Carlos Zafón - L'ombre du vent

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - L'ombre du vent» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

L'ombre du vent: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'ombre du vent»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

L'ombre du vent — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'ombre du vent», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Je m'effondrai alors, incapable de regarder une seconde de plus. L'obscurité se teinta de lumière blafarde et le visage de Bea s'éloigna dans un tunnel de neige. Je fermai les yeux et sentis les mains de Bea sur ma figure et le souffle de sa voix suppliant Dieu de ne pas m'emporter, murmurant qu'elle m'aimait et qu'elle ne me laisserait pas partir, non, qu'elle ne me laisserait pas. Je me souviens seulement que je quittai ce monde irréel de lumière et de froid, qu'une étrange paix m'envahit et fit disparaître la douleur et le feu qui me dévoraient lentement les entrailles. Je me vis marcher dans les rues de cette Barcelone magique, tenant la main de Bea, tous les deux déjà vieux. Je vis mon père et Nuria Monfort déposer des roses blanches sur ma tombe. Je vis Fermín pleurer dans les bras de Bernarda, et mon vieil ami Tomás, devenu définitivement muet. Je les vis comme on voit des inconnus de la fenêtre d'un train qui passe trop vite.

C'est alors que, presque sans m'en rendre compte, je me rappelai le visage de ma mère que j'avais perdu depuis tant d'années, comme une coupure de presse égarée que l’on retrouve glissée entre les pages d'un livre. Sa lumière fut tout ce qui m'accompagna dans ma plongée.

27 novembre 1955

Post mortem

La chambre était blanche, tendue de voiles et de rideaux vaporeux où jouait un soleil éclatant. De ma fenêtre on voyait une mer bleue s'étendre à l'infini. Qu'importe si, plus tard, quelqu'un a essayé de me convaincra que non, que de la clinique Corachán on ne voit pas la mer, que ses chambres ne sont pas blanches ni éthérées, et que la mer de ce mois de novembre-là était une étendue de plomb froid et hostile, qu'il avait continué de neiger toute la semaine sans qu'apparaisse le soleil, que toute Barcelone était sous un mètre de neige et que même mon ami Fermín, l'éternel optimiste, avait cru que je mourrais de nouveau.

J'étais déjà mort une première fois, dans l’ambulance, entre les bras de Bea et du lieutenant Palacios, dont le costume de service fut gâché par mon sang. La balle, disaient les médecins qui parlaient de moi en croyant que je ne les entendais pas, avait ravagé deux côtes, frôlé le cœur, sectionné

une

artère

avant

de

ressortir

gaillardement par le côté en entraînant tout ce qu'elle trouvait sur son chemin. Mon cœur avait cessé de battre pendant soixante-quatre secondes.

614

Post mortem

On m'a dit qu'après mon excursion dans l'infini j'avais ouvert les yeux et souri, puis de nouveau perdu connaissance.

Je ne repris conscience que huit jours plus tard. A ce moment-là, les journaux avaient déjà publié la nouvelle du décès du célèbre inspecteur-chef de la police Francisco Javier Fumero au cours d'une fusillade avec une bande de malfaiteurs, et les autorités s'occupaient surtout de trouver une rue ou un passage à rebaptiser pour honorer sa mémoire. On n'avait pas retrouvé d'autre corps que le sien dans la vieille villa Aldaya. Les corps de Penélope et de son enfant ne furent jamais mentionnés.

Je me réveillai à l'aube. Je me souviens de la lumière, or liquide déferlant sur mes draps. Il ne neigeait plus, et quelqu'un avait remplacé la mer devant ma fenêtre par une esplanade toute blanche d'où émergeaient seulement quelques balançoires, Mon père, affalé sur une chaise près de mon lit, leva les yeux et m'observa en silence. Je lui souris, et il se mit à pleurer. Fermín dormait comme une souche dans le couloir, la tête posée sur les genoux de Bea. Ils entendirent ses pleurs, puis ses cris, et accoururent dans la chambre. Je me souviens que Fermín était pâle et maigre comme une arête de poisson. Ils m'apprirent que le sang qui coulait dans mes veines était le sien, que je m'étais vidé du mien, et que mon ami avait passé son temps à se goinfrer de steaks hachés à la cafétéria de la clinique pour produire des globules rouges au cas où il m'en faudrait encore. C'était peut-être pour cette raison que je me sentais plus sage et moins Daniel. Je me souviens qu’il y avait un bouquet de fleurs et que, l'après-midi qui suivit, ou alors deux 615

L’ombre du vent

minutes plus tard, je ne saurais dire, je vis défiler dans ma chambre Gustavo Barceló et sa nièce Clara, Bernarda et mon ami Tomás qui n'osait pas me regarder dans les yeux et qui, quand je l'embrassai, parût en courant pleurer dans la rue.

Je me souviens vaguement de M. Federico, qui était accompagné de Merceditas et de M. Anacleto, le professeur. Et surtout, je me souviens de Bea, qui me contemplait en silence pendant que les autres laissaient éclater leur joie et se répandaient en actions de grâces, et de mon père qui avait dormi sur cette chaise pendant sept nuits, en priant un Dieu auquel il ne croyait pas.

Lorsque les médecins obligèrent tout ce monde à évacuer la chambre pour me ménager un repos dont je ne voulais pas, mon père s'approcha un moment et me dit qu'il m'avait apporté le stylo de Victor Hugo et un cahier au cas où je voudrais écrire. Fermín, du seuil, annonça qu'il avait consulté tous les docteurs de la clinique et qu'ils lui avaient certifié que je n'aurais pas à faire mon service militaire. Bea posa m baiser sur mon front et emmena mon père prendre l'air, car il n'était pas sorti de la chambre depuis plus d'une semaine.

Je restai seul, écrasé de fatigue, et m'endormis en couvant des yeux l'étui de mon stylo sur la table de nuit.

Je fus réveillé par des pas qui franchissaient la porte, et je crus voir la silhouette de mon père s'approcher du lit, ou peut-être était-ce celle du docteur Mendoza qui veillait constamment sur moi, convaincu que j’étais un miraculé. Le visiteur fit le tour du lit et s’assit sur la chaise de mon père.

J'avais la bouche sèche et pouvais parler. Julián Carax porta un verre d’au à mes lèvres et ma 616

Post mortem

souleva la tête pour me faire boire. Ses yeux exprimaient un adieu, et il me suffit de les regarder pour comprendre qu'il ne saurait jamais que Pénélope sa sœur. Je ne me rappelle pas bien ses paroles ni le son de sa voix. Je sais seulement qu'il me prit la main : je sentis qu'il me demandait de vivre à sa place et que je ne le reverrais jamais. Ce que je n'ai pas oublié, ce sont mes propres paroles : je le priai de prendre ce stylo, qui avait été à lui depuis toujours, et de se remettre à écrire.

Quand je me réveillai, Bea me rafraîchissait le front avec un mouchoir imbibé d'eau de Cologne.

Tout ému, je lui demandai où était Carax. Elle me regarda, interdite, et m'affirma que Carax avait disparu dans la tempête, huit jours auparavant, en laissant des traces de sang dans la neige, et que tout le monde le pensait mort. Je dis que non, qu'à peine quelques secondes plus tôt il se trouvait ici même, avec moi. Bea me sourit, sans répondre.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'ombre du vent»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'ombre du vent» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'ombre du vent»

Обсуждение, отзывы о книге «L'ombre du vent» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x