Michel Benoît - Le secret du treizième apôtre

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Le secret du treizième apôtre: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelques jours plus tôt, un jeune prêtre, Karol Wojtyla, au mépris du danger, l'avait pris par la main et caché dans son logement exigu de Cracovie. Pour le mettre à l'abri de la rafle organisée par l'officier allemand qui venait de succéder à Herbert von Catzinger, tué par les partisans polonais.

Breczinsky descendrait à la gare suivante : c'est là, dans un petit carmel éloigné de tout, qu'il était assigné à résidence par Son Éminence le cardinal Catzinger. La mère supérieure avait reçu un pli aux armes du Vatican : le prêtre qu'on lui envoyait ne devrait jamais recevoir aucune visite, ni correspondre d'aucune façon avec l'extérieur.

Il avait besoin d'attentions, de repos. Et sans doute, pour longtemps.

91.

La salle se leva d'un bloc : pour le dernier concert à Rome de Lev Barjona, l'Académie Sainte-Cécile était pleine à craquer. L'Israélien devait interpréter le troisième concerto pour piano et orchestre de Camille Saint-Saëns, où il allait faire preuve dans le premier mouvement de son panache, dans le deuxième de l'extraordinaire fluidité de ses doigts, dans le troisième de son sens de l'humour.

Comme à l'accoutumée, le pianiste pénétra sur scène sans un regard pour le public, et s'assit directement sur son tabouret. Quand le chef d'orchestre lui fit signe qu'il était prêt, son visage se figea subitement, et il plaqua les premiers accords solennels et pompeux qui annoncent le thème romantique, introduit par le tutti de l'orchestre.

Dans le deuxième mouvement, il fut éblouissant. Les traits acrobatiques défilaient sous ses doigts de façon magique, chaque note parfaitement distincte et perlée malgré le tempo infernal qu'il avait adopté d'emblée. Le contraste entre ce vif-argent périlleux et l'immobilité totale de son visage fascinait le public, qui lui réserva après le dernier accord une de ces ovations dont les Romains ne privent pas ceux qui ont su conquérir leur cœur.

On s'attendait à ce que, selon son habitude, Lev Barjona disparaisse immédiatement dans les coulisses, sans accorder à la foule les bis traditionnels. Aussi la surprise de la salle fut grande quand il avança vers elle et demanda d'un geste qu'on lui apporte un micro. Il s'en saisit et leva les yeux, ébloui par les feux de la rampe. Il semblait regarder très loin, au-delà de la salle soudain devenue silencieuse, au-delà même de la ville de Rome. Son visage n'était plus figé, mais revêtait une gravité inaccoutumée chez ce charmeur impénitent. La cicatrice qui balafrait sa crinière blonde accentuait le caractère dramatique de ce qu'il allait dire.

Ce fut très bref :

– Pour vous remercier de votre accueil chaleureux, je vous offre la deuxième Gymnopédie d'Érik Satie, un immense compositeur français. Je la dédie spécialement ce soir à un autre Français, pèlerin de l'absolu. Et à un pianiste américain tragiquement disparu, mais dont la mémoire jamais ne me quittera. Lui-même interprétait cette musique de l'intérieur, car comme Satie il avait cru en l'amour, et il avait été trahi.

Tandis que Lev, les yeux fermés, semblait s'abandonner à la perfection de la mélodie toute simple, au fond de la salle un homme le regardait en souriant. Ramassé sur lui-même, tout en muscles, il détonnait quelque peu au milieu des spectatrices fines et élégantes qui l'entouraient.

« Ces juifs, pensait Moktar Al-Qoraysh, tous des sentimentaux ! »

Avec la mort d'Alessandro Calfo, sa mission touchait à son terme. Il avait eu la satisfaction d'éliminer de ses mains l'Américain. Quant à l'autre, il avait disparu, et Moktar n'avait pas encore retrouvé sa trace. Simple question de temps. Demain, il retournait au Caire. Il rendrait compte au Conseil du Fatah et prendrait ses instructions. Le Français devait disparaître : pour se mettre en chasse sur ses traces, Moktar avait besoin de moyens, et d'aide. Lev venait, publiquement, de déclarer son admiration pour l'infidèle, il ne pouvait plus compter sur lui.

Quant à Sonia, elle était maintenant au chômage. Il la ferait venir sans tarder au Caire. Voilée de noir, sa ravissante silhouette lui ferait honneur, à lui. Car il se la réserverait. Après être passée entre les mains d'un prélat pervers du Vatican, elle devait savoir faire des choses que le Prophète aurait peut-être réprouvées, s'il en avait eu connaissance. Le Coran affirme seulement : « Les femmes sont un champ à labourer : parcourez ce champ, labourez-le comme il vous plaît 1 ». Il labourerait Sonia. Totalement indifférent à la délicate musique qui sortait des doigts de Lev, il sentit le sang affluer dans sa virilité.

1 Coran 2, 223.

92.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Nil dans les Abruzzes, et il avait le sentiment d'avoir passé sa vie entière dans cette solitude. Par bribes, il avait raconté au vieil ermite toute son histoire : son arrivée à Rome, l'attitude de Leeland jusqu'à sa dramatique confession, la rencontre avec Lev Barjona ; les traces péniblement retrouvées de l'épître apostolique, sa découverte dans le fonds secret du Vatican...

Le vieil homme souriait.

– Je sais que cela ne change rien à ta vie et à son orientation profonde. C'est la vérité que tu as toujours cherchée, tu en as trouvé l'écorce, il te reste à approfondir cette connaissance dans la prière. Jamais tu ne dois en vouloir à l'Église catholique. Elle fait ce qu'elle a toujours fait, ce pour quoi toute Église est faite : conquérir le pouvoir, puis le conserver à tout prix. Un moine du Moyen Âge l'a définie de façon réaliste : casta simul et meretrix, la chaste putain. L'Église est un mal nécessaire, mon fils : l'abus permanent de son pouvoir ne doit pas te faire oublier qu'elle renferme un trésor, la personne de Jésus. Et que, sans elle, tu ne l'aurais jamais connu.

Nil savait qu'il avait raison.

Intrigué par ce nouveau venu qui ressemblait tant à son père adoptif – jusqu'à ses cheveux blancs –, Beppo montait à l'ermitage un peu plus souvent qu'à son habitude. Il s'asseyait auprès de Nil, sur le parapet de pierres sèches de la terrasse, et leurs regards ne se croisaient qu'une fois. Puis le Français ne percevait plus que sa respiration, régulière et calme. Soudain il se levait, inclinait légèrement la tête et disparaissait dans le chemin de forêt.

Ce jour-là, Nil lui parla pour la première fois :

– Beppo, veux-tu me rendre un service ? Je dois faire parvenir cette lettre au père Calati, à Camaldoli. Peux-tu t'en charger ? Il faut la lui remettre en mains propres.

Beppo hocha la tête, et glissa la lettre dans la poche intérieure de sa veste en peau de mouton. Elle était adressée à Rembert Leeland, via Aurelia. Nil lui racontait brièvement son arrivée à l'ermitage, la vie qu'il y menait, le bonheur qui depuis si longtemps l'avait fui et semblait, ici, redevenir réalité. Il lui demandait enfin de ses nouvelles, et s'il devait revenir à Rome pour le rencontrer.

Quelques jours plus tard, le pape décacheta cette lettre et la lut à deux reprises devant Catzinger, qui la lui avait remise selon ses instructions.

Avec lassitude, le pape posa la lettre sur ses genoux. Puis il leva la tête vers le cardinal, toujours respectueusement debout devant lui.

– Ce moine français dont vous m'avez parlé, en quoi pensez-vous qu'il est dangereux pour l'Église ?

– Il met en doute la divinité du Christ, très saint-père, de façon particulièrement pernicieuse. Il faut le réduire au silence et le renvoyer à la solitude de son abbaye, qu'il n'aurait jamais dû quitter.

Le pape laissa son menton retomber sur sa soutane blanche. Il ferma les yeux. Le Christ, jamais, ne serait connu dans toute sa vérité. Le Christ était devant nous : on ne pouvait qu'aller à sa recherche. Le chercher, avait dit saint Augustin, c'était déjà le trouver. Cesser de le chercher, c'était le perdre.

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