Michel Benoît - Le secret du treizième apôtre

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Sans relever la tête il marmonna, et Catzinger dut tendre l'oreille pour comprendre ce qu'il disait :

– La solitude... Je crois qu'il la possède, Éminence, et je l'envie... oui, je l'envie. « Moine », vous le savez, vient de monos, qui veut dire seul – ou unique. Il a trouvé l'unique nécessaire dont Jésus parlait à Marthe, la sœur de Marie et de Lazare. Laissez-le à sa solitude, Éminence. Laissez-le avec Celui qu'il y a trouvé.

Puis il ajouta, d'une voix encore plus imperceptible :

– C'est pour cela que nous sommes là, n'est-ce pas ? Pour cela que l'Église existe. Afin qu'en son sein, quelques-uns trouvent ce que nous cherchons, vous et moi.

Catzinger leva un sourcil. Ce qu'il cherchait, c'est à résoudre un problème après l'autre, faire durer l'Église, la protéger de ses ennemis. Sono il carabiniere della Chiesa 1, avait dit un jour son prédécesseur d'illustre mémoire, le cardinal Ottaviani.

Le pape sembla sortir de sa rêverie, et fit un signe.

– Approchez-moi de cette machine, dans le coin. S'il vous plaît.

Catzinger poussa le fauteuil roulant vers la petite déchiqueteuse placée devant une corbeille à moitié pleine de confettis. Comme le pape, de sa main tremblante, ne parvenait pas à allumer l'appareil. Catzinger appuya sur le bouton avec déférence.

– Merci... Non, laissez, ça je veux le faire moi-même.

La déchiqueteuse cracha quelques confettis, qui vinrent rejoindre dans la corbeille d'autres secrets, dont le pape gardait seulement la mémoire dans un cerveau resté étonnamment perspicace.

« Il n'y a qu'un seul secret, c'est celui de Dieu. Il a bien de la chance, ce père Nil. Bien de la chance, vraiment. »

1 Je suis le gendarme de l'Église.

93.

Au cœur de la nuit, Nil fut réveillé par un bruit inhabituel, et alluma une bougie. Allongé sur sa paillasse, les yeux fermés, le vieil ermite râlait doucement.

– Père, vous vous sentez mal ? Il faut aller chercher Beppo, il faut...

– Laisse, mon fils. Il faut seulement que je quitte le rivage pour aller en eaux profondes, et le moment est arrivé.

Il ouvrit les yeux, et enveloppa Nil d'un regard d'immense bonté.

– Tu resteras ici, c'est la place prévue pour toi de toute éternité. Comme l'a fait le disciple bien-aimé, tu pencheras ta tête vers Jésus, pour écouter. Ton cœur seul pourra l'entendre, mais il s'éveille de jour en jour. Écoute, et ne fais rien d'autre : lui te mènera sur le chemin. C'est un guide très sûr, tu peux lui accorder toute ta confiance. Des hommes t'ont trahi : lui, jamais ne te trahira.

Il fit un dernier effort :

– Beppo... occupe-toi de lui, c'est le fils que je te confie. Il est pur comme l'eau qui coule de cette montagne.

Au matin, la crête s'éclaira sur le versant opposé. Quand les flammes du soleil enveloppèrent l'ermitage, le vieil ermite murmura le nom de Jésus, et cessa de respirer.

Le jour même, Nil et Beppo l'enterrèrent sur un aplomb de la falaise, qui ressemblait peut-être – pensa Nil – à celles qui surplombent Qumrân. En silence, ils revinrent à l'ermitage.

Parvenus sur la petite terrasse, Beppo saisit le bras de Nil immobile, inclina sa tête devant lui, et doucement posa la main du moine sur la toison de ses cheveux bouclés.

Les jours suivaient les jours, et les nuits les nuits. Immobile, le temps semblait prendre une autre dimension. La mémoire de Nil n'était pas encore guérie, mais il ressentait de moins en moins l'angoisse qui l'avait oppressé pendant ces jours terribles, passés à traquer l'illusion de la vérité.

La vérité ne se trouvait pas dans l'épître du treizième apôtre, ni dans le quatrième Évangile. Elle n'était contenue dans aucun texte, aussi sacré qu'il fût. Elle était au-delà des mots imprimés sur du papier, des mots prononcés par des bouches humaines. Elle était au cœur du silence, et le silence lentement prenait possession de Nil.

Beppo avait reporté sur lui l'adoration qu'il manifestait de son vivant au vieil ermite. Quand il venait, toujours à l'improviste, ils s'asseyaient sur le rebord de la terrasse ou devant le feu de l'âtre. Doucement, Nil lui lisait l'Évangile et lui racontait Jésus, comme le treizième apôtre l'avait fait pour Iokhanân, autrefois.

Un jour, pris par une inspiration subite, il traça sur le front, les lèvres et le cœur du jeune homme une croix immatérielle. Spontanément, Beppo lui montra sa langue, qu'il effleura également du signe de mort et de vie.

Le lendemain, Beppo vint très tôt le matin. S'assit sur la paillasse, regarda Nil de ses yeux tranquilles, et murmura, dans un souffle malhabile :

– Père... père Nil ! Je... je veux apprendre à lire. Pour pouvoir étudier l'Évangile tout seul.

Beppo parlait. De l'abondance de son cœur, il parlait.

La vie de Nil en fut un peu modifiée. Désormais, Beppo venait le voir presque tous les jours. Ils prenaient place devant la fenêtre, et sur la table minuscule Nil ouvrait le livre. En quelques semaines, Beppo fut capable de le lire, trébuchant seulement sur les mots compliqués.

– Tu peux toujours prendre l'Évangile de Marc, lui disait Nil. C'est le plus simple, le plus limpide, le plus proche de ce que Jésus a dit et a fait. Un jour, plus tard, je t'apprendrai le grec. Tu verras, ce n'est pas si difficile, et en le lisant à voix bien haute tu entendras ce que les premiers disciples de Jésus disaient de lui.

Beppo le fixa gravement.

– Je ferai ce que tu me dis : tu es le père de mon âme.

Nil sourit. Le treizième apôtre, lui aussi, avait dû être le père de leur âme pour les nazôréens s'enfuyant devant la toute première Église.

– Il n'y a qu'un seul père de ton âme, Beppo. Celui qui n'a aucun nom, que nul ne peut connaître, dont nous ne savons rien si ce n'est que Jésus l'appelait abba : papa.

94.

Ce matin d'octobre, la place Saint-Pierre avait ses allures de fête : le pape devait proclamer la canonisation du fondateur de l'Opus Dei, Escriva de Balaguer. Sur la façade de la basilique, centre de la chrétienté, un immense portrait du nouveau saint était offert à la foule nombreuse. De ses yeux malicieux, il semblait la contempler avec ironie.

Debout à la droite du pape, le cardinal Catzinger était rayonnant de joie. Cette canonisation revêtait pour lui une signification particulière. D'abord, c'était sa victoire personnelle sur les membres de l'Opus Dei, qu'il avait contraints à venir manger dans sa main pendant les années de procès en béatification de leur héros. Désormais ils avaient une dette envers lui, ce qui le mettait un peu plus à l'abri de leurs manœuvres permanentes. Catzinger était heureux du bon tour qu'il venait de leur jouer, pour quelque temps au moins il avait barre sur eux.

Ensuite, il mettait Antonio à l'abri de toute pression des Espagnols de Balaguer. Il lui importait que la Société Saint-Pie V soit fermement tenue, pour éviter les déboires qu'il avait connus avec Calfo.

Enfin, et ce n'était pas le moindre des bonheurs de cette journée, le pape – de plus en plus incapable de se faire comprendre – lui avait confié le soin de prononcer l'homélie. Il en profiterait pour tracer son programme de gouvernement, devant les télévisions du monde entier.

Car il gouvernerait un jour la barque de Pierre. Non plus en sous-main, comme il le faisait depuis des années. Mais ouvertement, au grand jour.

Machinalement, il releva le pan de la chasuble pontificale, que les tremblements agitant le souverain pontife faisaient glisser d'une façon très peu télégénique. Et pour masquer ce geste, il sourit à la caméra. Ses yeux bleus, ses cheveux blancs, passaient admirablement bien à l'écran. Il redressa la taille : la caméra était braquée sur lui.

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