Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome I

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À mesure qu’on avançait vers le terme, l’humeur de la vieille fille devenait de plus en plus revêche. C’était au point que, vers le cinquième jour, Pitou désirait que sa tante se déci-dât incontinent pour un état quelconque, peu lui importait quel fût cet état, pourvu que ce ne fut plus celui de souffre-douleur qu’il occupait près de la vieille fille.

Tout à coup il poussa une idée sublime dans cette tête si cruellement agitée. Cette idée lui rendit le calme que, depuis six jours, elle avait perdu.

Cette idée consistait à prier l’abbé Fortier de recevoir dans sa classe, sans rétribution aucune, le pauvre Pitou, et de lui faire obtenir la bourse fondée au séminaire par S. A. le duc d’Orléans.

C’était un apprentissage qui ne coûtait rien à la tante Angélique, et M. Fortier, sans compter les grives, les merles et les lapins, dont la vieille dévote le comblait depuis six mois, devait bien quelque chose de plus qu’à un autre au neveu de la loueuse de chaises de son église. Ainsi conservé sous cloche, Ange rapportait au présent et promettait pour l’avenir.

En effet, Ange fut reçu chez l’abbé Fortier sans rétribution aucune. C’était un brave homme que cet abbé, pas intéressé le moins du monde, donnant sa science aux pauvres d’esprit, son argent aux pauvres de corps ; mais intraitable sur un seul point : les solécismes le mettaient hors de lui, les barbarismes le rendaient furieux. Dans ce cas-là il ne connaissait ni ami, ni enne-

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mi, ni pauvre, ni riche, ni élève payant, ni écolier gratuit ; il frappait avec une impartialité agraire et avec un stoïcisme lacé-

démonien, et comme il avait le bras fort, il frappait ferme.

C’était connu des parents, c’était à eux de mettre ou de ne pas mettre leurs enfants chez l’abbé Fortier, ou s’ils les y mettaient de les abandonner entièrement à sa merci : car, à toutes les ré-

clamations maternelles, l’abbé répondait par cette devise, qu’il avait faite graver sur la palette de sa férule et sur le manche de son martinet : « Qui aime bien châtie bien. »

Ange Pitou, sur la recommandation de sa tante, fut donc reçu parmi les élèves de l’abbé Fortier. La vieille dévote, toute fière de cette réception, beaucoup moins agréable à Pitou dont elle interrompait la vie nomade et indépendante, se présenta chez maître Niguet, et lui annonça que non seulement elle venait de se conformer aux intentions du docteur Gilbert, mais même de les dépasser. En effet, le docteur avait exigé pour Ange Pitou un état honorable. Elle lui donnait bien plus que cela, puisqu’elle lui donnait une éducation distinguée ; et où cela lui donnait-elle cette éducation ? Dans cette même pension où Sé-

bastien Gilbert, pour lequel il payait cinquante livres, recevait la sienne.

À la vérité, Ange recevait son éducation gratis mais il n’y avait aucune nécessité à faire cette confidence au docteur Gilbert, et, la lui fît-on, on connaissait l’impartialité et le désinté-

ressement de l’abbé Fortier. Comme son sublime maître, il ouvrait les bras en disant : « Laissez venir les enfants jusqu’à moi. » Seulement, les deux mains qui terminaient ces deux bras paternels étaient armées, l’une d’un rudiment, l’autre d’une poignée de verges ; de sorte que, pour la plupart du temps, tout au contraire de Jésus, qui recevait les enfants en pleurs et les renvoyait consolés, l’abbé Fortier voyait venir à lui les pauvres enfants effrayés et les renvoyait pleurants.

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Le nouvel écolier fit son entrée dans la classe, un vieux bahut sous le bras, un encrier de corne à la main, et deux ou trois trognons de plume passés derrière son oreille. Le bahut était destiné à remplacer, tant bien que mal, le pupitre. L’encrier était un cadeau de l’épicier, et mademoiselle Angélique avait glané les trognons de plume en allant faire la veille sa visite à maître Niguet.

Ange Pitou fut accueilli avec cette douce fraternité qui naît chez les enfants et qui se perpétue chez les hommes, c’est-à-dire avec des huées. Toute la classe se passa à railler sa personne. Il y eut deux écoliers en retenue à cause de ses cheveux jaunes, et deux autres à cause de ces merveilleux genoux dont nous avons déjà touché un mot. Ces deux derniers avaient dit que les jambes de Pitou ressemblaient à des cordes à puits auxquelles on a fait un nœud. Le mot avait eu du succès, avait fait le tour de la table, avait excité l’hilarité générale, et par conséquent la sus-ceptibilité de l’abbé Fortier.

Ainsi, de compte fait, en sortant à midi, c’est-à-dire après quatre heures de classe, Pitou, sans avoir adressé un mot à personne, sans avoir fait autre chose que bâiller derrière son bahut, Pitou avait six ennemis dans la classe, et six ennemis d’autant plus acharnés qu’il n’avait aucun tort envers eux. Aussi firent-ils sur le poêle, qui, dans la classe, représente l’autel de la patrie, le serment solennel, les uns de lui arracher ses cheveux jaunes, les autres de lui pocher ses yeux bleu faïence, les derniers de lui redresser ses genoux cagneux.

Pitou ignorait complètement ces dispositions hostiles. En sortant, il demanda à un de ses voisins pourquoi six de leurs camarades restaient pendant qu’ils sortaient, eux.

Le voisin regarda Pitou de travers, l’appela méchant rapporteur, et s’éloigna sans vouloir lier conversation avec lui.

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Pitou se demanda comment, n’ayant pas dit un seul mot pendant toute la classe, il pouvait être un méchant rapporteur.

Mais, pendant la durée de cette même classe, il avait entendu dire, soit par les élèves, soit par l’abbé Fortier, tant de choses qu’il n’avait pas comprises, qu’il rangea l’accusation du voisin au nombre des choses trop élevées pour son esprit.

Voyant revenir Pitou à midi, la tante Angélique, ardente à une éducation pour laquelle elle était censée faire de si grands sacrifices, lui demanda ce qu’il avait appris.

Pitou répondit qu’il avait appris à se taire. La réponse était digne d’un pythagoricien. Seulement, un pythagoricien l’eût faite par signes.

Le nouvel écolier rentra à la classe du soir sans trop de ré-

pugnance. La classe du matin avait été employée par les écoliers à examiner le physique de Pitou ; la classe du soir fut employée par le professeur à examiner le moral. Examen fait, l’abbé Fortier demeura convaincu que Pitou avait toutes sortes de dispositions à devenir un Robinson Crusoé, mais bien peu de chances de devenir un Fontenelle ou un Bossuet.

Pendant toute la durée de cette classe, beaucoup plus fati-gante que celle du matin pour le futur séminariste, les écoliers punis à cause de lui, lui montrèrent le poing à plusieurs reprises. Dans tous les pays, civilisés ou non, cette démonstration passe pour un signe de menace. Pitou se tint donc sur ses gardes.

Notre héros ne s’était pas trompé : en sortant, ou plutôt dès qu’on fut sorti des dépendances de la maison collégiale, il fut signifié à Pitou, par les six écoliers mis en retenue, qu’il allait avoir à leur payer ces deux heures de détention arbitraire en frais, intérêts et capital.

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Pitou comprit qu’il s’agissait d’un duel au pugilat. Quoiqu’il fût loin d’avoir étudié le sixième livre de l’ Énéide , où le jeune Darès et le vieil Entelle se livrent à cet exercice aux grands applaudissements des Troyens fugitifs, il connaissait ce genre de récréation, qui n’était pas tout à fait étranger aux paysans de son village. Il déclara donc qu’il était prêt à entrer en lice contre celui de ses adversaires qui voudrait commencer, et à tenir tête successivement à ses six ennemis. Cette déclaration commença de mériter une assez grande considération au dernier venu.

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