Pérez-Reverte,Arturo - Un jour de colère

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Dans toute la ville se succèdent des combats qui, parfois, se font individuels. Par exemple, celui que livre, tout seul, en face de la résidence de la duchesse d’Osuna, le marchand de charbon Fernando Girón : à un croisement de rues, il tombe sur un dragon français, le désarçonne d’un coup de gourdin et, après l’avoir frappé à mort, s’empare de son sabre avec lequel il affronte un peloton de grenadiers qui le tuent en le perçant de leurs baïonnettes. Un Majorquin nommé Cristóbal Oliver, ancien soldat des dragons du Roi au service du baron de Benifayó, sort de l’hôtellerie de la rue Peligros où ils logent tous deux et, avec l’épée de cérémonie de son maître pour seule arme, assaille tout Français qui passe à sa portée, en tue un et en blesse deux : il casse sur le dernier la lame de son épée, dont seule la poignée lui reste dans la main, et rentre tranquillement dans son hôtellerie. Les relations des combats enregistreront plus tard dans le détail les faits et gestes de quantités d’anonymes des deux sexes, comme cet homme embusqué au coin de la rue de l’Olivo que les habitants de la rue du Carmen voient de leurs fenêtres, en habit de chasse, guêtres de cuir et cartouchière garnie, tirer l’un après l’autre dix-neuf coups sur les Français jusqu’à ce que, ses munitions épuisées, il jette son fusil, sorte son couteau de chasse et se défende, dos au mur, avant d’être abattu. On n’a jamais su non plus le nom du postillon – connu seulement comme « l’Aragonais » – qui, au coin de la rue de la Ternera, tire avec une escopette chargée de clous de tapissier, à bout portant, sur tout Français qui passe dans la rue. Ni les noms des quatre habitants des bas quartiers qui se battent avec leurs navajas contre des Polonais dans la rue de la Bola. Ni celui de la femme encore jeune qui, à Puerta Cerrada, fait tomber de son cheval à coups de pierres un éclaireur en criant « Rends-toi, chien ! », avant de l’égorger avec son propre sabre. De même, on ne connaîtra jamais le nom du grenadier de la Marine désarmé – déserteur de la caserne ou du détachement de l’enseigne de frégate Esquivel – qui, dans la rue Postas, met à l’abri un groupe de femmes et d’enfants pourchassés par les Français, puis, tombant sur un dragon démonté, l’étrangle à mains nues ; quoique, plus tard, dans la relation des pertes de la journée, figureront les noms de trois soldats qui portaient cet uniforme : Esteban Casales Riera, catalan, Antonio Durán, valencien, et Juan Antonio Cebrián Ruiz, de Murcie.

On gardera en revanche un souvenir précis des neuf maçons qui, au début des affrontements, travaillaient à la réfection de l’église de Santiago : le contremaître de soixante-six ans Miguel Castañeda Antelo, les frères Manuel et Fernando Madrid, Jacinto Candamo, Domingo Méndez, José Amador, Manuel Rubio, Antonio Zambrano et José Reyes Magro. Tous se battent dans la rue Luzón, pris entre la cavalerie française qui arrive par la Puerta del Sol et l’infanterie qui avance par la Calle Mayor et la rue Arenal. Une demi-heure plus tôt, en voyant passer sous leurs échafaudages un peloton de Polonais qui donnait la chasse à des habitants en fuite, les maçons ont attaqué les cavaliers en lançant sur eux tout ce qu’ils avaient sous la main, des tuiles jusqu’aux outils ; après quoi, ils sont descendus, torse nu, ont ouvert les couteaux qu’ils portaient tous et se sont jetés dans la bataille avec la rudesse naïve de leur métier. Maintenant, acculés, pris de tous côtés sous le tir des fusils, ils doivent battre en retraite pour se réfugier dans l’église. Le contremaître Castañeda vient de recevoir une balle dans le ventre qui lui fait plier les genoux et se recroqueviller sur la chaussée, d’où le relève le maçon Manuel Madrid. Soutenant son camarade, Madrid voit que l’église est encore loin et tente de se réfugier sur la place de la Villa ; la malchance veut qu’au passage d’un carrefour une décharge retentisse, des balles claquent contre les murs voisins : Madrid est indemne, mais le malheureux Castañeda a le bras brisé. Ils chutent tous les deux et, tandis que les balles continuent de siffler au-dessus de leurs têtes, Madrid traîne comme il peut son camarade en le tirant par son bras valide pour le mettre à couvert.

— Laisse-moi, mon vieux, murmure faiblement le contremaître. Je suis trop lourd… Laisse-moi et cours… Sauve-toi quand il est encore temps.

— Pas question ! Même si ces enfants de putains de mosiús me font la peau, je ne te lâcherai pas !

— Ça n’en vaut pas la peine… J’ai mon compte.

Un voisin du nom de Juan Corral, qui observe la scène depuis un porche, s’approche en se courbant et, saisissant le blessé par les pieds, aide à le mettre à l’abri. Et ainsi, portant Castañeda à travers la ville pleine de Français, s’aventurant dans des rues désertes et d’autres où l’ennemi tire de loin, Madrid et Corral parviennent à gagner son domicile de la rue Jésus y María où on lui prodigue les premiers soins. Transporté les jours suivants à l’Hôpital général, le contremaître vivra encore trois ans avant de mourir des suites de ses blessures.

Les autres maçons du chantier de Santiago connaissent un sort plus immédiat et plus tragique. Réfugiés dans l’église, ils se voient bientôt assaillis par un peloton de fusiliers qui veulent venger leurs camarades polonais. Jacinto Candamo tente de résister et poignarde un premier Français qui s’approche, après quoi il est massacré à coups de crosses et laissé pour mort avec sept blessures. Fernando Madrid, José Amador, Manuel Rubio, José Reyes, Antonio Zambrano et Domingo Méndez sont ligotés et emmenés sous les coups et les insultes. Tous les six feront partie des hommes exécutés le lendemain au petit matin sur la colline du Príncipe Pío.

— Vive l’Espagne ! Vive le roi ! Sus aux Français !

À la porte de Tolède, sous les jambes des chevaux et les sabres des cuirassiers français, la populace des bas quartiers de Madrid combat furieusement, avec la férocité d’individus qui n’ont rien à perdre, la haine insensée de ceux qui n’ont envie que de vengeance et de sang. Dès que les premiers cavaliers sont passés sous l’arc et se sont heurtés à la barricade, une foule d’hommes et de femmes a sauté sur eux, poitrine découverte, à coups de gourdins, de couteaux, de pierres, de piques, de ciseaux, d’aiguilles d’alfatiers et de tous les outils qui peuvent servir d’armes, tandis que des toits, des fenêtres et des balcons voisins éclatait un tir nourri de carabines et de fusils de chasse ou de guerre. Pris par surprise, les premiers cuirassiers rompent leur formation, se bousculent, sabrent leurs assaillants, essayent de reculer ou éperonnent leurs montures pour sauter les obstacles ; mais la meute des civils vociférant tranche les rênes, poignarde les chevaux, se hisse sur les croupes, désarçonne les cavaliers gênés par leurs casques et leurs cuirasses d’acier, et une fois ceux-ci à terre, glisse ses énormes navajas dans les jointures et les gorgerins.

— Pas de pitié !… Ne laissez pas un Français vivant !

La tuerie s’étend au-delà de la porte et de la barricade, à mesure que grossit le flot des cavaliers qui piétinent la foule et tentent de se frayer un passage vers la rue Toledo. Vient alors le tour des femmes postées aux fenêtres avec leurs chaudrons d’huile et d’eau bouillantes qui font se cabrer les chevaux et tomber les cavaliers brûlés, dont les hurlements cessent quand des bandes de civils se précipitent sur eux, les tuent et les mettent sauvagement en pièces. D’autres jettent des pots de fleurs, des bouteilles et des meubles. Les balles des tireurs – le dragon de Lusitanie et les Gardes wallonnes ont l’œil sûr – font des trous dans les casques et les cuirasses, et chaque fois qu’un Français pique des éperons et se lance au galop en direction de Puerta Cerrada, des voyous de bordel, des filles de taverne, d’honnêtes mères de famille et de bons bourgeois, se laissant piétiner par les sabots des chevaux et traîner par terre sans lâcher la selle ou la courte queue de l’animal, unissent leurs efforts pour faire tomber le cavalier, le frapper avec ce qu’ils ont en main, lui arracher sa cuirasse et l’étriper. María Delgado Ramírez, âgée de quarante ans, mariée, affronte un cavalier français avec une faucille et reçoit une balle qui lui brise le fémur droit. Une balle traverse la bouche de María Gómez Carrasco, et un coup de sabre tue Ana María Guttiérez, quarante-neuf ans, habitant La Ribera de Curtidores. Près d’elle est blessé Maríano Córdova, âgé de vingt ans, natif d’Arequipa au Pérou, un bagnard du pont de Toledo qui s’est échappé ce matin pour rejoindre les combattants. María Ramos y Ramos, une femme du peuple de vingt-six ans, célibataire, qui vit rue de l’Estudio, reçoit un coup de sabre qui lui fend une épaule au moment où, une broche à rôtir à la main, elle essaye de faire choir un cuirassier de son cheval. Près d’elle tombent l’aide-maçon Antonio González López – un traîne-misère, marié, deux enfants –, le charbonnier galicien Pedro Real González, José Meléndez Moteño et Manuel García, deux hommes du peuple domiciliés rue de la Paloma. La poissonnière Benita Sandoval Sánchez, vingt-huit ans, qui se bat au côté de son mari Juan Gómez, crie « cochons de gabachos ! », s’agrippe à un cheval et lui plante ses ciseaux à vider le poisson dans le col, faisant s’écrouler monture et cavalier ; et avant que le Français ne puisse se relever, elle le poignarde au visage et dans les yeux, se retournant ensuite contre d’autres qui arrivent. Près d’elle, couteaux à la main et couverts de sang français, luttent Miguel Cubas Saldaña, un charpentier de Lavapiés, et ses amis le blanchisseur Manuel de la Oliva et le vitrier Francisco López Silva. Un autre, le journalier Juan Patiño, se traîne au sol, les tripes à l’air, en essayant d’esquiver les jambes des chevaux.

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