Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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– Hélas ! hélas ! madame, répliqua à son tour Gilbert, le temps approche où vos serviteurs mériteront plus que votre reconnaissance, s’ils veulent seulement faire leur devoir.

– Qu’est-ce à dire, monsieur ?

– C’est-à-dire, madame, que dans ces jours de désordre et de démolition, vous chercherez vainement des amis là où vous êtes accoutumée à trouver des serviteurs. Priez, priez Dieu, madame, de vous envoyer d’autres serviteurs, d’autres soutiens, et d’autres amis que ceux que vous avez.

– En connaissez-vous ?

– Oui, madame.

– Alors, indiquez-les.

– Tenez, madame, moi qui vous parle, hier j’étais votre ennemi.

– Mon ennemi ! Et pourquoi cela ?

– Mais parce que vous me faisiez emprisonner.

– Et aujourd’hui ?

– Aujourd’hui, madame, dit Gilbert en s’inclinant, je suis votre serviteur.

– Et le but ?

– Madame…

– 137 –

– Le but dans lequel vous êtes devenu mon serviteur ? Il n’est pas dans votre nature, monsieur, de changer aussi promptement d’avis, de croyances ou d’affections. Vous êtes un homme profond dans les souvenirs, monsieur Gilbert, vous savez faire durer vos vengeances. Voyons, dites-moi le but de votre changement.

– Madame, vous m’avez reproché tout à l’heure d’aimer trop ma patrie.

– On ne l’aime jamais trop, monsieur ; il s’agit seulement de savoir comment on l’aime. Moi, je l’aime, ma patrie. (Gilbert sourit.) Oh ! pas de fausse interprétation, monsieur ; ma patrie, c’est la France : je l’ai adoptée. Allemande par le sang, je suis Française par le cœur. J’aime la France, mais je l’aime par le roi, je l’aime par le respect dû à Dieu qui nous a sacrés. À vous, maintenant.

– À moi, madame ?

– Oui, à vous. Je comprends, n’est-ce pas ? Vous, ce n’est pas la même chose ; vous aimez la France purement et simplement pour la France.

– Madame, répondit Gilbert en s’inclinant, je manquerais de respect à Votre Majesté en manquant de franchise.

– Oh ! s’écria la reine, affreuse époque où tous les gens qui se prétendent honnêtes isolent deux choses qui ne se sont jamais quittées, deux principes qui ont toujours marché ensemble : la France et son roi. Mais n’avez-vous pas une tragédie d’un de vos poètes où l’on demande à une reine abandonnée de tout :

« Que vous reste-t-il ? » Et où elle répond : « Moi ! » Eh bien !

moi, je suis comme Médée, je me reste, et nous verrons.

Et elle passa courroucée, laissant Gilbert dans la stupeur.

– 138 –

Elle venait d’ouvrir devant lui, par le souffle de sa colère, un coin de ce voile derrière lequel s’élaborait toute l’œuvre de la contre-révolution.

– Allons, se dit Gilbert en entrant chez le roi, la reine mé-

dite un projet.

– Allons ! se dit la reine en regagnant son appartement, dé-

cidément il n’y a rien à faire de cet homme. Il a la force, il n’a pas le dévouement !

Pauvres princes ! chez lesquels le mot dévouement est sy-nonyme du mot servilité !

– 139 –

Chapitre XLVI

Ce que voulait la reine

Gilbert revint chez M. Necker, après avoir vu le roi aussi tranquille qu’il avait vu la reine agitée.

Le roi faisait des périodes, le roi bâtissait des comptes, le roi méditait des réformes aux lois.

Cet homme de bonne volonté, au regard doux et à l’âme droite, dont le cœur lorsqu’il fut faussé le fut par des préjugés inhérents à la condition royale, cet homme s’obstinait à reconquérir des futilités en échange des choses capitales qu’on lui enlevait. Il s’obstinait à percer l’horizon de son regard myope, quand l’abîme était là béant sous pieds. Cet homme inspirait une profonde pitié à Gilbert.

Quant à la reine, il n’en était pas ainsi, et malgré son im-passibilité, Gilbert sentait qu’elle était une de ces femmes qu’il faut aimer passionnément ou haïr à la mort.

Rentrée chez elle, Marie-Antoinette sentit comme un poids immense qui venait s’abattre sur son cœur.

Et, en effet, ni comme femme, ni comme reine, elle n’avait rien de solide autour d’elle, rien qui l’aidât à supporter une part de ce fardeau qui l’écrasait.

De quelque côté qu’elle tournât les yeux, il lui semblait voir une hésitation ou un doute.

– 140 –

Les courtisans inquiets pour leur fortune et réalisant.

Les parents et les amis songeant à l’exil.

La femme la plus fière, Andrée, s’éloignant peu à peu de corps et de cœur.

L’homme le plus noble et le plus chéri de tous, Charny, Charny blessé par quelque caprice et en proie au doute.

Cette situation l’inquiétait, elle, l’instinct et la sagacité même.

Comment cet homme pur, comment ce cœur sans alliage avait-il tout à coup changé ?

– Non, il n’a pas encore changé, se disait en soupirant la reine ; il va changer.

Il va changer ! Conviction effrayante pour la femme qui aime avec passion, insupportable pour la femme qui aime avec orgueil.

Or, la reine aimait à la fois Charny avec passion et avec orgueil.

La reine souffrait donc par deux blessures.

Et cependant, au moment où elle était arrivée, au moment où elle venait de s’apercevoir du mal qu’elle avait fait, du tort qu’elle avait eu, il était encore temps de le réparer.

Mais ce n’était pas un esprit souple que celui de cette femme couronnée. Elle ne pouvait se décider à fléchir même dans l’injustice ; peut-être en face d’un indifférent eût-elle mon-

– 141 –

tré ou voulu montrer de la grandeur d’âme, et alors peut-être eût-elle demandé pardon.

Mais à celui qu’elle avait honoré d’une affection à la fois si vive et si pure, à celui qu’elle avait daigné faire entrer en participation de ses plus secrètes pensées, la reine ne pensait pas qu’elle dût faire la moindre concession.

Le malheur des reines qui descendent à aimer un sujet, c’est de l’aimer toujours en reines, jamais en femmes.

Celle-ci s’estimait à un si haut prix, qu’elle croyait que rien d’humain ne pouvait payer son amour, pas même le sang, pas même les larmes.

Du moment où elle s’était sentie jalouse d’Andrée, elle avait commencé à diminuer moralement.

Suite de cette infériorité, ses caprices.

Suite de ses caprices, la colère.

Suite enfin de la colère, les mauvaises pensées, qui conduisent après elles les mauvaises actions.

Charny ne se rendait compte en rien de tout ce que nous venons de dire, mais il était homme, et il avait compris que Marie-Antoinette était jalouse, et jalouse injustement de sa femme.

De sa femme que lui n’avait jamais regardée.

Rien ne révolte un cœur droit et incapable de trahison comme de voir qu’on le croit capable de trahir.

Rien n’est propre à attirer l’attention sur quelqu’un que la jalousie dont ce quelqu’un est honoré.

– 142 –

Surtout si cette jalousie est injuste.

Alors celui qu’on soupçonne réfléchit.

Il regarde alternativement le cœur jaloux et la personne jalousée.

Plus l’âme du jaloux est grande, plus le danger dans lequel il se jette est grand.

En effet, comment supposer qu’un grand cœur, une intelligence élevée, un orgueil légitime, comment supposer que tout cela s’inquiéterait pour rien ou pour peu de chose ?

Pourquoi la femme belle serait-elle jalouse ? Pourquoi la femme puissante serait-elle jalouse ? Pourquoi la femme spirituelle serait-elle jalouse ? Comment supposer que tout cela s’inquiéterait pour rien ou pour peu de chose ?

Le jaloux n’est rien autre chose que le limier qui dépiste pour autrui les mérites que l’indifférent chasseur n’avait point aperçus en cheminant.

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