Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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— Halte au feu ! Ne gaspillons pas les cartouches !

À plat ventre au coin des rues San José et San Bernardo, au bout du mur de clôture de Monteleón, les hommes du groupe de José Fernández Villamil chargent leurs fusils et tirent, rendus sourds par les détonations, les yeux irrités par la fumée de la poudre. Ils sont sortis du verger de Las Maravillas de leur propre initiative, avant le temps fixé, et tiraillent à l’aveuglette en gaspillant leurs munitions. Les Français qui arrivaient à proximité du parc – vingt hommes et un officier qui voulaient pénétrer dans l’enceinte – ont disparu depuis longtemps au bas de la rue, chassés par les tirs, à l’exception de deux corps immobiles qui gisent sur la chaussée, près du couvent, et d’un blessé qui rampe vers la fontaine de Matalobos. L’hôtelier de la place Matute finit par obtenir de ses hommes qu’ils cessent de tirer. Ils se relèvent, déconcertés. Dans la confusion de la première fusillade, ils sont tous sortis dans la rue en contrevenant aux ordres exprès du capitaine Velarde, qui étaient de rester cachés dans le verger du couvent. En réalité, l’escarmouche, dont le feu a été intense, n’a pas duré plus d’une minute ; mais les tirs se sont prolongés un moment, et sans objet, à cause de l’ardeur des volontaires que seuls les avertissements des soldats de la caserne ont empêchés de se lancer dans la rue San Bernardo à la poursuite des Français en fuite.

— Ils courent comme des lapins !

— Nos bons souvenirs à Napoléon, les mosiús !

— Les lâches !… On leur a flanqué la pâtée !

Les portes du parc s’entrouvrent et le capitaine Daoiz, visage fermé, sort et se dirige à grandes enjambées vers Fernández Villamil et ses gens. Il est tête nue et, malgré les épaulettes de sa veste bleue, le sabre et les hautes bottes, sa petite taille n’en imposerait guère, s’il n’y avait l’autorité qui se dégage de son air décidé et du regard furibond qu’il darde sur les civils.

— Ne vous avisez plus de désobéir à mes ordres !… Vous m’entendez ?… Ou vous vous soumettez à la discipline militaire, ou vous rentrez tous chez vous !

L’hôtelier proteste faiblement, approuvé par ses hommes. Ils voulaient juste aider, argumente-t-il.

— Les Français, le coupe Daoiz, le capitaine Goicoechea et ses Volontaires de l’État s’en sont chargés, et très bien. Ici, chacun a sa mission. La vôtre est de rester dans le verger, comme vous l’a dit le capitaine Velarde, jusqu’à ce que sortent les canons.

— Mais puisqu’on les a fait détaler ! Ils ne reviendront pas de sitôt !

— C’était seulement une patrouille perdue. Il en viendra d’autres, je vous en fiche mon billet. Et ça ne sera pas aussi facile de les faire fuir la prochaine fois… Il vous reste des munitions ?

— Un peu, monsieur l’officier.

— Eh bien, ne gâchez plus celles que vous avez. Aujourd’hui, chaque balle vaut une once d’or. Compris ?… Et maintenant, retournez immédiatement à vos postes.

— À vos ordres !

— C’est ça. On verra si c’est vrai. À mes ordres.

Du premier étage de la maison voisine, sur le balcon protégé par les matelas de don Curro García, le jeune Francisco Huertas de Vallejo assiste à la discussion entre l’artilleur et les hommes de Fernández Villamil. Assis par terre, adossé au mur et le fusil entre les jambes, il éprouve une étrange sensation d’euphorie. Pendant l’escarmouche, il a tiré deux des vingt cartouches qu’il avait dans ses poches et, maintenant, il porte à ses lèvres le troisième verre d’anis que le maître de maison vient de lui offrir ainsi qu’à l’ouvrier typographe Gómez Pastrana. Pour fêter, explique-t-il, leur baptême du feu.

— Il a raison, ce capitaine, philosophe don Curro en fumant lentement le reste de son havane. Sans discipline, l’Espagne serait foutue.

Cette fois, Francisco Huertas goûte à peine l’alcool. Du monde arrive de l’autre bout de la rue et appelle, près du couvent de Las Maravillas. Les trois hommes empoignent leurs armes et se lèvent pour regarder du haut du balcon. Les nouveaux arrivants, essoufflés, sont l’étudiant José Gutiérrez, le perruquier Martín de Larrea et son garçon coiffeur Felipe Barrio, qui étaient en avant-poste au coin des rues San José et Fuencarral. Ils ont l’air très pressés.

— Les gabachos ! Il en vient d’autres !… Maintenant, c’est au moins un régiment !

En un clin d’œil, la rue se vide. Le capitaine Daoiz donne trois ou quatre ordres secs et se dirige lentement vers la porte du parc, très calme et le pas assuré. José Gutiérrez et ses compagnons entrent dans le verger du couvent avec le groupe de l’hôtelier Villamil. Aux balcons et aux fenêtres, soldats et civils se baissent, pour se dissimuler du mieux qu’ils peuvent.

— Nous voulions danser ?… Eh bien, voilà la musique qui arrive ! commente don Curro en armant son fusil de chasse après avoir éclusé, le regard un peu trouble, son quatrième verre d’anis.

Au moment où les portes de Monteleón se referment derrière Luis Daoiz, le lieutenant Rafael de Arango, qui surveille le transport des charges de poudre pour les boulets de canon et les fait déposer dans un lieu sûr près de l’entrée, observe que Pedro Velarde va à la rencontre de son supérieur, que tous deux discutent à voix basse et que Daoiz a un hochement de tête affirmatif et résolu en indiquant les quatre canons en position sous le porche. Après quoi, les deux capitaines s’approchent des pièces fraîchement graissées, astiquées et luisantes sur leurs affûts.

— Les militaires, rassemblement ! ordonne Daoiz.

Surpris, Arango, Velarde et les autres officiers, les seize artilleurs et les Volontaires de l’État s’alignent en deux formations, près des canons. Le capitaine Goicoechea et les siens se montrent aussi aux fenêtres. Daoiz avance de trois pas et regarde les hommes presque un par un, impassible. Puis il tire son sabre de son fourreau.

— Jusqu’à présent, dit-il d’une voix haute et claire, tout ce qui s’est produit ici l’a été sous mon entière responsabilité, et j’en répondrai devant mes supérieurs, ma patrie et ma conscience… Pour ce qui va se passer désormais, les choses sont différentes. Celui qui répondra oui à l’appel que je vais lancer ne pourra pas revenir en arrière… Est-ce clair ?

Une pause. Le silence est mortel. On commence à entendre au loin le roulement d’un tambour qui approche. Tous savent que c’est un tambour français.

— Vive le roi Ferdinand VII ! crie Daoiz. Vive la liberté de l’Espagne !

Le lieutenant Arango, naturellement, crie comme les autres. Il sait qu’à partir de cet instant il ne pourra plus alléguer qu’il n’a fait qu’exécuter les ordres, mais l’honneur militaire l’empêche d’agir autrement. Aucun autre, officier ou soldat, n’est resté muet ; deux sonores vivats ont, en réponse, ébranlé la cour. Incapable de se contenir, exalté comme toujours, Pedro Velarde se détache de son rang, tire son épée et la lève pour la croiser avec le sabre de Daoiz.

— Plutôt morts qu’esclaves ! s’écrie-t-il à son tour.

Un troisième officier sort des rangs. C’est le lieutenant Jacinto Ruiz qui, d’un pas que la fièvre rend vacillant, rejoint les deux capitaines, tire également son sabre et en croise la lame avec des deux autres. Soldats et officiers les acclament. Quant à Rafael de Arango, il demeure immobile à sa place, le sabre au fourreau. Résigné. Le jeune homme a la bouche sèche et amère comme s’il avait mâché des grains de poudre. Il se battra, c’est sûr, puisque c’est inévitable. Jusqu’à la mort, comme c’est son devoir. Mais maudit soit le sort qu’il l’a conduit à mourir ici.

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