Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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– Oui, j’ai un sauf-conduit de M. de Flesselles, votre ami.

– Flesselles ! Vous avez dit qu’il était mon ami, repartit de Launay en regardant Billot comme s’il eût voulu lire au plus profond de son cœur. D’où savez-vous si M. de Flesselles est mon ami ?

– Mais j’ai supposé qu’il l’était.

– Supposé. Voilà tout. C’est bien. Voyons le sauf-conduit.

Billot présenta le papier.

De Launay le lut une première fois, puis une seconde, l’ouvrit pour voir s’il ne contenait pas quelque post-scriptum caché entre les deux pages, le présenta au jour pour voir s’il ne cachait pas quelques lignes tracées entre les lignes.

– Et voilà tout ce qu’il me dit ? demanda-t-il.

– Tout.

– Vous êtes sûr ?

– Parfaitement sûr.

– Rien de verbal ?

– Rien.

– 252 –

– C’est étrange ! dit de Launay, en plongeant, par une des meurtrières, son regard sur la place de la Bastille.

– Mais que voulez-vous donc qu’il vous fît dire ? demanda Billot.

De Launay fit un mouvement :

– Rien, au fait ; rien. Voyons, dites ce que vous voulez ; mais dépêchez-vous, je suis pressé.

– Eh bien ! je veux que vous nous rendiez la Bastille.

– Plaît-il ? fit de Launay en se retournant vivement comme s’il avait mal entendu ; vous dites ?…

– Je dis qu’au nom du peuple je viens vous sommer de rendre la Bastille.

De Launay haussa les épaules.

– C’est en vérité un étrange animal que le peuple, dit-il.

– Hein ! fit Billot.

– Et qu’en veut-il faire de la Bastille ?

– Il veut la démolir.

– Et que diable lui fait la Bastille, à ce peuple ? Est-ce qu’un homme du peuple a jamais été mis à la Bastille ? La Bastille ! le peuple, au contraire, en devrait bénir chaque pierre. Qui met-on à la Bastille ? les philosophes, les savants, les aristocrates, les ministres, les princes, c’est-à-dire les ennemis du peuple.

– 253 –

– Eh bien ! cela prouve que le peuple n’est pas égoïste.

– Mon ami, dit de Launay avec une espèce de commisération, il est facile de voir que vous n’êtes pas soldat.

– Vous avez raison, je suis fermier.

– Que vous n’êtes pas de Paris.

– En effet, je suis de la province.

– Que vous ne connaissez pas à fond la Bastille.

– Vous avez raison, je ne connais que ce que j’en ai vu, c’est-à-dire les murs extérieurs.

– Eh bien ! venez avec moi, je vais vous montrer ce que c’est que la Bastille.

– Oh ! oh ! fit Billot, il va me faire passer sur quelque ou-bliette qui s’ouvrira tout à coup sous mes pieds, et puis bonsoir, père Billot.

Mais l’intrépide fermier ne sourcilla point, et s’apprêta à suivre le gouverneur de la Bastille.

– D’abord, dit de Launay, vous saurez que j’ai dans mes caves assez de poudre pour faire sauter la Bastille, et avec la Bastille la moitié du faubourg Saint-Antoine.

– Je sais cela, répondit tranquillement Billot.

– Bien. Voyez d’abord ces quatre pièces de canon.

– Je les vois.

– 254 –

– Elles enfilent toute cette galerie, comme vous voyez encore, et cette galerie est défendue d’abord par un corps de garde, ensuite par deux fossés qu’on ne peut traverser qu’à l’aide de deux ponts-levis ; enfin par une grille.

– Oh ! je ne dis pas que la Bastille est mal défendue, ré-

pondit tranquillement Billot ; seulement je dis qu’elle sera bien attaquée.

– Continuons, dit de Launay.

Billot fit de la tête un signe d’assentiment.

– Voici une poterne qui donne sur les fossés, dit le gouverneur ; voyez l’épaisseur des murs.

– Quarante pieds à peu près.

– Oui, quarante en bas et quinze en haut. Vous voyez bien que si bons ongles qu’ait le peuple, il se les retournera sur cette pierre.

– Je n’ai pas dit, reprit Billot, que le peuple démolirait la Bastille avant de la prendre, j’ai dit qu’il la démolirait après l’avoir prise.

– Montons, fit de Launay.

– Montons.

Ils montèrent une trentaine de marches.

Le gouverneur s’arrêta.

– Tenez, dit-il, voici encore une embrasure qui donne sur le passage par lequel vous voulez entrer ; celle-ci n’est défendue

– 255 –

que par un fusil de rempart ; mais il a une certaine réputation.

Vous savez l’air :

Ô ma tendre musette,

Musette de mes amours.

– Certainement, dit Billot, que je le sais ; mais je ne crois pas que ce soit l’heure de le chanter.

– Attendez donc. Eh bien ! le maréchal de Saxe appelait ce petit canon sa musette, parce que c’était lui qui chantait le plus juste l’air qu’il aimait le mieux. C’est un détail historique.

– Oh ! fit Billot.

– Montons.

Et ils continuèrent de monter.

On arriva sur la plate-forme de la tour de la Comté.

– Ah ! ah ! dit Billot.

– Quoi ? demanda de Launay.

– Vous n’avez pas fait descendre les canons.

– Je les ai fait reculer, voilà tout.

– Vous savez que je dirai au peuple que les canons sont toujours là.

– Dites !

– Vous ne voulez pas les descendre, alors ?

– 256 –

– Non.

– Décidément ?

– Les canons du roi sont là par un ordre du roi, monsieur ; ils n’en descendront que sur un ordre du roi.

– Monsieur de Launay, dit Billot, sentant la parole grandir et monter en lui-même à la hauteur de la situation ; monsieur de Launay, le vrai roi auquel je vous conseille d’obéir, le voici.

Et il montra au gouverneur la foule grise, ensanglantée en certains endroits par le combat de la veille, et qui ondulait devant les fossés en faisant reluire ses armes au soleil.

– Monsieur, dit à son tour de Launay en rejetant la tête en arrière avec un air de hauteur, il se peut que vous connaissiez deux rois ; mais moi, gouverneur de la Bastille, je n’en connais qu’un ; c’est Louis, seizième du nom, qui a mis sa signature au bas d’un brevet en vertu duquel je commande ici aux hommes et aux choses.

– Vous n’êtes donc pas citoyen ? cria Billot en colère.

– Je suis gentilhomme français, dit le gouverneur.

– Ah ! c’est vrai, vous êtes un soldat, et vous parlez comme un soldat.

– Vous avez dit le mot, monsieur, répondit de Launay en s’inclinant. Je suis un soldat, et j’exécute ma consigne.

– Et moi, monsieur, dit Billot, je suis citoyen, et, comme mon devoir de citoyen est en opposition avec votre consigne de soldat, l’un de nous deux mourra : soit celui qui suivra sa consigne, soit celui qui accomplira son devoir.

– 257 –

– C’est probable, monsieur.

– Ainsi vous êtes décidé à tirer sur le peuple ?

– Non pas, tant qu’il ne tirera pas sur moi. J’ai engagé ma parole aux envoyés de M. de Flesselles. Vous voyez bien que les canons sont retirés, mais au premier coup de feu tiré de la place sur mon château…

– Eh bien ! au premier coup de feu ?

– Je m’approcherai d’une de ces pièces, de celle-ci par exemple. Je la roulerai moi-même jusqu’à l’embrasure, je la pointerai moi-même, et moi même je ferai feu avec la mèche que voici.

– Vous ?

– Moi.

– Oh ! si je croyais cela, dit Billot, avant que vous commet-tiez un pareil crime…

– Je vous ai déjà dit que j’étais soldat, monsieur, et que je ne connaissais que ma consigne.

– Eh bien ! regardez, dit Billot en entraînant de Launay jusqu’à une embrasure, et en désignant alternativement du doigt deux points différents, le faubourg Saint-Antoine et le boulevard ; voilà qui vous la donnera désormais, votre consigne.

Et il montrait à de Launay deux masses noires, épaisses, hurlantes, qui, forcées de se plier en forme de lance et au moule des boulevards, ondulaient comme un immense serpent, dont

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