Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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– Vous en feriez aux yeux d’un homme qui serait plus fort latiniste que vous.

– Voyez-vous cela ! fit l’abbé pâle de colère, et cependant frappé de ce raisonnement qui ne manquait pas d’une certaine force.

Puis, avec mélancolie :

– Voilà en deux mots, continua l’abbé, le système de ces scélérats : ils détruisent et dégradent au profit de qui ? ils ne le savent pas eux-mêmes ; au profit de l’inconnu. Voyons, monsieur le cancre, parlez à cœur ouvert. Connaissez-vous quelqu’un qui soit plus fort latiniste que moi ?

– Non, mais il peut y en avoir, bien que je ne les connaisse pas… je ne connais pas tout.

– Je le crois fichtre bien !

Pitou se signa.

– Que fais-tu, libertin ?

– Vous jurez, monsieur l’abbé, je me signe.

– Ah çà ! voyons, monsieur le drôle, êtes-vous venu chez moi pour me tympaniser ?

– 352 –

– Vous tympaniser ! répéta Pitou.

– Ah ! bon, voilà que tu ne comprends pas.

– Si fait, monsieur l’abbé, je comprends. Ah ! grâce à vous, on connaît les racines : tympaniser, tympanum , tambour, vient du grec tympanon , tambour, bâton ou cloche.

L’abbé resta stupéfait.

– Racine : typos , marque, vestige ; et, comme dit Lancelot dans son Jardin des racines grecques : « typos , la forme qui s’imprime, lequel mot vient évidemment de tupto , je frappe ».

Voilà.

– Ah ! ah ! maroufle, reprit l’abbé de plus en plus abasour-di, il parait que tu sais encore quelque chose, même ce que tu ne savais pas.

– Peuh ! fit Pitou avec une fausse modestie.

– Comment se fait-il que du temps où tu étais chez moi tu n’eusses jamais ainsi répondu ?

– Parce que du temps que j’étais chez vous, monsieur l’ab-bé, vous m’abrutissiez ; parce que par votre despotisme vous refouliez dans mon intelligence et dans ma mémoire tout ce que la liberté en a fait sortir depuis. Oui, la liberté, entendez-vous, insista Pitou en se montant la tête ; la liberté !

– Ah ! coquin !

– Monsieur l’abbé, fit Pitou avec un air d’avertissement qui n’était pas tout à fait exempt de menaces ; monsieur l’abbé, ne m’injuriez pas. Contumelia non argumentum , dit un orateur, l’injure n’est pas une raison.

– 353 –

– Je crois que le drôle, s’écria l’abbé furieux, se croit obligé de me traduire son latin.

– Ce n’est pas du latin à moi, monsieur l’abbé, c’est du latin de Cicéron, c’est-à-dire d’un homme qui eût bien certainement trouvé que vous faisiez autant de barbarismes, eu égard à lui, que j’en puis faire eu égard à vous.

– Tu ne prétends pas, j’espère, fit l’abbé Fortier, ébranlé sur sa base, tu ne prétends pas, j’espère, que je discute avec toi.

– Pourquoi pas ? si de la discussion naît la lumière : Abs-trusus in venis silicis .

– Oh mais ! s’écria l’abbé Fortier ; oh mais ! le drôle a été à l’école des révolutionnaires.

– Non, puisque vous dites que les révolutionnaires sont des crétins et des ignares.

– Oui, je le dis.

– Alors vous faites un faux raisonnement, monsieur l’abbé, et votre syllogisme est mal posé.

– Mal posé ! moi, j’ai mal posé un syllogisme ?

– Sans doute, monsieur l’abbé ; Pitou raisonne et parle bien ; Pitou a été à l’école des révolutionnaires, donc les révolutionnaires raisonnent et parlent bien. C’est forcé.

– Animal ! brute ! imbécile !

– 354 –

– Ne me molestez point par des paroles, monsieur l’abbé.

Objurgatio imbellem animum arguit , la faiblesse se trahit par la colère.

L’abbé haussa les épaules.

– Répondez, dit Pitou.

– Tu dis que les révolutionnaires parlent bien et raisonnent bien. Mais cite-moi donc un seul de ces malheureux, un seul qui sache lire et écrire.

– Moi, fit Pitou avec sécurité.

– Lire, je ne dis pas, et encore ! Mais écrire ?

– Écrire ! répéta Pitou.

– Oui, écrire sans orthographe.

– Savoir.

– Veux-tu parier que tu n’écris pas une page sous ma dictée sans faire quatre fautes ?

– Voulez-vous parier, vous, que vous n’écrivez pas une demi-page sous la mienne sans en faire deux ?

– Oh ! par exemple !

– Eh bien ! allons. Je vais vous chercher des participes et des verbes réfléchis. Moi, je vous assaisonnerai cela de certains que je connais, et je tiens le pari.

– Si j’avais le temps, dit l’abbé.

– 355 –

– Vous perdriez.

– Pitou, Pitou, rappelle-toi le proverbe : Pitovi Angelus asi-nus est .

– Bah ! des proverbes, il y en a sur tout le monde. Savez-vous celui que m’ont chanté, en passant, aux oreilles, les ro-seaux de Wualu ?

– Non, mais je serais curieux de le connaître, maître Midas.

Fortierus abbas forte fortis .

– Monsieur ! s’exclama l’abbé.

– Traduction libre : l’abbé Fortier n’est pas fort tous les jours.

– Heureusement, dit l’abbé ; ce n’est pas le tout d’accuser, il faut prouver.

– Hélas ! monsieur l’abbé, comme ce serait facile !

– Voyons.

– Qu’enseignez-vous à vos élèves ?

– Mais…

– Suivez mon raisonnement. Qu’enseignez-vous à vos élè-

ves ?

– Ce que je sais.

– Bon ! notez que vous avez répondu : « Ce que je sais. »

– 356 –

– Eh ! oui, ce que je sais, fit l’abbé ébranlé, car il sentait que, pendant son absence, ce singulier lutteur avait appris des coups inconnus. Oui, je l’ai dit ; après ?

– Eh bien ! puisque vous montrez à vos élèves ce que vous savez, voyons, que savez-vous ?

– Le latin, le français, le grec, l’histoire, la géographie, l’arithmétique, l’algèbre, l’astronomie, la botanique, la numis-matique.

– Y en a-t-il encore ? demanda Pitou.

– Mais…

– Cherchez, cherchez.

– Le dessin.

– Allez toujours.

– L’architecture.

– Allez toujours.

– La mécanique.

– C’est une branche des mathématiques, mais n’importe, allez.

– Ah çà ! où veux-tu en venir ?

– À ceci tout simplement : vous avez fait le compte très large de ce que vous savez, faites maintenant le compte de ce que vous ne savez pas.

– 357 –

L’abbé frémit.

– Ah ! dit Pitou, je vois bien que pour cela il faut que je vous aide. Vous ne savez ni l’allemand, ni l’hébreu, ni l’arabe, ni le sanscrit, quatre langues mères. Je ne vous parle pas des sub-divisions, qui sont innombrables. Vous ne savez pas l’histoire naturelle, la chimie, la physique.

– Monsieur Pitou…

– Ne m’interrompez pas. Vous ne savez pas la physique, la trigonométrie rectiligne ; vous ignorez la médecine, vous ignorez l’acoustique, la navigation ; vous ignorez tout ce qui a rapport aux sciences gymnastiques.

– Plaît-il ?

– J’ai dit gymnastiques, du grec gymnaza exerce , lequel vient de gymnos , nu, parce que les athlètes s’exerçaient nus.

– C’est moi qui t’ai appris tout cela, pourtant ! s’écria l’abbé presque consolé de la victoire de son élève.

– C’est vrai.

– Il est heureux que tu en conviennes.

– Avec reconnaissance, monsieur l’abbé. Nous disions donc que vous ignoriez…

– Assez ! Il est certain que j’ignore plus que je ne sais.

– Donc, vous convenez que beaucoup d’hommes en savent plus que vous ?

– C’est possible.

– 358 –

– C’est sûr, et plus l’homme sait, plus il s’aperçoit qu’il ne sait rien. Le mot est de Cicéron.

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