Theophile Gautier - La comédie de la mort

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La Mort dans la Vie

IV

La mort est multiforme, elle change de masque
Et d’habit plus souvent qu’une actrice fantasque;
Elle sait se farder,
Et ce n’est pas toujours cette maigre carcasse,
Qui vous montre les dents et vous fait la grimace
Horrible à regarder.
Ses sujets ne sont pas tous dans le cimetière,
Ils ne dorment pas tous sur des chevets de pierre
A l’ombre des arceaux;
Tous ne sont pas vêtus de la pâle livrée,
Et la porte sur tous n’est pas encor murée
Dans la nuit des caveaux.
Il est des trépassés de diverse nature,
Aux uns la puanteur avec la pourriture,
Le palpable néant,
L’horreur et le dégoût, l’ombre profonde et noire,
Et le cercueil avide entr’ouvrant sa mâchoire
Comme un monstre béant.
Aux autres, que l’on voit sans qu’on s’en épouvante
Passer et repasser dans la cité vivante
Sous leur linceul de chair,
L’invisible néant, la mort intérieure
Que personne ne sait, que personne ne pleure,
Même votre plus cher.
Car, lorsque l’on s’en va dans les villes funèbres
Visiter les tombeaux inconnus ou célèbres,
De marbre ou de gazon;
Qu’on ait ou qu’on n’ait pas quelque paupière amie
Sous l’ombrage des ifs à jamais endormie,
Qu’on soit en pleurs ou non,
On dit: Ceux-là sont morts. La mousse étend son voile
Sur leurs noms effacés; le ver file sa toile
Dans le trou de leurs yeux;
Leurs cheveux ont percé les planches de la bière,
A côté de leurs os, leur chair tombe en poussière
Sur les os des aïeux.
Leurs héritiers, le soir, n’ont plus peur qu’ils reviennent;
C’est à peine à présent si leurs chiens s’en souviennent.
Enfumés et poudreux,
Leurs portraits adorés traînent dans les boutiques,
Leurs jaloux d’autrefois font leurs panégyriques;
Tout est fini pour eux.
L’ange de la douleur, sur leur tombe en prière,
Est seul à les pleurer de ses larmes de pierre.
Comme le ver leur corps,
L’oubli ronge leur nom avec sa lune sourde;
Ils ont pour draps de lit six pieds de terre lourde.
Ils sont morts! et bien morts!
Et peut-être une larme à votre âme échappée
Sur leur cendre, de pluie et de neige trempée,
Filtre insensiblement.
Qui les va réjouir dans leur triste demeure;
Et leur coeur desséché, comprenant qu’on les pleure,
Retrouve un battement.
Mais personne ne dit, voyant un mort de l’âme:
Paix et repos sur toi! L’on refuse à la lame
Ce qu’on donne au fourreau;
L’on pleure le cadavre et l’on panse la plaie,
L’âme se brise et meurt sans que nul s’en effraie
Et lui dresse un tombeau.
Et cependant il est d’horribles agonies
Qu’on ne saura jamais; des douleurs infinies
Que l’on n’aperçoit pas.
Il est plus d’une croix au calvaire de l’âme
Sans l’auréole d’or, et sans la blanche femme
Echevelée au bas.
Toute âme est un sépulcre où gisent mille choses;
Des cadavres hideux dans des figures roses
Dorment ensevelis.
On retrouve toujours les larmes sous le rire,
Les morts sous les vivants, et l’homme est à vrai dire
Une Nécropolis.
Les tombeaux déterrés des vieilles cités mortes,
Les chambres et les puits de la Thèbe aux cent portes
Ne sont pas si peuplés,
On n’y rencontre pas de plus affreux squelettes,
Un plus vaste fouillis d’ossements et de têtes
Aux ruines mêlés.
L’on en voit qui n’ont pas d’épitaphe à leurs tombes,
Et de leurs trépassés font comme aux catacombes
Un grand entassement;
Dont le coeur est un champ uni, sans croix ni pierres,
Et que l’aveugle Mort de diverses poussières
Remplit confusément.
D’autres, moins oublieux, ont des caves funèbres
Où sont rangés leurs morts, comme celles des Guèbres
Ou des Égyptiens;
Tout autour de leur coeur sont debout les momies,
Et l’on y reconnaît les figures blêmies
De leurs amours anciens.
Dans un pur souvenir chastement embaumée
Ils gardent au fond d’eux l’âme qu’ils ont aimée;
Triste et charmant trésor!
La mort habite en eux au milieu de la vie;
Ils s’en vont poursuivant la chère ombre ravie
Qui leur sourit encor.
Où ne trouve-t-on pas, en fouillant, un squelette?
Quel foyer réunit la famille complète
En cercle chaque soir?
Et quel seuil, si riant et si beau qu’il puisse être,
Pour ne pas revenir n’a vu sortir le maître
Avec un manteau noir?
Cette petite fleur, qui, toute réjouie,
Fait baiser au soleil sa bouche épanouie,
Est fille de la mort.
En plongeant sous le sol, peut-être sa racine,
Dans quelque cendre chère a pris l’odeur divine
Qui vous charme si fort.
O fiancés d’hier, encore amants, l’alcôve
Où nichent vos amours, à quelque vieillard chauve
A servi comme à vous;
Avant vos doux soupirs elle a redit son râle,
Et son souvenir mêle une odeur sépulcrale
A vos parfums d’époux!
Où donc poser le pied qu’on ne foule une tombe?
Ah! lorsque l’on prendrait son aile à la colombe,
Ses pieds au daim léger;
Qu’on irait demander au poisson sa nageoire,
On trouvera partout l’hôtesse blanche et noire
Prête à vous héberger.
Cessez donc, cessez donc, ô vous, les jeunes mères
Berçant vos fils aux bras des riantes chimères,
De leur rêver un sort;
Filez-leur un suaire avec le lin des langes.
Vos fils, fussent-ils purs et beaux comme les anges,
Sont condamnés à mort!

V

A travers les soupirs les plaintes et le râle
Poursuivons jusqu’au bout la funèbre spirale
De ses détours maudits.
Notre guide n’est pas Virgile le poëte,
La Béatrix vers nous ne penche pas la tête
Du fond du paradis.
Pour guide nous avons une vierge au teint pâle
Qui jamais ne reçut le baiser d’or du hâle
Des lèvres du soleil.
Sa joue est sans couleur et sa bouche bleuâtre,
Le bouton de sa gorge est blanc comme l’albâtre
Au lieu d’être vermeil.
Un souffle fait plier sa taille délicate,
Ses bras, plus transparents que le jaspe ou l’agate,
Pendent languissamment;
Sa main laisse échapper une fleur qui se fane,
Et, ployée à son dos, son aile diaphane
Reste sans mouvement.
Plus sombres que la nuit, plus fixes que la pierre,
Sous leur sourcil d’ébène et leur longue paupière
Luisent ses deux grands yeux,
Comme l’eau du Léthé qui va muette et noire,
Ses cheveux débordés baignent sa chair d’ivoire
A flots silencieux.
Des feuilles de ciguë avec des violettes
Se mêlent sur son front aux blanches bandelettes,
Chaste et simple ornement;
Quant au reste, elle est nue, et l’on rit et l’on tremble
En la voyant venir; car elle a tout ensemble
L’air sinistre et charmant.
Quoiqu’elle ait mis le pied dans tous les lits du monde
Sous sa blanche couronne elle reste inféconde
Depuis l’éternité.
L’ardent baiser s’éteint sur la lèvre fatale
Et personne n’a pu cueillir la rose pâle
De sa virginité.
C’est par elle qu’on pleure et qu’on se désespère:
C’est elle qui ravit au giron de la mère
Son doux et cher souci;
C’est elle qui s’en va se coucher, la jalouse,
Entre les deux amants, et qui veut qu’on l’épouse
A son tour elle aussi.
Elle est amère et douce, elle est méchante et bonne;
Sur chaque front illustre elle met la couronne
Sans peur ni passion.
Amère aux gens heureux et douce aux misérables,
C’est la seule qui donne aux grands inconsolables
Leur consolation.
Elle prête des lits à ceux qui, sur le monde,
Comme le Juif errant, font nuit et jour leur ronde
Et n’ont jamais dormi.
A tous les parias elle ouvre son auberge,
Et reçoit aussi bien la Phryné que la vierge,
L’ennemi que l’ami.
Sur les pas de ce guide au visage impassible,
Nous marchons en suivant la spirale terrible
Vers le but inconnu,
Par un enfer vivant sans caverne ni gouffre,
Sans bitume enflammé, sans mers aux flots de soufre,
Sans Belzébuth cornu.
Voici contre un carreau comme un reflet de lampe
Avec l’ombre d’un homme. Allons, montons la rampe,
Approchons et voyons.
Ah! c’est toi, docteur Faust! Dans la même posture
Du sorcier de Rembrandt sur la noire peinture
Aux flamboyants rayons.
Quoi! tu n’as pas brisé tes fioles d’alchimiste,
Et tu penches toujours ton grand front chauve et triste
Sur quelque manuscrit!
Dans ton livre, aux lueurs de ce soleil mystique,
Quoi! tu cherches encor le mot cabalistique
Qui fait venir l’Esprit.
Eh bien! Scientia, ta maîtresse adorée
A tes chastes désirs s’est-elle enfin livrée?
Ou, comme au premier jour,
N’en es-tu qu’à baiser sa robe ou sa pantoufle,
Ta poitrine asthmatique a-t-elle encor du souffle
Pour un soupir d’amour?
Quel sable, quel corail a ramené ta sonde?
As-tu touché le fond des sagesses du monde?
En puisant à ton puits,
Nous as-tu dans ton seau fait monter toute nue
La blanche Vérité jusqu’ici méconnue?
Arbre, où sont donc tes fruits?

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