Tatiana Rosnay - Boomerang
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— Peux-tu me dire ce qui s’est passé ?
Elle boit à petites gorgées. D’une voix basse où l’on sent la tension, elle lâche :
— Non.
La tasse tombe sur le sol et me fait sursauter. Le thé gicle en dessinant une étoile. Margaux sanglote. Je tente de la prendre dans mes bras mais elle me repousse violemment. Je ne l’ai jamais vue si en colère, son visage est déformé, écarlate, gonflé de rage. Elle hurle aussi fort qu’elle peut, en postillonnant.
— Pourquoi, papa ? Pourquoi c’est arrivé ? Pourquoi Pauline ?
Je ne sais pas quoi faire pour la calmer. Aucun mot apaisant ne veut sortir de ma bouche. Je me sens inutile. Mon esprit est vide. Comment puis-je l’aider ? Pourquoi suis-je si gauche ? Si seulement Astrid était là. Elle saurait quelle attitude adopter, les mères savent toujours. Pas les pères. Enfin, pas le père que je suis.
— On va appeler ta mère, marmonné-je en hésitant, tout en calculant le décalage horaire. Oui, c’est ça, appelons ta mère.
Ma fille me lance un regard méprisant. Elle tient toujours le sac de Pauline serré contre elle.
— C’est tout ce que tu as trouvé ? me dit-elle, ulcérée. Appelons ta mère ? C’est comme ça que tu crois m’aider ?
— Margaux, je t’en prie…
— Tu es pathétique ! C’est le pire jour de ma vie, et tu ne sais même pas comment m’aider, putain ! Je te déteste ! Je te déteste !
Elle se précipite dans sa chambre. J’entends sa porte claquer. Ses paroles me brûlent. Je me fous de l’heure qu’il est au Japon. Je cherche le bout de papier où j’ai noté le numéro de leur hôtel à Tokyo. Mes doigts tremblent quand je compose le numéro. Je te déteste. Je te déteste . Ces mots martèlent mon crâne.
La porte d’entrée claque à son tour. Ce sont les garçons qui rentrent. Arno est au téléphone, comme d’habitude. Lucas s’apprête à me parler quand l’hôtel décroche. Je lève la main pour lui faire signe de se taire. Je demande Astrid en utilisant son nom de jeune fille, puis je me souviens qu’elle est descendue sous le nom de famille de Serge. La réceptionniste m’informe qu’il est près d’une heure du matin. J’insiste, c’est une urgence. Les garçons me regardent ahuris. Au bout du fil, j’entends la voix endormie de Serge. Il commence par se plaindre que je le réveille en pleine nuit, mais je le coupe et lui demande de me passer Astrid. Sa voix est inquiète :
— Qu’est-ce qui se passe, Antoine ?
— Pauline est morte.
— Quoi ? dit-elle dans un souffle, à des milliers de kilomètres de là.
Les garçons me fixent avec horreur.
— Je ne sais pas ce qui est arrivé. Margaux est en état de choc. Pauline a perdu connaissance pendant le cours de gym. C’est tout ce que je sais.
Silence. Je l’imagine assise sur son lit, les cheveux en désordre, Serge dans son dos, dans une de ces chambres d’hôtel chic et contemporaines, en haut d’un gratte-ciel, avec salle de bains ultra-moderne, vue à couper le souffle, mais plongée dans l’obscurité à cette heure. Le « catalogue de sushi » étalé sur une grande table, avec les épreuves photographiques de Serge. Un ordinateur en veille dont le fond d’écran mouvant brille dans le noir.
— Tu es toujours là ? finis-je par dire tandis que le silence s’éternise.
— Oui, me répond-elle avec un calme presque froid. Est-ce que je peux parler à Margaux ?
Les garçons, interdits et mal à l’aise, s’écartent pour me laisser passer, le téléphone à la main. Je frappe à la porte de ma fille. Pas de réponse.
— C’est ta mère.
La porte s’entrouvre, elle m’arrache le téléphone et la referme aussitôt. J’entends un sanglot étouffé, puis la voix terrifiée de Margaux. Je retourne dans le salon où les garçons n’ont pas bougé, pétrifiés par la nouvelle. Lucas, livide, retient ses larmes.
— Papa, murmure-t-il, pourquoi Pauline est morte ?
Avant que je puisse répondre, mon mobile vibre. C’est Patrick, le père de Pauline. Je prends l’appel, mais le cœur n’y est pas. J’ai la bouche sèche. Je connais cet homme depuis que sa fille est née. En quatorze ans, nous avons eu d’innombrables et interminables discussions sur les jardins d’enfants, les écoles, les vacances, les voyages, les mauvais professeurs, les bons, qui va chercher qui et quand, Disneyland, les goûters d’anniversaire, les nuits chez les uns ou chez les autres. Et là, j’arrive tout juste à prononcer son nom, le téléphone collé à mon oreille.
— Bonjour, Antoine… – Sa voix est à peine audible. – Écoute… – Il soupire.
Je me demande où il est. Probablement encore à l’hôpital.
— J’ai besoin de ton aide.
— Bien sûr ! Tout ce que…
— Je crois que Margaux a les affaires de Pauline. Son sac d’école et ses vêtements.
— Oui. Que veux-tu que je fasse ?
— Prends-en soin. Pauline… enfin, il y a sa carte d’identité, ses clefs et son téléphone… Son portefeuille… Garde tout ça précieusement, d’accord ? Fais juste ça…
Sa voix se brise. Il pleure et ses larmes font jaillir les miennes.
— Mon Dieu, Patrick…
— Je sais, je sais, dit-il, en s’efforçant de maîtriser le tremblement de sa voix. Merci. Merci pour tout.
Il raccroche brutalement. Je pleure pour de bon, de vraies grosses larmes. Je ne peux plus me retenir. C’est étrange parce que je pleure sans sanglots, sans hoquets, pas comme la nuit de l’accident. C’est un flot immense qui jaillit de moi.
Très lentement, je pose le téléphone, m’écroule sur le canapé, le front dans les mains. Mes fils restent là un moment. Lucas s’approche en premier. Il enfouit sa tête sous mon bras et pose sa joue, également baignée de larmes, contre la mienne. Arno s’assoit à mes pieds et passe son bras osseux autour de mes chevilles.
C’est la première fois de leur vie que mes fils me voient pleurer. Je ne peux pas m’arrêter. Je me laisse aller.
Nous demeurons ainsi un long moment.
Le sac de Pauline, dans l’entrée. Près d’une pile de vêtements soigneusement pliés. Je ne peux plus détacher mon regard de ce sac et de cette pile de vêtements. Il est tard, deux ou trois heures du matin. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je suis sec, vidé. J’ai fumé une dizaine de cigarettes. Mon visage est gonflé. J’ai mal partout. Mais j’ai peur d’aller me coucher.
Dans la chambre de Margaux, la lumière est encore allumée. J’entends sa respiration régulière en collant mon oreille sur sa porte. Elle s’est endormie. Les garçons aussi. L’appartement est plongé dans le silence. Plus une voiture ne passe rue Froidevaux. Je cède, je vais prendre le sac précautionneusement, en marchant sur la pointe des pieds. Je m’assois avec le sac et les vêtements sur les genoux. J’ouvre le sac. Je fouille. Une brosse pleine de longs cheveux blonds. Pauline est morte et j’ai ses cheveux sous les doigts. Son téléphone est sur « silencieux ». Trente-deux appels en absence. Ses amis ont-ils appelé pour entendre encore une fois le son de sa voix ? Peut-être ferais-je la même chose si un de mes amis mourait. Des manuels scolaires. Belle écriture soignée. Elle était meilleure élève que Margaux. Elle voulait devenir médecin. Patrick en était fier. Quatorze ans et elle savait déjà ce qu’elle voulait faire dans la vie. Son portefeuille. Violet et pailleté. Sa carte d’identité, éditée il y a deux ans. Sur la photo, je reconnais la Pauline qui m’est familière. La gamine maigrichonne avec qui je jouais à cache-cache. Du maquillage, du gloss, un déodorant. Son agenda. Les devoirs des deux prochaines semaines. Je tourne rapidement les pages. « Dallad dimanche » et un cœur rose. Dallad est le surnom de Margaux. Pauline, c’était « Pitou » déjà quand elles étaient toutes petites. Ses vêtements. Ceux qu’elle a enlevés pour se mettre en tenue de sport. Un pull blanc et un jean. Je porte le pull lentement à mon visage. Il sent la cigarette et le parfum fruité.
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