Baricco, Alessandro - Novecento

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Pas une lumière, sur le bateau, sauf celle qui filtrait de l’extérieur, dieu sait comment elle était, la nuit /

Les mains blanches, la veste bien boutonnée, les souliers brillants /

Il était pas descendu, lui / Dans la pénombre, on aurait dit un prince / Il était pas descendu, il allait sauter avec le reste, au milieu de la mer /

Le grand final, avec tous les gens qui regardent, au bout du quai et sur le rivage, le grand feu d’artifice, adieu tout le monde, le rideau tombe, flammes, fumée, et grande vague à la fin/

Danny Boodmann T.D. Lemon / Novecento /

Sur ce navire englouti par l’obscurité, mon dernier souvenir de lui, c’est une voix, juste une voix, adagio, qui parle /

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(Le comédien devient Novecento.)

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Toute cette ville... on n’en voyait pas la fin... /

Hep, la fin, s’il vous plaît, on voudrait voir la fin !/

Et ce bruit /

Sur cette maudite passerelle... c’était très beau, tout ça... et moi j’étais grand, avec ce manteau, j’avais une sacrée allure, et bien sûr, j’allais descendre, c’était garanti, pas de problème / Avec mon chapeau bleu /

Première marche, deuxième marche, troisième marche /

Première marche, deuxième marche, troisième marche /

Première marche, deuxième / Ce n’est pas ce que j’ai vu qui m’a arrêté / C’est ce que je n’ai pas vu / Tu peux comprendre ça, mon frère ? C’est ce que je n’ai pas vu... je l’ai cherché mais ça n’y était pas, dans toute cette ville immense il y avait tout sauf /

Il y avait tout /

Mais de fin, il n’y en avait pas. Ce que je n’ai pas vu, c’est où ça finissait, tout ça. La fin du monde /

Imagine, maintenant : un piano. Les touches ont un début. Et les touches ont une fin. Toi, tu sais qu’il y en a quatre-vingt-huit, là-dessus personne peut te rouler. Elles sont pas infinies, elles. Mais toi, tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer elle est infinie. Elles, elles sont quatre-vingt-huit. Toi, tu es infini. Voilà ce qui me plaît. Ça, c’est quelque chose qu’on peut vivre. Mais si tu /

Mais si je monte sur cette passerelle, et que devant moi /

Mais si je monte sur cette passerelle et que devant moi se déroule un clavier de millions de touches, des millions, des millions et des milliards /

Des millions et des milliards de touches, qui ne finissent jamais, c’est la vérité vraie qu’elles ne finissent jamais, et ce clavier-là, il est infini / Et si ce clavier est infini, alors / Sur ce clavier-là, il n’y a aucune musique que tu puisses jouer. Tu n’es pas assis sur le bon tabouret : ce piano-là, c’est Dieu qui y joue /

Nom d’un chien, mais tu les as seulement vues, ces rues ?

Rien qu’en rues, il y en avait des milliers, comment vous faites là-bas pour en choisir une / Pour choisir une femme / Une maison, une terre qui soit la vôtre, un paysage à regarder, une manière de mourir / Tout ce monde, là /

Ce monde collé à toi, et tu ne sais même pas où il finit /

Jusqu’où il y en a /

Vous n’avez jamais peur, vous, d’exploser, rien que d’y penser, à toute cette énormité, rien que d’y penser ? D’y vivre... /

Moi, j’y suis né, sur ce bateau. Et le monde y passait, mais par deux mille personnes à la fois. Et des désirs, il y en avait aussi, mais pas plus que ce qui pouvait tenir entre la proue et la poupe. Tu jouais ton bonheur, sur un clavier qui n’était pas infini.

C’est ça que j’ai appris, moi. La terre, c’est un bateau trop grand pour moi. C’est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas. Laissez-moi revenir en arrière. S’il vous plaît /

/

/

/

/

Et maintenant, essaie de comprendre, mon frère. Essaie de comprendre, si tu peux / Avec tout ce monde dans les yeux /

Terrible mais beau /

Trop beau /

Et la peur qui me ramenait en arrière /

Le bateau, encore et toujours /

Un petit bateau /

Ce monde dans les yeux, toutes les nuits, à nouveau /

Les fantômes /

Tu peux en mourir si tu les laisses faire / L’envie de descendre /

La peur de le faire /

À force tu deviens fou /

Fou /

Il faut que tu fasses quelque chose, et c’est ce que j’ai fait /

J’ai commencé par l’imaginer /

Et après je l’ai fait /

Chaque jour pendant des années /

Douze années /

Des milliards d’instants /

Un geste invisible, et très lent. /

Moi qui n’avais pas été capable de descendre de ce bateau, pour me sauver moi-même, je suis descendu de ma vie. Marche après marche. Et chaque marche était un désir. A chaque pas, un désir auquel je disais adieu.

Je ne suis pas fou, mon frère. On n’est pas fou quand on trouve un système qui vous sauve. On est rusé comme l’animal qui a faim. La folie, ça n’a rien à voir. C’est le génie, ça. La géométrie. La perfection. Les désirs déchiraient mon âme. J’aurais pu les vivre, mais j’y suis pas arrivé. Alors je les ai ensorcelés. Et je les ai laissés l’un après l’autre derrière moi. De la géométrie. Un travail parfait. Toutes les femmes du monde, je les ai ensorcelées en jouant une nuit entière pour une femme, une , la peau transparente, des mains sans un seul bijou, des jambes fines, elle balançait sa tête au son de ma musique, sans sourire, sans baisser les yeux, jamais, une nuit entière, et quand elle s’est levée ce n’est pas elle qui est sortie de ma vie, c’étaient toutes les femmes du monde. Le père que je ne serai jamais, je l’ai ensorcelé en regardant un enfant mourir, pendant des jours entiers, assis auprès de lui, sans rien perdre de ce spectacle effroyablement beau, je voulais être la dernière vision qu’il aurait au monde, et quand il s’en est allé, en me regardant dans les yeux, ce n’est pas lui qui est parti mais tous les enfants que je n’ai jamais eus. La terre qui était la mienne, quelque part dans le monde, je l’ai ensorcelée en écoutant chanter un homme qui venait du Nord, et en l’écoutant tu voyais tout, tu voyais la vallée, les montagnes autour, la rivière qui descendait, doucement, la neige l’hiver, les loups dans la nuit, et quand cet homme a eu fini de chanter, alors ma terre, où qu’elle se trouve, a été finie à jamais. Les amis que j’ai désiré avoir, je les ai ensorcelés en jouant pour toi et avec toi, ce soir-là, et dans l’expression de ton visage, dans tes yeux, je les ai vus tous, mes amis bien-aimés, quand tu es parti, ils s’en sont allés avec toi. J’ai dit adieu à l’émerveillement quand j’ai vu les icebergs géants de la mer du Nord s’écrouler, vaincus par la chaleur, j’ai dit adieu aux miracles quand j’ai vu rire ces hommes que la guerre avait démolis, j’ai dit adieu à la colère quand j’ai vu ce bateau qu’on bourrait de dynamite, j’ai dit adieu à la musique, à ma musique, le jour où je suis arrivé à la jouer tout entière dans une seule note d’un seul instant, et j’ai dit adieu à la joie, en l’ensorcelant elle aussi, quand je t’ai vu entrer ici. Ce n’est pas de la folie, mon frère. C’est de la géométrie. C’est un travail d’orfèvre. J’ai désarmé le malheur. J’ai désenfilé ma vie de mes désirs. Si tu pouvais remonter ma route, tu les y trouverais, les uns après les autres, ensorcelés, immobiles, arrêtés là pour toujours, jalonnant le parcours de cet étrange voyage que je n’ai jamais raconté à personne sauf à toi /

/

/

(Novecento s’éloigne vers les coulisses.) / /

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