Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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GŒRING ET TERBOVEN

Des milliers d'hommes et de femmes sont là, serrés les uns contre les autres dans une chaleur accablante. Depuis le matin toute la ville est paralysée par les parades, les réceptions, en l'honneur du ministre du Reich. Il est arrivé à 13 h 20, dans un Junkers rouge, qui a, à trois reprises, survolé le terrain d'aviation à basse altitude, puis s'est posé, roulant jusqu'au groupe des personnalités — le Gauleiter Grohé, le Regierungs- präsident Diels, le Landeshauptmann Hake, les Gruppenführer Weizel et Knickmann. Les saluts, l'amabilité de Gœring envers son ancien collaborateur Diels, tout cela marque les premières minutes du séjour de Gœring à Cologne. Les S.S. forment la haie devant la salle des séances de l'Hôtel de Ville : le Oberburgermeister, le docteur Reisen, offre à Gœring le glaive celte, vieux de 3 000 ans. On déjeune dans la Muschel Sali (la salle des rocailles) avant le grand défilé devant l'Opéra : police, S.S., S.A., Motor-S.A., service du travail de la Jeunesse hitlérienne. Dans un ordre mécanique, portant des centaines de drapeaux à croix gammée, les hommes passent et le martèlement de leurs bottes sur l'asphalte gris couvre parfois les fanfares. Gœring, sur la tribune, Gœring déjà obèse, tourne son corps lourd à droite et à gauche, souriant d'aise, la vanité inscrite sur son visage et dans toute son attitude. Les S.A. défilent Déjà c'était la Sturm d'honneur du S.A. Präsentiermarsch qui avait accueilli Gœring sur le terrain d'aviation. Maintenant, les hommes aux chemises brunes passent devant la tribune ornée de branches de sapin : qui pourrait croire que c'est sur eux, sur cette Sturmabteilung que va se refermer le piège monté par les S.S., et aussi par Hermann Gœring, qui les salue, martial et satisfait ?

Et le soir la foule est là, dans le hall de la foire, à écouter Gœring, à l'acclamer, à se rassurer encore : « Personne, dit-il, que ce soit à l'étranger ou en Allemagne n'a le droit de construire des raisonnements selon lesquels, ici, en quelque sorte, quelque chose se passe sous un régime de terreur sanglante. » Et rien en effet ne semble refléter la « terreur sanglante », rien ne semble l'annoncer.

A quelques kilomètres de Cologne, à Essen, c'est aussi la fête. Jamais, de Berlin à Cologne, de Hambourg à Nuremberg ou à Essen, l'Allemagne n'a autant défilé, autant écouté de discours.

A Essen, depuis 21 heures, la Huyssenallee est interdite à la circulation : c'est un hommage rendu par la municipalité au Gauleiter Terboven qui se marie demain. Les nouveaux seigneurs font participer leur bon peuple à leurs joies intimes. Devant le Parkhotel, on a dressé un arc de triomphe et dans le balancement des flammes agitées par le vent le cortège des porteurs de torches avance vers cet arc de triomphe. Il suit la Holzstrasse, l'Adolf-Hitler-Strasse et les voici, ces milliers de jeunes gens, des fanfares, les mineurs en uniforme de parade, la Jeunesse hitlérienne, le S.A. Standarte 58, le corps de gendarmerie arrivant au pas de l'oie, d'autres régiments S.A. et puis, unité d'élite vers qui tous les regards se tournent le Sturmbann S.S. n° 1 séparé du reste du défilé par un grand espace et qui dans ses uniformes noirs, avec ses gants blancs, paraît sortir d'une création mythologique et maléfique, les voici ces milliers d'hommes qui passent devant l'estrade.

Le Gauleiter Terboven, à l'allure juvénile, se tient raide, près de sa fiancée, jolie, souriante, en robe longue à fleurs. Ils symbolisent les nouvelles élites, le nouveau régime et autour d'eux se presse la foule des officiels en uniforme : S.S., S.A., membres de la Reichswehr. De 22 h 10 à 23 h 15, les unités, impeccablement alignées passent et la population de Essen applaudit cette démonstration d'ordre et de force. Le régime du III emeReich paraît à ces milliers de spectateurs comme un bloc, semblable à ce régiment de S.S. où la précision des pas, l'immobilité des visages et des épaules, rendent impossible la séparation d'un homme de l'ensemble. On ne voit que ce groupe noir qui avance, volume aux angles vifs, hérissé de fusils, recouvert d'acier, le Sturmbann S.S. n° 1, image du régime nouveau, force en marche qui, peu à peu, doit tout niveler, tout encadrer, tout contrôler. Gœring à Cologne a répété que le III emeReich n'est pas « le régime de la terreur sanglante » mais il a ajouté : « Chacun, ici, peut rester tranquillement couché sur son sofa, vraiment à celui-là, je ne ferai rien. » Mais aux autres ? Ceux qui veulent agir ou ont agi, quel sera leur sort ? Gœring parle à Cologne en cette fin du mercredi 27 juin Depuis l'aube de ce jour, le docteur Edgar Jung sait ce qu'il en coûte de ne pas « rester tranquillement couché sur son sofa ».

UN MARIAGE NAZI

Maintenant c'est l'aube du jeudi 28 juin 1934, le ciel blanchit à l'est de Berlin comme une plage immense recouverte par une mince marée, et les remparts sombres de l'obscurité reculent peu à peu. Dans les rues de la capitale, les premiers travailleurs font résonner leurs pas dans le silence. Devant le bâtiment de la chancellerie, c'est la relève de la garde. Un sous-officier et trois hommes casqués, marchant au pas de l'oie, comme des figurines sortant de l'une de ces horloges allemandes en bois sculpté, exécutent la première passation des consignes de la journée, et dans ce temps suspendu de l'aube, ce temps calme, immobile comme une mer apaisée, les deux groupes se saluent et les soldats prennent position de part et d'autre de la grande entrée.

Jeudi 28 juin 1934. A la Bendlerstrasse, dans la cour, un autre peloton de soldats répond aux premiers commandements de l'officier de service et les hommes se rangent autour du mât où chaque matin est hissé le drapeau de l'Allemagne. Dans chaque caserne, les mêmes gestes se répètent, les talons claquent, les bottes ferrées crissent sur les pavés des cours où, parfois depuis plus d'un siècle, des soldats de la Grande Prusse ont, avec la même discipline, aligné leurs corps sous le regard des jeunes officiers implacables.

Il est 7 h 30 maintenant. La ville est animée. Les cyclistes en file glissent le long des rues de banlieue : dans les cours des casernes, des compagnies sont rangées l'arme au pied, et voici qu'arrivent les chefs de corps. Ils saluent les hommes figés dans le garde-à-vous et le drapeau s'élève enfin lentement et s'arrête au milieu du mât; il pend le long de la hampe, à peine soulevé par une brise fraiche. Partout, aux mâts des édifices publics, à Cologne ou à Dresde, au mât de la chancellerie du Reich ou à celui du siège de la Gestapo, le drapeau est en berne. Il y a 15 ans en effet, le 28 juin 1919, l'Allemagne était contrainte de signer le traité de Versailles : d'accepter le diktat des vainqueurs. Depuis, Erzberger, le signataire du traité, est mort assassiné par les jeunes demisolde, par ces officiers humiliés qui rêvent à la revanche ; depuis la Reichswehr s'est reconstituée, indestructible comme une force vitale qu'on peut réduire mais qu'on ne peut écraser, depuis Hitler est parvenu au pouvoir et Versailles est devenu la grande honte, l'odieuse trahison. Et, ce matin du 28 juin 1934, 15 ans plus tard, le deuil officiel, proclamé dans le ciel clair par ces drapeaux en berne dit bien que le III emeReich n'oublie pas, ne veut pas oublier l'affront et la défaite. « Il y a vingt-cinq ans, dit un texte qui est lu dans les casernes, la glorieuse armée allemande, vos camarades, étaient trahis, poignardés dans le dos, cela jamais plus ne se reproduira. »

A l'aérodrome de Tempelhof, les drapeaux aussi sont en berne. Des S.S. en tenue de parade, le blanc des baudriers et des gants tranchant sur l'uniforme noir forment une allée jusqu'à l'avion. Le ciel s'est déjà couvert et les premières gouttes tombent quand, un peu avant 9 heures, arrivent Gœring et Hitler. L'avion porte en lettres noires le nom du Generalfeldmarschall von Hindenburg. L'équipage est rangé près de la petite échelle de fer. Hermann Gœring et Adolf Hitler paraissent joyeux. Gœring en grand uniforme de général, une cape jetée sur les épaules, parle avec animation ; Hitler est en manteau de cuir, sa chemise blanche fait ressortir son teint pâle, il tient sa casquette à la main. Le Führer salue l'équipage ; Gœring plaisante avec le pilote, puis les deux hommes disparaissent dans l'appareil. Il est 9 heures. L'immense et lourd drapeau rouge à croix gammée claque maintenant dans le vent et la pluie s'est mise à tomber régulière.

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