Max Gallo - La nuit des longs couteaux
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LE DERBY DE HAMBOURG
Le ciel, au-dessus de Hambourg, est gris, des nuages légers mais tenaces s'effilochent en bandes parallèles. Il tombe une petite pluie fine : la foule est considérable. Le Derby, créé en 1869, attire toutes les catégories sociales. Sur la pelouse, de nombreux ouvriers de Hambourg, des employés se pressent malgré la pluie. Un train spécial a amené, de Berlin, de nombreux diplomates qui doivent aussi assister à la Kieler-Woche — les régates de Kiel. Les personnalités, la plupart en uniforme, se saluent dans les tribunes. On reconnaît des membres du gouvernement du Reich, du gouvernement de Prusse, le Reichssportführer Tschammer von Osten. Sur la route qui vient de Hambourg, s'étire une file de voitures longue de plus de 5 kilomètres. Brusquement, une automobile officielle, escortée par deux motocyclistes double la file et on reconnaît Franz von Papen qui assiste au Derby. Il gagne la tribune centrale. De toutes parts, on accourt vers lui, les applaudissements éclatent. Le vice-chancelier raconte : « Je me rendis à Hambourg, pour assister au Derby d'Allemagne. A peine eus-je atteint les tribunes que des milliers de gens accoururent vers moi en criant « Heil Marburg, Marburg ! » Une manifestation vraiment inattendue de la part des Hambourgeois d'habitude plutôt flegmatiques, d'autant plus qu'il s'agissait d'une fête purement sportive ». Au fur et à mesure que la foule apprend la raison de ces applaudissements ils redoublent, on s'avance vers les tribunes. « Je pouvais à peine faire un pas sans me trouver bloqué par des centaines d'hommes enthousiastes, si bien que je commençais à me sentir quelque peu gêné », dit encore Franz von Papen.
Des officiers S.S. affichent leur mépris. Des S.A. bardés de décorations quittent les tribunes : la manifestation spontanée a un sens politique clair. On approuve Papen d'avoir su clamer quelques vérités sur le fonctionnement du III emeReich.
Cependant les chevaux se sont présentés et l'attention se détourne de Papen. C'est la première course : Orchauf, à l'extérieur, une magnifique bête nerveuse, tendue, piaffe, alors que les jockeys tiennent bien en main Agalire qui est à l'intérieur, Palander au deuxième rang. Très vite, Graf Almaviva prend la tête du peloton qui court sous le ciel bas, dans le silence entrecoupé d'acclamations lointaines qui déferlent brutalement quand Athanasius, l'un des favoris, démarre, talonné par Blintzen. Course magnifique que ne trouble même pas le temps puisque la pluie a cessé : on voit simplement jaillir sous les sabots rageurs des chevaux des éclats de boue. A la fin de la première course, on entend à l'entrée du champ de course des acclamations, des mouvements agitent la foule, des officiers courent : le ministre Joseph Goebbels arrive d'Essen où il vient de prononcer un discours. On l'aperçoit qui gesticule, paraît s'indigner. Des informateurs lui racontent la manifestation en faveur de Papen. Il proteste, refuse de se trouver assis, à la tribune d'honneur, aux côtés de l'homme qu'il vient d'attaquer à Essen et qui symbolise cette « clique qui n'a rien appris ». Il se rend donc sur la pelouse parmi « les travailleurs du poing », le peuple des ouvriers allemands. On le reconnaît, on l'acclame. Papen note seulement : « Il obtint quelques applaudissements isolés — les Hambourgeois sont des gens polis — mais ce fut tout. »
Papen hésite un instant puis sentant que la foule lui est favorable, il prend la décision d'affronter Goebbels. « Je résolus, raconte-t-il, de profiter au maximum des bonnes dispositions du public. C'était au fond une excellente occasion de me rendre compte si mon discours de Marburg avait plu aux seules classes supérieures ou s'il avait rencontré l'approbation des masses laborieuses. Je suivis donc Goebbels aux places à bon marché. Là, ma réception fut encore plus chaleureuse. Débardeurs, étudiants, ouvriers me firent une ovation délirante. Cette fois, c'en fut trop pour Goebbels. Vert de rage, il décida de ne pas assister au banquet officiel ».
Le ministre de la Propagande quitte donc le champ de courses. Il regagne la capitale allemande. A Gœrlitzer, Gauleiter adjoint de Berlin, il déclare : « Cet animal de Papen est beaucoup trop populaire. Essayez donc, dans vos journaux, de le rendre ridicule. » Heydrich et Himmler sont immédiatement avertis de la manifestation du Derby. Hitler, dans son chalet de Berchtesgaden reçoit aussi de Goebbels un récit détaillé. Il y a les clameurs enthousiastes d'Essen, la Jeunesse hitlérienne qui a hurlé sa joie, les fêtes du Solstice durant lesquelles ont brûlé les torches et les feux de la ferveur germanique où communient le nazisme et les mythes païens. Mais, il y a aussi tous les Papen, les Klausener ; cette constellation imprécise d'opposants plus ou moins déterminés, et aussi ces S.A. qui, autour de Rœhm, à Bad Wiessee attendent, espèrent tirer parti des agitations de la « clique » réactionnaire dénoncée par Goebbels.
Le Führer écoute, médite, se repose. Il regarde les sommets glacés. Il lui faut choisir : de part et d'autre il sent l'impatience monter. Papen pousse ses avantages, Roehm rassemble ses troupes, Himmler et Heydrich lancent déjà leurs tueurs sur les routes du Reich et les soldats de l'Ordre noir n'attendent plus qu'un signe pour traquer leurs victimes. Heure après heure, alors que l'Allemagne se passionne pour les résultats du Championnat national de football, que les joueurs enregistent que, dans le pari couplé du Derby de Hambourg, lors des deuxième et troisième courses, Tilly et Mitternach sont dans les rapports gagnant 204 et placé 10, que les Munichois, après la journée du dimanche passée à Bad Wiessee, regagnent la capitale bavaroise, que dans la pension Hanselbauer les chefs S.A. somnolent, heure après heure, alors que l'Allemagne vit dans l'ignorance et la quiétude de ce dernier dimanche de juin, le moment du choix et de l'action s'est encore rapproché pour le Führer.
Franz von Papen rejoint Berlin quelques heures après Goebbels. Le banquet offert par la ville de Hambourg aux différentes personnalités présentes au Derby a été animé. Seuls, agressifs, quelques officiers de la Sturmabteilung qui boivent beaucoup et parlent haut ont ignoré ostensiblement le vice-chancelier. Après une courte nuit de sommeil, Papen a, à nouveau, quitté la capitale dès le matin du lundi 25 juin. Il doit assister, en Westphalie, au mariage de sa nièce.
Mais, durant toute la cérémonie solennelle, à laquelle assistent de nombreux officiers de la Reichswehr, Franz von Papen se montre distrait, inquiet. Son secrétaire particulier, à plusieurs reprises, lui remet de courts messages, des dépêches. Et le visage du vice-chancelier se crispe : il sourit aux jeunes époux, aux parents, mais on devine que son esprit est ailleurs. C'est que de Nuremberg à Cologne, les attaques contre lui se multiplient. Papen a trop pratiqué les milieux gouvernementaux et politiques pour ne pas sentir que l'atmosphère se tend en Allemagne, que les nazis — le pouvoir — se préparent à agir.
A Nuremberg, c'est Gœring qui prend la parole. « Nous n'avons pas besoin de froide raison, il nous faut de l'ardeur » martèle-t-il. Son lourd visage empâté, où le dessin régulier des traits est enseveli sous la graisse pâle, est secoué tout entier par l'effort. De grands événements se préparent, dit-il, menaçant. « On verra bientôt que l'Allemagne diffamée est la plus grande des nations civilisées ». Papen médite ; quels sont ces grands événements ? On lui transmet un autre texte : Hess parle en ce moment même à la radio de Cologne et son discours est retransmis par tous les émetteurs d'Allemagne. Ce discours du deuxième personnage du Parti, un lundi, ne peut que surprendre. Pourquoi cette visite inopinée de Hess à Cologne, ces officiels rassemblés à la hâte sur le terrain d'aviation de Butzweilerhof, le Sturm S.A. qui rend les honneurs constitué en dernière minute et le Gauleiter Grohé, le Brigadeführer Hovel qu'on a retrouvés in extremis pour les conduire au champ d'aviation afin d'accueillir le ministre du Reich ? Celui-ci n'a qu'un seul but : se rendre à la maison de la radio et y prononcer un discours, puis repartir pour Berlin. Etrange procédé qui marque à la fois la détermination et l'improvisation, comme si une décision venait d'être prise qui mûrissait depuis longtemps et qu'il fallait immédiatement faire passer dans les actes, fût-ce un lundi, fût-ce sans aucune apparence de prétexte. Et le discours de Hess est violent, exalté, mais aussi imprécis, menaçant tout le monde, Papen et Rœhm, répétant seulement : « Une seule personne est au-dessus de toute critique : le Führer. Chacun sait qu'il a toujours eu raison et qu'il aura toujours raison. Dans la fidélité aveugle, dans l'abandon total au Führer sans que jamais on ne demande le pourquoi des choses, dans l'exécution sans restriction de tous ses ordres, est la racine même de notre national-socialisme. Le Führer obéit à un appel, à une vocation plus haute. Il a la tâche de former les destins de l'Allemagne. » Hess attaque les « critiqueurs » puis il détache mot à mot les phrases qui sont autant de sombres avertissements. « Malheur à celui qui, chaussé de lourdes bottes, veut avec maladresse se glisser dans la trame subtile des plans stratégiques du Führer, s'imaginant parvenir au but plus rapidement. C'est un ennemi de la révolution. » Qui, sinon Rœhm et ses S.A. impatients, peut être visé ? Et l'avertissement retentit encore: « Seuls les ordres du Führer à qui nous avons juré fidélité sont valables. Malheur à celui qui devient infidèle, malheur à celui qui croit pouvoir servir la révolution par une révolte ! »
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