Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

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Il protestait vivement.

Il savait qu’elle avait raison.

Il avait passé une nuit avec une Brésilienne qui se vantait d’écrire cinq heures par jour et de faire autant d’heures de gymnastique afin que le corps et l’esprit s’équilibrent. En la quittant, il avait déchiré le papier sur lequel elle avait noté son numéro de téléphone et suivi des yeux les confettis qui voletaient.

Il était parti en week-end avec une avocate qui avait emporté ses dossiers et passait son temps le téléphone coincé contre l’épaule. Il avait payé la note de l’hôtel, laissé un mot et pris la fuite.

Sur le chemin du retour, dans les embouteillages, il s’était rappelé ses débuts et son désir de conquérir le monde. New York et son premier boulot dans un cabinet d’avocats international. Il était le seul Français. Il avait appris à travailler à l’américaine. La belle maison qu’il fallait louer dans les Hamptons, les soirées de charité où il enfilait un smoking et paradait, une femme séduisante à son bras, différente à chaque fois. Des costumes chers qui venaient d’Angleterre, des chemises de chez Brooks Brothers, des déjeuners au Four Seasons. Il se regardait dans la glace en se rasant, il souriait à son reflet, se brossait les dents, choisissait son costume, sa cravate, pensait c’est si facile de conquérir les femmes quand… il s’arrêtait, honteux…

Quand on a l’impression qu’on sort d’un film dont on est le héros.

Et il avait rencontré Iris Plissonnier.

Son cœur s’était mis à battre. Une minute devenait un siècle. Il n’avait plus de certitudes, le film était cassé. Ou plutôt si… Il était sûr d’une seule chose : ce serait elle. Personne d’autre. Il s’était glissé dans sa vie avec l’aisance d’un prestidigitateur. Avait sorti huit as de ses manches et l’avait tirée d’un sale pétrin. L’avait convaincue de l’épouser. L’avait-il aimée ou avait-il aimé la belle image qu’elle donnait d’elle-même ? La belle image du couple qu’ils formaient ?

Il ne savait plus.

Il ne reconnaissait plus l’homme qu’il avait été autrefois.

Il se demandait s’il s’agissait du même type.

Ce matin-là, après avoir écouté les propos de l’homme au nez et à la cravate de travers et l’avoir raccompagné jusqu’à la porte, il s’appuya contre le battant de bois verni et ses yeux retombèrent sur la photo d’Alexandre. Il soupira. Que sait-on de ceux près de qui nous vivons ? Quand on croit les connaître, ils se dérobent.

Alexandre dérivait depuis la mort de sa mère. Il s’était enfermé dans un silence poli comme si les questions qu’il se posait étaient trop graves pour qu’il les pose à son père.

Chaque matin, au petit déjeuner, Philippe attendait qu’il parle. Un jour, il l’avait attrapé par le cou et lui avait demandé, et si tu séchais les cours et qu’on allait se promener tous les deux ? Alexandre avait refusé poliment, j’ai un devoir blanc de maths, je ne peux pas.

Il me fuit. Est ce possible qu’il m’en veuille de m’être affiché avec Joséphine ? Ou est-ce le souvenir de sa mère qui le rattrape ?

Alexandre n’avait pas pleuré au Père-Lachaise. Pas un tremblement de lèvre ni de voix pendant la crémation. Est-ce qu’il lui en voulait de ne pas avoir su protéger sa mère ?

Pour le meilleur et pour le pire, pour le meilleur et pour le pire…

Durant ces derniers mois, son fils avait grandi, sa voix avait mué, des poils et des petits boutons rouges lui poussaient sur le menton. Il avait pris de la hauteur dans tous les sens du terme : physique et mentale. Il n’était plus son petit garçon. Il devenait un étranger…

Comme Iris était devenue une étrangère.

C’est drôle, se dit Philippe, on peut vivre côte à côte et ne presque rien savoir de l’autre. Se perdre de vue en se parlant chaque jour. Dans ma vie conjugale avec Iris, j’étais un invité. Une silhouette qui passait dans les couloirs, s’asseyait à table et repartait travailler dans son bureau. Le soir, je dormais avec un masque et des boules Quies.

Bientôt Alexandre aurait quinze ans, l’âge où les parents sont une source d’embarras. Il lui arrivait de sortir le samedi soir. Philippe le déposait et revenait le chercher. Ils ne se parlaient guère dans la voiture. Ils avaient chacun des gestes de solitaire. Alexandre tapotait ses poches pour vérifier qu’il avait bien ses clés, son portable, un peu d’argent puis se tournait vers la vitre, y posait son front et contemplait les lumières mouillées de la ville.

Philippe reconnaissait certains de ses gestes. Il souriait en regardant la route.

On était fin novembre et il faisait un drôle de froid pénétrant et humide. Alexandre traversait le parc pour rentrer chez lui et pestait parce qu’on lui avait encore piqué ses gants fourrés. C’était que des voleurs dans ce lycée. À peine posait-on des gants ou une écharpe, si on ne les clouait pas des yeux, on était sûr de se les faire piquer. Sans parler des portables ou des iPod, parce que ceux-là valait mieux les planquer.

Il aimait rentrer chez lui en marchant.

Il traversait un bout de Hyde Park puis sautait dans un bus. Le 24, le 6 ou le 98. Il avait le choix. Il descendait à George Street sur Edgware Road et marchait jusqu’à chez lui, au 48 Montaigu Square. Il aimait beaucoup son nouveau quartier. Sa chambre donnait sur un petit parc privé dont son père avait la clé. Une fois par an, les riverains ouvraient le parc et organisaient un pique-nique. Son père était chargé du barbecue et de la cuisson de la viande.

En métro, il risquait de rester bloqué un quart d’heure dans un tunnel et alors, il pensait à sa mère. Elle revenait toujours dans les tunnels, quand le métro s’arrêtait…

Dans le noir de la forêt dansant dans le rayon des phares avant de se faire planter un couteau dans le cœur. Il rentrait le cou dans le col de son manteau et se mordait les lèvres.

Il s’interdisait de dire « maman, maman… », sinon il ne répondait plus de rien.

Il passait par le parc. Il marchait de South Kensington à Marble Arch. Il s’entraînait à faire des pas de plus en plus grands comme s’il était monté sur un compas. Parfois, il tirait si fort sur ses jambes qu’il avait peur de les déchirer.

Ce qui l’occupait vraiment depuis la rentrée, c’était de dire adieu.

Il s’entraînait à dire adieu à chaque personne qu’il croisait comme s’il devait ne plus jamais la revoir, comme si elle allait mourir derrière son dos et il observait ensuite la peine que ça lui faisait. Adieu à la fille qui l’accompagnait jusqu’au bout de la rue. Elle s’appelait Annabelle, avait un long nez, des cheveux couleur de neige, des yeux dorés avec des petits points jaunes et, quand il l’avait embrassée, un soir, ça l’avait fait loucher. Il avait arrêté de respirer.

Il s’était demandé s’il l’avait bien fait.

Adieu à la petite vieille qui traversait la rue en souriant à tout le monde… Adieu à l’arbre aux branches tordues, adieu à l’oiseau qui plante son bec dans un bout de pain de mie sale, adieu au cycliste qui porte un casque en cuir rouge et or, adieu, adieu…

Ils vont disparaître, ils vont mourir derrière mon dos, et moi, je ressens quoi ?

Rien.

Il faudrait pourtant que je m’entraîne à ressentir quelque chose, se persuada-t-il en choisissant de marcher sur la pelouse plutôt que sur l’allée en dur. Suis pas normal. À force de ne rien ressentir, ça fait un grand trou à l’intérieur et ça me rend fou. J’ai pas l’impression d’être sur terre.

Parfois c’était comme s’il flottait au-dessus du monde, qu’il regardait les gens de loin, de très loin.

Peut-être que si on en parlait à la maison, je ressentirais quelque chose. Ça me ferait comme un entraînement et, à la fin, il sortirait de ma poitrine, cette espèce de grand trou qui me fait voir la vie de si loin.

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