Tatiana Rosnay - Boomerang
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— Vous vous souvenez de notre mère, n’est-ce pas ? dit soudain Mélanie en sirotant son thé.
Un sourire éclaire le visage de Gaspard.
— Oh, votre mère ! La petite M meRey. Oui, bien sûr que je me souviens d’elle. Elle est inoubliable.
Mélanie enchaîne.
— Et de quoi vous souvenez-vous ?
Le sourire de Gaspard s’élargit encore.
— C’était une personne si charmante, si gentille. Elle m’offrait des petits cadeaux, des chaussettes neuves, des chocolats… parfois même des fleurs. J’étais dévasté quand elle est morte.
L’appartement devient très silencieux. Même la femme de ménage, qui est passée au grand salon, semble travailler en sourdine.
— Quel âge aviez-vous ? demandé-je.
— Eh bien, monsieur Antoine, j’ai cinq ans de plus que vous, alors je devais avoir quinze ans. Quelle pitié…
— Avez-vous des souvenirs du jour de sa mort ?
— C’était terrible, terrible… Quand on l’a emportée… sur ce brancard…
Il semble mal à l’aise, se tord les mains, se tortille les pieds et ne nous regarde plus.
— Étiez-vous avenue Kléber quand c’est arrivé ? demande Mélanie, étonnée.
— Avenue Kléber ? s’exclame-t-il, troublé. Je ne me rappelle pas, non. C’était un jour tellement horrible. Je ne sais plus.
Il se lève d’un bond et sort précipitamment du salon. Aussitôt nous lui emboîtons le pas.
— Gaspard, appelle fermement Mélanie, pouvez-vous s’il vous plaît répondre à ma question ? Pourquoi avez-vous dit que vous étiez là quand on a emporté son corps ?
Nous sommes tous les trois dans l’entrée, dans la pénombre de cet appartement privé de lumière. Les bibliothèques semblent pencher dangereusement vers nous, les visages pâles des vieux portraits nous fixent avec curiosité. Et on jurerait que le buste de marbre posé sur l’écritoire tout près de nous attend lui aussi quelque chose.
Gaspard ne desserre pas les dents. Ses joues ont rougi. Il tremble. Son front se couvre de sueur.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? lui demande doucement Mélanie.
Il avale bruyamment sa salive. Nous suivons le trajet de sa pomme d’Adam.
— Non, non, murmure-t-il en reculant et en secouant la tête. Je ne peux pas.
Je l’attrape par le bras. Je sens son corps osseux et faible sous le tissu bon marché de son costume.
— Y a-t-il quelque chose que vous voudriez nous dire ? demandé-je, avec une voix plus ferme que celle de ma sœur.
Il frémit en s’essuyant le front d’un revers de main et recule encore d’un pas.
— Pas ici ! finit-il par laisser sortir.
Mélanie et moi échangeons un regard.
— Où alors ? demande-t-elle.
Il a déjà parcouru la moitié du couloir sur ses jambes maigrichonnes et tremblantes.
— Dans ma chambre. Au sixième étage. Dans cinq minutes.
Il disparaît. La femme de ménage vient de brancher l’aspirateur. Mélanie et moi restons sans bouger, à nous regarder. Puis nous sortons.
Pour accéder aux chambres de bonnes, pas d’ascenseur. Il faut emprunter un escalier étroit et tortueux. C’est là que les résidents les moins fortunés de cet immeuble cossu habitent, peinant chaque jour pour monter jusque chez eux. Plus on grimpe, plus la peinture est écaillée. Plus ça sent fort. La mauvaise odeur de chambres minuscules et sans aération, de la promiscuité, de l’absence de salles de bains dignes de ce nom. Le relent désagréable des chiottes communes sur le palier.
Six étages à monter. En silence. Pourtant, des questions ne cessent de tourner dans mon esprit et je suis sûr qu’il en est de même pour Mélanie.
Le sixième étage est un autre monde. Plancher brut, grand couloir venteux où s’alignent des dizaines de portes numérotées. Le bruit d’un sèche-cheveux. Le braillement agressif d’une télévision. Des gens qui se disputent dans une langue étrangère. Une sonnerie de téléphone portable. Des cris de nourrisson. Une porte s’ouvre et une femme nous lance un regard méfiant. À l’arrière-plan, nous apercevons la pièce où elle vit, le plafond affaissé et maculé de traces d’humidité, les meubles tachés. Laquelle de ces portes est celle de Gaspard ? Il ne nous a pas donné le numéro. Se cache-t-il ? A-t-il peur ? Je suis sûr qu’il nous attend, en se tordant les mains, en tremblant peut-être, mais il nous attend. Il doit être en train de rassembler son courage.
Je fixe les épaules étroites et carrées de Mélanie sous son manteau d’hiver. Elle marche d’un pas solide et assuré. Elle veut savoir. Elle n’a pas peur. Alors pourquoi ai-je peur, moi ?
Gaspard nous attend au bout du couloir. Il est toujours aussi rouge. Il nous fait entrer rapidement comme s’il craignait qu’on ne nous voie. Après l’air glacé de l’escalier, sa petite chambre confinée est d’une chaleur étouffante. Le radiateur électrique marche à plein régime, en émettant un léger bourdonnement et en laissant flotter une odeur de cheveux brûlés et de poussière. L’endroit est si petit que nous nous cognons les uns les autres. Le mieux est de prendre place sur le lit étroit. Je jette un coup d’œil autour de moi, tout est impeccablement propre. Un crucifix sur le mur, un évier fêlé, une sorte de placard fermé par un rideau de plastique : la vie de Gaspard exposée dans toute sa modestie. Que peut-il bien faire quand il remonte ici après avoir laissé Blanche aux bons soins de l’infirmière de nuit ? Pas de télévision. Pas de livres. Sur une petite étagère, je remarque une bible et une photographie que j’examine le plus discrètement possible. À ma grande stupéfaction, il s’agit d’une photographie de notre mère.
Gaspard est resté debout. Il attend que nous parlions. Ses yeux font la navette entre ma sœur et moi. Le son d’une radio nous parvient de la chambre voisine. Les cloisons sont si fines que je ne rate pas un mot des infos.
— Vous pouvez nous faire confiance, Gaspard, dit Mélanie. Vous le savez, n’est-ce pas ?
Il passe un doigt furtif sur ses lèvres, les yeux écarquillés de peur.
— Il faut parler plus bas, mademoiselle Mélanie, chuchote-t-il. On entend tout ici !
Il s’approche. Je sens l’odeur âcre de sa transpiration. Instinctivement, je recule.
— Votre mère… C’était ma seule amie. Elle seule me comprenait vraiment.
— Oui, dit Mélanie.
J’admire sa patience. Moi, j’ai envie d’en venir au but et vite. Elle pose une main apaisante sur mon bras comme si elle lisait dans mes pensées.
— Votre mère était comme moi, elle venait d’une famille simple, du Sud. Elle n’était pas compliquée, elle ne faisait pas de chichis. C’était une personne humble et bonne. Elle pensait toujours aux autres. Elle était généreuse et chaleureuse.
— Oui, l’encourage Mélanie, alors que je serre les poings d’impatience.
On a éteint la radio à côté et le silence se fait dans notre petit espace. Gaspard a de nouveau l’air angoissé et il se remet à suer. Il n’arrête pas de regarder en direction de la porte en se raclant la gorge. Pourquoi est-il si mal à l’aise ? Il se penche et sort un vieux transistor de sous son lit, farfouille pour l’allumer. La voix d’Yves Montand monte de l’appareil.
C’est si bon de partir n’importe où, bras dessus bras dessous…
— Vous étiez en train de nous raconter le jour où notre mère est morte, finis-je par dire, malgré le geste de Mélanie pour me faire taire.
Gaspard trouve le courage de me regarder en face.
— Il faut comprendre, monsieur Antoine. C’est… c’est difficile pour moi…
C’est si bon … susurre Yves Montand de sa voix débonnaire et insouciante. Nous attendons que Gaspard poursuive. Mélanie pose une main sur son bras.
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