Alexandre Dumas - ANGE PITOU - Tome II

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– 129 –

rien craindre par les plaines et par les bois. Mieux vaut, pour ma tranquillité à moi, et pour sa santé à lui, qu’il soit là-bas qu’ici.

– J’ai compris, s’écria Pitou, ravi de retrouver à la fois les amitiés d’enfance et les vagues aspirations d’un sentiment un peu plus adulte qui s’éveillait en lui au nom magique de Catherine.

Il se leva, prit congé de Gilbert qui souriait, et de Billot qui rêvait.

Puis il partit tout courant pour aller chercher Sébastien Gilbert, son frère de lait, chez l’abbé Bérardier.

– Et nous, dit Gilbert à Billot, travaillons !

– 130 –

Chapitre XLV

Médée

Un peu de calme avait succédé dans Versailles aux terribles agitations morales et politiques que nous venons de mettre sous les yeux de nos lecteurs.

Le roi respirait ; et tout en songeant parfois à ce que son orgueil bourbonien avait eu à souffrir dans ce voyage de Paris, il s’en consolait à l’idée de sa popularité reconquise.

Pendant ce temps, M. de Necker organisait et perdait tout doucement la sienne.

Quant à la noblesse, elle commençait à préparer sa défection ou sa résistance.

Le peuple veillait et attendait.

Pendant ce temps, la reine, repliée sur elle-même, assurée qu’elle était le point de mire de toutes les haines, se faisait bien petite ; elle se dissimulait, car elle savait encore que tout en étant le point de mire de beaucoup de haines, elle était en même temps le but de bien des espérances.

Depuis le voyage du roi à Paris, à peine avait-elle revu Gilbert.

Une fois d’ailleurs il s’était offert à elle dans le vestibule qui conduisait à l’appartement du roi.

– 131 –

Et là, comme il la saluait profondément, elle avait la première commencé la conversation.

– Bonjour, monsieur, avait-elle dit, vous allez chez le roi ?

Puis elle avait ajouté avec un sourire où perçait une teinte d’ironie :

– Est-ce comme conseiller ou comme médecin ?

– C’est comme médecin, madame, répondit Gilbert. J’ai aujourd’hui service indiqué.

Elle fit signe à Gilbert de la suivre. Gilbert obéit.

Tous deux entrèrent dans un petit salon qui précédait la chambre du roi.

– Eh bien ! monsieur, dit-elle, vous voyez bien que vous me trompiez, lorsque l’autre jour, à propos de ce voyage de Paris, vous m’assuriez que le roi ne courait aucun danger.

– Moi, madame ? reprit Gilbert étonné.

– Sans doute ; n’a-t-on pas tiré sur Sa Majesté ?

– Qui dit cela, madame ?

– Tout le monde, monsieur ; et surtout ceux qui ont vu tomber la pauvre femme presque sous les roues de la voiture du roi. Qui dit cela ? M. de Beauvau, M. d’Estaing, qui ont vu votre habit déchiré, votre jabot troué.

– Madame !

– 132 –

– La balle qui vous a effleuré, monsieur, cette balle pouvait bien tuer le roi, comme elle a tué cette pauvre femme, car enfin ce n’était ni vous ni cette pauvre femme que voulaient tuer les meurtriers.

– Je ne crois pas à un crime, madame, dit Gilbert hésitant.

– Soit. Mais, moi, j’y crois, monsieur, dit la reine en regardant Gilbert fixement.

– En tout cas, s’il y a crime, il ne faut pas l’imputer au peuple.

La reine fixa plus profondément son regard sur Gilbert.

– Ah ! dit-elle, et à quoi faut-il l’attribuer ? dites.

– Madame, continua Gilbert en secouant la tête, depuis quelque temps je vois et j’étudie le peuple. Eh bien ! le peuple, quand il assassine en temps de révolution, le peuple tue avec ses mains ; il est alors le tigre en fureur, le lion irrité. Le tigre et le lion ne prennent pas d’intermédiaire, d’agent entre la force et la victime ; il tue pour tuer ; il répand le sang pour le répandre ; il aime à y teindre sa dent, à y tremper sa griffe.

– Témoin Foullon et Bertier, n’est-ce pas ? Mais Flesselles n’a-t-il pas été tué d’un coup de pistolet ? Je l’ai entendu dire du moins ; mais après tout, continua la reine avec ironie, peut-être n’est-ce pas vrai, nous sommes tellement entourés de flatteurs, nous autres têtes couronnées !

Gilbert à son tour regarda fixement la reine.

– Oh ! celui-là, dit-il, vous ne croyez pas plus que moi, madame, que ce soit le peuple qui l’ait tué. Celui-là, il y avait des gens intéressés à ce qu’il mourut.

– 133 –

La reine réfléchit.

– Au fait, dit-elle, c’est possible.

– Alors ? fit Gilbert, en s’inclinant comme pour demander à la reine si elle avait encore autre chose à lui dire.

– Je comprends, monsieur, fit la reine en arrêtant doucement le docteur d’un geste presque amical. Quoi qu’il en soit, laissez-moi vous dire que vous ne sauverez jamais le roi aussi réellement avec votre science que vous l’avez sauvé il y a trois jours avec votre poitrine.

Gilbert s’inclina une seconde fois.

Mais comme il vit que la reine restait, il resta.

– J’aurais dû vous revoir, monsieur, dit la reine après une pose d’un instant.

– Votre Majesté n’avait plus besoin de moi, dit Gilbert.

– Vous êtes modeste.

– Je voudrais ne pas l’être, madame.

– Pourquoi ?

– Parce que, étant moins modeste, je serais moins timide, et par conséquent plus propre à servir mes amis ou à nuire à des ennemis.

– Pourquoi dites-vous : « Mes amis », et ne dites-vous pas :

« Mes ennemis » ?

– 134 –

– Parce que je n’ai pas d’ennemis, ou plutôt parce que je ne veux pas reconnaître que j’en aie, de mon côté du moins.

La reine le regarda surprise.

– Je veux dire, continua Gilbert, que ceux-là seuls sont mes ennemis qui me haïssent, mais que moi je ne hais personne.

– Parce que ?

– Parce que je n’aime plus personne, madame.

– Êtes-vous ambitieux, monsieur Gilbert ?

– J’ai un instant espéré le devenir, madame.

– Et…

– Et cette passion a avorté dans mon cœur comme toutes les autres.

– Il vous en reste une cependant, dit la reine avec une sorte de finesse ironique.

– À moi, madame ! Et laquelle, bon Dieu ?

– Le… patriotisme.

Gilbert s’inclina.

– Oh ! cela est vrai, dit-il ; j’adore ma patrie, et je lui ferai tous les sacrifices.

– Hélas ! dit la reine avec un charme de mélancolie indéfi-nissable, il y eut un temps où jamais un bon Français n’eut exprimé cette pensée dans les termes que vous venez d’employer.

– 135 –

– Que veut dire la reine ? demanda respectueusement Gilbert.

– Je veux dire, monsieur, que dans ce temps dont je parle, il était impossible d’aimer sa patrie sans aimer en même temps sa reine et son roi.

Gilbert rougit, s’inclina, et sentit à son cœur comme un choc de cette électricité que, dans ses séduisantes intimités, dé-

gageait la reine.

– Vous ne répondez pas, monsieur ? dit-elle.

– Madame, fit Gilbert, j’ose me vanter d’aimer la monarchie plus que personne.

– Sommes-nous dans un temps, monsieur, où il suffise de dire, et ne vaudrait-il pas mieux faire ?

– Mais, madame, dit Gilbert surpris, je prie Votre Majesté de croire que tout ce qu’ordonnera le roi ou la reine, je…

– Vous le ferez, n’est-ce pas ?

– Assurément, madame.

– Ce que faisant, monsieur, dit la reine en reprenant malgré elle un peu de sa hauteur ordinaire, vous aurez rempli seulement un devoir.

– Madame…

– Dieu, qui a donné l’omnipotence aux rois, continua Marie-Antoinette, les a dégagés de l’obligation d’être reconnaissants envers ceux qui remplissent seulement un devoir.

– 136 –

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