Emile Gaboriau - La dégringolade

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La porte du numéro 11 était entre-bâillée; Mme Delorge la poussa et entra…

Sous la voûte, au pied de l'escalier, une vieille femme, la portière évidemment, causait avec deux locataires de la maison, deux hommes jeunes encore.

Mme Delorge s'avança, et d'une voix troublée:

– Le général Lamoricière? demanda-t-elle.

Les autres, à ce nom, reculèrent, l'examinant d'un air de défiance, et enfin la portière répondit:

– Arrêté!..

Cette fois, Mme Delorge dut s'appuyer au mur, pour ne pas tomber…

– Quoi! lui aussi? balbutia-t-elle…

– Oui, lui… ce matin, au petit jour. Ils étaient toute une bande pour le prendre, et, comme il appelait à l'aide, ils l'ont menacé de lui mettre un bâillon…

Les yeux de la portière flamboyaient, et s'exaltant au son de ses paroles:

– Quand ils se sont présentés, continua-t-elle, ils ont commandé à mon mari de les conduire à l'appartement du général… Plus souvent!.. Il a vu le coup tout de suite, et de toutes ses forces il s'est mis à crier: «Au voleur!» Et savez-vous ce qui est arrivé?..

Elle ouvrit brusquement la porte de sa loge, et montrant dans le lit un pauvre diable qui geignait à fendre l'âme:

– Voilà, poursuivit-elle, l'état où les brigands l'ont mis. Ils étaient plus de dix après lui, qui voulaient le tuer, et ils lui ont traversé la cuisse d'un coup d'épée. Mais, minute! Cela ne se passera pas ainsi, et nous verrons s'il n'y a plus de justice en France…

Voyant l'affreuse émotion de Mme Delorge, les deux locataires pensèrent qu'elle devait être parente de l'illustre homme de guerre, et s'approchant d'elle:

– Mais rassurez-vous, madame, lui dirent-ils, le général ne court aucun danger; personne n'oserait toucher un cheveu de sa tête. Il n'est d'ailleurs pas le seul arrêté: Cavaignac, Changarnier, Charras, M. Thiers doivent être à Mazas, à cette heure…

Sans plus les écouter, Mme Delorge s'élança dehors.

Ce qui arrivait, c'était l'écrasement de toutes ses espérances. A qui s'adresserait-elle, qui l'aiderait à se faire rendre justice, si les meilleurs et les plus dignes étaient ainsi jetés en prison!..

Cependant elle atteignait le palais du Corps législatif. Tout autour de la place, des troupes étaient rangées, l'arme au pied. Sous le portique, elle apercevait comme une mêlée confuse de soldats et de bourgeois.

Près d'elle, une voix dit:

– Quoi! les représentants aussi!..

– Les représentants surtout! répondit une autre voix.

Ainsi, c'étaient les représentants du peuple que les soldats chassaient du palais! Quelques-uns se débattaient, refusaient d'avancer, et on les poussait, la crosse dans les reins.

Deux ou trois essayèrent de haranguer les troupes. Ils furent aussitôt enveloppés et entraînés par la rue de Bourgogne.

Perdue dans cette mêlée, Mme Delorge cherchait à se dégager et à gagner les quais, lorsqu'un homme vint à elle, qu'elle reconnut pour un représentant du peuple qu'elle avait vu plusieurs fois avec son mari.

Il était fort rouge, agité d'un tremblement nerveux, et c'est d'un accent rauque qu'il lui demanda, sans même la saluer:

– C'est bien à madame la générale Delorge que j'ai l'honneur de parler?

– Oui, monsieur…

– Eh bien! madame, vous voyez ce qui se passe… Le président de la République égorge cette République qu'il avait juré de protéger et de défendre… Il dissout l'Assemblée à coups de baïonnettes… Et penser qu'il a trouvé des généraux pour être complices d'un tel forfait… Mais le général Delorge, l'honneur et la loyauté mêmes, n'en est pas, lui, n'est-ce pas, madame? Sait-il ce qui arrive?.. De grâce, courez le prévenir, qu'il vienne, qu'il vienne bien vite…

– Le général Delorge est mort, monsieur!..

– Mort! balbutia comme un écho le représentant atterré…

Et transporté de rage:

– Mais nous le vengerons! madame, continua-t-il. Pauvre Delorge!.. C'est qu'il n'était pas de ceux qu'on achète, lui!.. Mais justice sera faite… Ce coup d'État n'est qu'une tentative insensée qui ne doit pas, qui ne peut pas réussir!..

Mme Delorge rencontrait-elle donc un de ces hommes courageux et inflexibles que le crime révolte et qui se dévouent jusqu'à l'oubli d'eux-mêmes à la juste cause du faible et de l'opprimé?..

Elle l'espéra… Mais lui, sans attendre seulement sa réponse, la quitta, et bientôt elle l'aperçut au milieu d'un groupe d'habits noirs, gesticulant avec une véhémence croissante…

Pourtant elle essaya de le rejoindre. Un remous de la foule la repoussa bien loin. A ses côtés, des jeunes gens criaient:

– La Constitution est violée!.. Louis Bonaparte s'est mis hors la loi!..

Et encore:

– Courons, c'est à la mairie du dixième que les représentants vont se réunir…

Éclairée par les événements et aussi par les paroles du représentant, Mme Delorge commençait à entrevoir, croyait-elle, les raisons qui avaient armé les meurtriers de son mari.

A ce complot, préparé de longue main et dans l'ombre, et qui éclatait en ce moment au grand jour, il avait fallu bien des complices. Un mot prononcé la veille eût tout fait échouer. Ce mot, le général avait dû le savoir, soit qu'il l'eût deviné ou surpris, soit qu'un complice le lui eût étourdiment confié.

Donc, Mme Delorge voyait sa destinée liée à celle du coup d'État.

Qu'il échouât!.. Ah! les vengeurs lui arriveraient en foule.

Qu'il réussît, au contraire! Jamais sans doute justice ne serait faite…

Mais un soudain souvenir l'arracha brusquement à ses sombres méditations.

L'enterrement du général devait avoir lieu à trois heures, il était près de midi… et elle se trouvait à une lieue de sa maison.

A cette pensée, la fatigue qui l'accablait disparut, et c'est avec une hâte convulsive qu'elle regagna l'endroit où elle avait laissé son fiacre. Mais il n'y était plus. Les troupes qui s'étaient massées sur l'esplanade des Invalides avaient forcé le cocher de s'éloigner, et ce n'est qu'après de longues recherches qu'elle le retrouva sur le quai d'Orsay.

– Rue Sainte-Claire, à Passy, commanda-t-elle en s'élançant dans la voiture, et vite, surtout, bien vite…

C'était facile à commander, impossible à exécuter au milieu de l'incessant mouvement des troupes de toutes armes qui s'alignaient le long des quais, qui gardaient les ponts ou se formaient en carré sur la place de la Concorde.

Le cocher lança bien son cheval, mais à peine engagé dans la grande allée des Champs-Élysées, il fut contraint de l'arrêter.

Le président de la République, le prince Louis-Napoléon Bonaparte, s'avançait à cheval, entouré d'un nombreux état-major doré sur toutes les coutures.

Instinctivement, Mme Delorge avança la tête à la portière, et au premier rang, à cheval, plus hautain que jamais, elle reconnut le comte de Combelaine…

Alors, une soudaine et foudroyante inspiration l'éclaira… Une colère terrible charria tout son sang à son cerveau… Et roidissant le bras dans la direction de cet homme:

– C'est lui!.. s'écria-t-elle, c'est lui!..

Mais ce cri désespéré devait se perdre comme en un désert dans l'émotion d'un tel moment. Personne ne se trouva pour le relever.

Personne… hormis l'homme qu'il accusait.

M. de Combelaine se pencha sur son cheval, ses yeux rencontrèrent ceux de Mme Delorge, et elle crut surprendre sur ses lèvres le sourire ironique et triomphant du coupable sûr de l'impunité.

Et pourquoi non!

Si là-bas, sur la place du palais Bourbon, l'issue du coup d'État semblait encore douteuse, ici, près de l'Élysée, tout présageait une victoire.

Le prince, entouré de son escorte piaffante et dorée, souriait, et bien au-dessus du roulement des tambours et des fanfares des clairons, s'élevaient les acclamations des soldats. Déjà, aux cris de: «Vive le président!» se mêlaient des cris bien autrement significatifs de: «Vive l'empereur!..»

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