Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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C'est vers 17 heures en effet, que Adolf Hitler, accompagné par Brückner, les Oberführer Dietrich et Schaub, est arrivé devant les bâtiments de la Firme. La haute cheminée de 69 mètres et de 9,50 m de diamètre à la base est couronnée d'un grand drapeau nazi. Dans le hall d'honneur du bâtiment administratif principal Krupp von Bohlen und Halbach et Mademoiselle Irmgard von Bohlen accueillent le Führer comme d'autres Krupp avaient accueilli les empereurs d'Allemagne et les rois allemands. Un éminent technicien fait au Führer les honneurs de l'usine : on visite la forge, les ateliers, les laminoirs, la fabrique de camions. Dans la pénombre fraîche ou brûlante, dans l'air chargé des odeurs fortes et âcres de l'acier en fusion, Hitler fasciné écoute à peine les indications. Il regarde ces jets d'or et de rouge qui jaillissent dans les creusets, ces lingots incandescents qui roulent et s'aplatissent sous la pression tonitruante des marteaux-pilons hauts comme deux étages. Ici, il puise sa force, ici est un empire, l'empire Krupp dont son empire à lui, le Reich, ne peut se passer. Krupp montre au Führer une plaque commémorative où on lit : « A la mémoire des camarades de l'entreprise qui, le 31 mars 1923, sont tombés sous les balles françaises à cet endroit ».

C'était le vendredi saint, les troupes françaises occupaient la Ruhr. Un de leurs détachements est entré dans l'usine en grève vers 9 heures du matin, là, dans le hall de montage des camions Krupp. Les ouvriers protestent, se groupent, deviennent menaçants. Vers 11 heures du matin, les Français tirent : on relèvera sur le sol gris couvert de poussière de charbon et d'éclats de métal 11 morts et 30 blessés graves. Les ouvriers, dit Krupp, exprimaient leur solidarité avec l'entreprise, avec l'Allemagne.

Hitler écoute : 1923, l'occupation de la Ruhr, c'était le temps des débuts quand, fouetté par l'action française, le nationalisme allemand se redressait vigoureusement et que le nazisme y puisait ses premières forces. Aujourd'hui, vingt-cinq ans après Versailles revoici le Reich debout et les usines Krupp puissantes. Autour du Führer les ouvriers se sont rassemblés et applaudissent Puis, Hitler a un long entretien avec Krupp : peut-être le Führer de la sidérurgie allemande s'est-il, comme on l'a dit, plaint de l'activité des S.A., de leurs revendications, du désordre qu'ils font régner, de leurs appels incessants à une seconde révolution.

Quand Hitler quitte les bâtiments de Krupp, il semble préoccupé. Les voitures officielles filent à vive allure vers le centre d'Essen, vers l'hôtel Kaiserhof où Hitler doit séjourner. Là, dans le grand salon de l'hôtel transformé en bureau de travail, le Führer dépouille les messages. Himmler les a multipliés : ils font tous état du putsch S.A. qui se prépare, ils contiennent les indications précises sur l'armement de telle ou telle unité de la Sturmabteilung, sur les propos des membres des Sections d'Assaut. Hitler réunit ses collaborateurs : Gœring est toujours présent ; Lutze, le Führer S.A. digne de confiance assiste à l'entretien. Himmler continue de téléphoner : la S.A. selon lui va s'attaquer à la Reichswehr. Au même moment, les services du S.D. de Rhénanie communiquent une nouvelle information : des S.A. auraient molesté un diplomate étranger dans la région du Rhin. Tout dans le récit est imprécis, vague, sent la provocation ou l'événement forgé de toutes pièces. Mais Hitler explose : la S.A. est un danger pour la sécurité de l'Allemagne. S'il est vrai que Krupp lui-même l'a mis en garde contre les Sections d'Assaut, la colère du Führer s'explique. Les trois éléments essentiels de sa politique : la puissance économique, la puissance militaire et les relations extérieures, sont perturbés par les S.A.

Il demande immédiatement, de l'hôtel Kaiserhof, à communiquer avec la pension Hanselbauer, à Bad Wiessee. A Rœhm, il confirme la nécessité d'une explication urgente : il sera à Bad Wiessee, comme convenu, le 30 juin à 11 heures, tous les Obergruppenführer de la S.A., les Gruppenführer, les inspecteurs de la S.A. devront être convoqués par Rœhm pour cette confrontation. Rœhm ne s'étonne pas : il a commandé, dit-il, un grand banquet à l'hôtel Vierjahreszeiten, il y aura un menu végétarien à l'intention du Führer.

Après ce coup de téléphone, Hitler se détend. Il échange quelques mots avec le personnel de l'hôtel, accompagne Gœring jusque sur le perron du Kaiserhof puisque le ministre de Prusse regagne Berlin. Pendant que la voiture de Gœring démarre, Hitler salue la foule qui l'acclame. Pourtant Lutze a l'impression que le Führer, rentré dans l'hôtel, retrouve son inquiétude, ses hésitations, maintenant que Gœring est parti, qu'il est à nouveau seul en face d'une décision à prendre qui engage son pouvoir, qui tranche avec tout un pan de son passé, avec son vieux camarade Rœhm : une décision qui, comme tout choix, est un coup de dés.

Mais si Hitler est encore, alors que s'achève cette journée du jeudi 28 juin irrésolu, hésitant, seulement sûr qu'il ira à Bad Wiessee, d'autres savent ce qu'ils veulent et pourquoi, et comment l'obtenir. « J'ai eu le sentiment, dira Lutze plus tard, que certaines gens avaient intérêt à profiter de l'absence de Hitler pour accélérer le train de l'affaire et parvenir à une conclusion rapide. »

Et pour eux, chaque heure compte. Ils créent, ils amplifient les différents bruits, les plus alarmistes, ils font pression sur les officiers qui, à l'état-major de la Reichswehr, ont leur confiance pour que les consignes d'alerte soient renforcées et précisées : il leur faut créer dans les cercles officiels une atmosphère d'inquiétude qui permettra toutes les exactions. Il faut accuser les S.A. pour pouvoir les abattre ou simplement pour qu'on les laisse abattre. Il faut faire naître un état de crise.

Dans la nuit du 28 au 29 juin, à Munich, l'officier de la Reichswehr Stapf, qui commande la nouvelle section motorisée de reconnaissance n° 7 reçoit ainsi des précisions de l'état-major : les officiers ne doivent pas quitter les casernes, l'ordre est impératif. Le texte ajoute qu'ils sont menacés directement, les S.A. ayant établi des listes d'officiers à abattre. Dans les unités, les services de l'armement reçoivent l'ordre de distribuer aux hommes de garde des munitions de guerre. Dans les cours des casernes de Munich, devant les magasins d'armes et de munitions, les hommes des compagnies de garde, à tour de rôle, viennent prendre leurs cartouches. Des officiers surveillent la distribution. Les plus vieux évoquent les années 23, le temps des putschs.

A quelques dizaines de kilomètres de Munich, jeudi 28 juin, alors qu'on distribue ces munitions, Rœhm, que le corps des officiers a abandonné, fait expédier les premiers télégrammes qu'il adresse aux Obergruppenführer des S.A., aux principaux chefs et inspecteurs des Sections d'Assaut pour les convoquer à la réunion du samedi 30 juin 1934 à 11 heures, en présence du Führer. Dans la pension Hanselbauer, l'atmosphère est toujours à la confiance, à l'attente tranquille de l'arrivée du Führer. Rœhm est allé en personne à l'hôtel Vierjahreszeiten pour indiquer au directeur que la présence du Führer est confirmée et qu'il importe de veiller tout particulièrement au banquet. La garde personnelle de Rœhm assurera la protection du Führer et dès le vendredi 29 juin, elle viendra protéger l'hôtel. Puis le chef d'Etat-major est rentré à la pension Hanselbauer.

A Berlin, les premières épreuves d'un texte, des feuilles grasses encore d'encre noire, viennent d'être posées sur les larges tables de l'imprimerie. Deux officiers d'état-major, envoyés de la Bendlerstrasse, sont là, à les lire attentivement avec le rédacteur en chef, cependant que tournent les rotatives et que dans le bruit feutré du papier que l'on presse et de l'encre qui s'imprègne, minutieusement, les deux officiers lisent le texte. « La Reichswehr se sent en union étroite avec le Reich d'Adolf Hitler. Les temps sont passés où les gens intéressés des divers camps se posaient en oracles de l'énigme de la Reichswehr. Le rôle de l'armée est clairement déterminé : elle doit servir l'Etat national-socialiste qu'elle reconnaît. Son cœur bat à l'unisson avec le sien... Elle porte avec fierté l'insigne de la reconnaissance allemande sur son casque et sur son uniforme. Elle se range disciplinée et fidèle, derrière les dirigeants de l'Etat, derrière le Maréchal de la Grande Guerre, le président von Hindenburg, son chef suprême, ainsi que derrière le Führer du Reich Adolf Hitler, qui, issu des rangs de l'armée est et restera toujours l'un des nôtres. » Au bas de l'article, un nom en grosses lettres, général von Blomberg, ministre de la Défense : Gummilöwe (le lion en caoutchouc).

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