Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II
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L’un d’eux prit la parole. Nous rapporterons fidèlement ce dialogue. C’était un bûcheron nommé Claude Tellier.
– Ange Pitou, dit-il, nous avons réfléchi toute la nuit ; les citoyens doivent, en effet, comme tu nous l’as dit hier, s’armer pour la liberté.
– Je l’ai dit, fit Pitou d’un ton ferme et qui annonçait qu’il était prêt à répondre de ses paroles.
– Seulement, pour nous armer, il nous manque la chose principale.
– 321 –
– Laquelle ? demanda Pitou avec intérêt.
– Des armes.
– Ah ! c’est encore vrai, dit Pitou.
– Nous avons cependant assez réfléchi pour ne pas perdre nos réflexions, et nous nous armerons à tout prix.
– Quand je suis parti, dit Pitou, il y avait cinq fusils dans Haramont : trois fusils de munition, un fusil de chasse à un coup, et un autre fusil de chasse à deux coups.
– Il n’y en a plus que quatre, répondit l’orateur ; le fusil de chasse a crevé de vieillesse, il y a un mois.
– C’était le fusil de Désiré Maniquet, fit Pitou.
– Oui, et même il m’a emporté deux doigts en crevant, dit Désiré Maniquet en élevant au-dessus de sa tête sa main mutilée, et comme l’accident m’est arrivé dans la garenne de cet aristocrate qu’on appelle M. de Longpré, les aristocrates me paie-ront cela.
Pitou inclina la tête en signe qu’il approuvait cette juste vengeance.
– Nous avons donc quatre fusils seulement, reprit Claude Tellier.
– Eh bien ! avec quatre fusils, dit Pitou, vous avez de quoi armer déjà cinq hommes.
– Comment cela ?
– 322 –
– Oui, le cinquième portera une pique. C’est comme cela à Paris : par quatre hommes armés de fusils, il y a toujours un homme armé d’une pique. C’est très commode, les piques, ça sert à mettre les têtes que l’on a coupées.
– Oh ! oh ! fit une grosse voix réjouie, faut espérer que nous n’en couperons pas, de têtes.
– Non, fit gravement Pitou ; si nous savons repousser l’or de MM. Pitt père et fils. Mais nous en étions aux fusils ; demeu-rons dans la question, comme dit M. Bailly. Combien d’hommes en état de porter les armes à Haramont ? Vous êtes-vous comptés ?
– Oui.
– Et vous êtes ?
– Nous sommes trente-deux.
– C’est donc vingt-huit fusils qui manquent.
– Jamais on ne les aura, dit le gros homme au visage ré-
joui.
– Ah ! dit Pitou, il faut savoir, Boniface.
– Comment, il faut savoir ?
– Oui, je dis qu’il faut savoir, parce que je sais.
– Que sais-tu ?
– Je sais qu’on peut s’en procurer.
– S’en procurer ?
– 323 –
– Oui, le peuple parisien n’avait pas d’armes non plus. Eh bien ! M. Marat, un médecin très savant, mais très laid, a dit au peuple parisien où il y avait des armes ; le peuple parisien a été où avait dit M. Marat, et il en a trouvé.
– Et où M. Marat avait-il dit d’aller ? demanda Désiré Maniquet.
– Il avait dit d’aller aux Invalides.
– Oui ; mais nous n’avons pas d’Invalides, à Haramont.
– Moi, je sais un endroit où il y a plus de cent fusils, dit Pitou.
– Et où cela ?
– Dans une des salles du collège de l’abbé Fortier.
– L’abbé Fortier a cent fusils ? Il veut donc armer ses enfants de chœur, ce gueux de calotin-là ? dit Claude Tellier.
Pitou n’avait pas une profonde affection pour l’abbé Fortier ; cependant, cette violente sortie contre son ancien profes-seur le blessa profondément.
– Claude ! dit-il ; Claude !
– Eh bien ! après ?
– Je n’ai pas dit que les fusils fussent à l’abbé Fortier, j’ai dit que les fusils étaient chez l’abbé Fortier.
– S’ils sont chez lui, ils sont à lui.
– 324 –
– Ce dilemme est faux, Claude. Je suis dans la maison de Bastien Godinet, et cependant la maison de Bastien Godinet n’est pas à moi.
– C’est vrai, dit Bastien, répondant sans que Pitou eût même eu besoin de lui faire un appel particulier.
– Les fusils ne sont donc pas à l’abbé Fortier, dit Pitou.
– À qui sont-ils donc, alors ?
– À la commune.
– S’ils sont à la commune, comment sont-ils chez l’abbé Fortier ?
– Ils sont chez l’abbé Fortier, parce que la maison de l’abbé Fortier est à la commune, qui le loge parce qu’il dit la messe et qu’il instruit gratis les enfants des pauvres citoyens. Or, puisque la maison de l’abbé Fortier appartient à la commune, la commune a bien le droit de réserver dans la maison qui lui appartient une chambre pour mettre ses fusils ; ah !
– C’est vrai ! dirent les auditeurs, la commune a ce droit-là.
– Eh bien ! voyons, après ; comment nous procurerons-nous ces fusils, dis ?
La question embarrassa Pitou, qui se gratta l’oreille.
– Oui, dis vite, fit une autre voix, il faut que nous allions travailler.
Pitou respira, le dernier interlocuteur venait de lui ouvrir une échappatoire.
– 325 –
– Travailler ! s’écria Pitou. Vous parlez de vous armer pour la défense de la patrie, et vous pensez à travailler !
Et Pilou ponctua sa phrase d’un rire tellement ironique et méprisant, que les Haramontois se regardèrent humiliés.
– Nous sacrifierions bien encore quelques journées s’il le fallait absolument, dit un autre, pour être libres.
– Pour être libres, dit Pitou, ce n’est pas une journée qu’il faut sacrifier, c’est toutes ses journées.
– Alors, dit Boniface, quand on travaille pour la Liberté on se repose.
– Boniface, répliqua Pitou d’un air de La Fayette irrité, ceux-là ne sauront jamais être libres qui ne savent pas fouler aux pieds les préjugés.
– Moi, dit Boniface, je ne demande pas mieux que de ne pas travailler. Mais comment faire pour manger ?
– Est-ce que l’on mange ? riposta Pitou.
– À Haramont, oui, on mange encore. Est-ce qu’on ne mange plus à Paris ?
– On mange quand on a vaincu les tyrans, dit Pitou. Est-ce que l’on a mangé le 14 juillet ? Est-ce que l’on pensait à manger, ce jour-là ? Non, l’on n’avait pas le temps.
– Ah ! ah ! dirent les plus zélés, ce devait être beau, la prise de la Bastille !
– Manger ! continua dédaigneusement Pitou. Ah ! boire, je ne dis pas. Il faisait si chaud, et la poudre à canon est si âcre !
– 326 –
– Mais que buvait-on ?
– Ce qu’on buvait ? De l’eau, du vin, de l’eau-de-vie.
C’étaient les femmes qui s’étaient chargées de ce soin.
– Les femmes ?
– Oui, des femmes superbes, qui avaient fait des drapeaux avec le devant de leurs robes.
– Vraiment ! firent les auditeurs émerveillés.
– Mais enfin, le lendemain, continua un sceptique, on a dû manger ?
– Je ne dis pas non, fit Pitou.
– Alors, reprit Boniface triomphant, si l’on a mangé, on a dû travailler ?
– Monsieur Boniface, répliqua Pitou, vous parlez de ces choses-là sans les connaître. Paris n’est pas un hameau. Il ne se compose pas d’un tas de villageois routiniers, adonnés aux habitudes du ventre : Obedientia ventri , comme nous disons en latin, nous autres savants. Non, Paris, comme dit M. de Mirabeau, c’est la tête des nations ; c’est un cerveau qui pense pour le monde entier. Un cerveau, cela ne mange jamais, monsieur.
– C’est vrai, pensèrent les auditeurs.
– Et cependant, dit Pitou, le cerveau qui ne mange pas se nourrit tout de même.
– Alors, comment se nourrit-il ? demanda Boniface.
– 327 –
– Invisiblement, de la nourriture du corps.
Ici, les Haramontois cessèrent de comprendre.
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