Max Gallo - Paris vaut bien une messe

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Ce n’était que fourberie, car il voulait conquérir Paris, et les arquebusiers de l’armée royale tiraient sur les malheureux affamés qui s’en allaient cueillir hors des remparts quelques épis de blé ou des brassées d’avoine. Or, malgré cela, la ville résistait avec ces lansquenets, ces Suisses, ces habitants qui gardaient les remparts, ces moines casqués qui défilaient, crucifix brandi de la main gauche, la droite tenant l’arquebuse.

Il fallait bien que Henri IV me dise qu’il aimerait mieux n’avoir point Paris, puisque en effet il était incapable d’y entrer, même quand ses soldats se déguisaient en meuniers pour tenter de forcer la porte Saint-Honoré – reconnus, ils en étaient chassés – et que d’autres avaient subi le même sort porte Saint-Antoine.

Les canons installés à Montmartre pouvaient bien tirer quelques boulets, la ville résistait.

Et l’armée royale était contrainte de desserrer son étreinte, parce que les troupes espagnoles d’Alexandre Farnèse arrivaient des Pays-Bas, occupaient les deux rives de la Marne, permettant ainsi à quelques bateaux chargés de grain d’atteindre Paris.

C’est aussi sur une barque glissant de nuit le long de la Seine que je suis entré dans le capitale, sautant sur le quai de l’École et me faufilant par la rue de l’Arbre-Sec jusqu’à l’hôtel de Venise où vivait Leonello Terraccini, la Sérénissime République ne rompant jamais totalement avec un camp, quel qu’il fut.

Dès le premier soir, j’ai vu des enfants errants comme des bêtes affamés, et mon cœur en est encore serré.

Chaque fois que je croisais l’une de ces frêles silhouettes qui tendaient leurs mains vers moi, ne voulaient pas d’argent mais du pain, j’avais l’impression que c’était mon fils Jean qui me suppliait de le nourrir et de le protéger.

Jamais je n’aurais imaginé qu’il y eût tant d’enfants dans cette ville. J’en ai vu plus de cinq mille, les plus âgés d’à peine sept ans, défiler en procession, chantant des psaumes, appelant l’assistance divine sur la ville de Chartres dont on venait d’apprendre qu’elle était assiégée par les troupes royales alors que c’était l’un des principaux greniers de Paris.

J’ai suivi la procession des enfants jusqu’à Notre-Dame. C’était carême et les prédicateurs, devant les enfants assemblés, parlaient d’un fils de putain qui se prétendait roi de France et qui n’était qu’un chien, un tyran, un athée, un dépravé qui se livrait à des amours immondes avec les nonnains qu’il violait !

« Maudit soit Henri le Béarnais, l’athéiste, le relaps et l’hérétique ! » clamaient-ils.

Leurs voix résonnaient sous les voûtes de Notre-Dame et je sortis, me frayant difficilement passage parmi la foule.

Sur le parvis gisait un enfant mort, si maigre et menu que les gens entassés dans le chœur l’avaient étouffé.

Ô Seigneur, protégez mon fils !

Je suis allé jusqu’à l’hôtel d’Espagne. Deux grandes marmites fumaient dans la rue Saint-Honoré et la foule des affamés se pressait, écuelle brandie, yeux brillants de fièvre, quand tout à coup une voix aiguë s’éleva, maudissant le fils de pute, l’hérétique qui voulait la mort du peuple de Paris. « Mais Dieu nous sauvera ! »

Sarmiento m’accueillit, la tête penchée, le regard fixe.

— Dieu les sauvera lorsque les armées espagnoles auront défait celles du roi.

Il me tourna le dos, ajoutant avec mépris qu’il était encore temps pour moi de rejoindre le camp vainqueur.

Puis il m’a brusquement fait face.

— Tu as un fils, me dit-on ?

J’ai reculé comme si sa question constituait une menace.

— Quitte Paris, Bernard de Thorenc, a-t-il repris. On y meurt, et les fils ont besoin de père.

J’ai rencontré quelques marchands, des membres du parlement.

Ils me recevaient à la nuit tombée, j’entrais dans leur maison par des portes dérobées, me glissant dans des caves, marchant courbé dans des jardins, à l’abri des haies, tant ils craignaient les espions de ce Conseil des Seize qui dirigeait la Ligue et avait partout ses espions. L’on était puni de mort, étranglé ou pendu si l’on venait à être soupçonné d’entretenir des relations ou une correspondance avec Henri IV, le roi hérétique.

Ils m’ont parlé dans des pièces sombres, toutes chandelles éteintes.

Leurs demeures sentaient les fruits qui mûrissent, le pain qu’on cuit, la graisse qui grésille. Et, cependant, ils se plaignaient de ne pouvoir, à cause du blocus et de la guerre, se rendre dans leurs propriétés, hors des remparts, et de perdre ainsi leurs revenus.

Ils souhaitaient que la paix fût rétablie, mais elle ne le serait que si Henri IV abjurait.

— Le peuple écoute les catholiques zélés, les prêtres fanatiques qui n’obéissent qu’au pape ou aux Espagnols. Diego de Sarmiento distribue soupe et argent, si bien que les affamés applaudissent le roi d’Espagne.

Eux-mêmes méprisaient ce peuple de ligueurs.

— Les ventres-creux ont besoin de se gaver de paroles, me confia l’un d’eux. Ils se nourrissent de folies. Les prêcheurs le savent. Sarmiento et le père Verdini aussi. Or nous ne voulons pas que le roi d’Espagne et le pape fassent ici la loi. Mais Henri ne sera roi reconnu, légitime, accepté, que s’il renonce à sa huguenoterie, s’il sait parler aux affamés et les nourrir.

Eux n’avaient jamais eu faim. Dans leurs maisons visitées parfois par les « gens de rien » enrôlés dans les sections de la Ligue, on avait trouvé des provisions pour six mois : lard et viande salée, farine et biscuits, fruits et légumes séchés, épices et cruches de vin.

La guerre, le blocus, la faim, c’étaient les enfants et les pauvres, les faibles et les démunis qui en souffraient, non pas les riches ni les prédicateurs.

Vouloir la paix, ce n’était pas Vous trahir, Seigneur, mais Vous être fidèle.

Sauvez les plus humbles, ceux pour qui Vous avez gravi le Calvaire et été crucifié !

40.

J’ai parlé de la souffrance du peuple au roi.

M’a-t-il écouté ?

Henri IV était assis sous une grande tente. Il se lissait la barbe où je discernais des poils gris. Penché en avant, la tête rentrée dans les épaules, il me semblait las, fermant parfois les yeux comme pour s’assoupir, indifférent à ce que je lui disais avoir vu et entendu à Paris.

Affichées aux portes de Notre-Dame, j’avais lu les bulles pontificales qui l’excommuniaient. Un membre du parlement proche de Michel de Polin m’avait confirmé que des listes de noms établies par le Conseil des Seize avaient été répandues parmi les ligueurs. Certains étaient suivis de la lettre P, d’autres par les lettres D et C.

— P pour pendu, D pour dagué, C pour chassé, ai-je expliqué.

Le souverain s’est un peu redressé, puis a murmuré :

— Il n’est pas croyable, le nombre de gens que l’on met après moi pour me tuer, mais Dieu me gardera !

Il était bien roi, homme ne pensant qu’à lui-même et me confiant tout à coup :

— Thorenc, c’est pour ma gloire et pour ma couronne que je combats ; ma vie et tout autre chose ne me doivent rien être à ce prix.

Que lui importait, dès lors, que je lui dise que les lansquenets au service de la Ligue avaient pourchassé des enfants dans les rues pour les tuer et s’en nourrir, ou bien qu’une mère avait dévoré les cadavres de ses deux fils tant la faim l’avait rendue folle ! Et que l’on comptait près de trente mille morts dans la ville, affamés par le blocus.

Il m’a paru insensible, quoiqu’il m’ait dit en se levant :

— Mon dessein a été, depuis qu’il a plu à Dieu de me donner le commandement souverain de tant de peuples, de préparer les moyens, au milieu de tant de troubles, de les faire, avec le temps, jouir de la paix.

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