Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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Pitou fut-il un philosophe, lui qui, le lendemain du jour où il avait éprouvé cette terrible sensation, songeait à aller faire la guerre aux lapins et aux lièvres de M. le duc d’Orléans, et le surlendemain à faire les magnifiques harangues que nous avons rapportées ?

– 333 –

Son cœur avait-il la dureté du silex, duquel tout choc tire une étincelle, ou simplement la douce résistance de l’éponge, qui a la faculté d’absorber les larmes et de mollir sans se blesser dans le choc des mésaventures ?

C’est ce que l’avenir nous apprendra. Ne préjugeons pas, racontons.

Après sa visite reçue et ses harangues terminées, Pitou, forcé par son appétit de descendre à des soins inférieurs, fit sa cuisine, et mangea son lapereau en regrettant que ce ne fût pas un lièvre.

En effet, si le lapereau de Pitou eût été un lièvre, Pitou ne l’eût pas mangé, mais vendu.

Ce n’eût pas été une mince affaire : un lièvre valait, selon sa taille, de dix-huit à vingt-quatre sous, et, quoique possesseur encore du surcroît de louis donnés par le docteur Gilbert, Pitou qui, sans être avare comme la tante Angélique, tenait de sa mère une bonne dose d’économie, Pitou eût ajouté ces dix-huit sous à son trésor, qui ainsi se fût arrondi au lieu de s’écorner.

Car Pitou se faisait cette réflexion, qu’il n’est pas nécessaire qu’un homme se mette à faire des repas, tantôt de trois livres, tantôt de dix-huit sous. On n’est pas un Lucullus, et Pitou se disait qu’avec les dix-huit sous de son lièvre il eût vécu toute une semaine.

Or, pendant cette semaine, en supposant qu’il eût pris un lièvre le premier jour, il en eût bien pris trois pendant les sept jours, ou plutôt pendant les sept nuits suivantes. En une semaine il eût donc gagné la nourriture d’un mois.

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À ce compte, quarante-huit lièvres lui suffisaient pour une année ; tout le reste était du bénéfice net.

Pitou faisait ce calcul économique tout en mangeant son lapereau, qui, au lieu de lui rapporter dix-huit sous, lui coûtait un sou de beurre et un sou de lard. Quant aux oignons, il les avait glanés sur le territoire communal.

« Après le repas, le feu ou le pas », dit le proverbe. Après le repas, Pitou s’en était allé chercher dans la forêt un joli coin pour dormir.

Il va sans dire que, dès que l’infortuné ne parlait plus politique, et se retrouvait seul avec lui-même, il avait immédiatement devant la pensée le spectacle de M. Isidor en galanterie avec mademoiselle Catherine.

Les chênes et les hêtres tremblaient de ses soupirs ; la nature, qui sourit toujours aux estomacs satisfaits, faisait une exception en faveur de Pitou, et lui semblait un vaste désert noir, dans lequel il ne restait plus que des lapins, des lièvres et des chevreuils.

Une fois couché sous les grands arbres de sa forêt natale, Pitou, s’inspirant de leur ombre et de leur fraîcheur, s’affermit dans son héroïque résolution qui avait été de disparaître aux yeux de Catherine, de la laisser libre, de ne point s’affliger outre mesure de ses préférences, de ne pas se laisser humilier plus bas qu’il ne convenait par la comparaison.

C’était un bien douloureux effort que de ne plus voir mademoiselle Catherine, mais il fallait qu’un homme fût un homme.

La question d’ailleurs n’était point là tout à fait.

– 335 –

Il ne s’agissait pas précisément de ne plus voir mademoiselle Catherine, mais de n’être plus vu d’elle.

Or, qui empêcherait que, de temps en temps, l’amant infortuné, se cachant avec soin, n’aperçût au passage la belle farouche ? Rien.

D’Haramont à Pisseleux, quelle était la distance ? une lieue et demie à peine, c’est-à-dire quelques enjambées, voilà tout.

Autant il serait lâche de la part de Pitou de rechercher Catherine après ce qu’il avait vu, autant il serait adroit de continuer à savoir ses faits et gestes, grâce à un exercice dont la santé de Pitou s’accommoderait à merveille.

D’ailleurs, les cantons de la forêt situés derrière Pisseleux et s’étendant jusqu’à Boursonne abondaient en lièvres.

Pitou irait la nuit tendre ses collets, et le lendemain matin, du haut de quelque monticule, il interrogerait la plaine, et guet-terait les sorties de mademoiselle Catherine. C’était son droit ; c’était en quelque sorte son devoir, fondé de pouvoirs comme il l’était du père Billot.

Ainsi réconforté par lui-même contre lui-même, Pitou crut pouvoir cesser de soupirer. Il dîna d’un énorme morceau de pain qu’il avait apporté, et quand le soir vint, il tendit une douzaine de collets, et se coucha sur des bruyères encore chaudes du soleil de la journée.

Là, il dormit comme un homme au désespoir, c’est-à-dire d’un sommeil semblable à la mort.

La fraîcheur de la nuit le réveilla ; il visita ses collets, rien n’était pris encore ; mais Pitou ne comptait jamais guère que sur la passée du matin. Seulement, comme il se sentait la tête un

– 336 –

peu alourdie, il se résolut à regagner son logis, quitte à revenir le lendemain.

Mais cette journée, qui avait passé pour lui si vide d’évé-

nements et d’intrigues, les gens du hameau l’avait passée à ré-

fléchir et à faire des combinaisons.

On aurait pu voir, vers le milieu de cette journée que Pitou passa à rêver dans la forêt, on aurait pu voir les bûcherons s’appuyer sur leurs cognées, les batteurs rester le fléau en l’air, les menuisiers arrêter le rabot sur la planche lisse.

Tous ces moments perdus, Pitou en était la cause, Pitou avait été le souffle de discorde lancé parmi ces brins de paille qui commençaient à flotter confusément.

Et lui, artisan de ce trouble, il ne s’en souvenait même pas.

Mais, à l’heure où il s’achemina vers son domicile, quoique dix heures fussent sonnées, et qu’à cette heure, d’habitude, pas une chandelle ne fût allumée, pas un œil ne fût ouvert dans le village, il aperçut une mise en scène inaccoutumée, à l’entour de la maison qu’il habitait. C’étaient des groupes assis, des groupes debout, des groupes marchant.

L’attitude de chacun de ces groupes avait une signification inusitée.

Pitou, sans savoir pourquoi, se figura que ces gens parlaient de lui.

Et quand il passa dans la rue, tous furent comme frappés d’une secousse électrique, et se le montrèrent l’un à l’autre.

– Qu’ont-ils donc ? se demanda Pitou ; je n’ai cependant pas mis mon casque.

– 337 –

Et il rentra modestement chez lui, après avoir échangé çà et là quelques saluts.

Il n’avait pas encore fermé la porte assez mal jointe de la maison, qu’il crut entendre un coup frappé sur le bois.

Pitou n’allumait pas de chandelle avant de se coucher ; la chandelle était un trop grand luxe pour un homme qui, n’ayant qu’une couchette, ne pouvait pas se tromper de lit, et qui, n’ayant pas de livres, ne pouvait pas lire.

Mais ce qu’il y avait de certain, c’est que l’on frappait à sa porte.

Il leva le loquet.

Deux hommes, deux jeunes gens d’Haramont, entrèrent familièrement chez lui.

– Tiens, tu n’as pas de chandelle, Pitou, fit l’un d’eux.

– Non, répondit Pitou. Pour quoi faire ?

– Mais pour y voir.

– Oh ! j’y vois la nuit, moi : je suis nyctalope.

Et, en preuve de ce qu’il ajoutait :

– Bonsoir, Claude ; bonsoir, Désiré, dit-il.

– Eh bien ! firent ceux-ci, nous voilà, Pitou.

– C’est une bonne visite, que me voulez-vous, mes amis ?

– 338 –

– Viens donc au clair, dit Claude.

– Au clair de quoi ? il n’y a pas de lune.

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