Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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C’était un grand revenu que les lettres de cachet.

On en vendait aux pères qui voulaient se débarrasser de leurs fils.

– 212 –

On en vendait aux femmes qui voulaient se débarrasser de leurs maris.

Plus les femmes étaient jolies, moins les lettres de cachet coûtaient cher.

C’étaient alors entre elles et le ministre un échange de bons procédés, voilà tout.

Depuis la fin du règne de Louis XIV, toutes les prisons d’État, et surtout la Bastille, étaient aux mains des jésuites.

On se rappelle les principaux, parmi les prisonniers : le Masque de Fer, Lauzun, Latude.

Les jésuites étaient confesseurs ; ils confessaient les prisonniers, pour plus grande sûreté.

Pour plus grande sûreté encore, les prisonniers morts étaient enterrés sous de faux noms.

Le Masque de Fer, on se le rappelle, fut enterré sous le nom de Marchialy.

Il était resté quarante-cinq ans en prison.

Lauzun y resta quatorze ans.

Latude, trente-cinq ans.

Mais au moins le Masque de Fer et Lauzun avaient commis de grands crimes, eux.

Le Masque de Fer, frère ou non de Louis XIV, ressemblait à Louis XIV de façon à s’y tromper.

– 213 –

C’est bien imprudent que d’oser ressembler à un roi.

Lauzun avait failli épouser ou même avait épousé la grande Mademoiselle.

C’est bien imprudent d’oser épouser la nièce du roi Louis XIII, la petite-fille du roi Henri IV.

Mais Latude, pauvre diable ! qu’avait-il fait ?

Il avait osé devenir amoureux de mademoiselle Poisson, dame de Pompadour, maîtresse du roi.

Il lui avait écrit un billet.

Ce billet, qu’une honnête femme eût renvoyé à celui qui l’avait écrit, est renvoyé par madame de Pompadour à M. de Sartine.

Et Latude arrêté, fugitif, pris et repris, reste trente ans sous les verrous de la Bastille, de Vincennes et de Bicêtre.

Ce n’était donc pas pour rien que la Bastille était haïe.

Le peuple la haïssait comme une chose vivante ; il en avait fait une de ces Tarasques gigantesques, une de ces bêtes du Gé-

vaudan qui dévorent impitoyablement les hommes.

Aussi l’on comprend la douleur du pauvre Sébastien Gilbert lorsqu’il sut que son père était à la Bastille.

Aussi l’on comprend cette conviction de Billot, que le docteur ne sortirait plus de prison si l’on ne l’en tirait de force.

Aussi l’on comprit l’élan frénétique du peuple, lorsque Billot cria : « À la Bastille ! »

– 214 –

Seulement, c’était une chose insensée, comme l’avaient dit les soldats, que cette idée que l’on pouvait prendre la Bastille.

La Bastille avait des vivres, une garnison, de l’artillerie.

La Bastille avait des murs de quinze pieds à son faîte, de quarante pieds à sa base.

La Bastille avait un gouverneur qu’on appelait M. de Launay, qui avait fait mettre trente milliers de poudre dans ses caves, et qui avait promis, en cas de coup de main, de faire sauter la Bastille, et avec elle la moitié du faubourg Saint-Antoine.

– 215 –

Chapitre XIV

Les trois pouvoirs de la France

Billot marchait toujours, mais ce n’était plus lui qui criait.

La foule, éprise de son air martial, reconnaissant dans cet homme un des siens, la foule, commentant ses paroles et son action, le suivait toujours grossissant comme le flot de la marée montante.

Derrière Billot, lorsqu’il déboucha sur le quai Saint-Michel, il y avait plus de trois mille hommes armés de coutelas, de haches, de piques et de fusils.

Tout le monde criait : « À la Bastille ! à la Bastille ! »

Billot s’isola en lui-même. Les réflexions que nous avons faites à la fin du chapitre précédent, il les fit à son tour, et, peu à peu, toute la vapeur de son exaltation fiévreuse tomba.

Alors il vit clair dans son esprit.

L’entreprise était sublime, mais insensée. C’était facile à comprendre d’après les physionomies effarées et ironiques sur lesquelles se reflétait l’impression de ce cri : « À la Bastille ! »

Mais il n’en fut que mieux affermi dans sa résolution.

Seulement, il comprit qu’il répondait à des mères, à des femmes, à des enfants, de la vie de tous ces hommes qui le suivaient, et il voulut prendre toutes les précautions possibles.

– 216 –

Billot commença donc par conduire tout son monde sur la place de l’Hôtel-de-Ville.

Là, il nomma un lieutenant et des officiers – des chiens pour contenir le troupeau.

« Voyons, pensa Billot, il y a un pouvoir en France, il y en a même deux, il y en a même trois. Consultons. »

Il entra donc à l’Hôtel de Ville en demandant quel était le chef de la municipalité.

On lui répondit que c’était le prévôt des marchands, M. de Flesselles.

– Ah ! ah ! fit-il d’un air peu satisfait, M. de Flesselles , un noble, c’est-à-dire un ennemi du peuple.

– Mais non, lui répondit-on, un homme d’esprit.

Billot monta l’escalier de l’Hôtel de Ville.

Dans l’antichambre il rencontra un huissier.

– Je veux parler à M. de Flesselles, dit Billot, s’apercevant que l’huissier s’approchait de lui pour lui demander ce qu’il dé-

sirait.

– Impossible ! répondit l’huissier ; il s’occupe à compléter les cadres d’une milice bourgeoise que la Ville organise en ce moment.

– Cela tombe à merveille, dit Billot ; moi aussi j’organise une milice, et comme j’ai déjà trois mille hommes enrégimentés, je vaux M. de Flesselles, qui n’a pas un soldat sur pied. Faites-

– 217 –

moi donc parler à M. de Flesselles, et cela à l’instant même. Oh !

regardez par la fenêtre, si vous voulez.

L’huissier jetait en effet un coup d’œil rapide sur les quais, et il avait aperçu les hommes de Billot. Il se hâta donc d’aller prévenir le prévôt des marchands, auquel il montra, comme apostille à son message, les trois mille hommes en question.

Cela inspira au prévôt une sorte de respect pour celui qui voulait lui parler ; il sortit du conseil, et vint dans l’antichambre, cherchant des yeux.

Il aperçut Billot, le devina, et sourit.

– C’est vous qui me demandez ? dit-il.

– Vous êtes monsieur de Flesselles, prévôt des marchands ? répliqua Billot.

– Oui, monsieur. Qu’y a-t-il pour votre service ? Hâtez-vous seulement, car j’ai la tête fort occupée.

– Monsieur le prévôt, demanda Billot, combien y a-t-il de pouvoirs en France ?

– Dame ! c’est selon comme vous l’entendez, mon cher monsieur, répondit Flesselles.

– Dites comme vous l’entendez vous-même.

– Si vous consultez M. Bailly, il vous dira qu’il n’y en a qu’un : l’Assemblée nationale ; si vous consultez M. de Dreux-Brézé, il vous dira qu’il n’y en a qu’un : le roi.

– Et vous, monsieur le prévôt, entre ces deux opinions, quelle est la vôtre ?

– 218 –

– Mon opinion, à moi, est aussi qu’en ce moment surtout il n’y en a qu’un.

– L’Assemblée, ou le roi ? demanda Billot.

– Ni l’un ni l’autre : la nation, répondit Flesselles en chif-fonnant son jabot.

– Ah ! ah ! la nation ! fit le fermier.

– Oui, c’est-à-dire ces messieurs qui attendent en bas sur la place avec des couteaux et des broches ; la nation, c’est-à-dire pour moi tout le monde.

– Vous pourriez bien avoir raison, monsieur de Flesselles, répondit Billot, et ce n’est pas à tort que l’on me disait que vous étiez un homme d’esprit.

Flesselles s’inclina.

– Auquel de ces trois pouvoirs comptez-vous en appeler, monsieur ? demanda Flesselles.

– Ma foi ! dit Billot, je crois que le plus simple, quand on a quelque chose à demander d’important, c’est de s’adresser au bon Dieu, et non pas à ses saints.

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