Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– Comme ça, en toutes lettres, non, mais elle a eu un de ces sourires en coin, vous voyez ce que je veux dire, pour annoncer qu'elle vous attendait vendredi après-midi. Nous, on s'est bornés à additionner deux et deux.
– Bea... murmurai-je.
– Ergo, elle existe, triompha Fermín.
– Oui, mais ce n'est pas ma petite amie.
– Alors je ne sais pas ce que vous attendez qu'elle le devienne.
– C'est la sœur de Tomás Aguilar.
– Votre ami l'inventeur ?
Je fis signe que oui.
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Ville d'ombres
– Raison de plus. Même si elle était l'amie de Gil Robles, qu'est-ce que ça peut faire ? Elle est formidable. Moi, à votre place, je n'hésiterais pas.
– Bea est fiancée. Avec un aspirant qui fait son service militaire.
Fermín soupira, contrarié.
– Ah ! l'armée, fléau et refuge tribal du corporatisme simiesque. Tant mieux : vous pourrez lui poser des cornes sans remords, à cet individu.
– Vous délirez, Fermín. Bea se mariera dès que l'aspirant aura terminé son service.
Fermín eut un sourire rusé.
– Eh bien, pensez-en ce que vous voulez, moi j'ai comme l'impression qu'elle ne l'épousera pas.
– Qu'est-ce que vous en savez ?
– J'en sais plus que vous sur les femmes et sur le monde. Comme nous l'enseigne Freud, la femme désire l'opposé de ce qu'elle pense ou déclare, ce qui, à bien y regarder, n'est pas si terrible, car l'homme, comme nous l'enseigne monsieur de La Palice, obéit, au contraire, aux injonctions de son appareil génital ou digestif.
– Laissez tomber les discours, Fermín, vos ficelles sont trop grosses. Si vous avez quelque chose à dire, synthétisez.
– Eh bien, pour aller à l'essentiel : elle n'avait pas une tête à se marier avec le troufion.
– Ah non. Et quelle tête elle avait, alors ?
Fermín se pencha vers moi d'un air confidentiel.
– La tête de quelqu'un qui est gravement atteint, asséna-t-il, mystérieux. Et notez bien que je le comme un compliment.
Comme toujours, Fermín était dans le vrai.
Vaincu, je décidai de lui renvoyer la balle.
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L’ombre du vent
– A propos de personnes gravement atteintes, parlez-moi donc de Bernarda. Vous l'avez embrassée, ou non ?
– Ne m'offensez pas, Daniel. Je vous rappelle que vous vous adressez à un professionnel de la séduction, et le baiser c'est bon pour les amateurs et les dilettantes en pantoufles. La femme se conquiert petit à petit. Tout est affaire de psychologie, comme dans une bonne passe de torero.
– Dites plutôt qu'elle vous a envoyé promener.
– On n'envoie pas promener Fermín Romero de Torres. Le problème, c'est que l'homme, pour en revenir à Freud et utiliser une métaphore, fonctionne comme une ampoule électrique : il s'allume d'un coup et refroidit aussi vite. La femme, elle, c'est scientifiquement prouvé, s'échauffe comme une casserole, vous comprenez ? Peu à peu, à feu lent, comme la bonne fricassée. Mais quand elle est enfin chaude, personne ne peut plus l'arrêter. Comme les hauts-fourneaux de Biscaye.
Je soupesai les théories thermodynamiques de Fermín.
– Et c'est ce que vous faites avec Bernarda ?
Vous mettez la casserole sur le feu ?
Fermín me fit un clin d'œil.
– Cette femme est un volcan au bord de l'éruption, avec une libido de magma en fusion et un cœur de sainte – dit-il en se passant la langue sur les lèvres. Pour établir un parallèle crédible, elle me rappelle ma petite mulâtresse de La Havane, qui pratiquait fort dévotement les rites afro-cubains.
Mais vu qu'au fond je suis un gentleman comme on n'en fait plus, je n'en ai pas profité et me suis contenté d'un baiser sur la joue. Je ne suis pas pressé, vous comprenez ? Les bonnes choses se font toujours attendre. Il y a des rustres qui s'imaginent que s'ils 177
Ville d'ombres
mettent la main au cul d'une femme et qu'elle ne proteste pas, l'affaire est dans le sac. Ce sont des ignares. Le cœur de la femme est un labyrinthe de subtilités qui défie l'esprit grossier du mâle à l'affût.
Si vous voulez vraiment posséder une femme, il faut d'abord penser comme elle, et la première chose à faire est de conquérir son âme. Le reste, le réduit douillet et chaud qui vous fait perdre les sens et la vertu, vous est donné de surcroît.
J'applaudis solennellement cette harangue.
– Fermín, vous êtes un poète.
– Non, je suis comme Ortega y Gasset, un pragmatique, car la poésie ment, même si elle le fait joliment, et ce que j'affirme est plus vrai que le pain à la tomate. Comme disait le maître, montrez-moi un don Juan et je vous prouverai que c'est un pédé déguisé. Ce qui compte pour moi, c'est la permanence, la pérennité. Je vous prends à témoin : je ferai de Bernarda une femme, sinon honnête, car elle l'est déjà, du moins heureuse.
Je lui adressai un sourire approbateur. Son enthousiasme était contagieux et sa prosodie invincible.
– Prenez bien soin d'elle, Fermín. Bernarda a trop de cœur et elle a connu trop de déceptions.
– Vous croyez que je ne m'en rends pas compte ?
Allons donc, c'est comme si elle portait sur le front la médaille des veuves de guerre. Puisque je vous dis que j’en connais un bout, sur les vacheries de la vie : et cette femme, je la comblerai de bonheur, même si ça doit être la dernière chose que je ferai en ce monde.
– Promis ?
Il me tendit la main avec la superbe d'un chevalier du Temple. Je la serrai.
– Parole de Fermín Romero de Torres.
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Le temps dans la boutique passa lentement, avec juste quelques flâneurs. Au vu de la situation, je suggérai à Fermín de prendre son après-midi.
– Allez donc chercher Bernarda et emmenez-la au cinéma ou faire du lèche-vitrines rue Puertaferrisa bras dessus, bras dessous, elle adore ça.
Fermín s'empressa de me prendre au mot et courut se faire beau dans l'arrière-boutique, où il gardait toujours un costume de rechange impeccable et toutes sortes d'eaux de Cologne et de pommades dans un nécessaire que lui eût envié la célèbre cantatrice Concha Piquer. Quand il en ressortit, il ressemblait à un jeune premier de films de série B, avec trente kilos de moins. Il portait un complet qui avait appartenu à mon père et un feutre trop grand de deux tailles, problème qu'il résolvait en y fourrant du papier journal.
– Parfait, Fermín. Avant que vous partiez... je voudrais vous demander un service.
– C'est comme si c'était fait. Commandez, je suis ici pour obéir.
– Mais je veux que tout ceci reste entre nous.
Pas un mot à mon père, d'accord ?
Il sourit d'une oreille à l'autre.
– Ah ! garnement. Ça concerne cette fille époustouflante, pas vrai ?
– Non. Il s'agit d'une enquête et d'une affaire compliquée. C'est dans vos cordes, non ?
– Ah ! bon, mais les histoires de filles aussi, c'est mes cordes. Je vous dis cela au cas où vous auriez besoin un jour d'un conseil technique, vous comprenez. Vous pouvez me faire confiance, comme au médecin . Sans faire de manières.
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Ville d'ombres
– Je m'en souviendrai. Pour l’heure, j'ai besoin de savoir à qui appartient une boîte postale de la Poste centrale de la rue Layetana. Numéro 2321. Et si possible, qui prend le courrier adressé là. Vous croyez que vous pourrez m'aider ?
Fermín nota le numéro sur son cou-de-pied, sous la chaussette, au stylo.
– C'est du gâteau. Il n'y a pas d'organisme officiel qui me résiste. Donnez-moi quelques jours, et je vous livrerai un rapport détaillé.
– Et pas un mot à mon père, hein ?
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