Max Gallo - La nuit des longs couteaux

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Malheur sur celui-là ! Et qui d'autre que Rœhm cette malédiction peut-elle viser ? Mais Franz von Papen demeure inquiet : il sait que les révolutions pratiquent souvent l'amalgame et que dans les charrettes qui cahotaient sur les pavés de Paris en 1794 on trouvait, côte à côte, destinés à la même guillotine, un ci-devant noble, officier de l'armée royale et un enragé ou un girondin, révolutionnaires rejetés ou dépassés. Pourquoi Hitler ne jetterait-il pas dans le panier de son, la tête de certains S.A. et celles de certains modérés, la tête du reître Rœhm et la tête du gentlemen-rider Papen ?

Les radios de toutes les villes d'Allemagne reprennent le discours de Hess, les journaux l'impriment à la hâte sous le titre « Seul le Führer ordonne les révolutions ». Et pourtant les chefs S.A., à Bad Wiessee ne se sentent pas concernés. Hitler ne doit-il pas venir s'expliquer avec eux ? Que craindraient-ils de leur Führer ? Ailleurs dans les villes et les villages d'Allemagne c'est aussi la même passivité comme si la politique, les avertissements de Hess, répétés pourtant, ne concernaient que quelques groupes.

« IL EST TROP TARD MAINTENANT »

A Oberhausen, on se soucie bien peu de ce que dit le ministre Hess. Toute la ville est dans la rue pour accueillir la Schalke 04 qui rentre de Berlin après son match victorieux ; la gare est assiégée : les S.A., les S.S., la police ferroviaire, tous sont débordés par la marée humaine qui acclame les joueurs, et surtout l'avant Kuzonna qui a marqué le but décisif. On lui pose sur les épaules une couronne en feuillage, énorme, qui lui descend au-dessous des genoux, puis le défilé commence dans la ville pavoisée. L'équipe de football est entassée dans deux voitures découvertes et toute la population la salue avec enthousiasme. Qui se soucie de Hess, des S.A., de la Gestapo? La foule est là dans la fête populaire, toute une ville détendue et joyeuse agitant des drapeaux, ovationnant les vainqueurs d'un match de football comme dans n'importe quel régime démocratique où personne ne craint la brutale intervention des hommes armés, les persécutions des S.S. et des S.A. qui saluent le bras levé, mais que la foule ignore. On se croirait en Angleterre, dans l'une de ces villes industrielles où l'acier est roi ou bien en Suède. Oberhausen, ce lundi 25 juin, ce pourrait être la cité ouvrière de l'un de ces pays tranquilles, qu'enthousiasme le sport et qui ont oublié depuis des siècles les putschs, les complots, les polices secrètes et leurs tueurs, qui n'ont pas au cœur de l'Etat, une puissance respectée, inquiétante, la Reichswehr.

La Reichswehr, alors qu'on crie dans les rues d'Oberhausen, est sur ses gardes. Elle attend le putsch des S.A. Les officiers sont tenus d'avoir en permanence à portée de la main une arme. Certains s'insurgent : ils ne croient pas à la menace et refusent d'être dupes de ce qu'ils sentent être une machination. Quand un lieutenant vient, parce qu'il en a reçu la consigne, placer dans le bureau du colonel Gotthard Heinrici, des services généraux de l'armée, un fusil, pour qu'il puisse se défendre contre les S.A., Gotthard Heinrici s'emporte : « Je vous en prie, crie-t-il, ne vous rendez donc pas ridicule ! » Dans de nombreuses casernes ou dans les bureaux d'Etat-major des officiers ont des réactions semblables.

En Silésie, le général Ewald von Kleist commande les troupes de la région militaire. C'est un officier remarquable, un militaire qui a le sens de l'honneur et une haute idée des principes. Depuis plusieurs jours des avertissements lui annoncent que la Sturmabteilung s'apprête à agir. Les dépêches proviennent de la Bendlerstrasse et de la Gestapo. Finalement, le général prend contact avec Heines qui commande les S.A. en Silésie : celui-ci nie, jure tout ignorer, et Kleist, sceptique déjà, se rend à ses arguments. Ne se trouve-t-on pas avec ces fausses alertes, ces rumeurs, en face d'une provocation montée par un groupe, sans doute les S.S., afin de dresser l'armée contre les S.A. pour permettre à l'Ordre noir de tirer parti de l'affrontement ? Kleist se rend immédiatement à Berlin. A la Bendlerstrasse, il lui est impossible d'attendre patiemment, il fait les cent pas dans l'antichambre du général Fritsch qui, sur la foi de nombreux rapports, a transmis les ordres d'alerte aux différentes unités. Finalement Kleist est reçu. Après quelques mots, sans hésiter, il dit son inquiétude, analyse le cas de la Silésie où tout est calme chez les S.A., il multiplie les arguments, et Fritsch peu à peu est ébranlé. La Reichswehr serait-elle dupe ?

On convoque Reichenau. Il arrive, raide, sanglé dans son uniforme. Il écoute sans bouger, sans manifester la moindre surprise ; Reichenau est au cœur de la machination. Il sait, mais pendant que le général Fritsch parle, et malgré son impassibilité distante, Reichenau s'inquiète : les scrupules d'hommes comme Kleist peuvent fort bien freiner l'action, sinon la compromettre. Et plus le temps passe, plus les doutes et les réticences d'officiers peuvent s'accroître. Il faut aller de l'avant, prendre de vitesse les hésitants, entraîner les tièdes, passer aux actes pour créer l'irréversible. Reichenau dans le grand bureau du général Fritsch regarde Kleist puis Fritsch et ne se donne même pas la peine de discuter leurs thèses.

« De toute façon, dit Reichenau sèchement, il est trop tard maintenant. »

6

SAMEDI 30 juin 1934

En vol au-dessus du Taunus. 2 heures 30

(du mardi 26 au jeudi 28 juin 1934)

LES S.S. A KAUFERING

Samedi 30 juin, 2 h. 30. Le bruit des moteurs dans le Junkers rend difficile toute conversation. Il faut crier pour se faire entendre, et Joseph Goebbels s'y essaie, parlant avec Lutze. Cela fait environ une demi-heure que l'appareil a quitté Bonn-Hangelar. Le ciel est clair. Hitler est dans la cabine aux côtés du pilote, le col de son manteau de cuir relevé, il est penché en avant et, Goebbels l'indiquera plus tard, « il a le regard fixé devant lui, il regarde sans mouvement l'obscurité infinie ». Le Führer se tait. De temps en temps, le pilote lui donne une indication, criant un nom de ville et montrant du doigt le damier irrégulier dessiné par les lumières clignotantes. On a ainsi aperçu Ems, Nassau, laissées sur la droite de l'appareil, vite disparues ; l'avion, progressivement, a pris de la hauteur et maintenant il survole la ligne de crête du Feldberg qui fait une barre plus sombre. Légèrement à droite, encore, on distingue, scintillant faiblement, le confluent du Main et du Rhin et, paraissant voisines, Wiesbaden et Mayence entourées d'un halo lumineux. Régulièrement, résonnant dans la cabine, la voix du technicien d'une station de contrôle de vol, donne des indications sur le temps au-dessus du Steigerwald, de la Frankenhöhe, ces hauteurs moyennes qui courent comme des nervures sur le sol de l'Allemagne. Sur toute la région, jusqu'à Munich, le ciel est clair : le pilote signale au Führer qu'il va obliquer plus nettement vers le sud-est, gagner directement Munich.

Il est 2 h 30. Tout le monde dort dans la pension Hanselbauer au bord du lac de Tegernsee. Dans l'une des petites chambres, Edmund Heines a passé son bras autour de l'épaule d'un jeune S.A. et l'attire contre lui, lui demandant de rester avec lui, de ne pas rejoindre les autres, de prolonger les gestes amoureux par cette promiscuité du sommeil commun, côte à côte. Il aura bien le temps, au petit matin, de quitter discrètement la chambre. Le jeune S.A. somnolent, s'endort.

A Kaufering, les ordres claquent Les S.S. de la Leibstandarte dans le bruit des bottes qui frappent le sol exécutent mécaniquement les gestes de la mise en rang : ils redeviennent à nouveau un seul groupe, chacun d'eux lié à son voisin, pièce d'une machine efficace, exécutants sélectionnés et dressés. Le Gruppenführer S.S. Sepp Dietrich vient d'arriver. Il parle d'une voix gutturale : obéir, les traîtres doivent être mis hors d'état de nuire quelles que soient leurs fonctions, leur passé. L'état-major S.A. est un nid de traîtres, de débauchés, nous de la S.S. Leibstandarte, nous allons nettoyer ce bourbier, défendre l'honneur de l'Allemagne et protéger le Führer. Heil Hitler, Heil ! Dans la nuit, les cris achèvent de souder les hommes les uns aux autres. Les camions s'avancent. Les deux compagnies de S.S. s'installent en silence. Entouré des officiers, les mains derrière le dos, les jambes écartées dans une attitude qui lui est familière, un sourire de satisfaction sur les lèvres, le Gruppenführer Sepp Dietrich surveille la scène. Il connaît la direction du convoi : pension Hanselbauer, Bad Wiessee, sur les bords du lac de Tegernsee.

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