Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Qu'est-ce qu'il y a comme dessert ?

Après le dîner, je laissai dans la galerie une Isabella méditative macérer dans ses doutes et ses inquiétudes et montai à mon bureau. Je sortis la photo de Diego Marlasca prêtée par Salvador et la posai sous la lampe. Puis je jetai un œil sur la petite forteresse de blocs, notes et carnets que j'avais accumulés pour le patron. J'avais encore dans mes mains la sensation de froid produite par les couverts de Diego Marlasca, et je n'eus pas de peine à l'imaginer assis là, en train de contempler la même vue sur les toits de la Ribera. Je pris une page au hasard et commençai à lire. Je reconnaissais les mots et les phrases car je les avais écrits, mais l'esprit trouble qui les alimentait m'apparaissait plus lointain que jamais. Je laissai tomber la feuille par terre et levai les yeux pour rencontrer mon reflet sur la vitre de la fenêtre, celui d'un étranger se détachant sur les ténèbres bleues qui ensevelissaient la ville. Je compris que je ne pourrais pas travailler cette nuit-là, serais incapable de tracer un seul paragraphe cohérent pour le patron. J'éteignis la lampe de bureau et restai assis dans la pénombre : j'écoutais le vent griffer les fenêtres et j'imaginais Diego Marlasca se précipitant en flammes dans l'eau du bassin, tandis que les dernières bulles d'air s'échappaient de ses lèvres et que le liquide glacé envahissait ses poumons.

Je me réveillai à l'aube, le corps endolori, coincé dans le fauteuil du bureau. Je me levai et entendis grincer deux ou trois engrenages de mon anatomie. Je me traînai à la fenêtre et l'ouvris toute grande. Les terrasses de la vieille ville luisaient de givre et un ciel pourpre se rassemblait au-dessus de Barcelone. Au son des cloches de Santa María del Mar, une nuée d'ailes noires prit son vol depuis un pigeonnier. Un vent froid et coupant apporta l'odeur des quais et des cendres de charbon répandues par les cheminées du quartier.

Je descendis au premier étage et allai à la cuisine pour préparer du café. Je jetai un coup d'œil dans le placard et restai stupéfait. Depuis qu'Isabella vivait chez moi, mes réserves ressemblaient au magasin Quílez de la Rambla de Catalunya. Parmi la prolifération de produits exotiques importés de l'épicerie du père d'Isabella, j'avisai une boîte en fer-blanc de biscuits anglais enrobés de chocolat et décidai d'y goûter. Une demi-heure plus tard, quand mes veines commencèrent à pomper le sucre et la caféine, mon cerveau se mit en marche et l'idée géniale me vint de débuter la journée en me compliquant encore un peu plus l'existence – à supposer que ce soit possible. Dès l'ouverture des magasins, je rendrais visite à la boutique d'articles de magie et de prestidigitation de la rue Princesa.

— Que faites-vous debout à cette heure ?

La voix de ma conscience, Isabella, m'observait sur le pas de la porte.

— Je mange des biscuits.

Elle s'assit à la table et se servit du café. Elle avait l'aspect de quelqu'un qui n'a pas fermé l'œil de la nuit.

— Mon père assure que c'est la marque préférée de la reine mère.

— Elle est aussi superbe qu'elle.

Isabella prit un biscuit et le mordilla d'un air absent.

— As-tu réfléchi à ce que tu vas faire ? En ce qui concerne Sempere…

Elle me lança un regard venimeux.

— Et vous, qu'est-ce que vous allez faire aujourd'hui ? Encore des embrouilles, j'en suis sûre.

— Quelques rendez-vous.

— Bon.

— Ça veut dire quoi ce « bon » : approbation ou réprobation ?

Isabella posa sa tasse sur la table et me fit face, affichant sa tête de juge d'instruction.

— Pourquoi ne parlez-vous jamais de ce que vous fabriquez avec ce type, le patron ?

— Entre autres raisons, pour ton bien.

— Pour mon bien. Naturellement. Idiote que je suis ! À propos, j'ai oublié de vous prévenir que votre ami l'inspecteur est passé hier.

— Grandes ? Il était seul ?

— Non. Il était accompagné de deux armoires à glace avec des gueules de chiens hargneux.

À l'idée de Marcos et Castelo à ma porte, mon estomac se noua.

— Et que voulait Grandes ?

— Il ne l'a pas dit.

— Qu'a-t-il dit, alors ?

— Il m'a demandé qui j'étais.

— Et qu'est-ce que tu as répondu ?

— Que j'étais votre maîtresse.

— Charmant.

— En tout cas, ça a eu l'air de beaucoup réjouir un des deux costauds.

Isabella prit un autre biscuit et le dévora à pleines dents. Devant mon air courroucé, elle cessa immédiatement de mastiquer.

— Il ne fallait pas ? demanda-t-elle en projetant un nuage de miettes.

32.

Un doigt de lumière vaporeuse tombait du manteau de nuages et enflammait la peinture rouge de la façade du magasin d'articles de magie de la rue Princesa. La devanture était protégée par une marquise en bois ouvragé. Derrière la porte à carreaux, on entrevoyait difficilement un intérieur sombre, garni de rideaux en velours noir qui entouraient des vitrines exhibant des masques et des colifichets vaguement victoriens, des jeux de cartes truqués et des fausses dagues, des livres de magie et des flacons en cristal poli contenant un arc-en-ciel de liqueurs étiquetées en latin et probablement embouteillées à Albacete. Le timbre de l'entrée annonça ma présence. Dans le fond, le comptoir était désert. J'attendis quelques secondes en examinant la collection de curiosités de ce bazar. J'en étais à chercher en vain mon visage dans un miroir qui reflétait tout le magasin sauf moi, quand j'aperçus du coin de l'œil une silhouette menue qui écartait le rideau de l'arrière-boutique.

— Un truc intéressant, n'est-ce pas ? lança le petit homme aux cheveux gris et au regard pénétrant.

Je confirmai.

— Comment ça marche ?

— Je l'ignore. Il m'est arrivé voici quelques jours d'un fabricant de miroirs truqués d'Istanbul. L'inventeur appelle ça une inversion réfractaire.

— Ça vous rappelle que tout n'est qu'apparence, fis-je remarquer.

— Sauf la magie. En quoi puis-je vous aider, monsieur ?

— Vous êtes M. Damián Roures ?

Le petit homme acquiesça lentement, sans sourciller. Se dessina sur ses lèvres une mimique enjouée qui, comme son miroir, n'était pas ce qu'elle paraissait être : le regard était froid et méfiant.

— On m'a recommandé votre magasin.

— Puis-je vous demander le nom de cette aimable personne ?

— Ricardo Salvador.

Le sourire forcé disparut.

— Je ne savais pas qu'il était toujours vivant. Je ne l'ai pas vu depuis vingt ans.

— Et Irene Sabino ?

Roures soupira en hochant tristement la tête. Il contourna le comptoir et alla à la porte. Il accrocha le panneau « fermé » et tourna la clef.

— Qui êtes-vous ?

— Mon nom est Martín. J'essaye d'éclaircir les circonstances qui ont entouré la mort de M. Diego Marlasca, que vous avez connu.

— Pour moi, elles ont été éclaircies voici des années. M. Marlasca s'est suicidé.

— J'avais d'autres idées sur le sujet.

— J'ignore ce qu'a pu vous raconter ce policier. Le ressentiment affecte la mémoire, monsieur… Martín. Salvador, en son temps, a essayé de vendre l'idée d'une conspiration dont il n'avait aucune preuve. Tout le monde savait qu'il réchauffait le lit de la veuve Marlasca et qu'il prétendait s'ériger en héros de la situation. Comme on pouvait s'y attendre, ses supérieurs l'ont rappelé à l'ordre et expulsé de la police.

— Il croit qu'on a voulu dissimuler la vérité.

Roures rit.

— La vérité… Ne me faites pas rigoler. Ce qu'on a voulu dissimuler, c'est le scandale. Le cabinet d'avocats Valera & Marlasca trempait dans tout ce qui se mijotait dans les marmites de cette ville. Personne n'avait intérêt à soulever le couvercle d'une affaire comme celle-là.

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