Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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— Résistez !… Pour l’Espagne et pour le roi Ferdinand !

Le marquis de Malpica, qui a déchargé sa carabine et ses deux pistolets, empoigne sa machette, quitte l’abri des arcades et se jette dans la mêlée, suivi de son serviteur Olmos et des gens de sa troupe ; mais après quelques pas, il vacille, épouvanté. Rien, dans son passé de militaire, ne l’avait préparé à un spectacle pareil. Des hommes et des femmes, le visage ouvert par les coups de sabres, se retirent de la bataille en titubant, les Français qui tombent crient et se débattent comme des bêtes à l’abattoir et sont égorgés, et de nombreux chevaux éventrés par les navajas errent sans cavalier en piétinant leurs entrailles. Un officier de cuirassiers qui a perdu son casque dans la confusion se fraye un chemin à coups de sabre en éperonnant sa monture, une lueur de démence dans les yeux. Le valet Olmos, la femme à la hache de boucher et Cubas Saldaña se jettent sous les jambes du cheval qui les traîne et les piétine, ce qui n’empêche pas Cubas de planter sa lame dans le ventre du Français. Le cavalier s’effondre, vacillant sur sa selle, et cela suffit pour qu’un des soldats des Gardes wallonnes – le Polonais Lorenz Leleka – l’envoie au sol d’un coup de baïonnette, avant de tomber lui-même, victime d’un coup de sabre sur la nuque. L’acier de la cuirasse du Français résonne en touchant terre, et Malpica, obéissant instinctivement à son sens de l’honneur militaire, lui met sa machette sous les yeux en lui demandant de se rendre. L’autre, hébété, comprend le geste plus qu’il n’entend ce qu’on lui dit, et fait signe que oui ; mais à cet instant la femme s’approche par-derrière, en boitant et couverte de sang, et, d’un coup de hache, fend le crâne du cuirassier jusqu’aux dents.

— Quand donc nos militaires vont-ils venir à notre secours, monsieur le marquis ?

— Ils ne tarderont plus, murmure Malpica, qui ne peut détacher son regard du Français.

De l’autre côté de la porte de Tolède, des trompettes sonnent, le fracas des chevaux au galop s’amplifie, et Malpica, qui reconnaît l’ordre de charger, jette un regard inquiet au-delà de la tuerie qui l’entoure. Une masse compacte d’acier étincelant, casques, cuirasses et sabres, s’écoule sous l’arc de la porte de Tolède. Il comprend alors que, jusqu’à présent, ils n’ont eu affaire qu’à l’avant-garde de la colonne française. La véritable attaque commence maintenant.

Ça ne peut pas durer, pense-t-il.

Le capitaine Luis Daoiz, immobile et songeur dans la cour du parc de Monteleón, entend les cris de la foule qui réclame des armes de l’autre côté de la porte. Il s’efforce d’éviter les regards que lui lancent Pedro Velarde, le lieutenant Arango et les officiers rassemblés à quelques pas de lui, près de l’entrée de la salle des drapeaux. Dans la dernière demi-heure, d’autres bandes sont arrivées devant le parc, et les nouvelles circulent comme une traînée de poudre. Il faudrait être sourd pour ignorer ce qui se passe, car le bruit des tirs s’étend dans toute la ville.

Daoiz sait qu’il n’y a rien à faire. Que le peuple qui se bat dans la rue est seul. Les casernes respecteront les ordres reçus, et nul militaire ne risquera sa carrière ni sa réputation sans instructions du Gouvernement ou des Français, selon la sympathie qu’il éprouve pour un camp ou pour l’autre. Avec Ferdinand VII à Bayonne et la Junte présidée par l’infant don Antonio en pleine confusion et sans autorité, la plupart de ceux qui ont quelque chose à perdre ne se prononceront pas avant de savoir qui sont les vainqueurs et qui sont les vaincus. Voilà pourquoi c’est sans espoir. Seul un soulèvement militaire entraînant toutes les garnisons espagnoles aurait eu des chances de succès ; mais tout a mal tourné, et ce ne sera pas la volonté de quelques-uns qui pourra redresser la situation. Même ouvrir les portes du parc aux gens qui réclament dehors, les armer contre les Français, ne changera pas le cours des événements. Cela ne fera qu’accroître la tuerie. Et puis il y a les ordres, la discipline et tout le reste.

Les ordres. D’un geste machinal, Daoiz tire de sous sa veste la feuille que lui a donnée le colonel Navarro Falcón avant qu’il ne quitte l’état-major de l’Artillerie, la déplie et la relit encore une fois :

Ne prendre à aucun moment d’initiative personnelle sans ordres supérieurs écrits, ni fraterniser avec le peuple, ni montrer la moindre hostilité contre les forces françaises.

Amer, l’artilleur se demande ce que font en ce moment le ministre de la Guerre, le capitaine général, le gouverneur militaire de Madrid, pour se justifier devant Murat. Il lui semble les entendre : la populace et ses basses passions, Votre Altesse. Des égarés, des analphabètes, des agitateurs anglais. Et cetera. Léchant les bottes du Français, malgré l’occupation, le roi prisonnier, le sang qui coule à flots. Du sang espagnol, versé avec ou sans raison – aujourd’hui, la raison est bien la grande absente –, tandis que l’on mitraille le peuple sans défense. Le souvenir de l’incident de la veille à l’auberge de Genieys assaille de nouveau Daoiz en lui causant une honte insupportable. Son honneur blessé le brûle. Ces officiers étrangers insolents, se moquant d’un peuple dans le malheur… Comme il se repent, maintenant, de ne pas s’être battu ! Et comme, à coup sûr, il continuera de s’en repentir demain !

Stupéfait, Daoiz regarde l’ordre à ses pieds. Il n’est pas conscient de l’avoir déchiré, mais la feuille est bien là, froissée, en mille morceaux. Puis, comme s’il s’éveillait d’un mauvais rêve, il observe autour de lui et remarque l’étonnement de Velarde et des autres, les expressions anxieuses des artilleurs et des soldats. Il se sent soudain libéré d’un poids écrasant, et il a presque envie de rire. Il ne se rappelle pas avoir été jamais aussi serein et lucide. Alors il se redresse, vérifie si veste et gilet sont bien boutonnés, tire son sabre du fourreau et le pointe vers la porte.

— Donnez les armes au peuple !… Battons-nous !… Est-ce que ce ne sont pas nos frères ?

Outre le prêtre de Fuencarral que ses paroissiens ont soustrait, blessé, au combat, un autre ecclésiastique se bat à proximité de la Puerta del Sol : il s’appelle don Francisco Gallego Dávila. Chapelain du couvent de l’Encarnación, il s’est jeté dans la rue dès la première heure de la matinée et, après avoir combattu sur l’esplanade du Palais et près du Buen Suceso, il fuit maintenant, fusil à la main, avec un groupe de civils, vers le bas de la rue de la Flor. L’écuyer des Écuries royales Rodrigo Pérez, qui le connaît, le trouve en train d’exhorter les citoyens à prendre les armes pour défendre Dieu, le roi et la patrie.

— Partez d’ici, don Francisco… Vous allez vous faire tuer, et ces choses-là ne font pas partie de votre ministère. Que diront vos bonnes sœurs !

— Il n’y a pas de bonnes sœurs qui tiennent ! Aujourd’hui, mon ministère, je l’exerce dans la rue. Alors joignez-vous à nous ou rentrez vous cacher !

— Je préfère retourner chez moi, si vous me permettez.

— Dans ce cas, que Dieu vous garde, et ne m’embêtez plus.

Impressionnés par sa tonsure, sa soutane et son air décidé, des fuyards se rassemblent autour du prêtre. Parmi eux, le courrier des Postes Pedro Linares, âgé de cinquante-deux ans, qui tient à la main une baïonnette française et porte à la ceinture un pistolet sans munitions, et le cordonnier Pedro Iglesias López, trente ans, habitant rue de l’Olivar, que l’on a vu une demi-heure plus tôt tuer, avec un sabre qui lui appartient, un soldat ennemi à l’angle de la rue Arenal.

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