Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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Le peuple était prêt d’accepter.

– Décidément cet homme trahit, dit Marat.

Puis, se retournant vers Billot :

– Allez faire à la Bastille ce que vous avez à y faire, dit-il.

Dans une heure, je vous y enverrai vingt mille hommes avec chacun un fusil.

Billot avait du premier coup pris grande confiance dans cet homme, dont le nom était si populaire qu’il était arrivé jusqu’à lui. Il ne lui demanda pas même comment il comptait se les procurer. Un abbé se trouvait là, partageant l’enthousiasme gé-

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néral, criant, comme tout le monde : « À la Bastille ! » Billot n’aimait pas les abbés ; mais celui-ci lui plut. Il le chargea de continuer la distribution, le brave abbé accepta.

Alors, Marat monta sur une borne. Il se faisait un tumulte effroyable.

– Silence, dit-il, je suis Marat, et je veux parler.

Chacun se tut comme par magie, et tous les yeux se tournè-

rent vers l’orateur.

– Vous voulez des armes ? dit-il.

– Oui ! oui ! répondirent des milliers de voix.

– Pour prendre la Bastille ?

– Oui ! oui ! oui !

– Eh bien ! venez avec moi, et vous en aurez.

– Où cela ?

– Aux Invalides, il y a vingt-cinq mille fusils aux Invalides !

– Aux Invalides ! aux Invalides ! aux Invalides ! crièrent toutes les voix.

– Maintenant, dit Marat à Billot qui venait d’appeler Pitou, vous allez à la Bastille ?

– Oui.

– Attendez. Il se peut qu’avant l’arrivée de mes hommes, vous ayez besoin d’aide.

– 234 –

– En effet, dit Billot ; c’est possible.

Marat déchira une feuille dans un petit carnet, et écrivit cinq mots au crayon :

« De la part de Marat. »

Puis il traça un signe sur le papier.

– Eh bien ! demanda Billot, que voulez-vous que je fasse de ce billet, puisqu’il n’y a ni le nom, ni l’adresse de celui auquel je dois le remettre ?

– Quant à l’adresse, celui à qui je vous recommande n’en a pas ; quant à son nom, il est bien connu. Demandez au premier ouvrier que vous rencontrerez : « Gonchon, le Mirabeau du peuple ? »

– Gonchon, tu te rappelleras ce nom-la, Pitou.

– Gonchon ou Gonchonius , dit Pitou, je me le rappellerai.

– Aux Invalides ! aux Invalides ! hurlaient les voix avec une férocité croissante.

– Allons, va, dit Marat à Billot, et que le génie de la liberté marche devant toi !

– Aux Invalides ! cria à son tour Marat.

Et il descendit le quai de Grève, suivi de plus de vingt mille hommes.

Billot, de son côté, en entraîna cinq ou six cents à sa suite.

C’étaient ceux qui étaient armés.

– 235 –

Au moment où l’un allait descendre le cours de la rivière, où l’autre allait remonter vers le boulevard, le prévôt des marchands se mit à une fenêtre.

– Mes amis, dit-il, pourquoi donc vois-je à vos chapeaux la cocarde verte ?

C’était la feuille de tilleul de Camille Desmoulins, que beaucoup avaient arborée en la voyant arborer aux autres, mais sans même savoir ce qu’ils faisaient.

– Espérance ! espérance ! crièrent quelques voix.

– Oui ; mais la couleur de l’Espérance est en même temps celle du comte d’Artois. Voulez-vous avoir l’air de porter la li-vrée d’un prince ?

– Non, non, crièrent en chœur toutes les voix, et celle de Billot par-dessus toutes.

– Eh bien ! alors, changez cette cocarde, et, si vous voulez porter une livrée, que ce soit au moins celle de la ville de Paris, notre mère à tous – bleu et rouge, amis, bleu et rouge.

– Oui ! oui ! crièrent toutes les voix ; oui ! bleu et rouge.

À ces mots, chacun foule aux pieds sa cocarde verte ; chacun demande des rubans ; comme par enchantement, alors, les fenêtres s’ouvrent, et les rubans rouges et bleus pleuvent à flots.

Mais ce qui tombe de rubans suffit à peine à mille personnes.

Aussitôt, les tabliers, les robes de soie, les écharpes, les rideaux sont déchirés, lacérés, mis en lambeaux ; leurs fragments

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se façonnent en nœuds, en rosettes, en écharpes. Chacun en prend sa part.

Après quoi la petite armée de Billot se remit en route.

En route, elle se recruta : toutes les artères du faubourg Saint-Antoine lui envoyèrent, chemin faisant, ce qu’elles avaient de plus chaud et de plus vif en sang populaire.

On parvint en assez bon ordre à la hauteur de la rue Lesdi-guières, où déjà une masse de curieux, les uns timides, les autres calmes, les autres insolents, regardaient les tours de la Bastille dévorées par un ardent soleil.

L’arrivée des tambours populaires par le faubourg Saint-Antoine, l’arrivée d’une centaine de gardes-françaises par le boulevard, l’arrivée de Billot et de sa troupe, qui pouvait se composer de mille à douze cents hommes changèrent à l’instant même le caractère et l’aspect de la foule : les timides s’enhardi-rent, les calmes s’exaltèrent, les insolents commencèrent à menacer.

– À bas les canons ! à bas les canons ! criaient vingt mille voix en menaçant du poing les grosses pièces qui allongeaient leurs cous de cuivre à travers les embrasures des plates-formes.

Juste en ce moment, comme si le gouverneur de la forteresse obéissait aux injonctions de la foule, les artilleurs s’approchèrent des pièces, et les canons reculèrent jusqu’à ce qu’ils fussent disparus tout à fait.

La foule battit des mains ; elle était donc une puissance, puisque l’on cédait à ses menaces.

Cependant les sentinelles continuaient à se promener sur les plates-formes. Un Invalide croisait un Suisse.

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Après avoir crié : « À bas les canons ! » on cria : « À bas les Suisses ! » C’était la continuation du cri de la veille : « À bas les Allemands ! »

Mais les Suisses n’en continuèrent pas moins de croiser les Invalides.

Un de ceux qui criaient : « À bas les Suisses ! » s’impatienta ; il avait un fusil à la main ; il dirigea le canon de son arme vers la sentinelle et fit feu.

La balle alla mordre la muraille grise de la Bastille, à un pied au-dessous du couronnement de la tour, juste en face de l’endroit où passait la sentinelle. La morsure apparut comme un point blanc, mais la sentinelle ne s’arrêta même pas, ne détourna même pas la tête.

Une grande rumeur se fit autour de cet homme, qui venait de donner le signal d’une attaque inouïe, insensée. Il y avait plus d’effroi encore que de rage dans cette rumeur.

Beaucoup ne comprenaient point que ce ne fût pas un crime punissable de mort que de tirer un coup de fusil sur la Bastille.

Billot regardait cette masse verdâtre, pareille à ces monstres fabuleux que l’antiquité nous montre couverts d’écailles. Il comptait les embrasures où les canons pouvaient d’un moment à l’autre reprendre leurs places ; il comptait les fusils de rempart ouvrant leur œil sinistre pour regarder à travers les meurtrières.

Et Billot secouait la tête en se rappelant les paroles de Flesselles.

– 238 –

– Nous n’y arriverons jamais, murmura-t-il.

– Et pourquoi n’y arriverons-nous jamais ? dit une voix auprès de lui.

Billot se retourna et vit un homme à mine farouche, vêtu de haillons, et faisant étinceler ses yeux comme deux étoiles.

– Parce qu’il me parait impossible de prendre une pareille masse par la force.

– La prise de la Bastille, dit l’homme, n’est point un fait de guerre, c’est un acte de foi : crois, et tu réussiras.

– Patience, dit Billot en cherchant son laissez-passer dans sa poche ; patience !

L’homme se trompa à son intention.

– Patience ! lui dit-il. Oui, je comprends, tu es gras, toi ; tu as l’air d’un fermier.

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