Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Un jour de colère: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Un jour de colère»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un jour de colère — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Un jour de colère», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Je connais Ramirez de Arellano. Sa femme est Manuela Franco, la sœur de Lucas. Ils ont deux enfants et elle est enceinte d’un troisième… Les pauvres !

— À ce qu’on dit, ils fusillent un tas de gens.

— Et ils vont encore en fusiller plus… Nous, par exemple, s’ils nous attrapent.

— Attention, ils reviennent !

Attaqués par un détachement de dragons qui arrive du Buen Retiro et par une colonne d’infanterie qui avance depuis la promenade des Délices, une douzaine de civils et quatre soldats sur les cinq qui ont quitté la caserne des Gardes espagnoles – le cinquième, Eugenio García Rodríguez, est mort devant la grille du Jardin botanique – se replient en tirant pour se réfugier dans les rues voisines. Commence ainsi une sordide bataille de coins de rues, de porches et d’arcades, dans laquelle les Espagnols finissent par se voir encerclés. C’est de cette manière qu’est capturé Domingo Braña Nalbín, agent du tabac des Douanes royales, au moment où il fuyait vers les murs de Jésus. Trois soldats des Gardes espagnoles qui sont avec lui parviennent à s’échapper de maison en maison, démolissant les cloisons et sautant sur les toits, tandis que le Sévillan Manuel Alonso Albis, dont l’uniforme attire l’attention des Français, est pris en écharpe par un tir qui lui déchiquette une joue ; il laisse son fusil pour dégainer son sabre et est de nouveau frappé à la poitrine par une balle qui l’abat juste sous le mur du fond de l’Hôpital général. Capturé peu après, le muletier Baltasar Ruiz sera fusillé sans tarder dans le fossé d’Atocha. Les autres, poursuivis par les soldats impériaux qui les pourchassent à la baïonnette et les mitraillent avec une pièce d’artillerie pointée pour prendre en enfilade la rue Atocha, se défendent désespérément à l’arme blanche et succombent l’un après l’autre. Celui qui arrive le plus loin est Juan Bautista Coronel, un musicien de cinquante ans né à San Juan du Panama, qui, en courant près de la place Antón Martín, reçoit un éclat de mitraille qui lui arrache une cuisse et l’éventre. D’autres membres de ce groupe, José Juan Bautista Monténégro, le Galicien de Mondoñedo Juan Fernández de Chao et le cordonnier de dix-neuf ans José Peña, acculés et sans munitions, lèvent les mains et se rendent aux Français. Ils seront tous trois fusillés dans l’après-midi sur la côte du Buen Retiro.

À l’Hôpital général, situé au coin de la rue Atocha et de la porte du même nom, où deux mille malades français ont pu éviter ce matin d’être massacrés par la populace, le garçon de salle Serapio Elvira, âgé de dix-neuf ans, vient d’arriver de la rue en amenant un camarade touché par une balle qui lui a fracturé deux côtes pendant qu’ils étaient tous les deux en train de ramasser des blessés sur la place Antón Martín. Laissant son compagnon aux mains d’un chirurgien, Elvira parcourt les couloirs bondés de blessés et de mourants en quête d’un autre garçon qui oserait sortir dans la rue. À ce moment, un infirmier monte en criant l’escalier principal :

— Les gabachos veulent fusiller les prisonniers des cuisines !

Serapio descend en courant, avec d’autres, et trouve en bas un sergent de l’armée impériale qui, avec un peloton de soldats, emmène le marmiton, les cuisiniers et les infirmiers qui, peu de temps auparavant, ont voulu égorger les Français de l’hôpital. Sans prendre le temps de réfléchir, Elvira s’empare d’un tranchoir et se jette sur le sous-officier qui tire son épée et le blesse au visage. Le jeune homme tombe, blessé, les autres soldats dégainent, et tous les cuisiniers – pour la plupart asturiens – se précipitent sur eux comme une meute, rejoints par plusieurs infirmiers de chirurgie qui accourent, alertés par le tumulte. Parmi les Espagnols, outre Serapio Elvira, Francisco de Labra, âgé de dix-neuf ans, est tué, et ses camarades Francisco Blanco Encalada, seize ans, Silvestre Fernández, trente-deux ans, et José Pereira Méndez, vingt-neuf ans, sont blessés, ainsi que le chirurgien José Quiroga, le blanchisseur Patricio Cosmea, le garçon de salle Antonio Amat et l’infirmier Alonso Pérez Blanco – qui mourra de ses blessures quelques jours plus tard. Mais, à eux tous, ils réussissent à faire reculer les Français, qu’ils accablent de coups et de blessures. Le marmiton Vicente Pérez del Valle, un robuste garçon de Cangas, empoigne une broche de rôtissoire et affronte le sous-officier, qui finit par lâcher son sabre et par prendre la fuite avec ses hommes, fort mal en point.

— Ordures de gabachos ! N’y revenez pas !

Mais les Français reviennent, ivres de vengeance. Après avoir demandé de l’aide à l’étage du dessus, le sous-officier agressé – il a maintenant la tête bandée, et la colère l’aveugle – arrive avec un peloton de grenadiers, fait irruption dans les cuisines, baïonnette au canon, et indique tous ceux qui se sont distingués dans la bataille. Ils emmènent ainsi vers le fossé d’Atocha, pieds nus et en chemise, Pérez del Valle, un autre garçon de cuisine et cinq infirmiers de chirurgie. Dans une déclaration ultérieure sur les événements de la journée, un témoin oculaire, le juge Pedro la Hera, attestera qu’« aucun n’est revenu à l’hôpital et l’on n’a plus jamais rien su d’eux ».

Le capitaine Luis Daoiz s’inquiète de la défense du parc d’artillerie. La plupart des gens qui réclamaient des fusils, une fois les portes ouvertes et les armes prises, se sont dispersés dans la ville, prêts à se battre pour leur compte – beaucoup, peu familiers des armes à feu, n’ont emporté que des sabres et des baïonnettes. Daoiz, le capitaine Velarde et les autres officiers ont pu en retenir quelques-uns en les persuadant qu’ils seront plus utiles sur place. Une vive discussion a opposé dans la salle des drapeaux le froid orgueil de Daoiz et l’emportement passionné de Velarde, ce dernier se disant sûr que, dès que les autres casernes sauraient que Monteleón a décidé de se battre, les troupes espagnoles sortiraient dans la rue.

— À quoi cela servira-t-il de nous battre ? demandait un de leurs camarades, le capitaine d’artillerie José Córdoba. Nous sommes quatre pelés.

— Parce que en donnant l’exemple nous en encouragerons d’autres. – Telle a été la réponse optimiste de Velarde. – Aucun militaire qui tient à son honneur ne restera les bras croisés en nous laissant anéantir.

— Tu crois ça ?

— J’y engage ma vie. Ou plutôt la nôtre.

Daoiz le sceptique, toujours prudent et lucide, doute que les choses se passeront ainsi. Il connaît l’état d’apathie et de confusion qui règne dans l’armée, et aussi la lâcheté morale du haut commandement. Il sait parfaitement – il le savait déjà en prenant la décision de livrer les armes au peuple – qu’à l’heure du combat les occupants du parc se battront seuls. Pour l’honneur, un point c’est tout. De plus, peu d’endroits dans Madrid sont aussi mal adaptés à une défense efficace. Monteleón n’est pas une caserne mais une construction civile ou, pire, un conglomérat de plusieurs bâtiments, ancien palais des ducs de Monteleón cédé par Godoy à l’Artillerie : cinq cent mille pieds carrés impossibles à défendre, entourés d’une enceinte qui n’est même pas un mur, aussi haute que fragile, formant un rectangle qui longe les Rondas – les boulevards qui font le tour de la ville – dans sa partie arrière, suit la rue San Bernardo à l’ouest, les rues San Andrés à l’est et San José au sud. L’étendue de l’enceinte, entourée de maisons et de hauteurs qui la surplombent, sans autres positions pour observer l’extérieur que quelques fenêtres au troisième étage du bâtiment principal – celui-ci étant loin du mur de clôture, elles ne permettent de voir qu’un morceau de la rue San José –, fait que seules des sentinelles placées dans les maisons voisines ou dans la rue, à découvert, peuvent guetter d’éventuelles forces ennemies. De plus, à l’exception des Volontaires de l’État et de quelques artilleurs, les gens manquent de discipline et de formation militaire. Pour ne rien arranger, à en croire ce que vient de rapporter le sergent Rosendo de la Lastra, les canons ne disposent que de dix charges de poudre en cartouches, et de vingt autres que l’on prépare en toute hâte ; et si l’on est pourvu en abondance de balles de tous calibres, on n’a ni gargousses ni boîtes de mitraille. Ce tableau étant ce qu’il est, Daoiz sait qu’une victoire est impensable et que toute action ne peut viser qu’à retarder l’issue inéluctable. Dès que l’attaque française aura commencé, le temps que tiendra Monteleón dépendra du degré de désespoir de ses défenseurs.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Un jour de colère»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Un jour de colère» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Arturo Pérez-Reverte - El Sol De Breda
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - La Carta Esférica
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Purity of Blood
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Der Club Dumas
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
Arturo Pérez-Reverte - Un Día De Colera
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Corsarios De Levante
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - El Capitán Alatriste
Arturo Pérez-Reverte
Отзывы о книге «Un jour de colère»

Обсуждение, отзывы о книге «Un jour de colère» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x