Thilliez, Franck - Deuils de miel

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La Trompette blanche, telle une photo ancienne, dont les couleurs jaunissaient avec le temps mais sans perdre son identité profonde. Assurément, les villageois d'il y avait vingt-cinq ans n'avaient pas bougé.

— L'un de vos voisins, monsieur Dumortier, est assez malade. Nous pensons que plusieurs personnes du coin, vous y compris, pourraient être touchées par... une maladie.

— Une... une maladie ? Quel genre ?

— Elle est transmise par certains moustiques, apparaît avec la fièvre et...

— Ah ! Bon Dieu ! C'est ça ! Y en a trois ou quatre qui ont chopé la fièvre ! Ils ont tous cru à un coup de chaleur, le soleil est tellement mauvais cette année ! Et... c'est dangereux ?

— Difficile de vous préciser plus pour le moment. Un médecin va venir vous ausculter.

Elle poussa sur ses pieds fatigués, le regard brusquement évasif.

— Bizarre, cette histoire... Des moustiques, y en a jamais par ici, mais j'en ai vu une flopée dans mon hall l'autre fois. D'autres aussi en avaient chez eux. On aurait dit une invasion.

Ce fumier n'y était pas allé de main morte. Plus je sème, plus je récolte.

— Ils ne vous ont pas piquée ?

Elle désigna un vase débordant de feuilles de menthe.

— Trente ans que je me frotte bras et jambes avec de la menthe fraîche, tous les soirs ! Une recette de ma mère, pour la circulation sanguine. À tous les coups, ça les a écartés.

Elle parlait avec simplicité, comme si ces détails ne la concernaient pas.

Je pris un air plus grave.

— Ecoutez-moi très attentivement, madame Fanien. Le prénom de Vincent vous suggère-t-il quelque chose ?

— Vincent ? Non, non... Absolument pas...

Elle avait répondu très vite, sans vraiment réfléchir.

— Et Tisserand ? Viviane, Olivier Tisserand ? Cherchez loin en arrière. Ça remonte à vingt-cinq ans.

Elle sollicita encore le rocking-chair d'un balancement mollasson.

— Vingt-cinq ans ? Oh ! C'est bien trop vieux tout ça... Non, non, désolée. Tout ceci ne me dit absolument rien.

— Faites un effort, bon sang ! Il y a vingt-cinq ans ! Il a dû se passer quelque chose de sérieux ici, à La Trompette blanche !

— Sérieux ? Mais...

— Rappelez-vous de deux docteurs, les Tisserand ! Un gamin de quinze ans, Vincent ! Une femme aux longs cheveux torsadés, jeune et très jolie, peut-être sa mère ! Avec des cicatrices, partout sur la poitrine ! Ça vous évoque bien quelque chose, nom de Dieu !

Elle tressaillit soudain. Ses joues qui vibrent, ses mains sur ses tempes. Le tourbillon d'un malaise.

— Vin... Vincent ! Suis-je bête ! C'est de ce Vincent-là dont vous me causiez !

— Oui ! Oui ! Ce Vincent-là !

— Oh ! Mon Dieu !

Le souvenir était là, sur le bout de ses lèvres. Si fragile, si loin, mais pourtant tout proche. Un pétale prêt à éclore. Je lus dans ses yeux la détresse d'un marin perdu. Son rocking-chair s'immobilisa dans un dernier craquement.

— Oh ! Vincent... Vincent... Vincent...

Je pris une position plus entreprenante, le dos vers l'avant, le front bien droit.

— Parlez-moi de lui.

Elle secouait la tête de dépit.

— Pas étonnant que ça m'a pas fait tilt... Après le drame, aucun des habitants de La Trompette n'en a reparlé. On voulait oublier... Tout oublier... Oh ! Pourquoi retourner ça aujourd'hui, après tant d'années ? C'est une cicatrice... si douloureuse...

Son regard triste accrocha la photo de son mari. Je l'accompagnai dans le silence quand elle pointa soudain un index fébrile.

— Vincent vivait sur l'autre versant de cette colline...

— Avec ses parents ?

— Juste sa mère... Son père les a abandonnés quand sa mère a commencé à... entendre les voix... Ils n'étaient pas mariés... Juste concubins... Il est parti comme ça, du jour ai^ lendemain. On ne l'a plus jamais revu...

— Sa mère entendait des voix ?

Odette acquiesça, les yeux rivés sur les vallons verdoyants.

— Elle n'avait pas vingt-cinq ans... Une femme... magnifique... Mais c'était... une beauté empoisonnée... Une représentation cachée du Diable !

Elle réagissait à ses propres paroles. Ses rides se plissaient, son visage devenait colère.

— Jeanne d'Arc, je me souviens... Tout le monde, à La Trompette, l'appelait Jeanne d'Arc... Elle était persuadée que...

La vieille dame se signa.

— ... le Seigneur l'avait choisie, avec six autres messagers, pour mettre à l'épreuve les hommes face aux péchés. Les sept péchés capitaux...

Elle compta sur ses doigts, très lentement.

— ... Avarice... Colère... Envie... Gourmandise... Luxure... Orgueil... Et paresse...

Cette fois, sa main désigna une Bible, posée sur une étagère. Sa jugulaire battait fort, toute bleue sur son cou très pâle.

— Tout ceci n'avait aucun sens, poursuivit-elle d'une voix blanche. Les péchés capitaux n'existent pas dans la Bible, aucun des pères de l'Eglise n'y fait allusion. Ils n'apparurent qu'au sixième siècle, ils n'ont rien à voir avec Dieu ! C'était de la pure... folie, rehaussée d'une grossière erreur ! Et cette... folle prétendait parler au nom du Seigneur ? Et elle osait se rendre à l'église, le dimanche, y traînant son pauvre garçon ? Je l'ai détestée rien que pour ça !

Elle porta une main tremblante à ses lèvres.

— De ressasser tout ça me donne la chair de poule...

Elle croisa les bras sur sa poitrine, la mine distante.

— Personne ne la soignait ? Un médecin, un spécialiste ?

— Ça a duré des années comme ça. Elle... comment dire... n'était folle que par intermittence. Elle pouvait travailler, élever son fils, entretenir sa maison. Mais quand les crises la frappaient, elle... devenait quelqu'un d'autre. C'était... effrayant... Bien plus tard, quand les gens en blouse sont venus, ils ont collé un nom à sa maladie... Schizophrénie...

— Des gens en blouse ? Qui ça ?

Elle poussa sur ses bras, le visage froissé, et se servit un grand verre d'eau.

Le goulot claqua contre le verre, elle renversa même un peu de liquide sur la table.

— Vous... vous en voulez ?

— Oui, s'il vous plaît... Qui étaient ces gens en blouse ?

Elle expira longuement.

— Vous... Vous voulez réveiller cette histoire malheureuse, alors je vais vous la raconter... Mais, je vous en prie... ne brûlons pas les étapes...

— D'accord, d'accord... Juste un détail, avant. Son nom... Le nom de Vincent...

Elle me lança un regard assombri.

— Oui, bien sûr. Vous êtes policier, il n'y a que ces choses-là qui vous intéressent ! Des noms ! Le reste, vous vous en fichez !

— Vous vous trompez. Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai envie de le connaître, qui il était, pourquoi il a tant souffert. Parce qu'il a souffert, madame, n'est-ce pas ?

Elle écarta un rideau d'une des fenêtres de la façade.

— Enormément... Il s'appelait... Vincent Crooke. Oui, Vincent Crooke...

Je le tenais enfin.

— Ça alors, annonça-t-elle l'œil rivé au carreau, il y a des hommes en tenue militaire qui entrent dans les maisons. Ce serait trop vous demander de me dire ce qui se passe ?

— Ne... n'y prêtez pas attention ! Continuez, je vous en prie ! L'histoire !

— Pas avant vos explications ! Il semblerait qu'ils veulent aussi venir chez moi !

— Et merde !

Je me jetai dehors, la rage aux lèvres. Deux types au pas dur se précipitèrent vers moi.

— Commissaire principal Lallain, antenne grenobloise, entama le plus grand, en costume bleu et cravate rayée. Et voici le médecin-major Bracks.

— Merde ! Que fiche l'armée ici ? envoyai-je sans tendre la main.

— On préfère garder au maximum le contrôle de l'information ! répondit Bracks sur un ton sans ambiguïté. Ordres du ministère ! Cette population va être conduite dans le service de parasitologie de l'hôpital militaire de Grenoble, sous notre escorte !

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