Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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Mais ce qui arrive moins encore à ces revenants, dont l’ori-gine et les traditions remontent à L’Odyssée , c’est de revenir avec un casque sur la tête et un sabre au côté, surtout lorsque le reste de l’accoutrement n’est rien moins que militaire.

Car, disons-le, c’était surtout ce casque et ce sabre qui recommandaient Pitou à l’attention de ses concitoyens.

Sauf les chagrins amoureux qui avaient frappé Pitou à son retour, on voit que toutes sortes de bonheurs lui étaient échus en compensation.

– 316 –

Aussi, quelques habitants de Villers-Cotterêts, qui avaient accompagné la veille Pitou, de la porte de l’abbé Fortier, rue de Soissons, à la porte de la tante Angélique, au Pleux, résolurent-ils, pour continuer l’ovation, de conduire Pitou de Villers-Cotterêts à Haramont.

Ce qu’ils firent comme ils avaient résolu, et, ce que voyant les habitants d’Haramont, les susdits habitants d’Haramont commencèrent à apprécier leur compatriote à sa juste valeur.

Il est vrai de dire que déjà la terre était préparée à recevoir la semence. Le premier passage de Pitou, si rapide qu’il eût été, avait laissé une trace dans les esprits : son casque et son sabre étaient restés dans la mémoire de ceux qui l’avaient vu à l’état d’apparition lumineuse.

En conséquence, les habitants d’Haramont, se voyant favorisés par ce second retour de Pitou qu’ils n’espéraient plus, l’entourèrent avec toutes sortes de marques de considération, en le priant de déposer son attirail guerrier, et de poser sa tente sous les quatre tilleuls qui ombrageaient la place du village, comme on priait Mars en Thessalie, aux anniversaires de ses grands triomphes.

Pitou daigna d’autant plus facilement y consentir, que c’était son intention de fixer son domicile à Haramont. Il accepta donc l’abri d’une chambre, qu’un belliqueux du village lui loua toute meublée.

Meublée d’un lit de planches avec une paillasse et un matelas ; meublée de deux chaises, d’une table et d’un pot à eau.

Le tout fut estimé, par le propriétaire lui-même, à six livres par an, c’est-à-dire au prix de deux plats de coq au riz.

– 317 –

Ce prix arrêté, Pitou prit possession du domicile en payant à boire à ceux qui l’avaient accompagné, et comme les événements non moins que le cidre lui avaient monté la tête, il leur fit une harangue sur le seuil de sa porte.

C’était un grand événement que cette harangue de Pitou, aussi tout Haramont fit-il cercle autour de la maison.

Pitou était quelque peu clerc, il connaissait le beau dire ; il savait les huit mots avec lesquels, à cette époque, les arran-geurs de nations , c’est ainsi que les appelait Homère, faisaient mouvoir les masses populaires.

De M. de La Fayette à Pitou, il y avait loin sans doute ; mais d’Haramont à Paris, quelle distance !

Moralement parlant, bien entendu.

Pitou débuta par un exorde dont l’abbé Fortier lui-même, si difficile qu’il fût, n’eût pas été mécontent.

– Citoyens, dit-il, concitoyens, ce mot est doux à prononcer, je l’ai déjà dit à d’autres Français, car tous les Français sont frères ; mais ici, je crois le dire à des frères véritables, et je trouve toute une famille dans mes compatriotes d’Haramont.

Les femmes, il y en avait quelques-unes dans l’auditoire, et ce n’était pas les mieux disposées – Pitou ayant encore les genoux trop gros et les mollets trop petits pour prévenir du premier coup d’œil en sa faveur un auditoire féminin –, les femmes, à ce mot de famille, pensèrent à ce pauvre Pitou, enfant orphelin, à ce pauvre abandonné qui, depuis la mort de sa mère, n’avait jamais mangé à sa faim, et ce mot de famille, prononcé par ce garçon qui n’en avait pas, remua chez plusieurs d’entre elles cette fibre si sensible qui ferme le réservoir des larmes.

– 318 –

L’exorde achevé, Pitou commença la narration, cette deuxième partie du discours.

Il dit son voyage à Paris, les émeutes des bustes, la prise de la Bastille et la vengeance du peuple ; il glissa légèrement sur la part qu’il avait prise au combat de la place du Palais-Royal et du faubourg Saint-Antoine ; mais moins il se vantait, plus il grandissait aux yeux de ses compatriotes, et à la fin du récit de Pitou, son casque était grand comme le dôme des Invalides, son sabre était haut comme le clocher d’Haramont.

La narration achevée, Pitou en vint à la confirmation, cette délicate opération à laquelle Cicéron reconnaissait le véritable orateur.

Il prouva que les passions populaires avaient été justement soulevées par les accapareurs. Il dit deux mots de MM. Pitt père et fils ; il expliqua la Révolution par les privilèges accordés à la noblesse et au clergé ; enfin, il invita le peuple d’Haramont à faire en particulier ce que le peuple français avait fait en géné-

ral, c’est-à-dire à se réunir contre l’ennemi commun.

Puis enfin, il passa de la confirmation à la péroraison, par un de ces mouvements sublimes qui sont communs à tous les grands orateurs.

Il laissa tomber son sabre, et, en le relevant, il le tira, par mégarde, du fourreau.

Ce qui lui donna le texte d’une motion incendiaire qui appelait aux armes les habitants de la commune par l’exemple des Parisiens révoltés.

Les Haramontois enthousiastes répondirent énergiquement.

– 319 –

La Révolution fut proclamée et acclamée dans le village.

Ceux de Villers-Cotterêts qui avaient assisté à là séance partirent le cœur gonflé de levain patriotique, chantant de la façon la plus menaçante pour les aristocrates, et avec une sauvage fureur :

Vive Henri quatre !

Vive ce roi vaillant !

Rouget de l’Isle n’avait pas encore composé La Marseil-laise , et les fédérés de 90 n’avaient pas encore réveillé le vieux Ça ira populaire, attendu qu’on en était encore à l’an de grâce 1789.

Pitou crut n’avoir fait qu’un discours, Pitou avait fait une révolution.

Il rentra chez lui, se régala d’un morceau de pain bis et du reste de son fromage de l’hôtel du Dauphin, reste de fromage précieusement rapporté dans son casque, puis il alla acheter du fil de laiton, se fit des collets, et, la nuit venue, il alla les tendre dans la forêt.

Cette même nuit, Pitou prit un lapin et un lapereau.

Pitou aurait bien voulu tendre au lièvre ; mais il ne trouva aucune passée, ce qui lui fut expliqué par ce vieil axiome des chasseurs : « Chiens et chats, lièvres et lapins, ne vivent pas ensemble. »

Il eût fallu faire trois ou quatre lieues pour aller jusqu’à un canton giboyeux en lièvres, et Pitou était un peu fatigué, ses jambes avaient fait la veille tout ce qu’elles pouvaient faire dans une journée. Outre une quinzaine de lieues accomplies, elles

– 320 –

avaient porté, pendant les quatre ou cinq dernières, un homme accablé de douleur, et rien n’est aussi lourd pour de longues jambes.

Vers une heure du matin, il rentra avec sa première ré-

colte ; il espérait bien en faire une seconde aux passées du matin.

Il se coucha, conservant en lui un reste tellement amer de cette douleur qui, la veille, avait tant fatigué ses jambes, qu’il ne put dormir que six heures de suite sur ce matelas féroce que le propriétaire lui-même appelait une galette.

Pitou dormit d’une heure à sept heures du matin. Le soleil le surprit donc, son volet ouvert, et dormant.

Par ce volet, trente ou quarante habitants d’Haramont le regardaient dormir.

Il se réveilla comme Turenne sur son affût, sourit à ses compatriotes, et leur demanda gracieusement pourquoi ils venaient à lui en si grand nombre et de si grand matin.

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