Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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C'était hier soir.

Ce matin, Schleicher est assis à son bureau regardant la Griebnitzseestrasse que le soleil prend de plein fouet, un soleil chaud d'été. A son dernier bulletin d'information, la radio a annoncé 30° sur Berlin et le speaker a lu aussi de longs extraits de l'article du général Blomberg affirmant la fidélité de la Reischswehr au Führer. Ils ont mécontenté Schleicher. Il n'aime pas Gummilöwe, ses manières douces de courtisan de Hitler. La façon dont il a peu à peu chassé de la Bendlerstrasse les amis de Schleicher.

A ce moment-là, le téléphone retentit. C'est un ancien compagnon d'armes qui veut souhaiter la bienvenue à Schleicher rentré il y a quelques jours de ces voyages dictés par la prudence. Ils bavardent un long moment. Schleicher raconte l'accident d'automobile dont il est sorti indemne. Par miracle, dit-il. Il s'interrompt un instant : on sonne à la porte, explique-t-il à son interlocuteur.

Dans l'antichambre, Maria Güntel ouvre une petite fenêtre qui se trouve à côté de la porte d'entrée. Cinq hommes vêtus de longs imperméables sont là, immobiles. Dehors, arrêtée devant le portail, une voiture noire.

— Nous voudrions parler au général Schleicher, dit l'un d'eux.

La voix est autoritaire, elle exprime, comme la silhouette de l'homme, la force officielle qui n'admet pas de réplique. La gouvernante entrouvre la porte, un peu hésitante, une brusque poussée et Maria Güntel, avant même qu'elle ait réalisé, est collée contre le mur par l'un des hommes. Les autres, comme s'ils connaissaient parfaitement les lieux, se dirigent vers le bureau.

Au bout du fil, dans son écouteur, l'interlocuteur de Schleicher entend un choc, sans doute le bruit de l'appareil que l'on pose, puis éloignée mais distincte la voix du général qui dit :

— Oui, c'est moi le général von Schleicher.

Immédiatement c'est le fracas des détonations avant que quelqu'un ne raccroche le téléphone.

Fascinée et terrorisée, Maria Güntel s'est avancée, Schleicher est couché sur le tapis, légèrement recroquevillé, une blessure au cou, à droite, est nettement visible et d'autres, à gauche, dans le dos. Il est sur le ventre comme si, dans un sursaut, après avoir répondu à ses visiteurs, il avait compris et avait voulu fuir. Brusquement, un cri retentit : Frau von Schleicher sort de la salle à manger attenante, elle crie à nouveau. Les hommes ont toujours le revolver à la main, la jeune femme avance vers eux les bras levés regardant le corps de son mari, elle crie encore mais sa voix se brise dans le déchirement sec de la détonation. Et elle tombe, abattue elle aussi. Maria Güntel est pétrifiée, sur le seuil du bureau. L'un des tueurs s'est approché d'elle :

— Mademoiselle, n'ayez pas peur, vous, on ne vous tuera pas.

Les autres fouillent rapidement le bureau du général puis, sans un mot, ils quittent la villa, sans même avoir refermé la porte du bureau, laissant Maria Güntel sur le seuil, les yeux exorbités fixant Frau Schleicher et Kurt von Schleicher qui baignent dans leur sang sur le tapis aux ors sombres.

C'est une femme de chambre qui s'est blottie au premier étage qui trouvera la gouvernante immobile se tenant le visage à deux mains. Elle téléphonera à la police.

Le préfet, lui-même, se rend sur les lieux. Des enquêteurs recueillent les dépositions. Au ministère de l'Intérieur, Gisevius est averti par le préfet. Daluege interroge Gœring et Himmler, mais quand il revient vers Gisevius un nouveau coup de téléphone de Potsdam a déjà indiqué que le Préfet a reçu des instructions lui permettant de rédiger son rapport : le général Kurt Schleicher, compromis dans le complot de Rœhm, a résisté aux hommes de la Gestapo qui venaient l'arrêter. Il y a eu complot et le général et sa femme ont été abattus. L'enquête est close. Déjà les enquêteurs placent les scellés sur la porte du bureau de l'ancien chancelier du Reich. La villa est silencieuse. Un policier est resté en faction dans l'entrée et il observe cette gouvernante qui demeure assise, prostrée. Elle est le seul témoin.

Quelques mois plus tard, on découvrira son corps sans vie. Le désespoir, la peur, dira-t-on. De toute façon un suicide dont la presse ne parlera pas. Dans le III emeReich, personne n'a intérêt à connaître de tels événements, ou à se souvenir de la mort violente du général Kurt von Schleicher et de sa jeune femme, un matin du samedi 30 juin 1934, dans leur villa cossue et tranquille de Neu-Babelsberg.

4

SAMEDI 30 JUIN 1934

Munich, 10 heures - 10 heures

IL N'Y A PAS DE MORTS INUTILES...

A Munich, comme à Berlin, il fait chaud et à Munich aussi, comme à Berlin, on tue. Dans les rues du centre, les voitures noires foncent, grillant les feux aux carrefours. D'autres S.S. ouvrent rapidement les portières, sortent puis tirent, sans sommation. Et tombent des officiers S.A. ou des conservateurs, ou de vieux adversaires.

Deux voitures s'arrêtent devant la villa du Ritter von Kahr : voilà des années qu'il a abandonné toute activité politique. Il n'est plus que l'ombre de l'homme qui, en novembre 1923, a réussi à duper Hitler, à filer entre ses mains et à cause de lui le putsch de Munich a échoué. C'était il y a plus de dix ans. On carillonne à sa porte. Il est à peine 10 heures ce samedi matin. Von Kahr est encore en robe de chambre. Les trois hommes sont là, à le regarder ; sans un mot, ils l'entraînent vers l'une des voiture et leur détermination est telle que Kahr proteste à peine. Ce ne sont pas des mains qui le saisissent, mais la violence vindicative du nazisme victorieux. Les passants s'écartent, essayant de ne pas regarder ces hommes qui en poussent un autre dans une voiture. Il fait beau sur Munich, le soleil, est chaud : ce samedi après-midi les trains lourdement chargés conduiront des familles joyeuses vers les lacs de Bavière. Pourquoi faudrait-il se soucier de ce Ritter von Kahr, un vieillard de 73 ans dont on va retrouver le corps, dans quelques jours, un corps mutilé à coups de pioche et enfoncé dans la terre boueuse de Dachau ?

A quelques centaines de mètres, dans la même terre on découvrira un autre cadavre ; il a trois balles dans la région du cœur : le calibre des projectiles est de 7,65 mm. L'arme des S.S. Et sa colonne vertébrale est brisée. La police l'identifie facilement : les assassins n'ont même pas retiré les papiers de la victime. Il s'agit du père Bernhard Stempfle qui a eu le malheur d'être proche de Hitler. C'était en 1924-1925 et Stempfle avait la plume facile et l'antisémitisme vigoureux. Il rédigeait un petit hebdomadaire, à Miesbach, qui s'en prenait aux juifs. Et le nazisme l'avait attiré. Il avait revu les épreuves de Mein Kampf, récrit certains passages, amélioré le style, affiné la pensée. Mais comment le Führer pourrait-il pardonner cela maintenant que le livre est devenu la bible du régime ? Stempfle a connu aussi certaines des passions amoureuses du Führer. Il sait que Hitler a idolâtré la jeune Geli Raubal, l'une des filles de sa demi-sœur, qu'il la terrorisait avec sa jalousie obsessionnelle, et qu'un matin du 17 septembre 1931 Geli s'était suicidée. Hitler avait alors traversé une longue crise dépressive puis peu à peu il s'était repris et l'on avait dissimulé à l'opinion les circonstances de la mort de Geli. Stempfle a été au courant. Il a pénétré trop de secrets. Cet ancien membre de l'Ordre des Hiéronymites a compris le danger. Il a cherché à disparaître dans l'oubli. En vain. Les tueurs en ce samedi matin l'ont retrouvé et traîné à Dachau. Hitler et les chefs nazis ont la mémoire longue. Et ils veulent effacer leur passé trouble, faire disparaître les témoins qui ne sont pas restés des complices. Un homme mort vaut mieux qu'un vivant, telle est leur loi. Une erreur vaut mieux qu'un oubli, un mort inutile qu'un adversaire manqué. Frau Schmidt le sait désormais.

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