Michel Benoît - Le secret du treizième apôtre

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Il chuchota quelques instants, comme s'il voulait éviter que le crucifix, pendu au mur derrière lui, puisse entendre ce qu'il disait.

Quand il eut fini, Antonio releva la tête : ses yeux noirs brillaient d'une lueur dure, inflexible. Il quitta le bureau du cardinal sans ajouter un mot.

Avec un soupir, l'Andalou s'arracha au parapet du pont : il avait bien fait de revivre cette scène, avant d'agir. L'Église a sans cesse besoin d'être purifiée, même par le fer. Les ordres du cardinal l'exonéraient de toute responsabilité : cela aussi, depuis toujours, avait été la force de l'Église. Une décision difficile, une violence morale, un membre gangrené à arracher... Jamais celui qui abattait le couteau, qui fouillait la chair, ne se tenait pour responsable du sang versé, des vies détruites. La responsabilité était celle de l'Église.

85.

Alessandro Calfo recula d'un air satisfait : c'était parfait. Sur le parquet de sa chambre, une grande croix était posée, deux larges planches qui permettaient à un corps de s'allonger à l'aise. Sonia serait bien. Il entraverait ses mains avec les deux cordelettes de soie douce qu'il avait préparées, ses jambes devaient rester libres. À l'évocation de la scène, le sang fouetta ses tempes et son bas-ventre : s'unir charnellement à la jeune femme couchée à la place du divin crucifié, c'était l'acte le plus sublime qu'il accomplirait jamais. La divinité enfin mêlée à l'humanité, la moindre de ses cellules connaissant l'extase en s'unissant au sacrifice rédempteur du Christ dans sa forme la plus parfaite. Sans violence : Sonia serait consentante, il le savait, il le sentait. Sa réaction horrifiée de l'autre jour n'était qu'un effet de sa surprise. Elle obéirait, comme toujours.

Il vérifia que l'icône byzantine était bien à l'aplomb de la croix : ainsi, tandis qu'il célébrerait le culte, elle pourrait contempler, simplement en levant les yeux, cette image qui apaiserait son âme d'orthodoxe. Il avait pensé à tout, car tout devait être exemplaire. Et demain soir, il déposerait l'épître maudite sur l'étagère vide, qui depuis si longtemps l'attendait.

Il sursauta en entendant sonner. Déjà ? D'habitude, toujours discrète, elle venait à la nuit tombée. Peut-être, aujourd'hui, était-elle impatiente ? Son sourire s'élargit, il alla ouvrir.

Ce n'était pas Sonia.

– An... Antonio ! Mais que faites-vous ici, aujourd'hui ? Je vous ai convoqué demain matin, Nil devait d'abord voir le Polonais cet après-midi... Que signifie ?

Antonio avança vers lui, le contraignant à marcher à reculons dans le couloir d'entrée.

– Cela signifie, frère recteur, que nous avons à parler, vous et moi.

– À parler ? Mais c'est moi qui parle, et quand je l'ai décidé ! Vous êtes le dernier des Douze, en aucun cas...

Antonio avançait toujours, les yeux rivés sur le visage du Napolitain, qui reculait devant lui en se cognant aux murs.

– Ce n'est plus toi qui décides, c'est le Dieu que tu prétends servir.

– Que... que je prétends ! Et qui vous autorise à me parler sur ce ton ?

L'un poussant l'autre, les deux hommes parvinrent à la porte de la chambre, que Calfo avait laissée ouverte.

– Qui m'autorise ? Et qui t'autorise, misérable, à trahir ton serment de chasteté ? Qui t'autorise à avilir une créature de Dieu, abrité derrière ton ordination épiscopale ?

D'un coup de hanche, il força le petit homme replet à pénétrer, toujours à reculons, dans la chambre. Calfo trébucha sur le pied de la croix. Antonio jeta un coup d'œil au décor soigneusement mis en scène : le cardinal ne lui avait pas menti.

– Et ça ? Ce que tu t'apprêtais à faire est un abominable blasphème. Tu n'es pas digne de posséder l'épître du treizième apôtre, le Maître ne peut être protégé par un homme tel que toi. Seul un être pur peut écarter la souillure qui menace aujourd'hui Notre-Seigneur.

– Mais... mais...

Calfo se prit à nouveau les pieds dans le montant de la croix, glissa et tomba sur ses genoux devant l'Andalou. Celui-ci le regarda avec mépris, les lèvres plissées de dégoût. Ce n'était plus son recteur, le premier des Douze. C'était une loque, tremblante et inondée de transpiration malsaine. Ses yeux devinrent subitement ternes.

– Tu voulais t'allonger sur la croix, n'est-ce pas ? Tu voulais unir ton corps, transfiguré par la jouissance, au Maître transfiguré par son amour pour chacun de nous ? Eh bien, tu vas le faire. Tu ne souffriras jamais autant que Celui qui est mort pour toi.

Un quart d'heure plus tard, Antonio refermait doucement sur lui la porte de l'appartement, et s'essuyait les mains avec un mouchoir en papier. Cela n'avait pas été difficile. Ce n'est jamais difficile, quand on obéit.

86.

Leeland marchait d'un pas saccadé sur les pavés inégaux de la via Salaria Antica. « Nil aimait tant suivre ce trajet pour venir jusque chez moi... Déjà, je pense à lui au passé ! »

Il avait réussi à retenir le père Jean dans la bibliothèque pendant un long moment, mais refusé son invitation à partager le déjeuner de la communauté :

– Père Nil et moi avons rendez-vous au Vatican en début d'après-midi. Il est sans doute déjà parti sans m'attendre, il reviendra... tard ce soir.

Nil ne reviendrait pas : il devait être en ce moment sur le quai de la Stazione Termini, prêt à monter dans un train pour Arezzo. Ou déjà parti.

Envahi par l'angoisse, Leeland se sentait tout léger : en fait, il était vidé, jusqu'à la moindre fibre musculaire, jusqu'au bout de ses doigts. Life is over. Ce qu'il refusait d'admettre depuis son exil au Vatican, cette vérité qu'il se cachait à lui-même, le court passage de Nil à Rome venait de lui en imposer l'évidence : sa vie n'avait plus aucun sens, le goût de vivre l'avait quitté.

Il se retrouva, sans savoir comment, devant la porte de son studio. Poussa la porte d'une main tremblante, la referma et s'assit péniblement près du piano. Pourrait-il encore jouer de la musique ? Mais... pour qui ?

À l'étage du dessous, Moktar avait repris son poste d'écoute et mis en marche les magnétophones. Aujourd'hui l'Américain était rentré plus tard que d'habitude, et seul : il avait donc laissé Nil au Vatican, le Français devait être en train de parler à Breczinsky. Il s'installa confortablement, les écouteurs aux oreilles. Nil allait revenir, en fin d'après-midi, et il parlerait à Leeland. À la nuit tombée il repartirait pour San Girolamo, comme d'habitude. À pied, dans les rues obscures et désertes. Son ami l'accompagnerait un instant.

L'Américain d'abord. Ensuite, l'autre.

Mais Nil ne revenait pas. Toujours assis près du piano, Leeland regardait l'ombre envahir son studio. Il n'alluma pas : de toutes ses forces il luttait contre sa peur, il luttait contre lui-même. Il n'y avait plus qu'une chose à faire, Lev lui avait fourni sans le savoir la solution. Mais aurait-il la détermination, le courage de sortir ?

Une heure plus tard, la nuit était tombée sur Rome. Les bandes magnétiques tournaient à vide : que faisait le Français ? Soudain Moktar entendit au-dessus des bruits indistincts, et la porte du studio qui s'ouvrait puis se refermait. Il ôta ses écouteurs et alla à la fenêtre : Leeland, seul, sortait de l'immeuble et traversait la rue. S'étaient-ils donné rendez-vous sur le trajet de San Girolamo ? Dans ce cas, ce serait encore plus simple.

Moktar se glissa hors de l'immeuble. Il était armé, un poignard et un filin d'acier. Toujours, il avait préféré l'arme blanche ou l'étranglement. Le contact physique avec l'infidèle donne à la mort sa vraie valeur. Le Mossad préférait utiliser ses tireurs d'élite, mais le Dieu des juifs n'est qu'une abstraction lointaine : pour un musulman, Dieu s'atteint dans la réalité du corps à corps. Le Prophète n'avait jamais utilisé la flèche, mais son sabre. Si possible, il étranglerait l'Américain. Sentirait son cœur s'arrêter sous ses mains, ce cœur prêt à fournir à ceux de sa nation une arme décisive contre les musulmans.

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