Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Dans ton cas, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Tu t'es regardé dernièrement dans un miroir ?

— Ça, c'est votre spécialité, don Pedro.

— Il y a des gens à la morgue de l'Hôpital central qui ont meilleure mine que toi. Allons, habille-toi.

— Pourquoi ?

— Parce que je te le dis. On va se promener.

Vidal ignora mon refus et mes protestations. Il me traîna jusqu'à la voiture qui attendait sur le Paseo del Born et fit signe à Manuel de démarrer.

— Où allons-nous ? demandai-je.

— Surprise.

Nous traversâmes Barcelone jusqu'au bas de l'avenue de Pedralbes et commençâmes l'ascension de la colline. Quelques minutes plus tard, nous étions en vue de la villa Helius, dont toutes les fenêtres étaient éclairées, projetant un flot d'or incandescent sur le crépuscule. Vidal ne desserrait pas les dents et me souriait d'un air mystérieux. Arrivés devant la maison, il me fit signe de le suivre et me guida jusqu'au grand salon. Un groupe de personnes attendait là et, à mon apparition, elles applaudirent. Je reconnus M. Basilio, Cristina, Sempere père et fils, mon ancienne institutrice Mme Mariana, quelques-uns des auteurs qui publiaient comme moi chez Barrido & Escobillas et avec qui je m'étais lié d'amitié, Manuel, qui s'était joint aux autres, et un certain nombre de conquêtes de Vidal. Don Pedro me tendit une coupe de champagne et sourit.

— Heureux vingt-huitième anniversaire, David !

J'avais oublié.

À la fin du dîner, je m'excusai un instant et sortis dans le jardin pour prendre l'air. Un ciel constellé tendait un voile d'argent au-dessus des arbres. Une minute à peine s'était écoulée quand un bruit de pas résonna. Je me trouvai face à la dernière personne que je m'attendais à voir à cet instant, Cristina Sagnier. Elle me sourit, paraissant désireuse de se faire pardonner cette intrusion.

— Pedro ne sait pas que je suis sortie pour vous parler, déclara-t-elle.

Je remarquai que le « don » avait disparu, mais je feignis de ne pas m'en apercevoir.

— J'aimerais vous parler, David. Mais pas ici, ni maintenant.

Même la pénombre du jardin ne put masquer ma surprise.

— Pouvons-nous nous voir demain, quelque part ? reprit-elle. Je vous promets de ne pas vous voler trop de temps.

— À une condition, répondis-je. C'est que vous cessiez de me voussoyer. Les anniversaires vieillissent déjà suffisamment.

Cristina sourit.

— D'accord. Je vous tutoie et vous me tutoyez.

— Le tutoiement est une de mes spécialités. Où veux-tu que nous nous rencontrions ?

— Est-ce possible chez toi ? Je ne veux pas qu'on nous voie ni que Pedro sache que je t'ai parlé.

— Comme tu voudras…

Cristina sourit, soulagée.

— Merci. À demain, alors ? Dans l'après-midi ?

— Quand tu voudras. Tu sais où j'habite ?

— Mon père le sait.

Elle se pencha légèrement et posa un baiser sur ma joue.

— Bon anniversaire, David.

Avant que je n'aie rien pu ajouter, elle s'était évanouie dans le jardin. Quand je rentrai, elle était partie. Vidal me lança un coup d'œil froid depuis l'autre bout du salon, et me sourit seulement après s'être rendu compte que je l'avais vu.

Une heure plus tard, Manuel, avec l'accord de Vidal, me raccompagna chez moi dans l'Hispano-Suiza. Je m'assis à côté de lui comme j'en avais l'habitude lorsque nous étions seuls, qu'il en profitait pour m'expliquer certains trucs de la conduite d'une automobile et me laissait même, à l'insu de Vidal, prendre un moment le volant. Cette nuit-là, le chauffeur était plus taciturne qu'à l'ordinaire et ne desserra pas les lèvres avant que nous soyons arrivés dans le centre de la ville. Il avait maigri depuis la dernière fois que je l'avais croisé et j'eus l'impression que l'âge commençait à lui présenter sa facture.

— Vous avez un souci, Manuel ? demandai-je.

Le chauffeur haussa les épaules.

— Rien d'important, monsieur Martín.

— Si quelque chose vous préoccupe…

— Des vétilles de santé. Arrivé à un certain âge, on a un tas de petits ennuis, vous savez bien. Mais ce n'est pas ça l'important. L'important, c'est ma fille.

Je me bornai à hocher la tête.

— Je suis sûr que vous avez de l'affection pour elle, monsieur Martín, poursuivit-il. Pour ma Cristina. Un père devine ces choses.

J'acquiesçai de nouveau, en silence. Nous n'échangeâmes plus une parole jusqu'à ce que Manuel arrête la voiture au bas de la rue Flassaders, me tende la main et me souhaite de nouveau un heureux anniversaire.

— S'il m'arrivait un pépin, déclara-t-il alors, vous l'aideriez, n'est-ce pas, monsieur Martín ? Vous feriez ça pour moi ?

— Naturellement, Manuel. Mais que peut-il vous arriver ?

Le chauffeur sourit et me souhaita bonne nuit. Il remonta dans la voiture et s'éloigna lentement. Je n'en eus pas la certitude absolue, mais j'aurais juré qu'après un trajet presque silencieux il parlait à présent tout seul.

11.

Je passai toute la matinée à tourner dans la maison pour la rendre présentable, ranger, aérer, nettoyer des objets et des recoins dont je ne me rappelais pas l'existence. Je descendis en courant chez un fleuriste du marché et, quand je remontai chargé de bouquets, je me rendis compte que j'ignorais où j'avais caché les vases susceptibles de les recevoir. Je m'habillai comme si j'allais à un entretien d'embauche. J'essayai des paroles et des formules de bienvenue que je trouvai ridicules. Je me regardai dans le miroir et constatai que Vidal avait raison : j'avais l'aspect d'un vampire. Finalement je m'assis dans un fauteuil de la galerie pour attendre, un livre dans les mains. En deux heures, je ne dépassai pas la première page. Puis, à quatre heures précises de l'après-midi, j'entendis les pas de Cristina sur les marches et me levai d'un bond. Quand elle frappa à la porte, j'étais déjà derrière celle-ci depuis une éternité.

— Bonjour, David. Je tombe mal ?

— Non, non. Au contraire. Entre, je t'en prie.

Cristina sourit poliment et pénétra dans le vestibule. Je la guidai jusqu'au salon de lecture de la galerie et la priai de s'asseoir. Elle promena longuement son regard autour d'elle.

— C'est un endroit vraiment très original. Pedro m'avait prévenu que tu habitais un hôtel particulier.

— Il préfère l'adjectif « lugubre », niais je suppose que c'est une question de vocabulaire.

— Je peux te demander pourquoi tu as choisi ce lieu ? C'est une maison bien grande pour quelqu'un qui vit seul.

Quelqu'un qui vit seul, pensai-je. On finit par devenir tel que nous considèrent ceux que l'on désire.

— Tu veux la vérité ? demandai-je. La vérité, c'est que je me suis installé ici parce que pendant des années j'ai vu cette maison tous les jours en allant au journal et en en revenant. Elle était toujours close et je me suis mis à penser qu'elle m'attendait. J'ai fini par rêver, littéralement, qu'un jour j'y habiterais. Et c'est ce qui s'est passé.

— Tous tes rêves deviennent-ils réalité, David ?

Ce ton ironique me rappelait trop Vidal.

— Non. Celui-là est le seul. Mais tu voulais me parler de quelque chose, et je te raconte là des histoires qui n'ont sûrement pas d'intérêt pour toi.

Le ton de ma voix m'apparaissait plus défensif que je ne l'aurais aimé. J'avais tellement désiré sa présence que, maintenant qu'elle était là, il m'arrivait la même chose qu'avec les fleurs : une fois que je les avais eues en main, je n'avais plus su où les disposer.

— Je voulais te parler de Pedro, commença Cristina.

— Ah !

— Tu es son meilleur ami. Tu le connais. Il parle de toi comme d'un fils. Il t'aime comme il n'aime personne. Tu le sais.

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