Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère
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— C’est le meilleur endroit, commente le chasseur. Dès que les Français se présenteront au coin, nous les tiendrons en enfilade.
— Vous vous êtes bien équipé.
— J’allais partir ce matin pour Fuencarral avec mon chien. Et puis j’ai décidé de rester… C’est mieux que de tirer le lapin.
Le chasseur, qui se présente comme étant Francisco García – don Curro, précise-t-il, pour les amis et les camarades –, semble être un homme continuellement de bonne humeur et qui ne s’inquiète pas outre mesure du sort de ses biens personnels. Mais quand même, avec l’aide de Francisco Huertas et de l’ouvrier typographe, il repousse des meubles pour dégager les abords du balcon et installe deux matelas roulés contre la rambarde de fer, en manière de parapet, au cas, dit-il, où une balle perdue s’aviserait d’entrer. Puis il enlève quelques porcelaines et une image du Christ qui était au-dessus d’un buffet, et met le tout à l’abri dans la chambre à coucher. Cela fait, il jette un regard satisfait autour de lui et adresse un clin d’œil à ses compagnons.
— J’ai envoyé ma femme chez sa sœur. Elle ne voulait pas, mais j’ai réussi à la convaincre. J’espère qu’il n’y aura pas trop de casse… Elle serait capable d’en avoir une attaque.
Installés au balcon, les trois hommes observent les allées et venues des civils armés qui se dispersent dans le verger de Las Maravillas ou se tapissent le long du mur, de l’autre côté de la rue. On entend crier, courir, donner des ordres contradictoires, mais tous conservent une certaine discipline. Les uniformes blancs des Volontaires de l’État sont visibles aux fenêtres du seul bâtiment du parc qui se trouve près de la rue, et l’uniforme turquoise des artilleurs se découpe à la porte. Francisco Huertas observe le capitaine à la veste verte qui donne des ordres à l’entrée. Il ignore son nom, mais militaires et civils lui obéissent au doigt et à l’œil. Cela inspire confiance au jeune Ségovien, qui est parti ce matin de la maison de son oncle don Francisco Lorrio – le neveu est à Madrid pour postuler à un emploi de l’État grâce aux bonnes relations de sa famille – sans autre intention que d’observer l’agitation, mais il n’a pu se soustraire à l’enthousiasme populaire. Quand les portes du parc se sont ouvertes et que les gens sont entrés pour prendre des fusils, il a trouvé honteux de rester dehors en se contentant d’être spectateur. Il les a donc suivis, et il n’a pas eu le temps de dire « ouf ! » qu’il avait déjà un fusil bien astiqué dans les mains et une provision de cartouches dans les poches.
— Nous allons boire un petit coup en attendant, vu qu’une chose n’empêche pas l’autre… Ça vous dit ?
Don Curro est apparu avec une bouteille d’anis doux, trois verres et trois havanes. Francisco boit une gorgée et se sent ragaillardi.
— Ça serait bien, dit l’ouvrier typographe, de descendre quelques gabachos.
— Buvons à la réalisation de votre vœu, dit le maître de maison en versant une deuxième tournée. Et aussi à la santé du roi Ferdinand.
On entend du bruit dans la rue. Francisco, cigare aux lèvres, mais pas allumé – il n’a pas tellement envie de fumer en ce moment –, vide son anis et va au balcon, fusil à la main. Les gens sont à plat ventre et, près du carrefour, certains ont épaulé leurs fusils. D’autres courent vers le couvent de Las Maravillas. Le capitaine à la veste verte a disparu dans le parc dont les portes se ferment lentement, ce qui produit chez le jeune homme un étrange sentiment de désarroi. Il regarde les fenêtres du bâtiment et constate que les Volontaires de l’État se sont accroupis et que seuls sont encore visibles les points noirs formés par les canons de leurs armes.
— Murat nous invite à danser, messieurs, dit don Curro, qui souffle des ronds de fumée avec beaucoup de flegme.
Francisco Huertas remarque que l’ouvrier typographe a les mains qui tremblent pendant que, après avoir éteint son cigare, il vide la poudre dans le canon du fusil, introduit la balle avec le reste de la cartouche et bourre le tout avec la baguette. Avec un frisson glacial qui parcourt son épine dorsale, ses bras et ses aines, le jeune homme fait de même, puis s’agenouille auprès de ses deux compagnons derrière le parapet improvisé, la crosse collée à la joue. Ça sent le métal, le bois et la graisse.
Qu’est-ce que je fais ici ? s’interroge-t-il, soudain pris de panique.
D’un balcon voisin, quelqu’un crie que les Français arrivent.
Le seul parti de volontaires qui n’est pas encore arrivé au parc d’artillerie est celui de Blas Molina Soriano. Le serrurier a compris la leçon des scènes auxquelles il a assisté devant le Palais et est devenu d’une extrême prudence : il mène sa bande en silence et emprunte des détours pour éviter de tomber sur une force française qui les mettrait en pièces. C’est pourquoi, en faisant tout pour passer inaperçu, le groupe est allé de la rue Tudescos au cours San Pablo, de là à la place San Ildefonso, et après avoir suivi des ruelles, il débouche maintenant dans la rue San Vicente, pour gagner le haut de la rue Palma et le couvent de Las Maravillas. La proximité du parc Monteleón excite Molina et ses hommes, qui commencent à oublier la consigne et se répandent aux cris de « Vive l’Espagne ! » et « Mort aux Français ! ». Mais en tournant le coin des rues San Andrés et San Vicente, le serrurier lève la main et fait halte.
— Taisez-vous ! ordonne-t-il. Taisez-vous !
Les hommes se pressent près de lui, dos collé aux murs, et regardent le haut de la rue. Ils écoutent. Les cris ont cessé. Les visages sont mortellement sérieux. Comme Molina, chacun est attentif au bruit, reconnaissable entre tous, que l’on entend clairement, au-delà des maisons proches : un crépitement sinistre, sec, nourri et constant.
On se bat au parc de Monteleón.
5
Entre midi et une heure et demie, Madrid se trouve coupé en deux. De la promenade du Prado au Palais royal, les artères principales sont occupées par les troupes françaises ; la cavalerie les parcourt au galop dans les deux sens en chargeant sauvagement, renforcée par des canons qui tirent sur tout ce qui bouge, et par des détachements d’infanterie qui progressent de carrefour en carrefour. Mais, même si la machine de guerre napoléonienne s’impose peu à peu, son contrôle est loin d’être absolu. Les cuirassiers de la brigade Rigaud sont toujours à Puerta Cerrada, sans parvenir à se dégager. L’artillerie impériale qui balaye la Plaza Mayor, la place Santa Cruz et la place Antón Martín oblige les groupes de Madrilènes à se disperser dans les rues avoisinantes à chaque décharge, mais ils reviennent à l’attaque, tenaces, depuis les porches et les arcades. Sans espoir de victoire, une bonne partie des gens sensés, découragés ou terrifiés, s’enfuient ou tentent de rentrer chez eux. Mais il reste encore des Madrilènes qui s’acharnent à disputer, à coups de fusils ou de navajas, chaque entrée de maison et chaque coin de rue. Ceux qui se battent ainsi sont les désespérés qui n’ont plus la possibilité de s’échapper, ceux qui n’ont rien à perdre, ceux qui veulent venger des amis ou des parents, les gens des quartiers populaires, prêts à tout, et ceux qui, hors de toute raison, veulent seulement faire payer cher, œil pour œil et dent pour dent, les dévastations de cette journée.
— En avant ! On va les faire payer, ces gabachos ! … Ils ne s’en tireront pas comme ça !
Des deux côtés, le prix est terrible. Il y a des morts dans toutes les rues du centre, à chaque porche, à chaque carrefour. Le feu de l’artillerie, qui ne ménage pas la mitraille, a éliminé des balcons et des fenêtres presque tous les tireurs espagnols, et des décharges continuelles de fusiliers, chasseurs et grenadiers maintiennent déserts les étages supérieurs, les toits et les terrasses. Des femmes périssent ainsi, touchées au moment où, de chez elles, elles jetaient des pots de fleurs, des vases et des meubles sur les Français. Parmi elles figurent Ángela Villalpando, une Aragonaise de trente-six ans qui meurt dans la rue Fuencarral ; dans la rue Toledo, les habitantes Catalina Calderón, trente-sept ans, et María Antonia Monroy, quarante-huit ans ; dans la rue Soldado, Teresa Rodríguez Palacios, une femme du peuple de trente-huit ans ; et dans la rue Jacometrezo, la veuve Antonia Rodríguez Flórez. Pour sa part, le commerçant Marías Álvarez, qui canarde au fusil de chasse du haut d’un balcon de la rue Santa Ana, reçoit une balle dans la poitrine. Et, dans sa maison de la rue Toledo, au coin du couvent de la Concepción Jerónima, d’où elle lance des tuiles et des ustensiles de cuisine sur tous les Français qui passent, Segunda López del Postigo a la cuisse gauche traversée par une balle.
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