Carlos Zafón - L'ombre du vent
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emportée.
Je
me
souviens
encore
des
gémissements du muet, le jour où nous l'avons enterrée au cimetière de Pueblo Nuevo.
Isaac se réfugia dans un profond silence. Je n'osais même pas respirer. Après un temps, il releva les yeux et me sourit.
– Je vous parle de choses qui remontent à cinquante-cinq ans, et ça ne devrait plus rien me faire. Mais pour être sincère, je me souviens d'elle chaque jour, des promenades que nous faisions jusqu'aux vestiges de l'Exposition universelle de L’ombre du vent
100
1888, et de la manière dont elle se moquait de moi quand je lui lisais les poèmes écrits dans l'arrière-boutique de la charcuterie-épicerie de mon oncle Leopoldo. Je me rappelle même le visage d'une gitane qui nous a lu les lignes de la main sur la plage du Bogatell et nous a annoncé que nous resterions ensemble toute notre vie. A sa manière, elle ne mentait pas. Que puis-je vous dire ? Eh bien oui, je crois que Nuria se souvient de cet homme, même si elle ne l'avoue pas. Et la vérité, c'est que je ne le pardonnerai jamais à Carax. Vous, vous êtes encore jeune, mais je sais, moi, combien ces choses font souffrir. Si vous voulez mon opinion, Carax était un voleur de cœurs, et il a emporté celui de ma fille dans la tombe ou en enfer. Je vous demande seulement une faveur, si vous la rencontrez et si vous parlez avec elle : vous me direz comment elle va. Voyez si elle est heureuse. Et si elle a pardonné à son père.
Peu avant l'aube, à la seule lumière d'une lampe à huile, je pénétrai de nouveau dans le Cimetière des Livres Oubliés. Ce faisant, j'imaginais la fille d'Isaac parcourant
ces
mêmes
couloirs
obscurs
et
interminables avec une détermination pareille à celle qui me guidait : sauver le livre. Au début, je crus que je me souvenais de la route que j'avais suivie lors de ma première visite ma main dans celle de mon père, mais je compris vite que les détours du labyrinthe se perdaient en volutes qui défiaient toute mémoire.
Trois fois je tentai de suivre un trajet que je croyais me rappeler, et trois fois le labyrinthe me ramena à mon point de départ. Isaac m'y pendait, un sourire aux lèvres.
– Vous pensez venir le reprendre un jour ?
questionna-t-il
Trompeuses apparences
101
– Bien sûr.
– Dans ce cas, vous devriez peut-être employer une petite ruse.
– Une ruse ?
– Jeune homme, vous êtes un peu dur de la comprenette, non ? Souvenez-vous du Minotaure.
Je mis quelques secondes à comprendre sa suggestion. Isaac sortit un vieux canif de sa poche et me le tendit.
– Gravez une petite marque à chaque tournant, une encoche que vous serez seul à connaître. La boiserie est ancienne, et elle a tant de griffures et de stries que personne ne s'en apercevra, à moins de savoir ce qu'il cherche...
Je suivis son conseil et entrai derechef dans le cœur de la structure. Chaque fois que mon chemin tournait, je m'arrêtais pour marquer d'un C et d'un X
les rayons du corridor que j'empruntais. Vingt minutes plus tard, j'étais complètement perdu dans les entrailles de la tour, et l'endroit où j'allais enfouir le roman se révéla à moi par hasard. J'aperçus sur ma droite une rangée de volumes traitant des biens inaliénables, dus à la plume du célèbre Jovellanos. A mes yeux d'adolescent, semblable camouflage devait dissuader les esprits les Plus retors. J'en sortis plusieurs et inspectai la seconde rangée cachée derrière ces remparts de prose granitique. Dans des nuages de poussière, diverses comédies de Moratin et un superbe Curial & Güelfa alternaient avec le Tractatus theologico-politicus de Spinoza. En guise d'ultime pied de nez, je choisis de faire reposer le Carax entre un annuaire de 1901 des jugements des tribunaux civils de Gerona et une collection de romans de Juan Valera. Pour gagner de l'espace, je décidai d'emporter le livre de poésies du Siècle d'or qui les séparait, et glissai L'Ombre du Vent à sa place.
L’ombre du vent
102
J'adressai un clin d'œil d'adieu au roman et remis devant lui l'anthologie de Jovellanos, formant rempart.
Sans plus de cérémonie, je repartis en me fiant aux repères laissés à l'aller. Tandis que je traversais des tunnels entiers de livres dans l'obscurité, je ne pus éviter une sensation de tristesse et de découragement. Je pensais que si j'avais découvert tout un univers dans un seul livre inconnu au sein de cette nécropole infinie, des dizaines de milliers resteraient inexplorés, à jamais oubliés. Je me sentis entouré de millions de pages abandonnées, d'univers et d'âmes sans maître, qui restaient plongés dans un océan de ténèbres pendant que le monde qui palpitait au-dehors perdait la mémoire sans s'en rendre compte, jour après jour, se croyant plus sage à mesure qu'il oubliait.
Les premières lueurs du matin pointaient quand je revins à l'appartement de la rue Santa Ana. J'ouvris la porte en silence et me faufilai sans allumer de lampe. De l'entrée, je pouvais voir la salle à manger au fond du couloir, la table encore mise pour la fête.
Le gâteau était là, intact, et la vaisselle attendait le dîner. La silhouette de mon père se découpait, immobile, dans le gros fauteuil tourné vers la fenêtre.
Il était éveillé et portait toujours son costume du dimanche. Des volutes de fumée montaient lentement de la cigarette qu'il tenait entre l'index et le majeur, comme un stylo. Cela faisait des années que je n'avais pas vu mon père fumer.
– Bonjour, murmura-t-il en éteignant sa cigarette dans un cendrier débordant de mégots à demi consumés.
Trompeuses apparences
103
Je le contemplai sans savoir que dire. A contre-jour, son regard était invisible.
– Clara a appelé plusieurs fois cette nuit, deux heures après ton départ, dit-il. Elle avait l'air très inquiète. Elle a demandé que tu la rappelles, à n'importe quelle heure.
– Je n'ai pas l'intention de revoir Clara, ni de lui parler, dis-je.
Mon père se borna à acquiescer en silence. Je me laissai choir sur une chaise de la salle à manger.
Je fixai le sol.
– Vas-tu me dire où tu es allé ?
– Je me suis promené.
– Tu m'as causé une peur affreuse.
Il n'y avait pas de colère dans sa voix, presque pas, même, de reproche, seulement de la fatigue.
– Je sais. Et je te demande pardon, répondis-je.
– Qu'est-ce que tu t'es fait à la figure ?
– J'ai glissé à cause de la pluie et je suis tombé.
– Cette pluie devait avoir un sacré direct du droit. Tu devrais mettre quelque chose.
Je mentis :
– Ce n'est rien. Je ne le sens même pas. J'ai surtout besoin de dormir. Je ne tiens plus debout.
– Ouvre au moins ton cadeau avant d'aller au lit, dit mon père.
Il désigna le paquet enveloppé de cellophane qu'il avait posé la veille sur la table de la salle à manger. J’hésitai un instant. Il m'encouragea d'un signe de tête. Je pris le paquet et le soupesai. Je le tendis à mon père sans l’ouvrir.
– Il vaut mieux que tu le rendes. Je ne mérite aucun cadeau.
– Les cadeaux sont donnés pour le plaisir de celui qui les offre, pas pour les mérites de celui qui les L’ombre du vent
104
reçoit, répondit-il. Et puis, on ne peut plus le rendre.
Ouvre-le.
Je défis l’emballage soigné, dans la pénombre de l’aube. Le paquet contenait une boîte en bois ouvragé, luisante, aux soins dorés. Un sourire m’éclaira avant même que je l’ouvre. La serrure fit un bruit délicieux, comme un mécanisme d’horlogerie. L’intérieur de l’étui était garni de velours bien sombre. Le fabuleux Montblanc Meisterstück de Victor Hugo reposait au centre, étincelant. Je le pris et le contemplai à la lumière provenant du balcon. Sur l’agrafe en or du capuchon était gravé :
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