Jules Barbey d'Aurevilly - Le Chevalier des Touches
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- Название:Le Chevalier des Touches
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Oui! elle était charmante, quoique, hélas! aussi sans jeunesse. Mais parmi tous ces vieillards plus ou moins chenus, sur ce fond de chevelures blanchies étagées autour d'elle, elle ressortait bien et elle se détachait comme une étoile d'or pâlie sur un glacis d'argent, qui en aurait relevé l'or. De belle qu'elle avait été, elle n'était plus que charmante; car elle avait été d'une beauté célèbre dans sa province et même à Paris, quand elle y venait avec son oncle, le colonel Walter de Spens, vers 18… et quand elle accaparait, en se montrant au bord d'une loge, toutes les lorgnettes d'une salle de spectacle. Aimée-Isabelle de Spens, de l'illustre famille écossaise de ce nom, qui portait dans son écu le lion rampant du grand Macduff, était le dernier rejeton de cette race antique, venue en France sous Louis XI et dont les divers membres s'étaient établis, les uns en Guyenne et les autres en Normandie. Sortie des anciens comtes de Fife, cette branche de Spens qui, pour se distinguer des autres branches, ajoutait à son nom et à ses armes le nom et les armes de Lathallan, s'éteignait en la personne de la comtesse Aimée-Isabelle, qu'on appelait si simplement mademoiselle Aimée dans le salon des Touffedelys, et devait mourir sous les bandeaux blancs et noirs de la virginité et du veuvage, ces doubles bandelettes des grandes victimes! Aimée de Spens avait perdu son fiancé au moment où, devenue pauvre par le fait de la spoliation révolutionnaire, elle cousait elle-même sa modeste robe de noces de ses mains féodales; et même on ajoutait tout bas qu'elle avait fait de cette robe inachevée et inutile le suaire de son malheureux fiancé… Depuis ce temps-là, et il y avait longtemps, le monde intime au sein duquel elle vivait l'appelait souvent la Vierge-Veuve, et ce nom exprimait bien, dans ses deux nuances, sa destinée. Comme il faut avoir vu les choses pour les peindre ressemblantes, le groupe de vieillards qui l'entourait et qui l'avait vue en pleine jeunesse, donnera peut-être en parlant d'elle, dans cette histoire, une idée de sa beauté passée; mais il paraît que cette beauté avait été surnaturelle.
Lorsque le vent de la poésie romantique soufflait dans la tête classique de l'abbé de Percy, qui était poète, mais qui tournait ses vers au tour en l'air de Jacques Delille, il disait, sans trop croire tomber dans le galimatias moderne:
Ce fut longtemps l'Astre du jour;
Mais c'est l'Astre des nuits encore!
Et, quelle que fût la valeur métaphorique de ces deux vers, ils ne manquaient pas de justesse. En effet, Aimée, la belle Aimée, était une puissance métamorphosée, mais non détruite. Tout ce qui avait été splendide en elle autrefois, tout ce qui foudroyait les yeux et les cœurs, était devenu, à son déclin, doux, touchant, désarmé, mais suavement invincible. Sidérale d'éclat, sa beauté, en mûrissant, s'était amortie. Comme les rayons de la lune, elle s'était veloutée…
L'abbé disait d'elle encore ce joli mot à la Fontenelle, pour exprimer le charme attachant de sa personne: «Autrefois, elle faisait des victimes; à présent, elle ne fait plus que des captifs.» Le foisonnant buisson de roses s'était éclairci, les fleurs avaient pâli et se dépouillaient, mais en se dépouillant, le parfum de tant de roses ne s'était pas évaporé. Elle était donc toujours Aimée … L'outre-mer de ses longs yeux de «fille des flots», qui distinguait, comme un signe de race, cette descendante des anciens rois de la mer , ainsi que les Chroniques désignent les Normands, nos ancêtres, n'avait plus, il est vrai, la radieuse pureté de ce regard de Fée, ondé de bleu et de vert, comme les pierres marines et comme les étoiles, et où semblaient chanter, car les couleurs chantent au regard, la Sérénité et l'Espérance! Mais la profondeur d'un sentiment blessé, qui teignait tout de noir dans l'âme d'Aimée, y versait une ombre sublime. Le gris et l'orangé, ces deux couleurs du soir, y descendaient et y jetaient je ne sais quels voiles comme il y en a sur les lacs de saphir de l'Écosse, sa primitive patrie. Moins heureuse que les montagnes, qui ne connaissent pas leur bonheur et qui retiennent longtemps à leurs sommets les feux du soleil couchant et les caresses de la lumière, les femmes, elles, s'éteignent par la cime. Des deux blonds différents qui avaient, pendant tant d'années, joué et lutté dans les ondes d'une chevelure «du poids de sa dot de comtesse», disait orgueilleusement le père d'Aimée de Spens avant sa ruine, le blond mat et morne l'emportait maintenant sur le blond étincelant et joyeux qui avait jadis poudré son front, si mollement rosé, de l'or agaçant de ses paillettes; et c'est ainsi que, comme toujours, le feu, une fois de plus, mourait sous la cendre! Si mademoiselle Aimée avait été brune, pas de doute que déjà, sur ces nobles tempes qu'elle aimait à découvrir, quoique ce ne fût pas la mode alors comme aujourd'hui, on eût pu voir germer ces premières fleurs du cimetière , comme on dit des premiers cheveux blancs que le temps, dans de cruels essais, nous attache au front brin à brin, en attendant que le diadème mortuaire qu'il tresse à nos têtes condamnées soit achevé! Mais mademoiselle Aimée était blonde. Les cheveux blancs des blondes sont des cheveux bruns, qui, peu à peu, viennent tacher, comme de terre, leurs boucles brillantes, dédorées. Ces terribles taches, Aimée les avait à la racine de ses cheveux relevés, et l'âge de cette jeune vieille n'était pas seulement écrit dans ces sinistres meurtrissures…
Il l'était ailleurs. Il l'était partout. A la clarté de la lampe qui frappait obliquement sa joue, il était aisé d'apercevoir les ombres mystérieuses et fatales qui ne tenaient pas au jeu de la lumière, mais à la triste action de la vie, et qui commençaient à tomber dans les méplats de son visage comme elles étaient déjà tombées dans le bleu de mer de ses yeux. La robe de soie gris de fer qu'elle portait et les longues mitaines noires qui montaient jusqu'à la saignée de son bras rond et vainement puissant, puisqu'il ne devait jamais étreindre ni un pauvre enfant, ni un homme; ce bras dont la chair ressemblait de tissu, de nuance et de fermeté, à la fleur de la jacinthe blanche; le bout de dentelle qu'elle avait jeté pour sortir, à la hâte, par-dessus son peigne, et qui, noué sous son menton, encadrait modestement l'ovale de ses traits; tous ces simples détails, ajoutés au travail du temps, humanisaient, faisaient redevenir visage de femme cette céleste figure de Minerve, calme, sérieuse, olympienne, placide, en harmonie avec ce sein hardiment moulé comme l'orbe d'une cuirasse de guerrière, où brûlait chastement, depuis plus de vingt ans, une pensée d'adoration perpétuelle. Et l'on sentait, en voyant ces premiers envahissements de l'âge et ces traces de la douleur, que si cette vierge, grandiose et pudique, avait toujours été la sagesse, elle n'était pas pour cela déesse.
Elle n'était qu'une fille «montée en graine», disaient cyniquement les jeunes gentilshommes de la contrée, qui ont tous perdu, au contact des mœurs nouvelles, la galanterie chevaleresque de leurs pères. Mais aux yeux de qui savait voir, cette vieille fille valait mieux à son petit doigt sans anneau qu'à tout leur corps, dans leurs robes de noce, les plus jeunes châtelaines de ce pays, dont les femmes ressemblent pourtant aux touffes de roses des pommiers en fleurs! Au physique, sa beauté de soleil couché, estompée par le crépuscule et par la souffrance, pouvait encore inspirer un grand amour à une imagination réellement poétique; mais, au moral, qui aurait pu lutter contre elle? Qui, sur les âmes élevées, aurait eu plus d'empire que cette Aimée de quarante ans, la femme de son nom autrefois, – car personne n'avait jamais inspiré plus de sentiments ardents et tendres… Richesse et conquêtes inutiles! Don de grâce ironique et cruel! qui n'avait jamais rien pu pour son bonheur, mais qui avait fait de sa vie manquée quelque chose de plus beau que la vie réussie des autres!
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