Tatiana Rosnay - Boomerang

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C’est fait. Blanche repose dans le caveau de la famille Rey, au cimetière du Trocadéro. Nous nous tenons au bord de la tombe sous un ciel étonnamment bleu, moi, mes enfants, Astrid, Mélanie, Solange, Régine et Joséphine, le personnel fidèle et mon père, amaigri et appuyé sur une canne. La maladie a progressé, sa peau a pris une teinte jaune, comme un masque de cire. Il a perdu presque tous ses cheveux, mais aussi ses cils et sourcils. Mélanie se tient à ses côtés. Elle ne le lâche pas un instant, attentive. Elle lui donne le bras, le regarde avec compassion, comme une mère avec son enfant. Je sais que ma sœur a un nouveau petit ami, Éric, un jeune journaliste. Je ne l’ai pas encore rencontré. Malgré ce nouvel amour dans sa vie, Mélanie semble entièrement dévouée à mon père et à son bien-être. Pendant la cérémonie, dans l’église sombre et glaciale, sa main n’a pas quitté son épaule. Il compte beaucoup pour elle, cela se voit, comme il est évident qu’il l’émeut énormément. Pourquoi ne suis-je pas ému, moi ? Pourquoi la vulnérabilité de mon père ne m’inspire-t-elle au mieux que de la pitié ? Ce n’est pas à mon père que je pense à cet instant. Ni à ma grand-mère. Je pense à ma mère dont le cercueil repose dans cette tombe ouverte, quelques mètres sous terre. June Ashby est-elle venue ici ? S’est-elle tenue là où je me trouve à présent, les yeux posés sur ce marbre dans lequel le nom de Clarisse est gravé ? Était-elle tourmentée par les mêmes questions que moi ?

Après l’enterrement, nous nous rassemblons avenue Georges-Mandel pour une réception en l’honneur de Blanche. Quelques amis de Solange sont là. La même bande de nantis élégants présente le jour de sa mort. Solange me demande de l’aider à porter les fleurs dans le grand salon exceptionnellement ouvert pour l’occasion. Gaspard et quelques employés de maison ont disposé un appétissant buffet. J’observe Régine, les joues tartinées de rouge, se jeter sur le champagne. Joséphine est trop occupée à discuter avec un jeune homme de bonne famille, au visage rubicond, pour s’en apercevoir.

Je suis seul à l’office avec Solange. Je l’aide à trouver des vases pour les lys qui arrivent à chaque nouveau coup de sonnette. Il y en a tant que leur parfum est presque écœurant. Alors qu’elle se concentre pour arranger les fleurs, je lui demande sans détour :

— Tu te souviens d’une certaine June Ashby ?

Pas un muscle ne bouge sur son visage soigneusement maquillé.

— Très vaguement, murmure-t-elle.

— Une Américaine, grande, blonde, qui avait une galerie d’art à New York.

— Ça me dit vaguement quelque chose.

Je regarde ses mains qui courent sur les pétales blancs. Ses doigts potelés, aux ongles vernis de rouge, couverts de bagues. Elle n’a jamais été une jolie femme. Ça n’a pas dû être facile pour elle d’avoir une belle-sœur comme Clarisse.

— June Ashby a passé quelques étés à Noirmoutier, à l’hôtel Saint-Pierre. En même temps que nous. Tu te souviens si elle et ma mère étaient amies ?

Elle me regarde enfin. Aucune chaleur dans ses yeux noisette.

— Non, je ne me souviens pas.

Un domestique entre avec un plateau de verres. J’attends qu’il quitte l’office et je reprends.

— De quoi te souviens-tu alors, entre elle et ma mère ?

De nouveau, son regard de glace.

— De rien. Il n’y a rien dans mon souvenir qui lie ta mère à cette femme.

Si elle ment, elle le fait sacrément bien. Elle me fixe, sans ciller, calme et tranquille. Le message qu’elle m’envoie est clair : Arrête avec tes questions .

Elle sort, le dos plus raide que jamais, en emportant les lys. Je retourne dans le grand salon. Une foule de gens que je ne connais pas, mais que je salue malgré tout poliment.

Laurence Dardel, qui paraît dix ans de plus en tailleur noir, me tend discrètement une enveloppe kraft. Le fameux dossier médical. Je la remercie. Je range l’enveloppe dans mon manteau, mais je brûle de l’ouvrir. Mélanie m’observe de loin et je me sens coupable. Bientôt je partagerai tout ce que je sais avec elle : June Ashby, la dispute avec Blanche, le rapport du détective.

Je remarque qu’Astrid aussi m’observe, se demandant sans doute pourquoi j’ai l’air si tendu. Elle est occupée à consoler Margaux, les funérailles ont ravivé son chagrin.

Arno arrive près de moi. Il a eu l’autorisation exceptionnelle de quitter la pension et de rentrer à la maison pour l’enterrement de son arrière-grand-mère. Ses cheveux sont plus courts et il s’est rasé.

— Salut, papa.

Il me donne une bourrade sur l’épaule puis se dirige vers la table où sont disposés les petits fours et les boissons, et se sert un jus de fruits. Nous sommes restés sans nous parler, ou presque, pendant une longue période. À présent, les relations sont un peu plus sereines. J’ai l’impression que la pension, avec ses horaires stricts, son hygiène énergique et sa pratique sportive obligatoire et vigoureuse, lui fait du bien. Astrid est d’accord.

Il se penche vers moi et murmure :

— Pour les photos, Margaux m’a raconté.

— Pour ma mère ?

— Ouais. Elle m’a tout expliqué. La lettre de l’agence et tout le reste. C’est du lourd, hein !

— Et ça te fait quoi ?

Il a un grand sourire.

— Tu veux dire d’avoir une grand-mère gay ?

Je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour.

— C’est plutôt cool quand on y pense, dit-il, même si j’imagine que grand-père n’a pas dû trouver ça cool du tout.

— Non, en effet.

— Ça doit en foutre un coup à la fierté masculine, non ? Enfin, tu vois, d’avoir une femme qui préfère les filles…

De la part d’un adolescent de seize ans, je trouve l’observation plutôt juste et perspicace. Comment aurais-je réagi si Astrid avait eu une aventure avec une femme ? La gifle ultime pour un homme. Sans doute l’adultère le plus dur à admettre, le plus humiliant. Une vraie remise en cause de sa virilité. Pourtant, quand je revois le cul poilu de Serge s’agiter dans la caméra d’Astrid, je continue à penser que rien n’aurait pu être pire.

— Comment ça se passe avec Serge ? me renseigné-je, en prenant garde qu’Astrid ne m’entende pas.

Arno engloutit un éclair au chocolat.

— Il voyage beaucoup.

— Et ta mère ? Comment elle va ?

Arno me scrute en mastiquant.

— J’en sais rien. Demande-lui. Elle est en face de nous.

Je veux me servir du champagne. Gaspard se précipite pour m’aider.

— Quand vas-tu revoir Angèle ? me demande Arno.

Le champagne est glacé et ses bulles me piquent la langue.

— D’ici quelques semaines.

Et je manque d’ajouter : J’ai hâte .

— Elle a des enfants ?

— Non. Juste quelques neveux et nièces de ton âge, je crois.

— C’est toi qui vas à Nantes ?

— Oui. Elle n’aime pas beaucoup venir à Paris.

— Dommage.

— Pourquoi dommage ?

Il rougit.

— Elle est cool.

Je ris et lui ébouriffe les cheveux comme quand il était petit.

— Tu as raison. Elle est cool.

Le temps s’égrène lentement. Arno me parle de son école, de ses nouveaux amis. Puis Astrid vient nous rejoindre et Arno retourne au buffet. Astrid et moi restons en tête à tête. Elle a l’air plus heureuse, Serge et elle ont pris un nouveau départ, d’après ce qu’elle me dit. Cette nouvelle me fait plaisir. Elle veut savoir où j’en suis avec Angèle. Elle est curieuse, car les enfants lui en ont beaucoup parlé. Pourquoi ne l’amènerais-je pas à Malakoff un soir, pour dîner ?

— Bien sûr, mais Angèle vient rarement à Paris. Elle n’aime pas quitter sa chère Vendée.

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