éteinte,
Sous un balcon désert.
Nul front blanc ne venait s’appuyer au vitrage,
Nul soleil de beauté ne montrait son visage
Au fond du ciel ouvert.
Dis, que fais-tu donc là, vieillard, dans les ténèbres,
Par une de ces nuits où les essaims funèbres
S’envolent des tombeaux?
Que vas-tu donc chercher si loin, si tard, à l’heure
Où l’Ange de minuit au beffroi chante et pleure
Sans page et sans flambeaux?
Tu n’as plus l’âge où tout vous rit et vous accueille,
Où la vierge répand à vos pieds, feuille à feuille,
La fleur de sa beauté.
Et ce n’est plus pour toi que s’ouvrent les fenêtres;
Tu n’es bon qu’à dormir auprès de tes ancêtres
Sous un marbre sculpté.
Entends-tu le hibou qui jette ses cris aigres?
Entends-tu dans les bois hurler les grands loups maigres?
O vieillard sans raison!
Rentre, c’est le moment où la lune réveille
Le vampire blafard sur sa couche vermeille;
Rentre dans ta maison.
Le vent moqueur a pris ta chanson sur son aile,
Personne ne t’écoute, et ta cape ruisselle
Des pleurs de l’ouragan…
Il ne me répond rien; dites quel est cet homme
O mort, et savez-vous le nom dont on le nomme!
Cet homme, c’est don Juan.

VII

Don Juan

Heureux adolescents, dont le coeur s’ouvre à peine
Comme une violette à la première haleine
Du printemps qui sourit,
Ames couleurs de lait, frais buissons d’aubépine
Où, sous le pur rayon, dans la pluie argentine
Tout gazouille et fleurit.
O vous tous qui sortez des bras de votre mère
Sans connaître la vie et la science amère,
Et qui voulez savoir,
Poètes et rêveurs, plus d’une fois, sans doute,
Aux lisières des bois, en suivant votre route
Dans la rougeur du soir,
A l’heure enchanteresse, où sur le bout des branches
On voit se becqueter les tourterelles blanches
Et les bouvreuils au nid,
Quand la nature lasse en s’endormant soupire,
Et que la feuille au vent vibre comme une lyre
Après le chant fini;
Quand le calme et l’oubli viennent à toutes choses
Et que le sylphe rentre au pavillon des roses
Sous les parfums plié;
Emus de tout cela, pleins d’ardeurs inquiètes
Vous avez souhaité ma liste et mes conquêtes;
Vous m’avez envié
Les festins, les baisers sur les épaules nues,
Toutes ces voluptés à votre âge inconnues,
Aimable et cher tourment!
Zerbine, Elvire, Anna, mes Romaines jalouses,
Mes beaux lis d’Albion, mes brunes Andalouses,
Tout mon troupeau charmant.
Et vous vous êtes dit par la voix de vos âmes:
Comment faisais-tu donc pour avoir plus de femmes
Que n’en a le sultan?
Comment faisais-tu donc, malgré verroux et grilles,
Pour te glisser au lit des belles jeunes filles,
Heureux, heureux don Juan!
Conquérant oublieux, une seule de celles
Que tu n’inscrivais pas, une entre tes moins belles
Ta plus modeste fleur,
Oh! combien et longtemps nous l’eussions adorée!
Elle aurait embelli, dans une urne dorée,
L’autel de notre coeur.
Elle aurait parfumé, cette humble paquerette
Dont sous l’herbe ton pied a fait ployer la tête,
Notre pâle printemps;
Nous l’aurions recueillie, et de nos pleurs trempée,
Cette étoile aux yeux bleus, dans le bal échappée
A tes doigts inconstants.
Adorables frissons de l’amoureuse fièvre,
Ramiers qui descendez du ciel sur une lèvre,
Baisers âcres et doux,
Chutes du dernier voile, et vous cascades blondes,
Cheveux d’or, inondant un dos brun de vos ondes
Quand vous connaîtrons-nous?
Enfant, je les connais tous ces plaisirs qu’on rêve;
Autour du tronc fatal l’antique serpent d’Ève
Ne s’est pas mieux tordu.
Aux yeux mortels, jamais dragon à tête d’homme
N’a d’un plus vif éclat fait reluire la pomme
De l’arbre défendu.
Souvent, comme des nids de fauvettes farouches,
Tout prêts à s’envoler, j’ai surpris sur des bouches
Des nids d’aveux tremblants,
J’ai serré dans mes bras de ravissants fantômes,
Bien des vierges en fleur m’ont versé les purs baumes
De leurs calices blancs.
Pour en avoir le mot, courtisanes rusées,
J’ai pressé, sous le fard, vos lèvres plus usées
Que le grès des chemins.
Égouts impurs, où vont tous les ruisseaux du monde,
J’ai plongé sous vos flots; et toi, débauche immonde,
J’ai vu tes lendemains.
J’ai vu les plus purs fronts rouler après l’orgie
Parmi les flots de vin, sur la nappe rougie;
J’ai vu les fins de bal
Et la sueur des bras, et la pâleur des têtes
Plus mornes que la mort sous leurs boucles défaites
Au soleil matinal.
Comme un mineur qui suit une veine inféconde,
J’ai fouillé nuit et jour l’existence profonde
Sans trouver le filon.
J’ai demandé la vie à l’amour qui la donne,
Mais vainement; je n’ai jamais aimé personne
Ayant au monde un nom.
J’ai brûlé plus d’un coeur dont j’ai foulé la cendre,
Mais je restai toujours comme la Salamandre,
Froid au milieu du feu.
J’avais un idéal frais comme la rosée,
Une vision d’or, une opale irisée
Par le regard de Dieu;
Femme, comme jamais sculpteur n’en a pétrie,
Type réunissant Cléopâtre et Marie,
Grâce, pudeur, beauté;
Une rose mystique, où nul ver ne se cache,
Les ardeurs du volcan et la neige sans tache
De la virginité!
Au carrefour douteux, Y grec de Pythagore,
J’ai pris la branche gauche et je chemine encore
Sans arriver jamais.
Trompeuse volupté, c’est toi que j’ai suivie,
Et peut-être, ô vertu! l’énigme de la vie;
C’est toi qui la savais.
Que n’ai-je, comme Faust, dans ma cellule sombre,
Contemplé sur le mur la tremblante penombre
Du microcosme d’or!
Que n’ai-je, feuilletant cabales et grimoires,
Auprès de mon fourneau, passé les heures noires
A chercher le trésor!
J’avais la tête forte, et j’aurais lu ton livre
Et bu ton vin amer, Science, sans être ivre
Comme un jeune écolier.
J’aurais contraint Isis à relever son voile;
Et du plus haut des cieux fait descendre l’étoile
Dans mon noir atelier.
N’écoutez pas l’amour car c’est un mauvais maître;
Aimer, c’est ignorer, et vivre c’est connaître.
Apprenez, apprenez;
Jetez et rejetez à toute heure la sonde;
Et plongez plus avant sous cette mer profonde
Que n’ont fait vos aînés.
Laissez Léviathan souffler par ses narines,
Laissez le poids des mers au fond de vos poitrines
Presser votre poumon.
Fouillez les noirs écueils qu’on n’a pu reconnaître,
Et dans son coffre d’or vous trouverez peut-être
L’anneau de Salomon!

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