Max Gallo - Paris vaut bien une messe

Здесь есть возможность читать онлайн «Max Gallo - Paris vaut bien une messe» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Paris vaut bien une messe: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Paris vaut bien une messe»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Paris vaut bien une messe — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Paris vaut bien une messe», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le roi s’est montré fort satisfait de ses victoires d’Arqués et d’Ivry, ainsi que de ce châtiment.

Il a dit à Bernard de Thorenc :

— Dieu me continue Ses bénédictions comme Il l’a fait jusqu’ici.

Thorenc et quelques autres – ainsi, Michel de Polin – ne voient plus le dessein de Dieu dans cette suite de guerres et de massacres. Il m’a répété :

— Dieu ne choisit pas entre les hommes, qu’ils soient rois ou manouvriers. Chacun est libre de Lui être fidèle ou bien d’oublier Ses enseignements. Puis Dieu juge.

Henri n’est pas souverain à s’inquiéter du jugement de Dieu. Il ne doute pas de la bienveillance du Seigneur.

— Je fais bien du chemin, m’a-t-il dit au cours de cette audience solennelle, et vais comme Dieu me conduit, car je ne sais jamais ce que je dois faire. Au bout, cependant, mes faits sont des miracles que le Seigneur a voulus.

Mais il est plus retors qu’il ne veut bien le paraître.

Pour l’heure, il goûte les victoires d’Arqués et d’Ivry et ne se soucie pas de son abjuration, mais j’ose avancer, l’écoutant et l’observant, que si celle-ci lui paraissait nécessaire il s’y résoudrait.

Il veut rassembler autour de lui tous les sujets du royaume et les persuader que ce sont les ennemis de la France, les Espagnols, d’abord, qui se dressent contre lui.

Il m’a confié :

— S’il y a de la rébellion, elle vient de la boue et de la fange du peuple excité et ému par les factions des étrangers.

Ces propos sont d’un habile souverain décidé à vaincre à tout prix.

Votre dévoué serviteur, Vico Montanari. »

39.

Montanari m’avait dit :

— Aidez le roi, Thorenc. Il entend la raison. Ce n’est pas un de ces fanatiques. Sa faiblesse, c’est qu’il ne les comprend pas. Il n’imagine pas que des hommes préfèrent manger du pain dont la farine est faite des os broyés du cimetière des Innocents, plutôt que d’ouvrir les portes à l’armée royale. Aidez-le ! S’il ne l’emporte pas – mais je crois en lui –, les catholiques zélés, les huguenots entêtés feront de ce royaume une boucherie pour le plus grand avantage des Espagnols. Savez-vous ce que Leonello Terraccini me dit ? L’un des maîtres de Paris est Diego de Sarmiento. Il fait distribuer de la soupe aux carrefours pour les affamés. L’odeur est à vomir : on cuit dans de grandes marmites du son, de l’avoine, de la peau de chien, d’âne ou de chat, et les malheureux se battent pour une écuelle de ce potage qui bout dans les chaudrons d’Espagne !

Nous marchions sur les bords de Loire en ce printemps de 1590.

Je savais que le roi désirait me voir pour me confier ce que Montanari avait appelé une « embuscade masquée ».

Je devais me rendre à Paris, que les troupes royales assiégeaient et où l’on mourait de faim, où j’essaierais de rencontrer certains membres du parlement, des ligueurs, des marchands et même des prêtres qui souhaitaient traiter avec le roi pour en finir avec le blocus.

Selon Montanari, j’étais l’homme le mieux placé pour mener à bien cette mission. Je connaissais Sarmiento et le légat du pape ; le père Verdini avait été mon guide et confesseur durant mes années de jeunesse au Castellaras de la Tour.

— Ceux-là sont obstinés, avait ajouté Montanari. Ils veulent la perte de Henri IV, mais ils ne vous livreront pas aux ligueurs.

Il m’avait serré le poignet.

— Vous ne serez pas étranglé.

Car on pendait, on assommait, on jetait dans la Seine, on égorgeait tous les suspects de modération, tous les « demandeurs de nouvelles », ou ceux qui souriaient et ne se rendaient pas sur les remparts pour défendre la ville contre les troupes de Henri IV.

On tuait d’autant plus qu’il y avait eu des rassemblements sur la place de Grève, où la foule avait crié : « La Paix ! » ou : « Du Pain ! »

— Aidez le roi, Thorenc ! m’avait répété Montanari.

J’hésitais.

J’avais répondu à Montanari que ce monarque qui se prétendait soucieux de ses sujets affamait depuis plusieurs mois les deux cent mille Parisiens, en décrétant le blocus de la capitale.

Les morts de faim se comptaient déjà par milliers. Je n’en avais encore rien vu, mais j’avais écouté les plaintes des Parisiens qui avaient réussi à sortir de la ville et que Henri IV avait accepté de ne pas refouler.

Cependant, Séguret et Jean-Baptiste Colliard, tout comme les Anglais de l’armée, regrettaient que le roi eût cédé à un accès de pitié : « Il faut étrangler ce peuple, répétait Séguret. Il s’agite ? Les pendus ne dérangent personne ! »

Les cadavres jonchaient la rue des Fossés-Saint-Germain, témoignait Terraccini. On avait mangé les chevaux, les ânes, les chiens, les chats, les rats, on s’était disputé leurs entrailles, des lambeaux de charogne. Et on avait fini par déterrer les cadavres pour faire de leurs os de la farine. Le pain qui en était issu était blanc, d’une saveur à peine amère, mais ceux qui en avaient mangé étaient morts.

Je m’étais assis parmi ces femmes aux visages exsangues, ces enfants pareils à des oiseaux morts. Les mères les serraient contre elles. Elles disaient que l’on avait aussi mangé des enfants. Une mère bien grasse avait dévoré les cadavres de ses deux fils morts de faim. Mais, surtout, les lansquenets s’étaient mis en chasse et une femme, les yeux hagards, m’avait raconté : « Le Louvre est devenu la boucherie des lansquenets. L’un de ces monstres a avoué qu’il avait tué trois enfants et partagé leur viande avec plusieurs de ses compagnons d’armes. »

Un roi qui aimait ses sujets pouvait-il, pour conquérir son trône, les condamner à devenir le gibier de lansquenets ou à se nourrir de cadavres ?

Je l’avais entendu se vanter d’avoir « fait brûler tous les moulins qui fournissent Paris en farine. La raison reviendra à ce peuple quand la nécessité sera plus grande encore et que leurs os déchireront leur peau, tant ils seront devenus maigres… ».

Était-ce là discours de bon roi ?

Montanari haussait les épaules avec indulgence. Henri IV avait accepté de recueillir les Parisiens qui fuyaient la ville encerclée.

— Et puis, Thorenc, Henri IV a la fourberie de tous les souverains. Sans elle on ne saurait régner. Or il veut régner. Voyez-le, aidez-le !

Le roi m’a reçu à bras ouverts, me remerciant, avant que j’aie pu dire un seul mot, d’accepter de me rendre à Paris.

— Je n’ai jamais douté de votre courage, Thorenc.

Il a posé la main sur mon épaule.

Je devais, a-t-il dit, l’écouter avec attention afin de rapporter ses propos aux ligueurs, au duc de Mayenne, mais aussi au jeune neveu de Mayenne, le duc de Nemours, qui commandait les troupes et rassemblait le peuple autour de la Ligue avec grand talent.

— Dites-lui que je veux qu’il soit au service de tout le royaume, et pas seulement d’une Ligue qui ne se bat que pour l’Espagne. Dites à tous ceux que vous rencontrerez que je veux une paix générale, car j’entends soulager mon peuple au lieu de le perdre et ruiner. Que si, pour une bataille, je donnerais un doigt, pour la paix générale, j’en donnerais deux !

Il s’est éloigné de quelques pas.

— J’aime ma ville de Paris, a-t-il repris. C’est ma fille aînée, j’en suis jaloux. Je lui veux faire plus de bien, plus de grâce et de miséricorde qu’elle ne m’en demande. Mais je veux qu’elle m’en sache gré, et qu’elle doive ce bien à ma clémence.

Il m’a pris par le bras.

— Je suis un vrai père de mon peuple, Thorenc. Je ressemble à cette vraie mère, dans Salomon. J’aimerais mieux n’avoir point de Paris que de l’avoir tout ruiné et dissipé après la mort de tant de pauvres personnes…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Paris vaut bien une messe»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Paris vaut bien une messe» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Paris vaut bien une messe»

Обсуждение, отзывы о книге «Paris vaut bien une messe» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x