Michel Benoît - Le secret du treizième apôtre

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Restait Breczinsky : sa présence dans les murs du Vatican était une épine insupportable. Elle lui rappelait à chaque instant un épisode sombre de l'histoire de l'Allemagne, et attisait en lui un sentiment de culpabilité collective contre lequel il luttait depuis toujours. Son père ? Il n'avait fait que son devoir, en accomplissant courageusement sa mission : combattre le communisme qui menaçait l'ordre du monde. Était-ce sa faute, était-ce leur faute à tous si Hitler avait détourné tant de générosité pour établir la domination de sa prétendue race supérieure, au prix d'une apocalypse ?

Le Polonais avait été brisé par son père, mais c'était le sort de tous les vaincus. Le cardinal, sans se l'avouer, se sentait humilié par une tragédie à laquelle il n'avait pourtant pas pris part. Mais son père... Ce sentiment d'humiliation le galvanisait dans son combat permanent : la pureté de la doctrine catholique. Là était sa mission, il ne ferait pas partie de la lignée des vaincus. La seule race supérieure, la seule qui pouvait vaincre, c'était celle des hommes de foi. L'Église était l'ultime rempart face à l'Apocalypse moderne.

Breczinsky lui était devenu odieux, et devait être éloigné. Catzinger ne trouverait pas la paix tant qu'il aurait sous les yeux ce dernier témoin de sa propre histoire, et de celle de son père.

Dans l'immédiat, un seul dossier mobilisait son énergie : la canonisation d'Escriva de Balaguer, prévue dans quelques mois. Le fondateur de l'Opus Dei avait su consolider l'édifice fondé sur la divinité du Christ. Grâce à des hommes de sa trempe, l'Église résistait.

Il faudrait quand même qu'il se décide à faire un miracle : ça peut se trouver.

89.

Le désert des Abruzzes était tel que Nil le souhaitait, tel sans doute que le treizième apôtre l'avait connu après sa fuite de Pella, tel que Jésus l'avait vécu après sa rencontre avec Jean le Baptiste auprès du Jourdain. L'ermite lui avait désigné une paillasse dans un coin.

– C'est celle qu'utilise Beppo, quand il passe la nuit ici. Ce garçon s'est attaché à moi comme à son père, qu'il n'a jamais connu. Il ne parle pas, mais nous communiquons sans mal.

Puis il n'avait plus rien dit, et pendant quelques jours ils vécurent ensemble dans un silence complet, partageant sans un mot des repas de fromage, d'herbes et de pain sur la terrasse où la montagne leur parlait son langage.

Nil se rendait compte que le désert est d'abord une attitude de l'esprit et de l'âme. Qu'il aurait pu le vivre aussi bien à l'abbaye, ou au milieu d'une ville. Que c'est une certaine qualité de dépouillement intérieur, d'abandon de tous les repères habituels de la vie sociale. Très vite, l'extraordinaire pauvreté du lieu lui fut indifférente, au point qu'il ne s'en rendit bientôt plus compte. Au contact de l'ermite, il commençait à ressentir une présence très forte, chaleureuse, d'une richesse insoupçonnée. D'abord, il la perçut comme venant de l'extérieur, de la nature, de son compagnon. Puis il comprit qu'elle rejoignait une autre présence, à l'intérieur de lui. Et que s'il y devenait attentif, se contentant de l'observer avant de l'accueillir, plus rien d'autre ne compterait. Il n'y aurait plus ni inconfort, ni solitude, ni crainte.

Ni même, peut-être, de mémoire du passé et de ses blessures.

Un jour, alors que Beppo venait de les quitter après avoir renouvelé leur provision de pain, l'ermite lissa sa barbe et s'adressa à lui :

– Pourquoi te demandes-tu encore ce que signifiaient mes paroles d'accueil : « Je t'attendais, mon fils » ?

Cet homme lisait en lui comme dans un livre ouvert.

– Mais... Vous ne me connaissiez pas, vous n'étiez pas prévenu de mon arrivée, vous ne savez rien de moi !

– Je te connais, mon fils, et je sais de toi des choses que toi-même tu ignores. Tu verras, en vivant ici tu vas acquérir le regard de l'Éveil intérieur, celui que Jésus possédait à sa sortie du désert et qui lui permit de voir Nathanaël sous le figuier – qui était pourtant hors de sa vue. Je sais ce que tu as souffert, et je sais pourquoi. Tu cherches le trésor le plus précieux, dont même les Églises ne possèdent pas la clé, dont elles ne peuvent qu'indiquer la direction – quand elles n'obstruent pas sa voie d'accès.

– Savez-vous qui était le treizième apôtre ?

L'ermite rit silencieusement, une lueur dansante dans ses yeux.

– Et crois-tu qu'il faille toujours savoir, pour connaître ?

Il laissa son regard errer sur la vallée, où des nuages d'altitude dessinaient des taches mouvantes. Puis il parla, comme s'il s'adressait à un autre qu'à Nil :

– Toute chose ne peut être connue que de l'intérieur. La science n'est que l'écorce, il faut la franchir pour trouver le cœur, l'aubier de la connaissance. C'est vrai des minéraux, des plantes, des êtres vivants, et c'est vrai aussi des Évangiles. Les anciens appelaient cette connaissance intérieure une gnose. Beaucoup ont été intoxiqués par la nourriture trop riche qu'ils y trouvaient, elle leur est montée à la tête, ils se sont crus supérieurs à tous, catharoi 1. Celui que tu rencontres dans l'Évangile – et qui est le même dont tu fais l'expérience dans la prière – n'est ni supérieur ni inférieur à toi : il est avec toi. La réelle présence de Jésus est si forte qu'elle te relie à tous mais te sépare aussi de tous. Déjà, tu as commencé à en faire l'expérience, et ici tu ne vivras plus que d'elle. C'est pour cela que tu es venu.

Je t'attendais, mon fils...

1 Catharoi : « purs », en grec – d'où le nom des Cathares.

90.

Rome assista, indifférente, à la reprise en main de la Société Saint-Pie V par le cardinal Emil Catzinger. Au nom du pape, il nomma lui-même le recteur qui succéderait au Napolitain Alessandro Calfo, brusquement décédé à son domicile sans avoir pu transmettre l'anneau en forme de cercueil, qui rappelait sa charge redoutable de gardien du secret le plus précieux de l'Église catholique : celui du véritable tombeau où reposent toujours les ossements du crucifié de Jérusalem.

Ce recteur, il le choisit parmi les Onze et il le voulut jeune, pour qu'il ait la force de combattre les ennemis de l'homme devenu Christ et Dieu. Car ils relèveraient sans tarder la tête – comme ils le faisaient depuis toujours, depuis qu'il avait fallu anéantir la personne et surtout la mémoire de l'imposteur, le prétendu treizième apôtre.

En passant à son annulaire droit le jaspe précieux, il sourit aux yeux très noirs, paisibles comme un lac de montagne. Antonio songeait seulement que, devenu recteur, il était définitivement hors d'atteinte de l'Opus Dei et de ses tentacules. Une deuxième fois, le fils de l'Oberstleutnant Herbert von Catzinger, le pupille des Jeunesses hitlériennes, lui offrait sa protection : mais il exigeait encore ses dividendes. Dans le coffre de la Société, Antonio trouva un dossier marqué confidenziale, au nom du cardinal. S'il l'avait ouvert, il aurait vu des documents concernant son puissant protecteur, portant l'en-tête à la croix gammée. Tous n'étaient pas antérieurs au mois de mai 1945.

Mais il ne l'ouvrit pas, et le remit en mains propres à Son Éminence, qui l'introduisit devant lui dans la déchiqueteuse de son bureau de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Dans sa stricte soutane noire, Breczinsky regardait défiler la triste campagne polonaise. Il avait été appréhendé à son bureau de la réserve par Antonio en personne, et conduit sans préavis à la gare centrale de Rome. Depuis, il était incapable de penser. Après avoir traversé toute l'Europe, le train s'enfonçait à présent dans les plaines de son pays : il s'étonnait de ne ressentir aucune émotion. Soudain il se redressa, et ses lunettes rondes se couvrirent d'une buée de larmes. Il venait de voir passer à vive allure une petite gare de province : Sobibor, le camp de concentration autour duquel la division Anschluss s'était regroupée avant d'entamer sa retraite précipitée vers l'ouest. Poussant devant elle un dernier convoi de Polonais, qui allaient être exterminés ici même, juste avant l'arrivée de l'Armée rouge. Dans ce convoi se trouvait tout ce qui restait de sa famille.

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